FEUILLETON DU JOURNAL DES DÉBATS

DU 26 JANVIER 1873.

 REVUE MUSICALE.

 

Théâtre de l’Opéra-Comique : Roméo et JulietteRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite…, opéra en cinq actes, de MM. Ju­les BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… et Michel Carré, musique de M. Charles GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… (reprise). — Théâtre lyrique de l’Athénée : Monsieur Poli­chinelleMonsieur PolichinelleMonsieur Polichinelle, opéra-comique en deux actes sur un livret de Léon Morand et Gustave Vatier, mis en musique par Alfred Delehelle et créé au Théâtre-Lyrique de l’Athénée à Paris le 16 janvier 1873.Lire la suite…, opéra-comique en deux actes, paroles de MM. MorandMorand, LéonLéon Morand ( ? – ?), auteur dramatique et librettiste. Il écrivit de nombreuses pièces de théâtre en collaboration dont Tambour battant (Théâtre Montansier, 1851), Le Gendre de M. Pommier (Théâtre du Palais-Royal, 1855), Un troupier qui suit les bonnes (Théâtre des Variétés, 1860), LLire la suite… et Vallier, mu­sique de M. DeléhelleDelehelle, Jean-Charles-AlfredJean-[Baptiste]-Charles-Alfred Deléhelle (Paris, 12 janvier 1826 – Paris, 21 juillet 1893), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Adolphe Adam et obtint le 1er Prix de Rome en 1851 avec sa cantate Le Prisonnier. Il composa pour la scène lyrique L’Ile d’amour (Bouffes-ParisiLire la suite….

Il y aura bientôt six ans qu’eut lieu au Théâtre-Lyrique la première représenta­tion de Roméo et Juliette.Roméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite… Je n’ai pas à re­venir sur l’analyse que j’ai déjà donnée de la partition de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, et cela est fort heureux vraiment, car j’évite ainsi de tomber dans le double écueil de modifier mon ju­gement ou de répéter ce que j’ai déjà dit. Par exemple, si je me suis aperçu, en re­lisant mon compte-rendu, que j’ai parlé avec une indulgence excessive de la valse chantée au premier acte par Juliette, faut-il dire aujourd’hui mon sentiment sur ce morceau dont le compositeur connaît la valeur aussi bien que personne ? Faut-il chagriner Mme Carvalho, à l’instigation de laquelle cette valse a été écrite, ou blâmer M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… d’avoir livré une si médiocre inspiration au caprice de la grande artiste ? Et à quoi bon d’ailleurs, puisque le public m’a déjà donné tort ? La valse de Roméo et JulietteRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite… est, de tous les morceaux de la par­tition, celui qui s’est le plus chanté, qui s’est le plus vendu. Et l’autre soir, à l’Opéra-Comique, on l’a applaudi avec en­thousiasme, con furore, comme disent les Italiens. Si M. DeloffreDeloffre, Louis-Michel AdolpheLouis-Michel-Adolphe Deloffre (Paris, 28 juillet 1817 – Paris, 8 janvier 1876), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia le violon d’abord avec son père, puis avec Bellon, Lafont et enfin Baillot. En 1836, il partit avec le chef d’orchestre Louis Jullien à Londres où il fut violon solo Lire la suite…, l’excellent chef d’orchestre de l’Opéra-Comique, s’y fût quelque peu prêté, on l’eût fait recommen­cer. De tous les points de la salle on de­mandait bis. Cette valse, cette ariette, comme l’intitule modestement M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, a été le grand succès de la soirée. On a ap­plaudi le prologue et la ballade de la reine Mab ; on a applaudi l’entr’acte du deuxième acte et la cavatine de Roméo ; on a ap­plaudi le joli chœur : Bonne nuit, char­mante nourrice, et la chanson du page ; on a applaudi le duo de l’Alouette et l’air du frère Laurent :

C’est là qu’après un jour, votre corps et votre âme,

Comme d’un foyer mort se ranime la flamme,

Sortiront enfin de ce lourd sommeil.

On a applaudi l’épithalame et le som­meil de Juliette ; on a applaudi presque tout ce qui s’est chanté, et même les mor­ceaux que l’on a failli couper (le prologue et l’épithalame l’ont échappé belle). Mais la valse, ah ! la valse ! ah ! l’ariette ! Pourquoi donc Juliette ne la chante-t-elle pas au dénoûment, avant de se poignarder sur le corps inanimé de l’infortuné Roméo ?

Et voilà comment le mauvais goût du public, plus encore que le désir de briller, commun aux plus célèbres cantatrices et aux plus médiocres, fait commettre d’im­pardonnables erreurs à des musiciens d’un talent supérieur et d’une grande et légi­time renommée. On ne devrait donc pas se montrer bien sévère envers d’autres compositeurs qui, s’autorisant d’exemples venus de haut, recherchent eux-mêmes les suc­cès faciles et ne négligent rien de ce qui peut aider à établir le plus rapidement possible leur popularité. Mais quelques uns vont trop loin et dépassent le but. Et puis, s’ils sont capables d’écrire, en se jouant, la valse de Juliette, ils chercheraient longtemps avant de trouver une inspiration aussi poétique, aussi suave que le som­meil de l’amante de Roméo, dussent-ils songer un peu ou beaucoup au chant des naïades d’Obéron.OberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite…

Quand je parle du mauvais goût du pu­blic parisien, je veux dire seulement qu’il est instinctif et non point qu’il n’est pas susceptible de perfectionnement. Mais fait-on véritablement, en dehors de quelques tentatives presque toujours stériles, ce qu’il faudrait faire pour l’améliorer ? Les concerts du Conservatoire ne sont accessi­bles qu’à un certain nombre d’élus ; aux Concerts populaires, il entre beaucoup plus de monde, plus de dilettantes, si l’on veut. Mais au Conservatoire comme au Cirque, c’est l’élément symphonique qui domine, et les symphonies, de même que les orato­rios, sont un genre de musique trop sévère, une forme musicale trop abstraite pour être accessible aux masses. Croyez bien qu’on applaudit beaucoup l’œuvre d’après la date qu’elle porte et le nom dont elle est signée. Et la preuve, c’est que de très belles symphonies, de très beaux ora­torios modernes (je vous assure qu’il y a des symphonies modernes et des oratorios tout aussi modernes extrêmement remar­quables) sont bien loin d’avoir le succès de popularité qu’ils méritent. Quelques artis­tes les connaissent, les apprécient, les vantent avec plus ou moins de conviction, et c’est tout.

Il n’en est pas ainsi des chefs-d’œu­vre dramatiques ; les accessoires de mise en scène dont ils doivent être entourés, le talent des interprètes, l’intérêt, et pour quelques uns la grandeur poétique du poëme, peuvent aider à les faire compren­dre, à les faire aimer. C’est pourquoi nous avons demandé si souvent et nous deman­dons encore, « avec une persistance qui s’obstine », qu’on encourage par tous les moyens possibles, et les moyens pécu­niaires sont les meilleurs, la représentation des chefs-d’œuvres classiques. « Les théâ­tres, a dit Berlioz dans un de ces accès de mauvaise humeur qui lui étaient familiers, sont les mauvais lieux de la musique, et la chaste muse qu’on y traîne n’y pose le pied qu’en frémissant. » Eh bien ! il ne faut pas que la boutade d’un grand musicien mé­content, et qui avait bien raison de l’être, devienne une vérité.

Au temps où l’on jouait au Théâtre-Lyrique FidelioFidelioFidelio, opéra en deux actes sur un livret en allemand de Joseph Sonnleithner remanié par Stephan von Breuning puis par Georg Friedrich Treitschke et cree au Kärntnertortheater de Vienne le 23 mai 1814.Lire la suite… et Don JuanDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite…, OrphéeOrphée et EurydiceOrphée et Euridice, drame héroïque en trois actes sur un livret de Pierre-Louis Moline mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 2 août 1774.Lire la suite… et IphigénieIphigénie en TaurideIphigénie en Tauride, tragédie lyrique en quatre actes sur un livret de Nicolas-François Gaillard mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 18 mai 1778.Lire la suite…, le FreischützFreischütz, DerDer Freischütz, opéra romantique en trois actes sur un livret de Johann Friedrich Kind, mis en musique par Carl Maria von Weber, créé au Nouveau Schauspielhaus de Berlin le 18 juin 1821.Lire la suite… et ObéronOberonOberon, opéra romantique en trois actes sur un livret en anglais de James Robinson Planche, d’après le poème de Christoph Martin Wieland, mis en musique par Carl Maria von Weber et créé au Théâtre de Covent Garden à Londres le 12 avril 1826. La version en français due à Charles Nuitter eLire la suite…, la Flûte enchantéeFlûte enchantée, LaLa Flûte enchantée (Die Zauberflöte), singspiel en deux actes sur un livret en allemand d’Emmanuel Schikaneder mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart, créé au Théâtre Auf-der-Wieden à Vienne le 30 septembre 1791.Lire la suite… et les NocesNoces de Figaro, LesLes Noces de Figaro (Le nozze di Figaro), K.V. 492, opera buffa en quatre actes sur un livret en italien de Lorenzo Da Ponte, d’après Beaumarchais, mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Burgtheater de Vienne le 1er mai 1786.Lire la suite…, la chaste muse y entrait fière et radieuse, et elle y entrait aussi sans frémir quand on jouait FaustFaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite… et RoméoRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite…, la Perle du Brésil, Mireille, et cette adorable épopée lyrique que vous ne con­naissez guère et qui s’appelle les Troyens.Troyens, LesLes Troyens, opéra en cinq actes sur un livret et une musique de Hector Berlioz dont les trois derniers actes furent créés sous la direction de Berlioz au Théâtre-Lyrique de Paris le 4 novembre 1863 sous le titre: Les Troyens à Carthage.Lire la suite…

Mais où est le Théâtre-Lyrique ? Que voilà longtemps qu’il a disparu, et qu’on est longtemps à nous le rendre ! Son ré­pertoire se disperse de tous côtés : l’Opéra lui a pris Faust ;FaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite… l’Opéra-Comique, les Noces Noces de Figaro, LesLes Noces de Figaro (Le nozze di Figaro), K.V. 492, opera buffa en quatre actes sur un livret en italien de Lorenzo Da Ponte, d’après Beaumarchais, mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Burgtheater de Vienne le 1er mai 1786.Lire la suite…et RoméoRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite…, et l’Athénée va lui prendre la Fanchonnette.Fanchonnette, LaLa Fanchonnette, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 1er mars 1856.Lire la suite… Qu’on nous le rende donc au plus vite ; là ou ailleurs, peu nous importe, pourvu qu’on nous le rende. Aucun théâtre n’a plus fait pour les compositeurs vivans, aucun théâtre n’a plus fait pour la musique classique, aucun théâtre n’a plus fait pour le plaisir des vrais musiciens, aucun théâ­tre n’a plus fait pour l’éducation du public, car c’est là qu’on a joué le plus grand nom­bre de chefs-d’œuvre. Demandez donc à l’Opéra, auquel vous donnez 800,000 fr. de subvention, s’il songe à reprendre Alceste AlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite…ou Fernand CortezFernand CortezFernand Cortez ou La Conquête du Mexique, opéra en trois actes sur un livret d’Etienne de Jouy et Joseph-Alphonse d’Esménard mis en musique par Gaspare Spontini et créé à l’Opéra de Paris le 28 novembre 1809.Lire la suite…, et s’il n’a pas renoncé, sinon définitivement, pour bien longtemps du moins, à la reprise d’Armide ?ArmideArmide, tragédie lyrique en cinq actes sur un livret de Philippe Quinault mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 septembre 1777.Lire la suite…

Enfin, l’Opéra-Comique nous a rendu Roméo et JulietteRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite…, et il nous l’a rendu avec tout le prestige d’une mise en scène éblouissante, composée avec un goût ex­quis, et d’une exécution presque irrépro­chable. A l’époque où cet ouvrage fut re­présenté au Théâtre-Lyrique, la fortune de M. Carvalho déclinait déjà ; il était à bout de ressources et d’expédiens. On eut le tort de ne pas arrêter sur la pente de sa ruine un homme intelligent, plein d’initiative et ayant malheureusement pour lui et heureusement pour nous bien plus les qualités d’un artiste que celles d’un imprésario. Malgré le succès de Roméo et JulietteRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite…, le Théâtre-Lyrique sombra, et, malgré le zèle et la bonne volonté des suc­cesseurs de M. Carvalho, ce théâtre ne re­trouva jamais sa splendeur passée. C’est surtout depuis que l’incendie l’a détruit que l’on reconnaît son utilité et qu’on apprécie les services qu’il a rendus à l’art et aux ar­tistes. Il semble que ce serait là une raison suffisante pour qu’on se hâtât de le re­construire.

La Société des auteurs s’était d’abord opposée à ce que RoméoRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite… fût joué à l’Opéra- Comique, et la direction de l’Opéra avait fait auprès du ministre une démarche dans le même sens. Savez-vous pourquoi ? C’est que dans RoméoRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite… il n’y a pas de dialogue et que l’Opéra-Comique, disait-on, n’avait le droit de jouer, d’après les termes de son cahier des charges, que des pièces dialoguées. Il eût été facile d’éluder la difficulté en priant M. Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… d’a­jouter au poëme quelques ligues de prose ou quelques vers récités sur de la musique. Les directeurs de l’Opéra-Comique se sont contentés de répondre que leur cahier des charges ne portait encore ni leur signature ni celle du ministre ; que si l’on nous avait octroyé la liberté des théâtres, c’était sans doute pour en jouir, et que d’ailleurs ils étaient autorisés à jouer toutes pièces à leur convenance, avec ou sans dialogue, et même des traductions. Ces argumens ayant paru sans réplique, les délégués de la Société des auteurs se sont retirés, et le directeur de l’Opéra s’est dit qu’il avait laissé échap­per une bien belle occasion de reprendre Roméo.Roméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite… Peut-être l’eût-il fait si Mme Carvalho eût été à l’Opéra au lieu d’être à l’Opéra-Comique, où, soit dit en passant, elle est beaucoup mieux qu’à l’Opéra.

Cela m’étonne un peu quand j’entends des gens qui, avec l’intention d’être les plus galans du monde, vantent l’éternelle jeunesse de Mme Carvalho. Mme Carvalho est encore, au théâtre comme à la ville, une jeune femme, et son talent seul est ar­rivé à toute sa maturité. On pourrait citer, il est vrai, plus d’une cantatrice qui, à l’âge de Mme Carvalho, chantaient avec beau­coup de succès sans avoir conservé cepen­dant toute la fraîcheur de leur organe. J’ai entendu l’autre jour, au Conservatoire, des jeunes filles, de toutes jeunes filles dont la voix est déjà fatiguée et qui n’ont pas, cela va sans dire, qui n’auront jamais, le talent de Mme Carvalho. Savez-vous pour­quoi on parle à tout propos de l’éternelle jeunesse de Mme Carvalho ? C’est parce que son genre de voix et la nature de son talent l’ont vouée aux rôles de jeunes filles ou de jeunes princesses. Et avouez avec moi que l’illusion est complète. Quelle cantatrice a jamais chanté le rôle de Marguerite comme Mme Carvalho et représenté mieux que Mme Carvalho la poétique création de Goe­the ? Quelle artiste chanterait comme elle le rôle de Juliette et prêterait autant du charme, d’ingénuité et d’exquise tendresse à l’amante de Roméo ?

M. MelchissédecMelchissédec, Pierre-LéonPierre-Léon Melchissédec (Clermont-Ferrand, 7 mai 1843 – Paris, 23 mars 1925), baryton et professeur de déclamation lyrique. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 2d prix de chant, un 2d prix d’opéra-comique et un 2d prix d’opéra en 1865. Il débuta à l’Opéra-Comique dans Lire la suite… est fort bien dans le rôle du père Capulet ; sa voix a de la rondeur, de l’étendue, et elle est d’un timbre extrê­mement sympathique. M. DuvernoyDuvernoy, Charles-Henri-EdmondCharles-Henri-Edmond Duvernoy (Paris, 17 juin 1844 – Gare de Rouen, 13 décembre 1926), pianiste, baryton et professeur de chant. Il est le frère du compositeur Alphonse Duvernoy. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er prix de solfège en 1857 et 1er accessit de piano en 1860. Lire la suite…, bien qu’un peu ému, a parfaitement chaulé le rôle de Mercutio et a fait ressortir, avec beaucoup d’esprit et de verve, les jolis détails de la ballade de la Reine MabDeux Reines, LesLes Deux Reines, musique de scène pour soli, chœur et orchestre de Charles Gounod pour le drame éponyme d’Ernest Legouvé. L’œuvre devait être créée le 11 mars 1865  quand elle fut interdite par la censure du Second Empire. Gounod ne termina sa partition qu’au cours de l’été 1872 eLire la suite…, instrumentée d’une façon si fine, si pittoresque et si originale. A côté de M. DuvernoyDuvernoy, Charles-Henri-EdmondCharles-Henri-Edmond Duvernoy (Paris, 17 juin 1844 – Gare de Rouen, 13 décembre 1926), pianiste, baryton et professeur de chant. Il est le frère du compositeur Alphonse Duvernoy. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint un 1er prix de solfège en 1857 et 1er accessit de piano en 1860. Lire la suite…, M. BachBach, Charles-Léopold-AlcideCharles-Léopold-Alcide Bach (Concots/Lot, 21 juin 1837 – Paris, 24 novembre 1897), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un 1er prix de chant en 1863. Il fut engagé au Théâtre-Lyrique de Paris pour la saison 1864/65 et y chanta le rôle du notaire dans Don Pasquale (Donizetti)Lire la suite… débutait dans le rôle de Tybalt, un rôle secondaire dont le jeune artiste s’est tiré à son avantage. Mais voilà M. DuchesneDuchesne, AdolpheAdolphe Duchesne (Paris, 1840 – ?), ténor. Il fut engagé au Théâtre-Lyrique de Paris en 1865 sans y briller d’un éclat spécial. Durant la guerre franco-prussienne, il s’engagea comme franc-tireur et se battit en héros à Châteaudun. Il fut blessé et décoré de la médaille militaire. ILire la suite… dont la voix s’assouplit, se déve­loppe et trouve les accens les plus pas­sionnés, les plus chaleureux ; voilà M. DuchesneDuchesne, AdolpheAdolphe Duchesne (Paris, 1840 – ?), ténor. Il fut engagé au Théâtre-Lyrique de Paris en 1865 sans y briller d’un éclat spécial. Durant la guerre franco-prussienne, il s’engagea comme franc-tireur et se battit en héros à Châteaudun. Il fut blessé et décoré de la médaille militaire. ILire la suite… en train de devenir un bon et fort ténor. Ah ! que les Prussiens ont bien fait de ne pas fusiller le jeune franc-tireur, qui fut presque un héros à l’affaire de Châteaudun !

Mme Decroix dans le rôle de la nourrice, Mlle Ducasse dans celui du page méritent aussi des éloges dont leur modestie, je l’espère, ne s’effarouchera pas.

Allez voir et entendre Roméo et JulietteRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite… à l’Opéra-Comique et que les vieux habitués de ce théâtre se rassurent sur les destinées de la musique française : on y joue encore de temps en temps le Chalet, la Dame blancheDame blanche, LaLa Dame blanche, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par François-Adrien Boieldieu et créé à l’Opéra-Comique le 10 décembre 1825.Lire la suite…, et l’on va reprendre le Premier jour de bonheur.Premier Jour de bonheur, LeLe Premier Jour de bonheur, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe d’Ennery et Eugène Cormon mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé au Théâtre de l’Opéra-Comique le 15 février 1868.Lire la suite…

J’allais oublier de complimenter M. BizetBizet, GeorgesAlexandre-César-Léopold-Georges Bizet (Paris, 25 octobre 1838 – Bougival/Seine-et-Oise, 3 juin 1875), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de piano en 1851 puis un 1er prix d’orgue et de fugue en 1855. Il concourut avec Le Docteur Miracle pour le prix d�Lire la suite… des soins qu’il a donnés aux études de la partition de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, du dévouement intelligent et affectueux avec lequel il s’est substitué, au maître absent. On avait fait courir le bruit, le soir de la première représentation, que M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… était dans la salle et cachait son émotion au fond d’une baignoire. Ce bruit, dont les amis de l’illustre compositeur s’étaient réjouis, ne s’est pas confirmé. Si M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… avait la moin­dre envie de revenir à Paris, il a eu depuis longtemps et il aurait encore aujourd’hui, pour l’y décider, des motifs autrement sérieux que la première représentation des Deux ReinesDeux Reines, LesLes Deux Reines, musique de scène pour soli, chœur et orchestre de Charles Gounod pour le drame éponyme d’Ernest Legouvé. L’œuvre devait être créée le 11 mars 1865  quand elle fut interdite par la censure du Second Empire. Gounod ne termina sa partition qu’au cours de l’été 1872 eLire la suite… ou la reprise de Roméo.Roméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en cinq actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 27 avril 1867.Lire la suite…

M. MeissonierMeissonier, ErnestErnest Meissonier (Lyon, 21 février 1815 – Paris, 31 janvier 1891), peintre, illustrateur et sculpteur. Il apprit à peindre en joignant l’atelier du peintre Léon Cogniet à Paris en 1832. Il débuta au Salon de 1834 avec les Bourgeois flamands (Wallace Collection, Londres) puis fit avec succ�Lire la suite…, qui était (il y a bien des années de cela) un des habitués du salon de Mme X…, où un petit groupe d’artistes et de littérateurs se rencontraient le diman­che, prit un jour son crayon et dessina un superbe polichinelle sur l’un des panneaux du salon. Après l’avoir dessiné, comme cha­cun s’extasiait sur le croquis improvisé en quelques minutes par le grand artiste, il le peignit. Des revers de fortune ayant obligé Mme X… à vendre son mobilier, et même les objets d’art auxquels elle te­nait le plus, le polichinelle signé E. M. fut adjugé au prix de 12,000 fr., et le proprié­taire de Mme X… eut un panneau tout neuf.

Je pensais l’autre jour à cette pochade qui est un tableau, à ce tableau qui est un chef-d’œuvre, en voyant jouer le rôle de Polichinelle par M. VauthierVauthier, EugèneEugène Vauthier (Auxerre, 29 septembre 1843 – Cassis/Bouches-du-Rhône, 11 novembre 1910) baryton. Il se forma dans les théâtres de provinces et fit ses débuts à Paris au Théâtre des Folies-Dramatiques dans Le Canard à trois becs (Jonas, 1869). Il fut engagé au Théâtre-Lyrique de l’AtLire la suite… dans la nou­velle pièce de l’Athénée.

La musique de Monsieur Polichinelle Monsieur PolichinelleMonsieur Polichinelle, opéra-comique en deux actes sur un livret de Léon Morand et Gustave Vatier, mis en musique par Alfred Delehelle et créé au Théâtre-Lyrique de l’Athénée à Paris le 16 janvier 1873.Lire la suite…est de M. DeléhelleDelehelle, Jean-Charles-AlfredJean-[Baptiste]-Charles-Alfred Deléhelle (Paris, 12 janvier 1826 – Paris, 21 juillet 1893), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Adolphe Adam et obtint le 1er Prix de Rome en 1851 avec sa cantate Le Prisonnier. Il composa pour la scène lyrique L’Ile d’amour (Bouffes-ParisiLire la suite…, et M. DeléhelleDelehelle, Jean-Charles-AlfredJean-[Baptiste]-Charles-Alfred Deléhelle (Paris, 12 janvier 1826 – Paris, 21 juillet 1893), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Adolphe Adam et obtint le 1er Prix de Rome en 1851 avec sa cantate Le Prisonnier. Il composa pour la scène lyrique L’Ile d’amour (Bouffes-ParisiLire la suite… est un ancien élève du Conservatoire qui obtint le grand prix de Rome en 1851. Adolphe Adam fut son maître, et l’auteur du ChaletChâlet, LeLe Châlet, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe et de Honoré-Marie-Joseph Duveyrier-Mélesville, mis en musique par Adolphe Adam, créé à l’Opéra-Comique le 25 septembre 1834.Lire la suite…, dont chacun peut apprécier pour ce qu’elles valent les productions faciles, était un ex­cellent professeur. M. DeléhelleDelehelle, Jean-Charles-AlfredJean-[Baptiste]-Charles-Alfred Deléhelle (Paris, 12 janvier 1826 – Paris, 21 juillet 1893), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Adolphe Adam et obtint le 1er Prix de Rome en 1851 avec sa cantate Le Prisonnier. Il composa pour la scène lyrique L’Ile d’amour (Bouffes-ParisiLire la suite…, à son re­tour de Rome, ne fut pas tourmenté, à ce qu’il semble, par cette ambition qui pousse la plupart de ses jeunes confrères, élèves de Rome comme lui, vers l’antichambre, tou­jours encombrée, de MM. les directeurs. Il se contenta de faire jouer au théâtre des Bouffes-Parisiens un petit acte intitulé l’Ile d’amourIle d’amour, L’L’Ile d’amour, opérette en un acte sur un livret de Camille du Locle mis en musique par Jean- Charles-Alfred Deléhelle et créée aux Théâtre des Champs-Elysées le 8 juin 1859.Lire la suite…, dont le poëme lui avait été gracieusement offert par un jeune poëte de beaucoup de talent et de beaucoup d’es­prit, aujourd’hui descendu des hauteurs du Parnasse, M. Camille du Locle.

Je n’ai pas eu l’heureuse fortune d’en­tendre l’Ile d’amourIle d’amour, L’L’Ile d’amour, opérette en un acte sur un livret de Camille du Locle mis en musique par Jean- Charles-Alfred Deléhelle et créée aux Théâtre des Champs-Elysées le 8 juin 1859.Lire la suite…, mais j’ai assisté à la première représentation de Monsieur Poli­chinelleMonsieur PolichinelleMonsieur Polichinelle, opéra-comique en deux actes sur un livret de Léon Morand et Gustave Vatier, mis en musique par Alfred Delehelle et créé au Théâtre-Lyrique de l’Athénée à Paris le 16 janvier 1873.Lire la suite…, et ma surprise a été extrême en apprenant que cet ouvrage tout à fait char­mant, très mélodique et d’une facture excellente, avait attendu quinze ans avant d’être représenté. On a joué cependant bien des prix de Rome depuis quinze ans, et on en joue encore aujourd’hui qui n’ont pas le talent de M. DeléhelleDelehelle, Jean-Charles-AlfredJean-[Baptiste]-Charles-Alfred Deléhelle (Paris, 12 janvier 1826 – Paris, 21 juillet 1893), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Adolphe Adam et obtint le 1er Prix de Rome en 1851 avec sa cantate Le Prisonnier. Il composa pour la scène lyrique L’Ile d’amour (Bouffes-ParisiLire la suite…. Il faut croire, comme on le dit, que ce compositeur, alors qu’il était au début de sa carrière, a été effrayé par les obstacles qui se dressaient devant lui, et que, plus soucieux de son repos que de sa gloire, il a remplacé ses rêves ambi­tieux par une douce philosophie.

Enfin le voilà rentré dans la lice. Que les portes d’un théâtre plus vaste et plus aimé du public que celui de l’Athénée lui soient ouvertes bientôt !

Le poëme de MM. MorandMorand, LéonLéon Morand ( ? – ?), auteur dramatique et librettiste. Il écrivit de nombreuses pièces de théâtre en collaboration dont Tambour battant (Théâtre Montansier, 1851), Le Gendre de M. Pommier (Théâtre du Palais-Royal, 1855), Un troupier qui suit les bonnes (Théâtre des Variétés, 1860), LLire la suite… et VattierVattier, André-Gustave-AdolpheAndré-Gustave-Adolphe Vattier (Paris, 6 juillet 1827 – Paris, 29 mars 1914), écrivain et librettiste. Il étudia le droit et obtint sa licence en 1851. Outre le livret de Monsieur Polichinelle avec Léon Morand (1873), il publia quelques pièces de théâtre dont La Chasse au lion avec Emile de Lire la suite… est en vers libres. Avec un peu plus de gaîté et de mouvement dans l’action, on eût pu l’attribuer au spirituel librettiste qui nous a donné, dans Gilles ravisseur et dans le Toréador, des pastiches si amusans et si réussis de la comédie italienne.

Polichinelle rosse le commissaire, qui à son tour, veut faire retomber son bâton, sur la bosse de Polichinelle. C’est à ce prix seulement qu’il donnera la main de sa fille au fils de son terrible voisin. Le mar­ché est conclu, le peuple est assemblé, et la bastonnade commence. Mais à peine a-t-on remporté dans sa maison le pauvre diable roué de coups, moulu et prêt à ren­dre l’âme, Polichinelle paraît au balcon et nargue le commissaire. C’est sur la bosse en carton de son valet Plantin que les coups de bâton sont tombés. Bon enfant au fond, le commissaire pardonne à Poli­chinelle, et tout le monde s’embrasse.

L’ouvrage de M. DeléhelleDelehelle, Jean-Charles-AlfredJean-[Baptiste]-Charles-Alfred Deléhelle (Paris, 12 janvier 1826 – Paris, 21 juillet 1893), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Adolphe Adam et obtint le 1er Prix de Rome en 1851 avec sa cantate Le Prisonnier. Il composa pour la scène lyrique L’Ile d’amour (Bouffes-ParisiLire la suite… est en deux actes, deux actes de musique fort agréable à écouter. L’air de Polichinelle : Nargue de la tristesse, parfaitement interprété par M. VauthierVauthier, EugèneEugène Vauthier (Auxerre, 29 septembre 1843 – Cassis/Bouches-du-Rhône, 11 novembre 1910) baryton. Il se forma dans les théâtres de provinces et fit ses débuts à Paris au Théâtre des Folies-Dramatiques dans Le Canard à trois becs (Jonas, 1869). Il fut engagé au Théâtre-Lyrique de l’AtLire la suite…, un quatuor à l’italienne, un entr’acte fort bien instrumenté, un second air de Polichinelle, un excellent trio et sur­tout les couplets de Plantin ont été chaleureusement applaudis.

Avec Monsieur PolichinelleMonsieur PolichinelleMonsieur Polichinelle, opéra-comique en deux actes sur un livret de Léon Morand et Gustave Vatier, mis en musique par Alfred Delehelle et créé au Théâtre-Lyrique de l’Athénée à Paris le 16 janvier 1873.Lire la suite… et Madame TurlupinMadame TurlupinMadame Turlupin, opéra-comique en deux actes sur un livret d’Eugène Cormon et Charles Grandvallet mis en musique par Ernest Guiraud et créé au Théâtre de l’Athénée le 23 novembre 1872.Lire la suite…, voilà l’affiche de l’Athénée bien pourvue. Quant au reste, le ciel y pour­voira.

E. REYER.