FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS
DU 25 NOVEMBRE 1873.
REVUE MUSICALE.
La question de l’Opéra. — Théâtre : Don GiovanniDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite… et la Norma : NormaNorma, opéra en deux actes sur un livret de Felice Romani (d’après Soumet et Lefèvre) mis en musique par Vincenzo Bellini, créé au Théâtre de la Scalla de Milan le 26 décembre 1831. Lire la suite…Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite…, M. Padilla, M. DebassiniDe Bassini, AlbertoAlberto De Bassini (Florence, 14 juillet 1847 – Milan, après 1915), Fils du baryton Achille De Bassini et de la soprano Rita Gabussi, il fit ses débuts comme ténor en 1870 au Teatro Fenice de Venise dans Belisario (Donizetti). En 1890, il commença à chanter comme baryton, faisant ses débuts Lire la suite…. — Académie des Beaux-Arts, séance annuelle : La cantate couronnée, paroles de M. de Lauzières, musique de M. Paul Puget. — Publication de l’œuvre de Gluck. — Concert National : Scènes pittoresquesSuite d’orchestre no. 4 dite « Scènes pittoresques »Suite d’orchestre no. 4 dite « Scènes pittoresques », de Jules Massenet. Elle est en quatre mouvements : Marche, Air de ballet, Angelus, et Fête bohème et fut créée au Concert national dirigé par Edouard Colonne au Théâtre du Chatelet de Paris le 16 novembre 1873.Lire la suite… de M. Jules Massenet. — M. ColonneColonne, Judas dit Jules puis EdouardJudas dit Jules puis Edouard Colonne (Bordeaux, 23 juillet 1838 – Paris, 28 mars 1910), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de musique de Paris et obtint un 1er prix d’harmonie en 1858, un 1er prix de violon en 1863. Violoniste dans l’orchestre du Théâtre-Lyrique deLire la suite….
Le lendemain de l’incendie de notre première scène lyrique, on se préoccupait du sort des artistes que le désastre venait d’atteindre et de frapper dans des proportions différentes. Les plus humbles, les plus modestes, je ne dis pas les moins utiles, étaient l’objet d’une sollicitude toute particulière. Que vont-ils devenir, comment allons-nous les utiliser ? Sous le rapport matériel, quelques épaves seules nous restent, mais le personnel est intact. Le personnel de l’Opéra ! Chacun donnait son avis, et il y avait beaucoup d’agitation parmi les groupes d’artistes qui stationnaient à quelques pas des murs effondrés et des poutres fumantes. Enfin il fallut se calmer et ne point troubler les méditations de ceux qui avaient mission d’agir. Sans les préoccupations politiques, on n’eût point parlé d’autre chose que de la question de l’Opéra ; et, malgré les préoccupations politiques, la question de l’Opéra, je le dis sans la moindre intention d’être facétieux, devenait, après l’incendie, une question brûlante.
Voilà trois semaines que l’Opéra est détruit et la question de l’Opéra n’est point encore résolue. On a proposé de reconstruire la salle en trois mois. Et puis on a nommé une commission qui, à la façon dont elle est composée, paraît bien plus apte à traiter la question du bâtiment nouveau qu’à trancher le nœud d’une situation difficile. J’avais donc raison de dire que l’organisateur capable de résoudre un problème qui intéresse sept cents personnes et même tout le monde, ne se rencontrerait pas aisément. Il y a pourtant quelques hommes spéciaux dont il eût été bon au moins de prendre l’avis. Enfin, vous le savez aussi bien que moi, il n’y a rien de fait, rien de ce que le public devait attendre, pas une affiche posée, pas une représentation, pas un concert annoncés. Les informations de quelques journaux ont été prématurées : l’Opéra n’est encore allé ni à l’Odéon, ni au Châtelet, ni au Théâtre-Italien, ni au Cirque des Champs-Elysées, et l’on ne sait encore où il ira. Comme compensation à cet état de choses très regrettable, très fâcheux, je vous annonce que les recettes de de Mme Angot n’ont pas baissé d’un centime, et que celles de la Quenouille de verreQuenouille de verre, LaLa Quenouille de verre, opéra bouffe en trois actes sur un livret de Albert Millaud et Henri Moreno mis en musique par Charles Grisart et créé au Théâtre des Bouffes -Parisiens de Paris le 7 novembre 1873.Lire la suite… atteignent le maximum.
Est-il vraiment possible que ce statu quo qui dure depuis bientôt un mois se prolonge indéfiniment ?
Permettez-moi donc de me renseigner à des sources certaines, et je n’entends pas par là des sources officielles ; donnez-moi quelques jours encore pour réunir les matériaux indispensables, pour m’éclairer des lumières d’hommes très compétens, et je traiterai dans un article spécial cette question de l’Opéra, question très délicate, très complexe, j’en conviens, mais qu’il importe à tout prix de résoudre, non pas dans un intérêt privé, mais dans l’intérêt de chacun.
Le succès de la représentation de Don GiovanniDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite…, au Théâtre-Italien, a été pour Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite…. Et je le dis sans hésitation, bien que ce soit un aveu pénible, pour Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite… seule. J’allais pourtant faire une exception en faveur de M. Padilla, qui est un artiste de talent, bien doué et bon musicien. Mais il a mis tant de fioritures à la sérénade du troisième acte, et il a terminé le second couplet par une variante de si mauvais goût, que l’éloge s’arrête au bout de ma plume. Pour ce qui est de cette variante, M. Padilla invoquera peut-être l’exemple d’un grand chanteur. Elle n’en est pas moins, j’aime à le répéter, du plus mauvais goût. Un artiste qui se respecte, et qui sait aussi le respect qu’on doit à certaines œuvres, ne devrait pas user de pareils artifices pour provoquer les applaudissemens du public. Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite… chante son rôle tel qu’il est écrit. M. Padilla peut bien en faire autant.
J’ajouterai, à titre de renseignement, que don Ottavio a transposé un ton au-dessous l’air Il mio tesoro, et que la petite musique cacophonique, écrite par MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… pour la scène du bal, a produit son effet accoutumé : les trois orchestres couraient l’un après l’autre, et, malgré les efforts et les gestes désespérés du maestro VianesiVianesi, Auguste-Charles-Léonard-FrançoisAuguste-Charles-Léonard-François Vianesi (Legnano/Italie, 2 novembre 1837 – New York, 4 novembre 1908), chef d’orchestre et professeur de chant. Giovanni Pacini lui conseilla d’apprendre la musique. Il compléta son éducation musicale à Paris en 1857. Son premier engagement professionnel fLire la suite…, ils n’ont jamais pu se rattraper. Je veux bien que ces trois motifs, que ces trois rhythmes juxtaposés soient un tour de force scolastique, l’effet n’en est pas meilleur pour cela, et c’est à peine si une oreille exercée peut arriver à le bien saisir. L’accouplement de deux thèmes et de deux rhythmes différens est déjà une combinaison qui offre souvent bien plus d’intérêt au lecteur musicien qu’elle n’a de charme pour l’auditeur. BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… a peut-être un peu abusé de ce procédé ; mais du moins s’en est-il servi de la façon la plus heureuse dans la Damnation de FaustDamnation de Faust, LaLa Damnation de Faust, légende dramatique en quatre parties, Op. 24, pour solistes, double chœur, chœur d’enfants et orchestre sur un texte de Gérard de Nerval traduit de Wolfganf von Goethe avec des ajouts d’Almire Gandonnière, mis en musique par Hector Berlioz et créé à l’Opéra-ComLire la suite…, et particulièrement dans la deuxième partie de Roméo et JulietteRomeo et JulietteRoméo et Juliette, symphonie dramatique, Op. 17, pour solistes, chœur et orchestre sur un texte d’Emile Deschamps d’après William Shakespeare, composée par Hector Berlioz et créée à la Salle du Conservatoire de Paris le 24 novembre 1839.Lire la suite…, où les deux motifs, celui de l’andanteFille de Madame Angot, LaLa Fille de Madame Angot, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Clairville pseudonyme de Louis-François Nicolaïe, Paul Siraudin et Victor Koenig mis en musique par Charles Lecocq et créé au Théâtre des Fantaisies-Parisiennes à Bruxelles le 4 décembre 1872. La première parisienne eutLire la suite… et celui de l’allegro, entendus d’abord séparément, se confondent ensuite dans une éclatante sonorité, grâce à des oppositions de timbre dont BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, mieux que personne, possédait le secret.
Un critique qui longtemps fit autorité dans un certain monde, et qui a sacrifié bien des œuvres contemporaines d’une valeur réelle à son admiration exclusive pour les œuvres classiques, M. ScudoScudo, PaulPaul Scudo (Venise, 8 juin 1806 – Blois, 14 octobre 1864), critique musical. Il étudia le chant et la composition à l’école Choron et publia des critiques musicales à la Revue des deux Mondes, à la Revue indépendante, au Siècle, à la Revue de Paris, à la Revue et Gazette Musicale de ParLire la suite…, enfin, dans une étude sur MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, s’exprime ainsi, au sujet de la scène du bal de Don Juan : « Le bal commence par un délicieux menuet dont le rhythme onduleux à trois-huit, confié au grand orchestre, se prolonge indéfiniment comme une pensée fondamentale. Peu à peu, et successivement, les deux petits orchestres qui sont sur le théâtre entament, l’un une contredanse, et l’autre une valse, dont les rhythmes différens, venant se superposer sur le rhythme primitif du menuet, agacent l’oreille et piquent l’attention. »
Et c’est tout ce qu’il en dit. Piquer l’attention et agacer l’oreille, voilà un reproche que j’ai entendu adresser plus d’une fois à des compositions modernes, mais que l’on ne s’attend guère à voir appliquer à MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, au divin MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite…, par un de ses plus fervens admirateurs. C’est dans cette même étude que M. ScudoScudo, PaulPaul Scudo (Venise, 8 juin 1806 – Blois, 14 octobre 1864), critique musical. Il étudia le chant et la composition à l’école Choron et publia des critiques musicales à la Revue des deux Mondes, à la Revue indépendante, au Siècle, à la Revue de Paris, à la Revue et Gazette Musicale de ParLire la suite… vante la couleur « toute méridionale et vraiment espagnole » de la sérénade de Don Juan. Ce qui n’empêche pas que Don JuanDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite… ne soit un pur chef-d’œuvre, et que M. ScudoScudo, PaulPaul Scudo (Venise, 8 juin 1806 – Blois, 14 octobre 1864), critique musical. Il étudia le chant et la composition à l’école Choron et publia des critiques musicales à la Revue des deux Mondes, à la Revue indépendante, au Siècle, à la Revue de Paris, à la Revue et Gazette Musicale de ParLire la suite… n’ait écrit un livre dans lequel il y a d’excellentes pages à consulter.
Au Théâtre-Italien, Don GiovanniDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite… se joue sans ballet, et les accessoires de mise en scène y sont, suivant l’usage, d’une remarquable simplicité. Aussi tout l’intérêt se concentre-t-il sur l’exécution. C’est ce qui fait que le public est quelquefois un peu plus sévère là qu’ailleurs. Rien ne vient distraire son attention ; il écoute et se tient sur la réserve quand il n’est pas satisfait. Le devoir de la critique n’est-il pas, en certains cas, de se régler sur le sentiment du public ? Le trio des masques a été chanté très convenablement et très textuellement : on l’a fort applaudi, mais on a applaudi aussi la sérénade. C’est à n’y rien comprendre.
La représentation de NormaNormaNorma, opéra en deux actes sur un livret de Felice Romani (d’après Soumet et Lefèvre) mis en musique par Vincenzo Bellini, créé au Théâtre de la Scalla de Milan le 26 décembre 1831. Lire la suite… a été, comme Don GiovanniDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite…, l’occasion d’un nouveau succès pour Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite…. M. DebassiniDe Bassini, AlbertoAlberto De Bassini (Florence, 14 juillet 1847 – Milan, après 1915), Fils du baryton Achille De Bassini et de la soprano Rita Gabussi, il fit ses débuts comme ténor en 1870 au Teatro Fenice de Venise dans Belisario (Donizetti). En 1890, il commença à chanter comme baryton, faisant ses débuts Lire la suite…, qui s’est produit pour la première fois dans le rôle de Pollione, a la voix un peu faible, mais il chante juste, et il faut lui en savoir gré.
On annonce les dernières représentations de Mlle KraussKrauss, GabrielleGabrielle Krauss (Vienne, 24 mars 1842 – Paris, 6 janvier 1906), soprano. En 1853, elle entra au Conservatoire de Vienne pour étudier le piano, l’harmonie et les langues étrangères avant d’étudier le chant avec Mathilde Marchesi 1858. Elle obtint un 1er prix de piano, de chant et d’harmoLire la suite…. La grande artiste partira donc sans que nous l’ayons applaudie dans Fidelio. Je n’entends pas dire non plus qu’il soit question de représenter l’AïdaAïdaAïda, opera seria en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni mis en musique par Giuseppe Verdi, est créé au nouveau théâtre du Caire le 24 décembre 1871.Lire la suite… de Verdi. Reculerait-on devant les dépenses de décors et de costumes que nécessite cet ouvrage ? Je ne le pense pas. On va jouer AidaAïdaAïda, opera seria en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni mis en musique par Giuseppe Verdi, est créé au nouveau théâtre du Caire le 24 décembre 1871.Lire la suite… à New-York. Les décors, confectionnés à Milan par des procédés non moins économiques qu’ingénieux, ont déjà fait voile pour l’Amérique. Nous ne demandons pas à M. StrackoschStrakosch, MauriceMaurice Strakosch (Gross-Seelowitz aujourd’hui Židlochovice, 15 janvier 1825 – Paris, 9 octobre 1887), compositeur, professeur de chant et impresario. Il se produisit comme pianiste dans un concerto de Johann Nepomuk Hummel à l’âge de douze ans à Brno. Il étudia la composition à Vienne aLire la suite… [Strakosch]Strakosch, MauriceMaurice Strakosch (Gross-Seelowitz aujourd’hui Židlochovice, 15 janvier 1825 – Paris, 9 octobre 1887), compositeur, professeur de chant et impresario. Il se produisit comme pianiste dans un concerto de Johann Nepomuk Hummel à l’âge de douze ans à Brno. Il étudia la composition à Vienne aLire la suite… les magnificences du Caire. Et il le sait bien. Ce qui préoccupe, ce qui arrête l’intelligent imprésario, ce sont les difficultés de l’exécution.
Cette année, le grand prix de composition musicale a été remporté par M. Paul Puget, élève de M. Victor MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite…. Le sujet de la cantate livrée à l’inspiration réglementaire des concurrens est emprunté à la légende de MazeppaMazepa [Mazeppa], Ivan StepanovytchIvan Stepanovytch Mazepa (Mazepintsi/Ukraine, 30 mars 1639 – Bender/République de Moldavie, 2 octobre 1709), héros de la nation ukrainienne. Il était issu d’une famille noble mais pauvre de la voïvodie de Podolie et étudia au collège de Kiev puis chez les jésuites de Varsovie. Il devint pLire la suite…, légende que ByronByron, George Gordon Noel, BaronGeorge Gordon Noel Byron dit Lord Byron (Londres 22 janvier 1788 – Missolonghi/Grèce, 19 avril 1824), écrivain. Il étudia d’abord à Aberdeen et de 1801 à 1805 à Harrow ; il rejoignit ensuite Trinity College puis Cambridge, où il eut sa première relation homosexuelle avec un garçon de 15 Lire la suite… avait poétisée et que M. de Lauzières a développée en vers fort bons à être chantés, en se conformant aux exigences du programme académique. Depuis l’origine de la cantate, ce programme n’a pas été modifié. Et la première cantate date de 1803. Elle avait pour titre Alcyone ;AlcyoneAlcyone, cantate sur un texte de Antoine-Vincent Arnault mis en musique par Albert-Auguste-Joseph Androt et créée à la séance publique de l’Institut National à Paris, Classe des Beaux-Arts, le 30 septembre 1803.Lire la suite… M. ArnaultArnault, Antoine-VincentAntoine-Vincent Arnault (Paris, 1er janvier 1766 – Bréauté, Seine-Maritime, 16 septembre 1834), homme politique, poète, auteur dramatique et librettiste. Il fit des études de droit, devint secrétaire du cabinet de la comtesse d’Artois en 1786. Il composa de nombreux poèmes (héroïdes, élLire la suite…, l’auteur des VénitiensBlanche et Montcassin, ou les VénitiensBlanche et Montcassin, ou les Vénitiens, tragédie en 5 actes d’Antoine-Vincent Arnault créée au Théâtre-Français de Paris le 17 octobre 1798.Lire la suite… et de GermanicusGermanicusGermanicus, tragédie en cinq actes et en vers d’Antoine-Vincent Arnault créée au Théâtre-Français de Paris le 22 mars 1817.Lire la suite…, en avait écrit les paroles ; la musique était de M. AndroAndrot, Albert-Auguste-JosephAlbert-Auguste-Joseph Androt (Paris, 1er mai 1781 – Rome, 19 août 1804), compositeur. Il fut un des premiers élèves du Conservatoire de musique de Paris où il fut accepté à l’âge de quinze ans en 1796. Il étudia avec Jacques Pagniez (solfège), Pierre Baillot (violon), Henri Berton puis Lire la suite… ou AndrotAndrot, Albert-Auguste-JosephAlbert-Auguste-Joseph Androt (Paris, 1er mai 1781 – Rome, 19 août 1804), compositeur. Il fut un des premiers élèves du Conservatoire de musique de Paris où il fut accepté à l’âge de quinze ans en 1796. Il étudia avec Jacques Pagniez (solfège), Pierre Baillot (violon), Henri Berton puis Lire la suite…, élève de GossecGossec, François-Joseph Gossé ditFrançois-Joseph Gossé dit Gossec (Vergnies en Hainaut/France aujourd’hui Belgique, 17 janvier 1734 – Passy, 16 février 1829), compositeur. Après avoir commencé des études à Walcourt, il se rendit à Maubeuge pour apprendre le violon, le clavecin et l’harmonie avec Jean Vanderleben. VersLire la suite…. Le jeune triomphateur n’avait pas plus de vingt et un ans ; il rêvait sans doute des succès nombreux et rapides dans une carrière qui s’ouvrait si belle devant lui. Arrivé à Rome, il se livra à l’étude et au travail avec tant d’ardeur que le pauvre garçon mourut d’épuisement l’année suivante. « Peu de jours avant sa mort, dit M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, il avait composé un De Profundis De ProfundisDe Profundis, psaume 130 de la Bible, mis en musique par Albert-Auguste-Joseph Androt. Il acheva la composition de cette œuvre juste avant sa mort à Rome le 19 août 1804. Dans le courant du mois d’octobre de la même année, une cérémonie religieuse en son honneur fut organisée dans l’églisLire la suite…qu’on a exécuté en son honneur à la cérémonie religieuse qui eut lieu au mois d’octobre 1804 dans l’église de Saint-Laurent in Lucina, à Rome. On a fait une grande renommée à AndrotAndrot, Albert-Auguste-JosephAlbert-Auguste-Joseph Androt (Paris, 1er mai 1781 – Rome, 19 août 1804), compositeur. Il fut un des premiers élèves du Conservatoire de musique de Paris où il fut accepté à l’âge de quinze ans en 1796. Il étudia avec Jacques Pagniez (solfège), Pierre Baillot (violon), Henri Berton puis Lire la suite… dans le Conservatoire de musique de Paris ; j’ai vu ses ouvrages, et n’y ai rien trouvé qui justifiât cette réputation : son style est lourd, et il me parait manquer absolument d’imagination. »
AndrotAndrot, Albert-Auguste-JosephAlbert-Auguste-Joseph Androt (Paris, 1er mai 1781 – Rome, 19 août 1804), compositeur. Il fut un des premiers élèves du Conservatoire de musique de Paris où il fut accepté à l’âge de quinze ans en 1796. Il étudia avec Jacques Pagniez (solfège), Pierre Baillot (violon), Henri Berton puis Lire la suite… n’est pas le seul lauréat du Conservatoire qui ait péché par défaut d’imagination, et son nom n’a guère eu d’autre honneur que d’être inscrit le premier sur une liste où tant d’autres noms, promis à la célébrité et à la gloire, sont complètement oubliés aujourd’hui.
Je ne cite pas l’exemple d’AndrotAndrot, Albert-Auguste-JosephAlbert-Auguste-Joseph Androt (Paris, 1er mai 1781 – Rome, 19 août 1804), compositeur. Il fut un des premiers élèves du Conservatoire de musique de Paris où il fut accepté à l’âge de quinze ans en 1796. Il étudia avec Jacques Pagniez (solfège), Pierre Baillot (violon), Henri Berton puis Lire la suite… pour décourager M. Paul Puget. Si telle eût été mon intention, je n’aurais pas eu besoin de remonter si haut ou si loin. Il y a des prix de Rome qui, nés sous une heureuse constellation, ont cueilli tous les lauriers et connu toutes les gloires. M. Paul Puget sera de ceux-là.
Il avait pour compétiteur sérieux un tout jeune homme, M. EhrhartEhrhart, LéonLéon Ehrhart (Mulhouse, 11 mai 1854 – Porretta, Toscane/Italie, 4 octobre 1875), compositeur. Il étudia la musique d’abord à Mulhouse avec Joseph Heyberger puis se rend à Paris où il prit des leçons privées d’orgue auprès d’Alexis Chauvet et entra au Conservatoire de Paris où il obtLire la suite…, qui faillit l’emporter l’année dernière sur M. SalvayreSalvayre, Gervais-Bernard-GastonGervais-Bernard-Gaston Salvayre (Toulouse, 24 juin 1847 – Ramonville-Saint-Agne/Haute-Garonne, 17 mai 1916), compositeur, chef de chant et critique musical. Il étudia la musique au conservatoire de Toulouse puis à celui de Paris, où il obtint un 2e accessit de contrepoint et fugue en 1867, un 1Lire la suite…, et qui avait bien des chances de l’emporter sur ses rivaux cette année-ci. M. EhrhartEhrhart, LéonLéon Ehrhart (Mulhouse, 11 mai 1854 – Porretta, Toscane/Italie, 4 octobre 1875), compositeur. Il étudia la musique d’abord à Mulhouse avec Joseph Heyberger puis se rend à Paris où il prit des leçons privées d’orgue auprès d’Alexis Chauvet et entra au Conservatoire de Paris où il obtLire la suite… est élève de M. Henri Reber ; il a fait d’excellentes études, il est bon harmoniste, et l’élégance de ses idées mélodiques, aussi bien que la distinction de son style, annoncent chez ce jeune musicien des tendances élevées. Je serais fort surpris si M. EhrhartEhrhart, LéonLéon Ehrhart (Mulhouse, 11 mai 1854 – Porretta, Toscane/Italie, 4 octobre 1875), compositeur. Il étudia la musique d’abord à Mulhouse avec Joseph Heyberger puis se rend à Paris où il prit des leçons privées d’orgue auprès d’Alexis Chauvet et entra au Conservatoire de Paris où il obtLire la suite… débutait un jour au théâtre par une petite idylle bourgeoise ou une paysannerie.
Le succès de M. Paul Puget contre un concurrent de cette valeur n’en a que plus de prix. Il paraît que MM. les membres de l’Académie des Beaux-Arts ont été fort impressionnés par le début de la cantate de M. PugetPuget, Paul-Charles-MariePaul-Charles-Marie Puget (Nantes, 25 juin 1848 – Paris, 14 mars 1917), compositeur. Né à Nantes, fils de Marie-Eulalie Curet et de père inconnu, il fut adopté par arrêt de la cour d’appel de Paris du 5 août 1862, enregistré sur les registres du 9e arrondissement de Paris le 9 septembre 18Lire la suite…, une polonaise brillante, écrite sur un rhythme entraînant, et tout aussi remarquable par le coloris de l’instrumentation que par la franchise de la mélodie. Le jury ne pouvait guère aller contre le vœu de l’Académie ; il plaça M. PugetPuget, Paul-Charles-MariePaul-Charles-Marie Puget (Nantes, 25 juin 1848 – Paris, 14 mars 1917), compositeur. Né à Nantes, fils de Marie-Eulalie Curet et de père inconnu, il fut adopté par arrêt de la cour d’appel de Paris du 5 août 1862, enregistré sur les registres du 9e arrondissement de Paris le 9 septembre 18Lire la suite… le premier sur sa liste, et l’Académie, par une majorité de 23 voix sur 29 votans, confirma la décision du jury.
La cantate de M. Paul Puget fut entendue la dernière. Cinq cantates avaient été exécutées avant la sienne : celles de MM. EhrhartEhrhart, LéonLéon Ehrhart (Mulhouse, 11 mai 1854 – Porretta, Toscane/Italie, 4 octobre 1875), compositeur. Il étudia la musique d’abord à Mulhouse avec Joseph Heyberger puis se rend à Paris où il prit des leçons privées d’orgue auprès d’Alexis Chauvet et entra au Conservatoire de Paris où il obtLire la suite…, Véronge de La Nux, Corbaz- MarmontelCorbaz-Marmontel, Antonin-Emile-LouisAntonin-Emile-Louis Corbaz-Marmontel (Paris, 24 novembre 1850 – Paris, 23 juillet 1907), pianiste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er prix de piano en 1867 et d’harmonie et de contrepoint en 1869 et une mention honorable au concours du prix de Rome en 1873. Lire la suite…, WormserWormser, André-Alphonse-ToussaintAndré-Alphonse-Toussaint Wormser (Paris, 1er novembre 1851 – Paris, 4 novembre 1926), pianiste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er prix d’harmonie et accompagnement en 1870, de piano en 1872 et le prix de Rome en 1875. Il fut critique musical à L’IndépeLire la suite… et HillemacherHillemacher, Paul-Joseph-WilhelmPaul-Joseph-Wilhelm Hillemacher (Paris, 25 novembre 1852 – Versailles, 13 août 1933), pianiste et compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er accessit en contrepoint et fugue en 1872 et le prix de Rome en 1876. Il épousa Marie-Reine Lhomme à Paris le 17 janvier 1887. Lire la suite…. MM. les académiciens en avaient assez, c’est-à-dire qu’ils étaient entrés pour la plupart dans cette période d’assoupissement qui suit presque toujours, même chez les natures les mieux organisées, de grands efforts d’intelligence ou une longue tension d’esprit. La brillante polonaise les réveilla, les rendit à eux-mêmes, et, sans cet heureux début, qui sait si nous aurions eu à applaudir au triomphe de M. PugetPuget, Paul-Charles-MariePaul-Charles-Marie Puget (Nantes, 25 juin 1848 – Paris, 14 mars 1917), compositeur. Né à Nantes, fils de Marie-Eulalie Curet et de père inconnu, il fut adopté par arrêt de la cour d’appel de Paris du 5 août 1862, enregistré sur les registres du 9e arrondissement de Paris le 9 septembre 18Lire la suite…?
Certes, la polonaise qui a mis en si bonne disposition MM. les académiciens est une page charmante, dont la valeur ne saurait être réduite aux proportions d’un air de danse, même très réussi ; mais il y a d’autres pages non moins charmantes dans l’œuvre du jeune lauréat. Ce qu’on y remarque surtout, c’est un très grand sentiment, une très grande vérité dramatique ; M. PugetPuget, Paul-Charles-MariePaul-Charles-Marie Puget (Nantes, 25 juin 1848 – Paris, 14 mars 1917), compositeur. Né à Nantes, fils de Marie-Eulalie Curet et de père inconnu, il fut adopté par arrêt de la cour d’appel de Paris du 5 août 1862, enregistré sur les registres du 9e arrondissement de Paris le 9 septembre 18Lire la suite…, en plaçant, par exemple, quelques phrases de récit sur le prélude symphonique exécuté dans la coulisse, a prouvé qu’il avait l’entente du théâtre et qu’il était beaucoup plus familiarisé qu’on ne l’est ordinairement sur les bancs du Conservatoire avec les exigences scéniques.
La cantate de M. de Lauzières est à trois personnages, le règlement le veut ainsi : Jean-Casimir, roi de Pologne, la reine et MazeppaMazepa [Mazeppa], Ivan StepanovytchIvan Stepanovytch Mazepa (Mazepintsi/Ukraine, 30 mars 1639 – Bender/République de Moldavie, 2 octobre 1709), héros de la nation ukrainienne. Il était issu d’une famille noble mais pauvre de la voïvodie de Podolie et étudia au collège de Kiev puis chez les jésuites de Varsovie. Il devint pLire la suite…. Dans le récit que lord ByronByron, George Gordon Noel, BaronGeorge Gordon Noel Byron dit Lord Byron (Londres 22 janvier 1788 – Missolonghi/Grèce, 19 avril 1824), écrivain. Il étudia d’abord à Aberdeen et de 1801 à 1805 à Harrow ; il rejoignit ensuite Trinity College puis Cambridge, où il eut sa première relation homosexuelle avec un garçon de 15 Lire la suite… met dans la bouche de MazeppaMazepa [Mazeppa], Ivan StepanovytchIvan Stepanovytch Mazepa (Mazepintsi/Ukraine, 30 mars 1639 – Bender/République de Moldavie, 2 octobre 1709), héros de la nation ukrainienne. Il était issu d’une famille noble mais pauvre de la voïvodie de Podolie et étudia au collège de Kiev puis chez les jésuites de Varsovie. Il devint pLire la suite…, et dont l’hetman des Cosaques fait la confidence à Charles XII endormi, ce n’est pas le roi qui est outragé par le jeune page, c’est un gentilhomme dont la femme s’appelle Thérèse. Puisque M. de Lauzières fait remonter l’outrage plus haut, il n’y avait nul inconvénient à appeler par son véritable nom la reine Marie-Louise de GonzagueGonzague, Marie-Louise deMarie-Louise de Gonzague (Nevers, 18 août 1611 – Varsovie, 10 mai 1667), reine de Pologne et grande-duchesse de Lituanie. Elle était fille de Charles III de Nevers (futur Charles Ier duc de Mantoue) et de Catherine de Lorraine-Mayenne. Elle épousa en 1645 le roi de Pologne, Ladislas IV eLire la suite…. Mais le règlement ne va pas jusqu’à exiger que l’imagination du poëte soit enchaînée par la fidélité historique, et, d’ailleurs, le portrait que fait ByronByron, George Gordon Noel, BaronGeorge Gordon Noel Byron dit Lord Byron (Londres 22 janvier 1788 – Missolonghi/Grèce, 19 avril 1824), écrivain. Il étudia d’abord à Aberdeen et de 1801 à 1805 à Harrow ; il rejoignit ensuite Trinity College puis Cambridge, où il eut sa première relation homosexuelle avec un garçon de 15 Lire la suite… de la femme du comte palatin est si séduisant, qu’une reine ne saurait demander mieux.
« Je ne puis trouver des mots pour vous peindre sa taille gracieuse : elle avait cet œil noir des beautés asiatiques que le voisinage de la Turquie donne à nos Polonaises ; mais il s’en échappait une douce lumière, semblable aux premiers rayons de la lune nouvelle ; respirant l’amour, langoureux et vifs tout ensemble, ses regards rappelaient ceux de ces saints martyrs qui, en expirant sur le chevalet, levaient au ciel leurs yeux ravis, comme si c’était une volupté pour eux de mourir. Je comparais souvent son front serein à la surface d’un lac limpide doré par les rayons du soleil ; les vagues n’osent pas faire entendre un murmure, et le ciel aime à se mirer dans son cristal. L’incarnat de ses joues, ses lèvres vermeilles….; Mais que dirai-je de plus ? » En effet, rien ne manque à cette poétique description, ni le soleil ni la lune.
Ce qui est beau surtout dans le poëme de ByronByron, George Gordon Noel, BaronGeorge Gordon Noel Byron dit Lord Byron (Londres 22 janvier 1788 – Missolonghi/Grèce, 19 avril 1824), écrivain. Il étudia d’abord à Aberdeen et de 1801 à 1805 à Harrow ; il rejoignit ensuite Trinity College puis Cambridge, où il eut sa première relation homosexuelle avec un garçon de 15 Lire la suite…, c’est la course effrénée du cheval auquel MazeppaMazepa [Mazeppa], Ivan StepanovytchIvan Stepanovytch Mazepa (Mazepintsi/Ukraine, 30 mars 1639 – Bender/République de Moldavie, 2 octobre 1709), héros de la nation ukrainienne. Il était issu d’une famille noble mais pauvre de la voïvodie de Podolie et étudia au collège de Kiev puis chez les jésuites de Varsovie. Il devint pLire la suite… est lié par des liens solides, et la description du paysage.
« Nous volions, le coursier et moi, sur les ailes du vent, laissant derrière nous toute habitation des hommes. Nous fendions les airs comme ces météores qui traversent les cieux quand la nuit est bannie avec un bruit soudain par l’aurore boréale. Point de villes, point de villages sur notre route ; de tous côtés s’étendait une plaine immense bornée par une noire forêt, et, sauf les créneaux de quelques forteresses élevées jadis pour se garantir des Tartares, je ne reconnaissais aucune trace de la présence de l’homme. » — Et quand le cheval est mort, tous ces étalons sauvages qui viennent flairer le cadavre et s’enfuient épouvantés !….
Je ne crois pas nécessaire, de vous raconter d’une façon détaillée comment les choses se passent dans la cantate : Jean- Casimir, frappé du trouble de la reine, surprend le secret de son cœur. Au même instant, une voix chante sous le balcon ; c’est la voix de Mazeppa :
La nuit nous couvre de ses voiles,
Le ciel se parsème d’étoiles.
Mais nul astre dans son azur
Ne brille d’un éclat plus pur,
O gracieuse souveraine !
Que votre regard enchanté,
Vous que le ciel fit deux fois reine
Par le sceptre et par la beauté !
Si dans votre cœur ma pensée,
Par l’oubli n’est pas effacée,
Laissez tomber de vos cheveux
Une fleur pour combler mes vœux.
……………………………………………….
Corbleu! Madame, qu’est-ce qu’on vous chant’ donc là ?
C’est le roi lui-même qui donne le signal. MazeppaMazepa [Mazeppa], Ivan StepanovytchIvan Stepanovytch Mazepa (Mazepintsi/Ukraine, 30 mars 1639 – Bender/République de Moldavie, 2 octobre 1709), héros de la nation ukrainienne. Il était issu d’une famille noble mais pauvre de la voïvodie de Podolie et étudia au collège de Kiev puis chez les jésuites de Varsovie. Il devint pLire la suite… vient se jeter aux genoux de la reine. — Et Jean-Casimir, caché derrière une tapisserie, arrête l’entretien assez tôt pour ne pas être un roi tout à fait ridicule. On sait le reste.
Après la polonaise, on a beaucoup applaudi la sérénade que j’ai citée, une romance pour soprano et le trio final, terminé par le galop fantastique du coursier qui emporte MazeppaMazepa [Mazeppa], Ivan StepanovytchIvan Stepanovytch Mazepa (Mazepintsi/Ukraine, 30 mars 1639 – Bender/République de Moldavie, 2 octobre 1709), héros de la nation ukrainienne. Il était issu d’une famille noble mais pauvre de la voïvodie de Podolie et étudia au collège de Kiev puis chez les jésuites de Varsovie. Il devint pLire la suite….
Le style de M. Paul Puget est encore un peu hésitant, et son inspiration n’est pas dégagée de toute réminiscence. Mais il y a chez ce jeune homme un vrai tempérament musical, un très bon sentiment dramatique et une grande exubérance d’idées. Ce serait bien le diable si de tout cela il ne sortait pas quelque jour un compositeur pouvant prétendre à des succès plus solides et plus sérieux que des succès académiques.
« Dans peu d’années, écrivait BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, en parlant de l’œuvre de Gluck, quelques exemplaires de ces vastes poëmes dramatiques, de ces inimita[b]les modèles de musique expressive, resteront seuls dans les grandes bibliothèques, incompréhensibles débris de l’art d’un autre âge, comme autant de Memnons qui ne feront plus entendre de sons harmonieux, sphinx colossaux qui garderont éternellement leur secret. Personne n’a osé, en Europe, entreprendre une édition nouvelle et soignée, et mise en ordre et annotée, et bien traduite en allemand et en italien, des grands opéras de Gluck. Aucune tentative sérieuse de souscription à ce sujet n’a été faite… pour combattre ainsi les causes de plus en plus nombreuses de destruction qui menacent ces chefs-d’œuvre. Et malgré les ressources dont l’art et l’industrie disposent, grâce à cette monstrueuse indifférence de tous pour les grands intérêts de l’art musical, ces chefs-d’œuvre périront. »
Eh bien ! que les mânes de BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite… se rassurent ! ces chefs-d’œuvre ne périront pas. Mlle F. PelletanPelletan, FannyFanny Pelletan (Paris, 28 juillet 1830 – Passy, 2 août 1876), musicologue. Elle étudia la musique avec Berthold Damcke et inspirée par un article de Hector Berlioz souhaitant voir publier une édition critique des six grands opéras français de Gluck (Journal des Débats, 3 juillet 1857), elleLire la suite… et M. DamckeDamcke, Berthold JacquesBethold Jacques Damcke (Hanovre, 6 février 1812 – Paris, 15 février 1875), compositeur, pianiste et chef d’orchestre. Il fit d’abord des études de théologie puis de musique avec Aloys Schmitt à Francfort et fut engagé comme altiste dans l’orchestre de la cour de Hanovre à partir de 18Lire la suite… ont entendu les plaintes du maître et entrepris de réaliser son vœu le plus cher. Avec une intelligence, avec un soin, une patience, une érudition et un zèle au-dessus de tout éloge, ils ont entrepris la publication des œuvres de Gluck, en commençant par la partition d’Iphigénie en AulideIphigénie en AulideIphigénie en Aulide, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 19 avril 1774.Lire la suite…, qui vient de paraître. C’est tout ce que je puis dire aujourd’hui ; mais on pense bien que sur un pareil sujet, et pour parler comme il convient d’un événement si considérable, je ne m’en tiendrai pas à quelques lignes de bienvenue.
Je voudrais parler aussi de la brochure de M. Adolphe Jullien, un de nos critiques les plus féconds, les plus érudits et qui porte ce titre : la Musique et les Philosophes au dix-huitième siècleMusique et les philosophes au XVIIIe siècle, LaLa Musique et les philosophes au XVIIIe siècle, essai par Adolphe Jullien paru chez J. Baur, Paris, 1873.Lire la suite… ; je voudrais discuter quelque peu avec M. GrandmonginGrandmougin, CharlesCharles Grandmougin (Vesoul, Haute-Saône, 17 janvier 1850 – Neuilly-sur-Seine, 28 avril 1930), poète, auteur dramatique et librettiste. Il fit des études de droit et s’engagea comme volontaire lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Il s’installa ensuite à Paris et entre comme rédactLire la suite… [Grandmougin]Grandmougin, CharlesCharles Grandmougin (Vesoul, Haute-Saône, 17 janvier 1850 – Neuilly-sur-Seine, 28 avril 1930), poète, auteur dramatique et librettiste. Il fit des études de droit et s’engagea comme volontaire lors de la guerre franco-prussienne de 1870. Il s’installa ensuite à Paris et entre comme rédactLire la suite…, l’auteur d’une esquisseEsquisse sur Richard WagnerEsquisse sur Richard Wagner, essai par Charles Grandmougin paru chez Durand, Schoenewerk et Cie, Paris, 1873.Lire la suite… sur Richard Wagner : cela ne peut se faire en quelques lignes. Chaque chose, espérons-le, viendra à son tour : les brochures et les concerts. Mais je ne puis pourtant pas terminer ce feuilleton sans féliciter M. MassenetMassenet, Jules-Emile-FrédéricJules-Émile-Fréderic Massenet (Maontaud/Loire, 12 mai 1842 – Paris, 13 août 1912), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de piano en 1859 puis un 1er prix de contrepoint et fugue ainsi que le 1er Prix de Rome en 1863. à Rome, Liszt lui confia une élève,Lire la suite… du succès qu’il vient d’obtenir avec ses Scènes pittoresquesSuite d’orchestre no. 4 dite « Scènes pittoresques »Suite d’orchestre no. 4 dite « Scènes pittoresques », de Jules Massenet. Elle est en quatre mouvements : Marche, Air de ballet, Angelus, et Fête bohème et fut créée au Concert national dirigé par Edouard Colonne au Théâtre du Chatelet de Paris le 16 novembre 1873.Lire la suite…, si élégantes, si neuves de forme et si pittoresques.Suite d’orchestre no. 4 dite « Scènes pittoresques »Suite d’orchestre no. 4 dite « Scènes pittoresques », de Jules Massenet. Elle est en quatre mouvements : Marche, Air de ballet, Angelus, et Fête bohème et fut créée au Concert national dirigé par Edouard Colonne au Théâtre du Chatelet de Paris le 16 novembre 1873.Lire la suite… On les a exécutées deux fois déjà au Concert national qui est passé de l’Odéon au Châtelet où la foule l’a suivi, et qui est toujours sous la direction d’un jeune chef plein de talent et fort habile, très obéi des musiciens qu’il dirige et très aimé des compositeurs qu’il oblige. On ne se doute pas de ce que doit un compositeur au chef d’orchestre qui pénétre sa pensée et se substitue à lui. Ce jeune chef s’appelle M. ColonneColonne, Judas dit Jules puis EdouardJudas dit Jules puis Edouard Colonne (Bordeaux, 23 juillet 1838 – Paris, 28 mars 1910), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de musique de Paris et obtint un 1er prix d’harmonie en 1858, un 1er prix de violon en 1863. Violoniste dans l’orchestre du Théâtre-Lyrique deLire la suite…. Et si vous oubliez ce nom, j’aurai l’occasion de vous le rappeler.
E. Reyer.