Judic, Anna

Anne-Marie-Louise Damien dite Anna Judic (Semur-en-Auxois, 18 juillet 1849 – Golfe-Juan, 14 avril 1911), comédienne. Elle était la nièce de d’Adolphe Lemoine dit Montigny, directeur du Théâtre du Gymnase qui la fit entrer en 1865 au Conservatoire de Paris, dans la classe de François-Joseph Regnier, pour la déclamation et le jeu de scène. Elle prit également des leçons de chant auprès d’Amelie Perronnet. Le 25 avril 1867, elle épousa Léon-Émile Israël dit Judic, dont elle prit le nom de scène. Celui-ci était régisseur du café-concert l’Eldorado où, après un début au Théâtre du Gymnase dans des petits rôles, elle fut engagée en 1868 et connut un succès immédiat dans un répertoire de chansons légères. Durant la guerre franco-prussienne, elle se produisit avec beaucoup de succès en Belgique. C’est en 1872, avec la création de l’opéra-bouffe La Timbale d’argent (Vasseur), qu’elle rencontra finalement un succès retentissant comme comédienne. Elle créa ensuite La Petite Reine (Vasseur, 1873), La Rosière d’ici (Roques, 1873), Le Grelot (Vasseur, 1873), La Branche cassée (Vasseur, 1874) et Les Parisiennes (Vasseur, 1874). En 1874, elle divorça de Léon Judic pour épouser Albert Milhaud. En 1876, elle fut engagée au Théâtre des Variétés, où elle créa Le Docteur Ox (Offenbach, 1877) et Niniche (Boullard, 1878) ; elle reprit également les rôles créés par Hortense Schneider dans La Belle Hélène, La Grande Duchesse de Gérolstein, etc. et collabora avec Hervé dans ses opérettes La Femme à papa (1879), La Roussotte (1881), Lili (1882) et son chef d’œuvre, Mam’zelle Nitouche (1883), qu’elle joua pendant un an. Devenue veuve en 1884, elle fit face à des difficultés financières qui l’obligèrent à vendre dans un premier temps son mobilier puis, en 1894, son hôtel particulier. Elle fit une tournée triomphale en Amérique latine, de janvier à septembre 1891, avant de se lancer dans une carrière de comédienne, interprétant des rôles de « mères » et jouant aux côtés de Jean Coquelin, Antoine et Lucien Guitry. En 1895, elle créa L’Age difficile de Jules Lemaitre au Théâtre du Gymnase, incarnant une mère avec tendresse, douceur et bonhomie touchantes. En 1900, elle se retira de la scène et retourna en Bourgogne, dans un vieux moulin à Avalon où elle éleva des poules. En 1910, elle fut menée à Golfe-Juan pour tenter, en vain, d’enrayer la maladie qui l’emporta un an plus tard.