Simon, Jules-François-Simon Suisse dit Jules
Jules-François-Simon Suisse dit Jules Simon (Lorient/Morbihan, 27 décembre 1814 – Paris, 8 juin 1896), philosophe et homme politique. Il étudia aux collèges de Lorient puis de Vannes et devint répétiteur au lycée de Rennes. Il entra à l’Ecole normale en 1833, devint successivement professeur de philosophie à Caen (1836) puis à Versailles (1837). Il fut reçu à l’agrégation de philosophie en 1836 et suppléa à Victor Cousin à la Sorbonne, donnant des cours sur Platon et Aristote. Il collabora à La Revue des Deux Mondes et co-fonda avec Amédée Jacques la Liberté de penser (1847). En 1848, il fut élu député des Côtes-du-Nord à l’assemblée constituante. Opposé au coup d’Etat de Napoléon III le 2 décembre 1851, il fut révoqué de la Sorbonne et privé de sa conférence à l’École normale supérieure. Il se retira à Nantes et publia contre le Second Empire Le Devoir (1854), et La Liberté (1859). Il fut élu député de la Seine en 1863 et député de la Gironde en 1869. Suite à l’abdication de Napoléon III en septembre 1870, il fut nommé ministre de l’instruction publique, des cultes et des beaux-arts du gouvernement provisoire. Il remit de l’ordre dans l’Université et déposa un projet d’enseignement primaire obligatoire avant de démissionner en 1873. Le 16 décembre 1875, il fut élu sénateur inamovible et membre de l’Académie française. Un an plus tard il devint président du Conseil et ministre de l’Intérieur jusqu’à mai 1877. Il représenta la France à la conférence internationale de Berlin sur le travail en 1890. De 1889 à 1896, il fut le premier président de l’Association Valentin Haüy pour l’aide aux aveugles et fut également le premier président de l’Union française pour le sauvetage de l’enfance en 1887.