Philippe II Capet dit Philippe-Auguste

Philippe II Capet dit Philippe-Auguste (Paris, 21 août 1165 – Mantes, 14 juillet 1223), roi de France. Fils du roi Louis VII et d’Adèle de Champagne, il fut associé à la couronne et sacré à Reims le 1er novembre 1179. Le 28 avril 1180, il épousa Isabelle de Hainaut, ce qui lui apporta l’Artois en dot. Ils eurent un fils, le futur roi Louis VIII. Il réussit à briser les alliances que le comte de Flandre avait nouées contre lui et, par le traité de Boves (juillet 1185), se vit confirmer la possession du Vermandois, de l’Artois et de l’Amiénois. Son conflit avec les Plantagenêt – le roi d’Angleterre Henri II était également duc de Normandie, comte d’Anjou et par sa femme, Aliénor d’Aquitaine, duc d’Aquitaine – l’occupa durant tout son règne : d’abord contre Henri II (1186 à 1189), puis contre son héritier Richard Cœur-de-Lion (1190 à 1199) et enfin contre le frère et successeur de ce dernier, Jean-sans-terre (1199 à 1116). Malgré de nombreuses trêves, dont celle qui permit à Philippe-Auguste et Richard Cœur-de-Lion de participer à la troisième croisade (1190-1191), Philippe-Auguste put considérablement étendre ses territoires au détriment des Plantagenêt, surtout après sa victoire à la bataille de Bouvines (1214) : par le traité de Chinon qui s’en suivit, Jean-sans-terre perdit toute ses possessions du nord de la Loire : le Berry et la Touraine, avec le Maine et l’Anjou ; il ne conserva que le duché d’Aquitaine. Avec la fin des hostilités au  nord de la Loire, le royaume connut une période de prospérité, due également aux réformes administratives entreprises par Philippe-Auguste de 1190 à 1203, qui lui permirent d’exercer directement son pouvoir par l’intermédiaire d’une douzaine de baillis, parcourant son domaine en fonction des besoins en tant que représentants du roi, et rémunérés par lui directement. Les baillis étaient assistés par les prévôts, quant à eux rattachés à une zone précise où ils jugeaient en appel les affaires courantes et dressaient les comptes locaux. Le roi eut une vie conjugale très controversée : à la mort de sa première épouse Isabelle de Hainaut (1190), il se remaria avec Ingeburge de Danemark (1193) mais, dès le lendemain des noces, il développa de l’aversion à son encontre et tenta d’annuler le mariage. Le 5 novembre 1193, il obtint d’un concile d’évêques complaisants son annulation. Cependant, le pape Célestin III déclara, le 13 mars 1195, cette annulation illégale. Philippe passa outre et épousa Agnès de Méranie (1196), dont il eut une fille et un fils. Ce n’est qu’après que le pape Innocent III, successeur de Célestin III, eut jeté l’interdiction sur le royaume de France et excommunié le roi (1199), après la mort en couches d’Agnès de Méranie (1201) et la légitimation par le pape des enfants d’Agnès, que Philippe-Auguste rappela Ingeburge auprès de lui et lui restitua ses droits de reine et d’épouse (1213). Philippe-Auguste n’associa pas son fils au trône. A sa mort, le 14 juillet 1223, la couronne passa à son fils Louis VIII sans vote ni approbation des pairs du Royaume ; la couronne de France était devenue héréditaire.