Pellico, Silvio

Sylvio Pellico (Saluces/Piémont, 24 juin 1789 – Turin, 31 janvier 1854), écrivain, auteur dramatique. Il étudia tout d’abord à Pinerolo avant de suivre sa famille à Turin en 1799.  Il fut ensuite envoyé vers 1806 à Lyon chez un parent pour apprendre le commerce. Peu enclin aux affaires, il s’intéressa plutôt aux études classiques, aux langues et aux auteurs contemporains, tels que Foscolo et Vittorio Alfieri, dont il devint un fervent admirateur. À son retour en Italie en 1809, il s’installa avec sa famille à Milan, où son père avait trouvé un emploi public au Ministère de la guerre du Royaume d’Italie. À Milan, Pellico devint professeur de français au collège militaire. C’est alors qu’il publia ses premières tragédies : Laodamia (1813) Francesca da Rimini (1815) et Eufemio di Messina (1820). Francesca da Rimini fut jouée avec succès d’abord à Milan (1819) puis dans toute l’Italie. En 1816, il fut engagé comme tuteur des fils du comte Porro Lambertenghi : Domenico (Mimino) et Giulio. Dans le milieu du comte Porro Lambertenghi se développaient les idées en faveur de l’indépendance de l’Italie. En 1818 fut fondée la revue Il Conciliatore, dont Pellico devint le rédacteur et directeur. Pellico et la plupart de ses amis faisaient partie de la secte secrète des soi-disant « Federati ». Découvert par la police autrichienne qui avait réussi à intercepter des lettres compromettantes de Piero Maroncelli, le 13 octobre 1820, Pellico, Maroncelli lui-même, Melchiorre Gioia et d’autres furent arrêtés. Emprisonné à Milan puis à Venise, condamné à mort puis gracié par l’empereur, Sylvio Pellico fut envoyé en mars 1822 dans la terrible prison du Spielberg en Moravie, où il passa dix ans. Après sa libération en 1830, il publia les pièces de théâtre qu’il avait composées dans sa prison dont Esther (1831), qui fut immédiatement interdite. L’année suivante, il publia Trois nouvelles tragédies : Gismonda da Mendrisio, Erodiade et Leoniero. La publication cette même année du livre décrivant ses conditions de vie de prisonnier, Mes Prisons (1832), eut un immense retentissement dans toute l’Europe et fut traduit en plusieurs langues. Ce livre lui valut l’amitié de la marquise Juliette Colbert de Barolo, réformatrice des prisons de Turin, qui l’engagea en 1834 pour l’aider dans son œuvre caritative. Il publia encore une tragédie, Tommaso Moro (1833), et deux recueils de poésies sous le titre de Poésies inédites (1837).