Ingeburge de Danemark
Ingeburge de Danemark (Danemark, 1174 – Prieuré hospitalier de Saint-Jean en l’Ile-lez-Corbeil, 29 juillet 1236), reine de France. Nommée aussi Isambour ou en danois Ingeborg, elle était la fille du roi du Danemark Valdemar Ier et épousa, le 14 août 1193, le roi Philippe II de France dit Philippe-Auguste en la cathédrale d’Amiens. Le lendemain, elle fut couronnée reine. Mais le jour suivant, le roi, pris d’une inexplicable aversion pour son épouse, demanda aux ambassadeurs danois de repartir avec Ingeburge, ce qu’ils refusèrent. Philippe-Auguste entama alors une procédure d’annulation du mariage, annulation qui fut prononcée le 5 novembre 1193 grâce à la complaisance de l’oncle du roi, l’archevêque de Reims Guillaume de Champagne. Ingeburge refusa cette sentence et fit appel au pape Célestin III, qui soutint la validité du mariage d’Ingeburge et de Philippe-Auguste. Ce dernier, qui s’était remarié avec Agnès de Méranie le 1er juin 1196, enferma Ingeburge dans la tour de Guinette du château d’Etampes, où elle passa une dizaine d’années. En 1198, le nouveau pape Innocent III prit fait et cause pour Ingeburge et, ayant sommé plusieurs fois en vain le roi de France de rendre sa place à Ingeburge et de se séparer d’Agnès de Méranie, il jeta l’interdit sur le royaume de France, excommunia Philippe-Auguste et cassa le mariage avec Agnès de Méranie au concile de Dijon du 6 décembre 1199. En mars 1201, le légat du pape convoqua un concile à Soissons qui une fois de plus rejeta la demande d’annulation du mariage du roi et d’Ingeburge. Philippe-Auguste dut libérer Ingeburge et la reconnaître comme son épouse et reine incontestée. Il éloigna Agnès de Méranie à Poissy et envoya Ingeburge au château d’Étampes. Agnès mourut en couches le 20 juillet 1201 et le pape Innocent III accepta la légitimation des deux enfants d’Agnès en novembre de la même année. Cependant, ce n’est qu’en janvier 1213 que Philippe-Auguste, abandonnant ses idées de divorce, rappela Ingeburge auprès de lui et lui restitua ses droits de reine et d’épouse. Elle vécut en bonne intelligence avec le roi, se réjouit de sa victoire à la bataille de Bouvines (1214), reçut les hommages de Blanche de Castille et de Louis VIII, fils de Philippe-Auguste. Après la mort du roi (1223), elle se retira dans le prieuré qu’elle avait fait construire à Saint-Jean-en-Isle-lez (Corbeil), où elle mourut le 29 juillet 1236.