FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS

DU 23 FEVRIER 1873.

REVUE MUSICALE.

 

Théâtre-Lyrique de l’Athénée : Reprise de la Fanchonnette. Fanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite…— M. MonjauzeMonjauze, Jules SebastienJules-Sébastien Monjauze (Paris, 24 octobre 1825 – Meulan/ Yvelines, 8 septembre 1877), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Ponchard et se produisit d’abord comme acteur au Théâtre Français de Saint-Pétersbourg, puis à l’Odéon. Il débuta comme chanteur dans Jaguarita l’Lire la suite…. — Les Cris de ParisCris de Paris, LesLes Cris de Paris, grande symphonie humoristique vocale et instrumentale sur des paroles d’Edouard Thierry mises en musique par Jean-Georges Kastner.Lire la suite…, par Georges KastnerKastner, Jean-GeorgesJean-Georges Kastner (Strasbourg, 9 mars 1810 – Paris, 19 décembre 1867), compositeur et théoricien. Il étudia la musique auprès de J.-C. Böhner à Strasbourg puis composa, entre 1830 et 1835, quatre opéras, trois symphonies, cinq ouvertures, dix sérénades pour instruments à vent, un concLire la suite…. — Théâtre de l’Opêra-Comique : Reprise du Premier Jour de bonheur.Premier Jour de bonheur, LeLe Premier Jour de bonheur, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe d’Ennery et Eugène Cormon mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 15 février 1868.Lire la suite… — M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… et la Société des auteurs. — Gemmy BrandusBrandus, Samuel dit GemmySamuel Brandus dit Gemmy Brandus (Berlin, 3 mars 1823 – Paris, 12 février 1873), éditeur. Son frère Louis Brandus lui remit, ainsi qu’à son associé Selim Dufour, la direction de son entreprise en 1854. Gemmy Brandus et Selim Dufour publièrent davantage d’auteurs français (Berlioz, Auber, Lire la suite….

On nous a donc rendu la Fanchonnette.Fanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite…

Enfin ! Autrefois, c’était Mme Carvalho Carvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ Île Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite…; au­jourd’hui, c’est Mlle DaramDaram, Marie-JoséphineMarie-Joséphine Daram (Toulouse, 13 mars 1845 – Toulouse, 4 août 1926), soprano. Après avoir étudié au Conservatoire de Toulouse, où elle obtint un 1er prix de chant en 1863, elle entra au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de chant l’année suivante. Elle débuta au Théâtre-LyLire la suite…, voilà toute la différence ; mais M. MonjauzeMonjauze, Jules SebastienJules-Sébastien Monjauze (Paris, 24 octobre 1825 – Meulan/ Yvelines, 8 septembre 1877), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Ponchard et se produisit d’abord comme acteur au Théâtre Français de Saint-Pétersbourg, puis à l’Odéon. Il débuta comme chanteur dans Jaguarita l’Lire la suite… a reparu dans le rôle du colonel Gaston, prince de Lip- tenay.

Colonel ! je suis colonel !

Qui donc avait répandu le bruit que cet artiste avait perdu sa voix ? Il l’adoucit et il fait bien, de même qu’il ferait bien de se rapetisser s’il le pouvait. M. MonjauzeMonjauze, Jules SebastienJules-Sébastien Monjauze (Paris, 24 octobre 1825 – Meulan/ Yvelines, 8 septembre 1877), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Ponchard et se produisit d’abord comme acteur au Théâtre Français de Saint-Pétersbourg, puis à l’Odéon. Il débuta comme chanteur dans Jaguarita l’Lire la suite… est un artiste intelligent : chantant de la petite musique dans un petit cadre, n’a-t-il pas mille fois raison d’oublier et surtout de chercher à faire oublier qu’il a été jadis Enée, Sélim et Rienzi ? Ah ! c’était le bon temps alors : il y avait un théâtre lyrique où l’on pouvait tenter les grandes aven­tures, un vrai théâtre lyrique avec d’excellens chanteurs et un excellent orchestre et où l’on faisait quelquefois, et même assez souvent, d’excellente musique, un théâtre lyrique comme il n’y en avait jamais eu, et comme peut-être il n’y en aura jamais plus.

Je ne sais vraiment ce qui se passe de­puis tantôt six mois entre bailleurs de fonds et directeurs, gouvernement d’en haut et gouvernement d’en bas, à propos de subvention et de location, à propos de bail et de privilège, mais je sais bien qu’après une campagne malheureuse la direc­tion du Théâtre-Italien ayant abandonné la place, la place est restée vide. Et certes ce n’est pas faute de candidats aspirant à la succession vacante. Mais on ne peut s’en­tendre, tantôt avec celui-ci, tantôt avec celui-là. La chose nous serait assez indifférente, au fond, s’il s’agissait d’un théâtre italien, mais il s’agit d’un théâtre lyrique, et comme la salle Ventadour est une salle bien située, tous ceux qui aspi­rent à ressusciter le Théâtre-Lyrique ont l’œil sur la salle Ventadour. Eh bien ! je le répète, on ne peut s’entendre ni pour le bail ni pour le privilège. C’est à qui fera surgir une nouvelle difficulté quand toutes les difficultés paraissent aplanies. Et le temps s’écoule et l’hiver s’avance. Qui est-ce qui songera donc à rouvrir le Théâtre-Lyrique quand les lilas seront en fleur ?

On a cru un instant que M. LefortLefort, Paul-AdolphePaul-Adolphe Lefort (Mamers/Sarthe, 31 janvier 1829 – Paris, 30 avril 1904), administrateur, directeur. Fils d’un menuisier à Mamers, dans la Sarthe, il fit des études classiques puis dirigea de 1855 à 1867 la ligne de chemin de fer Madrid-Saragosse. Il mit à profit son long séjour en EspagLire la suite…, très appuyé, triompherait. Puis on apprend que M. LefortLefort, Paul-AdolphePaul-Adolphe Lefort (Mamers/Sarthe, 31 janvier 1829 – Paris, 30 avril 1904), administrateur, directeur. Fils d’un menuisier à Mamers, dans la Sarthe, il fit des études classiques puis dirigea de 1855 à 1867 la ligne de chemin de fer Madrid-Saragosse. Il mit à profit son long séjour en EspagLire la suite… se retire. Voici M. CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ Île Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite…, voici M. HeugelHeugelHeugel, éditeur. Jacques-Léopold Heugel (La Rochelle, 1er mars 1815 – Paris, 12 novembre 1883), éditeur et professeur de musique et de chant. À l’occasion d’un remboursement de prêt à l’éditeur de musique Antoine Meissonnier, il en devint le partenaire le 1er janvier 1839. En févrierLire la suite…. Et comme, s’ils luttaient l’un contre l’autre, ils seraient des rivaux redoutables, je crois bien qu’ils mettront en commun leur expérience et leurs apti­tudes, celui-ci dirigeant, celui-là adminis­trant ; mais, tout en citant des noms bien connus, je ne vous dis rien de certain, parce que j’ai le pressentiment que cette question du Théâtre-Lyrique avant bien longtemps ne sera pas résolue.

Est-ce que vraiment, ayant l’Opéra et l’Opéra-Comique, et surtout ayant l’Athé­née, il est bien nécessaire d’avoir encore un Théâtre-Lyrique ? On n’y jouerait pas FaustFaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite…, puisque Faut FaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite…a été pris par l’Opéra ; on n’y jouerait pas Roméo et JulietteRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite…, puis­que Roméo et JulietteRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite… vient d’être repris à l’Opéra-Comique ; on n’y jouerait même pas la FanchonnetteFanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite…, puisque la Fanchon­netteFanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite… chante maintenant sa chanson au théâ­tre de l’Athénée. Alors, qu’y jouerait-on ? Est-ce que ici ou là, de temps en temps, quelques fragmens de chefs-d’œuvre ne nous suffisent pas ? On a chanté l’autre soir, dans un concert, un air de Glück ; la veille on avait chanté un air de Weber. Demain ce sera peut-être le tour de Mo­zart ou de Beethoven. Nous avons adressé notre pétition au ministre des beaux-arts en faveur du Théâtre-Lyrique. A vous maintenant de pétitionner, messieurs les dilettantes parisiens. Et si vous voulez donner à votre supplique le caractère d’une imposante manifestation, tâchez de recueil­lir un peu plus de vingt-cinq signatures.

En attendant, allez entendre, allez ap­plaudir la FanchonnetteFanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite… au théâtre de l’A­thénée, qui, vu la solennité de la circon­stance, a mis des lampions sur toute sa fa­çade.

La ronde de la FanchonnetteFanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite… est devenue immortelle. Quant à la partition, elle date de seize ans et n’a point vieilli. Dans seize ans elle n’aura pas vieilli davantage. C’est de la musique facile, de la musique chan­tante, de la musique dansante, de la mu­sique amusante, de la musique qui confirme bien cette définition, que la musique est un art d’agrément ; c’est de la musique émi­nemment parisienne. Non, quoi qu’on dise, le goût du public n’a pas changé et ne chan­gera pas. Il ne se transforme pas, comme on le prétend, il s’égare. Mais, un peu plus tôt ou un peu plus tard, il faut revenir à la Fanchonnette.Fanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite…

Ah ! ah ! la Fanchonnette

Vous chansonnera

Ah ! ah ! ah ! ah !

Etc., etc.

C’était de l’engouement dans la salle, c’était de l’engouement dans les couloirs, c’était de l’engouement partout :

Ah ! ah ! la Fanchonnette

Etc., etc.

Cela se chantonne, cela se fredonne, et ceux qui n’ont pas de voix se contentent de le siffler. Mlle DaramDaram, Marie-JoséphineMarie-Joséphine Daram (Toulouse, 13 mars 1845 – Toulouse, 4 août 1926), soprano. Après avoir étudié au Conservatoire de Toulouse, où elle obtint un 1er prix de chant en 1863, elle entra au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de chant l’année suivante. Elle débuta au Théâtre-LyLire la suite… le chevrote.

Mais, mon Dieu ! que ce colonel de cui­rassiers ou de mousquetaires est bel à voir et qu’il a une belle prestance ! Colonel, sa voix sonne comme un clairon ; gentil­homme amoureux, sa voix est douce comme une flûte. M. MonjauzeMonjauze, Jules SebastienJules-Sébastien Monjauze (Paris, 24 octobre 1825 – Meulan/ Yvelines, 8 septembre 1877), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Ponchard et se produisit d’abord comme acteur au Théâtre Français de Saint-Pétersbourg, puis à l’Odéon. Il débuta comme chanteur dans Jaguarita l’Lire la suite… joue la co­médie avec le charme et la grâce d’un jeune premier du Théâtre-Français ou de l’Odéon où il fit ses premiers débuts en revenant de Russie. Il dit son madrigal du bout des lèvres et roucoule sa romance comme un amoureux de vingt ans. Est-il bien possible que ce soit ce même MonjauzeMonjauze, Jules SebastienJules-Sébastien Monjauze (Paris, 24 octobre 1825 – Meulan/ Yvelines, 8 septembre 1877), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Ponchard et se produisit d’abord comme acteur au Théâtre Français de Saint-Pétersbourg, puis à l’Odéon. Il débuta comme chanteur dans Jaguarita l’Lire la suite… qui appelait le peuple romain aux armes et menait Troyens et Carthaginois au combat ! Ainsi l’ont voulu les destins contraires : après avoir été Enée et Rienzi au Théâtre-Lyrique, il eût pu être Jean de Leyde à l’Opéra, et le voilà obligé de mettre une sourdine à sa voix, d’abriter sa haute stature dans un étroit espace et de chanter les colonels de vaudeville quand il se sent de taille à chan­ter les héros des grands drames lyriques tout comme Prunet ou Sylva.

Quel que soit l’audacieux qui prenne en main la fortune du Théâtre-Lyrique, il fera bien de songer à M. MonjauzeMonjauze, Jules SebastienJules-Sébastien Monjauze (Paris, 24 octobre 1825 – Meulan/ Yvelines, 8 septembre 1877), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Ponchard et se produisit d’abord comme acteur au Théâtre Français de Saint-Pétersbourg, puis à l’Odéon. Il débuta comme chanteur dans Jaguarita l’Lire la suite…. Dans les rôles de force nul ne peut l’égaler.

Au premier acte de la FanchonnetteFanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite… (rassurez-vous, je ne vais pas analyser un ouvrage dont le sujet est dans toutes les mémoires) ; au premier acte de la FanchonnetteFanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite…, la scène est encombrée de marchands ambulans, et la sonnette du marchand de coco y répond à la crécelle de la marchande de plaisir : Voilà l’plaisir, Mesdames ! voilà l’plaisir ! Puis, c’est le marchand de tartelettes : Achetez mes tart’lettes, tout’ chaudes! Dans l’Etoile du Nord il y a aussi un marchand de tarte­lettes, mais ce sont des tartelettes d’un autre genre, ce sont des tartelettes russes.

Donc le premier acte de la Fanchonnette Fanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite…est plein de mouvement et de cris. C’est ce qu’on appelle les cris de Paris.Cris de Paris, LesLes Cris de Paris, grande symphonie humoristique vocale et instrumentale sur des paroles d’Edouard Thierry mises en musique par Jean-Georges Kastner.Lire la suite… Ces cris de Paris ont inspiré à Georges Katsner une symphonie vocale et instrumentale dont M. Edouard ThierryThierry, EdouardEdouard Thierry (Paris, 14 septembre 1813 – Paris, 28 novembre 1894), écrivain, critique dramatique et administrateur. Il publia à vingt ans un recueil de poèmes, Les Enfants et les anges et l’année suivante publia des contes (Raphaël ; le Vicomte de Montmery). Il collabora comme critique draLire la suite… lui a fourni les paroles.

Georges KastnerKastner, Jean-GeorgesJean-Georges Kastner (Strasbourg, 9 mars 1810 – Paris, 19 décembre 1867), compositeur et théoricien. Il étudia la musique auprès de J.-C. Böhner à Strasbourg puis composa, entre 1830 et 1835, quatre opéras, trois symphonies, cinq ouvertures, dix sérénades pour instruments à vent, un concLire la suite… fut de son vivant membre de l’Institut, et il eut l’heureuse chance de mourir avant d’avoir vu bombarder et incendier sa bonne ville de Strasbourg, sans compter la capitulation et le reste. Il passait à bon droit pour un savant musicien. L’Université de Tubingue lui avait donné le diplôme de docteur en philosophie et en musique, et il était digne d’ob­tenir un semblable diplôme de bien d’autres Universités.

Georges KastnerKastner, Jean-GeorgesJean-Georges Kastner (Strasbourg, 9 mars 1810 – Paris, 19 décembre 1867), compositeur et théoricien. Il étudia la musique auprès de J.-C. Böhner à Strasbourg puis composa, entre 1830 et 1835, quatre opéras, trois symphonies, cinq ouvertures, dix sérénades pour instruments à vent, un concLire la suite… avait beaucoup appris, beaucoup lu, beaucoup retenu, et, comme il possédait une fort belle bibliothèque, quand il avait besoin, pour ses écrits sur la musique, d’un renseignement précis, il savait où l’aller prendre.

Des différens opéras composés par lui, la plupart pour la scène allemande, il ne reste guère aujourd’hui que les titres, soi­gneusement recueillis par son principal biographe, M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…. Ses ouvrages didacti­ques, ainsi que ceux qui se rapportent à la littérature et à l’histoire de la musique, ont eu une plus heureuse fortune. Ils sont généralement instructifs à lire et bons à consulter par les musiciens désireux de connaître tout ce qui se rattache à la partie technique et aux origines de leur art. Parmi ceux-là, il en est un intitulé les Voix de ParisTableau de ParisTableau de Paris de Louis-Sébastien Mercier, 2 tomes, Hambourg : Virchaux ; et Neufchâtel : S. Fauche, 1781Lire la suite…, essai d’une histoire littéraire et mu­sicale des cris populaires de la capitale de­puis le moyen-âge jusqu’à nos jours, qui est suivi de la symphonie plus burlesque qu’humoristique dont j’ai parlé plus haut.

Je pensais à cet ouvrage et à cette symphonie en écoutant le vacarme imita­tif et parfaitement imité qui se fait sur la scène au commencement du premier acte de la Fanchonnette.Fanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite… Et je crois pouvoir, sans trop sortir de mon sujet, dire quelques mots du livre de Georges KastnerKastner, Jean-GeorgesJean-Georges Kastner (Strasbourg, 9 mars 1810 – Paris, 19 décembre 1867), compositeur et théoricien. Il étudia la musique auprès de J.-C. Böhner à Strasbourg puis composa, entre 1830 et 1835, quatre opéras, trois symphonies, cinq ouvertures, dix sérénades pour instruments à vent, un concLire la suite…, à pro­pos de l’œuvre de Louis Clapisson.

Voici quelques extraits de la préface de ce livre :

« Les grandes cités ont un langage ; elles ont même, qu’on nous passe l’expression, une sorte de musique propre qui exprime à toutes les heures du jour le mouvement et les évolutions de la vie joyeuse ou som­bre, laborieuse ou paisible dont elles sont le foyer. Paris, par exemple, a une voix puissante, et quiconque en a entendu les frémissemens aux jours d’émeute ; quicon­que même a prêté l’oreille, dans les temps les plus pacifiques, aux mille clameurs qui se croisent dans les rues, celui-là n’oubliera jamais ce qu’il y a de caractéristique dans le chant sonore qui berce les loisirs ou en­tretient l’activité du géant parisien………………..Pourquoi le musicien, qui souvent recueille comme des monumens précieux pour l’histoire de son art les mélodies informes des peuples les plus sauvages ; pourquoi le musicien dédaignerait-il ces manifestations vocales, fruit du génie populaire des na­tions civilisées, empreintes, pour la plu­part, d’un caractère d’originalité incontes­table, et où l’on remarque souvent une énergie naïve, digne d’intéresser l’artiste, souvent aussi une fixité d’allures non moins précieuse pour l’historien ?

» Il nous a semblé, quant à nous, qu’il y avait quelques découvertes à faire dans cet océan sonore, et notre première préoc­cupation a été d’en tirer un sujet de com­position musicale. »

Georges KastnerKastner, Jean-GeorgesJean-Georges Kastner (Strasbourg, 9 mars 1810 – Paris, 19 décembre 1867), compositeur et théoricien. Il étudia la musique auprès de J.-C. Böhner à Strasbourg puis composa, entre 1830 et 1835, quatre opéras, trois symphonies, cinq ouvertures, dix sérénades pour instruments à vent, un concLire la suite… donne en passant un éloge bien senti à son collaborateur M. Edouard ThierryThierry, EdouardEdouard Thierry (Paris, 14 septembre 1813 – Paris, 28 novembre 1894), écrivain, critique dramatique et administrateur. Il publia à vingt ans un recueil de poèmes, Les Enfants et les anges et l’année suivante publia des contes (Raphaël ; le Vicomte de Montmery). Il collabora comme critique draLire la suite…, puis il ajoute :

« Que nous ayons ou non touché le but, un fait nous semble acquis : c’est que les Cris populaires, et même les cris industriels offrent au musicien des sources abondantes et trop ignorées ; c’est qu’il y a là toute une région musicale bien digne d’être explorée, et où nous aurons du moins le mérite d’être entré plus résolûment peut-être qu’on ne l’avait fait avant nous. Nous sommes, en effet, le premier qui ait assigné à l’interprétation musicale des cris de Paris les proportions étendues d’une symphonie vocale et instrumentale, en trois parties, où les formes de l’art les plus sé­rieuses, de même que les plus légères, se trouvent réunies. Jannequin, qui au sei­zième siècle a traité ce sujet dans le style travaillé et un peu lourd du contre-point fleuri et de l’imitation, n’en a tiré qu’un simple quatuor, fait avec art il est vrai, mais dépourvu de toute espèce d’intérêt dramatique.

» Une fois notre conviction arrêtée sur le caractère presque musical des cris de Paris, on ne s’étonnera pas que notre cu­riosité se soit portée sur le caractère his­torique du sujet. »

Il a fallu à Georges KastnerKastner, Jean-GeorgesJean-Georges Kastner (Strasbourg, 9 mars 1810 – Paris, 19 décembre 1867), compositeur et théoricien. Il étudia la musique auprès de J.-C. Böhner à Strasbourg puis composa, entre 1830 et 1835, quatre opéras, trois symphonies, cinq ouvertures, dix sérénades pour instruments à vent, un concLire la suite… beaucoup d’érudition sans doute et le temps néces­saire aux patientes recherches pour écrire un livre très volumineux et très intéres­sant au point de vue historique. Il lui a fallu aussi beaucoup d’imagination pour composer avec les cris de Paris, les cris du Paris moderne, une symphonie pleine, comme il le dit lui-même, de contrastes sérieux et bouffons et dont le style passe alternativement du ton élégiaque au ton brusque ou satirique. Dans les spécimens qu’il donne à l’appui de ses dissertations philosophiques, historiques, pittoresques et musicales, il a tout noté, depuis le cri oc­casionné par les douleurs de l’enfantement jusqu’au cri du marchand d’éponges.

Les cris de Paris doivent être bien dégé­nérés, car je ne me rends pas bien compte du rapport qu’ils peuvent avoir avec la musique, même quand je les entends dans l’œuvre de quelque musicien de talent. Et si jetais préfet de police, les cris ne m’inspireraient qu’une ordonnance par laquelle je les supprimerais. Ils sont deve­nus actuellement odieux, insupportables. Nos marchands ambulans ne se contentent même plus de crier leur marchandise de la façon la plus nasillarde, la plus stri­dente ; MM. les fontainiers, par exemple, ont leur trompette ou leur cornet à bou­quin.

Rauca strepuerunt cornua cantu.

Il faut à tout prix faire cesser un pareil vacarme qui n’est plus dans nos mœurs, qui n’est plus de notre époque. C’est dans les quartiers excentriques surtout qu’on est assourdi et horripilé par ce grotesque cha­rivari quotidien.

Du reste, au temps de MercierMercier, Louis-SébastienLouis-Sébastien Mercier (Paris, 6 juin 1740 – Paris, 25 avril 1814), écrivain. Il étudia au collège des Quatre-Nations (aujourd’hui Palais de l’Institut de France et de la Bibliothèque Mazarine). Il fut nommé régent de cinquième au collège de la Madeleine à Bordeaux de 1763 à 1765. Lire la suite…, c’était absolument la même chose, et l’auteur du Tableau de ParisTableau de ParisTableau de Paris de Louis-Sébastien Mercier, 2 tomes, Hambourg : Virchaux ; et Neufchâtel : S. Fauche, 1781Lire la suite… ne se gêne pas de le dire en termes fort clairs : « Non, il n’y a pas de ville au monde où les crieurs et les crieuses de rues aient une voix plus aigre et plus perçante. Il faut les entendre élancer leurs voix par-dessus les toits. Le gosier sur­monte le bruit et le tapage des carrefours. Il est impossible à l’étranger de pouvoir comprendre la chose. Le Parisien lui- même ne la distingue jamais que par rou­tine. Le porteur d’eau, la crieuse de vieux chapeaux, le marchand de ferraille, de peaux de lapins, la vendeuse de marée, c’est à qui chantera sa marchandise sur un mode haut et déchirant. Tous ces cris discordans for­ment un ensemble dont on n’a pas d’idée quand on ne les a pas entendus…. Le petit peuple est naturellement braillard à l’excès et pousse sa voix avec une discordance choquante : un entend de tous côtés des cris rauques, aigres…. Les hommes ont des cris de femmes, et les femmes des cris d’hommes. C’est un gla­pissement perpétuel, et l’on ne saurait peindre le ton et l’accent de cette pitoyable criaillerie lorsque toutes ces voix réunies viennent à se croiser dans un carrefour. Le ra­moneur et la marchande de merlans chantent encore ces cris discordans en songe, quand ils dorment, tant l’habitude leur en fait une loi. Non, jamais le peuple parisien n’a connu la douce euphonie, et son oreille, incessamment déchirée et non révoltée, est la plus étrangère à toute expression musi­cale. Aussi, dans les spectacles, n’a-t-il point le sentiment de la mélodie et le plus souvent même de l’harmonie (!). Et, puis­que nous sommes à citer des mots grecs, l’euthymie ne lui appartient pas plus que la connaissance de la bonne musique, mais il rencontre quelquefois l’eutrapelie. »

Rétif de La Bretonne, dans le Paysan pervertiPaysan perverti, LeLe Paysan perverti, ou les dangers de la ville ; Histoire récente, mise au jour d’après les véritables Lettres des Personnages de Nicolas-Edme Rétif de la Bretonne, 4 parties en 2 tomes, Imprimé à La Haie [i.e. Paris] ; et se trouve à Paris : Chés Esprit, 1776.Lire la suite…, est, avec moins de style encore, beaucoup plus sévère que Mercier Mercier, Louis-SébastienLouis-Sébastien Mercier (Paris, 6 juin 1740 – Paris, 25 avril 1814), écrivain. Il étudia au collège des Quatre-Nations (aujourd’hui Palais de l’Institut de France et de la Bibliothèque Mazarine). Il fut nommé régent de cinquième au collège de la Madeleine à Bordeaux de 1763 à 1765. Lire la suite…: « J’ai dit-il, toujours abhorré les chanteurs des rues, et en général tous les colporteurs ; ce sont des misérables sans mœurs, des fainéans, des inutiles. »

MercierMercier, Louis-SébastienLouis-Sébastien Mercier (Paris, 6 juin 1740 – Paris, 25 avril 1814), écrivain. Il étudia au collège des Quatre-Nations (aujourd’hui Palais de l’Institut de France et de la Bibliothèque Mazarine). Il fut nommé régent de cinquième au collège de la Madeleine à Bordeaux de 1763 à 1765. Lire la suite… traite avec indulgence ceux qui font métier de montrer la lanterne magi­que, ainsi que les joueurs d’orgue de Bar­barie.

Les montreurs de lanterne magique ne m’ont jamais beaucoup incommodé, mais les joueurs d’orgue, mendians étrangers pour la plupart, sont d’abominables tyrans. Je sais ce que me coûtent d’heures de tra­vail l’air des Djinns et la ballade de la Dame Blanche. Adolphe Adam les recevait dans sa cour ; il en était si peu troublé qu’il ne les entendait même pas. Et c’est probablement sans le savoir qu’il travaillait pour eux.

En faisant une digression un peu longue à la FanchonnetteFanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite…, je n’avais d’autre but que de dire ce que j’ai dit. D’autres l’avaient dit déjà ; que d’autres maintenant le disent à leur tour. Si on ne peut supprimer radi­calement les cris de Paris et tous les bruits de la rue, qu’on les force du moins de se modérer, de s’adoucir et de rentrer dans un cercle plus harmonieux. A certaines heures, nous étonnerions des sauvages par notre sauvagerie.

Apprenez maintenant sans émotion, sans surprise que la FanchonnetteFanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite… emplit chaque soir la caisse du Théâtre-Lyrique de l’A­thénée, devenu plus théâtre lyrique que jamais. Et comme il faut que cette fête ait un lendemain, on nous promet pour vendredi la première représentation de la Dot mal placéeDot mal placée, LaLa Dot mal placée, opéra-comique en trois actes sur un livret de Georges Mancel mis en musique par Paul Lacôme et créé au Théâtre-Lyrique de l’Athénée de Paris le 28 février 1873.Lire la suite…, ouvrage en trois actes dont les paroles sont de M. Georges MancelMancel, GeorgesGeorges Mancel ( ? – ?), auteur dramatique et librettiste. Il était un des rédacteurs du journal illustré La Vie parisienne sous le pseudonyme de Lot. Il écrivit seul ou en collaboration des proverbes et saynètes de salon, des pièces de théâtre dont Changement de garnison (Théâtre des FoLire la suite… et la musique de M. Lacome.

L’Opéra-Comique a repris le Premier Jour de bonheur. La FanchonnettePremier Jour de bonheur, LeLe Premier Jour de bonheur, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe d’Ennery et Eugène Cormon mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 15 février 1868.Lire la suite… a sa ronde, le Premier Jour de bonheurPremier Jour de bonheur, LeLe Premier Jour de bonheur, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe d’Ennery et Eugène Cormon mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 15 février 1868.Lire la suite… a ses Djinns. Le Premier Jour de bonheurPremier Jour de bonheur, LeLe Premier Jour de bonheur, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe d’Ennery et Eugène Cormon mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 15 février 1868.Lire la suite… est la FanchonnetteFanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite… de l’Opéra-Comique. Seule­ment ce n’est plus Mme CarvalhoCarvalho, LéonLéon Cavaille, dit Carvalho (Port-Louis/ Île Maurice, 18 janvier 1825 – Paris, 29 décembre 1897), baryton et directeur.Après de bonnes études de chant au Conservatoire de Paris, il débuta le 2 Juin 1849 dans Scapin de Gilles ravisseur (Grisar) à l’Opéra-comique et tint plusieurs rôlesLire la suite… qui chante la FanchonnetteFanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite…, ce n’est plus Mlle Marie RozePonsin, Marie-Hippolyte dite Marie RôzeMarie-Hippolyte Ponsin dite Marie Rôze (Paris, 2 mars 1846 – Paris, 2 juin 1926), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique et un 1er prix de chant en 1865. Engagée à l’Opéra-Comique, elle débuta dans le rôle-titre de Marie (Hérold) leLire la suite… qui chante le Premier Jour de bon­heur.Premier Jour de bonheur, LeLe Premier Jour de bonheur, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe d’Ennery et Eugène Cormon mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 15 février 1868.Lire la suite… Les cantatrices passent, elles chan­gent si vous voulez ; mais les belles œuvres restent, et le public, le vrai public, y re­vient toujours.

A l’heure où j’écris ces lignes, la Société des auteurs et compositeurs de musique est en train de tourmenter ce pauvre Offenbach Offenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite…; le futur directeur de la Gaîté, à qui elle veut interdire de jouer ses pièces sur son théâtre. Et elle a provoqué dans ce but une réunion extraordinaire. Cette cons­piration contre le goût du jour est une chose grave. On ne joue plus guère OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… au théâtre des Bouffes, on ne l’a ja­mais joué au théâtre des Folies-Dramatiques, on ne le joue plus du tout à l’Opéra-Comique ; il faut pourtant bien qu’on le joue quelque part. Et où le jouera-t-on mieux et plus souvent que chez lui ? OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… avait fait un rêve qui ne sera peut-être pas réalisé : il voulait donner, par exemple, un soir la Princesse de TrébizondePrincesse de Trébizonde, LaLa Princesse de Trébizonde, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Charles Nuitter, pseudonyme de Charles-Louis-Étienne Truinet, et Etienne-Victor Tréfeu mis en musique par Jacques Offenbach et créé au Théâtre des Bouffes-Parisiens le 7 décembre 1869.Lire la suite… ou la Belle HélèneBelle Hélène, LaLa Belle Hélène, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy mis en musique par Jacques Offenbach et créé au Théâtre des Variétés de Paris le 17 décembre 1864.Lire la suite… et le lendemain FidelioFidelioFidelio, opéra en deux actes sur un livret en allemand de Joseph Sonnleithner remanié par Stephan von Breuning puis par Georg Friedrich Treitschke et cree au Kärntnertortheater de Vienne le 23 mai 1814.Lire la suite… ou ArmideArmideArmide, tragédie lyrique en cinq actes sur un livret de Philippe Quinault mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 septembre 1777.Lire la suite…, avec le même orches­tre et les mêmes acteurs, mais avec des dé­cors et des costumes différens. A la diffé­rence des décors et des costumes près, je ne trouve pas que ce soit là une idée si extravagante.

Je finirai ce feuilleton plus tristement que je ne l’ai commencé. Gemmy BrandusBrandus, Samuel dit GemmySamuel Brandus dit Gemmy Brandus (Berlin, 3 mars 1823 – Paris, 12 février 1873), éditeur. Son frère Louis Brandus lui remit, ainsi qu’à son associé Selim Dufour, la direction de son entreprise en 1854. Gemmy Brandus et Selim Dufour publièrent davantage d’auteurs français (Berlioz, Auber, Lire la suite… est mort, et c’est une perte regrettable non seulement pour le commerce de musique auquel il appartenait, mais aussi pour le monde artiste au milieu duquel il vivait. Gemmy BrandusBrandus, Samuel dit GemmySamuel Brandus dit Gemmy Brandus (Berlin, 3 mars 1823 – Paris, 12 février 1873), éditeur. Son frère Louis Brandus lui remit, ainsi qu’à son associé Selim Dufour, la direction de son entreprise en 1854. Gemmy Brandus et Selim Dufour publièrent davantage d’auteurs français (Berlioz, Auber, Lire la suite… était, avec son frère Louis, à la tête de l’importante maison fondée par Maurice SchlesingerSchlesinger, Maurice AdolpheMaurice-Adolphe Schlesinger (Berlin, 3 octobre 1797 – Baden-Baden, 25 février 1871), éditeur. Fils de l’éditeur berlinois Adolph-Martin Schlesinger, il s’installa en 1815 à Paris, d’abord comme commis chez un libraire, puis comme marchand de musique. Il créa une filiale des éditions beLire la suite…, et, depuis la mort de Simon [recta : Selim] DufourDufour, SelimNé en 17999. Il fut le partenaire associé de Samuel, dit Gemmy, Brandus. Tous deux succèdent à Louis Brandus, frère de Gemmy, en 1854. La maison Brandus & Dufour côtoie la faillite malgré son succès et son apparente prospérité. Selim Dufour y engloutit sa fortune et mourut ruiné en 18Lire la suite…, il avait pris la direction de la Gazette musicale, l’un des organes spéciaux les plus répandus et les plus accrédités. C’était un homme très esti­mable, très estimé et d’une obligeance parfaite, avec lequel les relations étaient des plus faciles, des plus agréables. Il est mort jeune encore et presque subitement. On peut dire à la louange de cet homme excellent, beaucoup plus Parisien qu’Allemand, qu’on ne lui connaissait pas un seul ennemi, même parmi les artistes.

E. Reyer.