Sayn-Wittgenstein, Jeanne-Elisabeth-Carolyne de

Jeanne-Elisabeth-Carolyne de Sayn-Wittgenstein née Iwanowska (Monastyryska / Ukraine, 8 février 1819 – Rome, 8 [7, 9, ou 10] mars 1887. Elle épousa le prince Nicolas zu Sayn-Wittgenstein-Berleburg-Ludwigsburg, aide de camp du gouverneur de Kiev, en 1836. De leur union naquit une fille, Marie, le 18 février 1837. En février 1847, elle fit la connaissance de Franz Liszt, alors en tournée de concerts à Kiev. La relation de Liszt avec Marie d’Agoult avait pris fin en 1843 et la princesse et le compositeur tombèrent amoureux. Elle le convainquit d’abandonner sa carrière de virtuose pour se consacrer pleinement à la composition. Il fit une dernière tournée (Balkans, Turquie et Russie) pendant l’été et passa l’hiver dans la propriété de la princesse Carolyne à Woronice (aujourd’hui Voronivtsi). En janvier 1847, il prit ses fonctions de maître de chapelle à Weimar, où Carolyne le rejoignit. Ils rédigent ensemble une biographie de Chopin et une étude sur la musique tzigane ; Liszt aida Wagner en montant à Weimar Tannhauser et Lohengrin (1849), puis Berlioz en l’invitant à diriger ses œuvres en 1852 et 1854 et  produisit les œuvres de Joachim Raaf et de Peter Cornelius. Carolyne encouragea beaucoup Berlioz a composer son opéra Les Troyens, qu’il lui dédia. En 1860, Carolyne qui avait obtenu le divorce de son mari se rendit à Rome pour obtenir l’annulation de son mariage par le pape. Elle l’obtint dans un premier temps et projeta d’épouser Liszt le jour de son 50e anniversaire (22 octobre 1861) mais la veille le pape revint sur sa décision. Ce revirement affecta leur relation de couple. Carolyne se mit à approfondir sa réflexion spirituelle et Liszt se décida à recevoir les ordres mineurs en 1865. Carolyne passa le reste de sa vie à faire des recherches théologiques à Rome, où elle rédigea ses écrits : Des causes intérieures de la faiblesse extérieure de l’Eglise (1877, mis à l’index par l’Eglise romaine en 1948), La Vie chrétienne au milieu du monde et en notre siècle. Entretiens pratiques recueillis et publiés par Henri Lasserre, Paris, 1895. Elle mourut un an après Liszt ; elle avait gardé contact avec lui par lettres jusqu’à la mort de ce dernier en 1886.