Weldon, Georgina

Georgina Weldon née Thomas (Tooting Lodge/Clapham Common, 24 mai 1837 – Brighton, 11 Janvier 1914), soprano. Fille de Morgan Thomas, membre du parlement, et de Louisa Frances, elle passa son enfance à Florence et apprit le chant auprès de sa mère. En 1860, contre l’avis de son père, elle épousa William Henry Weldon, un lieutenant des hussards royaux. En 1863, son mari prit pour maîtresse Annie Stanley Dodson, dont il eut un fils : Francis Stanley Lowe (1868-1955). En 1869, Georgina dont le mariage sans enfant battait de l’aile, ouvrit dans sa maison de Londres Tavistock House, une école nationale de musique pour orphelins. Elle chantait dans le chœur de Henry David Leslie et fit ainsi la connaissance de Charles Gounod en mars 1871. En novembre, Gounod s’installa dans la maison de Georgina. La même année, elle se produisit à Londres comme soliste dans le motet de Mendelssohn, Hear my Prayer, et à Paris dans Gallia de Gounod. Grâce à son association avec Gounod, elle publia en 1872 Hints for Pronounciation in Singing (Conseils pour la prononciation dans le chant). Embarrassé par les rumeurs malveillantes d’une liaison avec Georgina, Charles Gounod revint auprès de sa femme en France en 1874. Vexée du départ du compositeur, Georgina refusa de lui faire parvenir ses effets dont la partition de Polyeucte, exigeant qu’il vienne à Londres les reprendre lui-même. Un an plus tard, elle finit par les lui envoyer à Paris. En 1875, son mari obtint une séparation de corps en lui donnant le bail de Tavistock House et une indemnité annuelle de 1000 livres. En 1878, il tenta de la faire interner pour folie mais sa tentative échoua ; de 1883 à 1888, Georgina gagna tous ses procès contre son mari et les médecins qui avaient tenté de la faire interner. Accusée de diffamation, elle fit un mois de prison en 1880 et six mois en 1885. En 1886, elle se produisit dans un mélodrame, Not Alone (Pas seule), qui n’eut pas de succès. Elle fut pendant douze ans hôte dans un couvent à Gisors avant de retourner à Londres en 1905. Elle publia des mémoires et un livre qui passèrent inaperçu ainsi que quelques mélodies en 1908. Elle passa les dernières années de sa vie entre Londres et Brighton, où elle décéda en 1914. Son mari, devenu veuf, épousa sa maîtresse et mourut cinq ans plus tard.