Llorente, Juan Antonio

Juan Antonio Llorente (Ricón de Soto/province de La Rioja en Espagne, 30 mars 1756 – Madrid, 5 février 1823), historien. Il étudia la philosophie à Tarragone et le droit à Saragosse et fut ordonné prêtre et promu docteur en droit canon en 1779. Il fut successivement avocat du conseil suprême de Castille (1781), vicaire général du diocèse de Calahorra (1782), commissaire du Saint-Office de l’Inquisition à Logroño (1785, poste sans activité réelle), puis vint à Madrid comme exécuteur testamentaire de la duchesse de Sotomayor (1785) qui le fit nommer commissaire au Saint-Office et secrétaire surnuméraire de la cour de l’Inquisition (1789-1791). Il rédigea un rapport sur la procédure du Saint-Office, critiquant son mode de fonctionnement et suggérant une réforme (1793). Inquiété par des accusations de jansénisme, il fut démis de ses fonctions et se retira entre 1801 et 1805 dans un couvent, où il rédigea ses Notices historiques sur les provinces basques et leurs droits respectifs (1806-07). Revenu en grâce, il fut promu chevalier ecclésiastique de l’ordre de Charles III. Lors de l’invasion de l’armée française, il embrassa le parti du roi Joseph Bonaparte, fut nommé conseiller d’État aux affaires ecclésiastiques puis chevalier commandeur de l’ordre royal d’Espagne (1809). Il œuvra pour l’abolition de l’Inquisition, qui fut décidée en 1808, et publia un Règlement pour l’Église espagnole (1808) ainsi qu’un Thèse sur le pouvoir qu’ont eu jusqu’au douzième siècle les rois espagnols sur la division des diocèses et questions connexes de discipline ecclésiastique (1810). Cependant, le retour d’exil du roi Ferdinand VII, en 1814, restaura le pouvoir absolu et rétablit l’Inquisition. Llorente s’enfuit en France, emportant plusieurs malles de documents sur l’Inquisition auxquels il avait eu accès dans les archives du Conseil suprême en 1809 (documents sur la création du Saint-Office en Espagne et copies de tous les décrets pontificaux). Installé à Paris en 1814, il publia son Histoire critique de l’inquisition d’Espagne en quatre volumes (1817-1818). En 1822, il regagna l’Espagne à la faveur du retour au pouvoir des libéraux et milita pour l’expulsion d’Espagne du nonce apostolique (22 février 1822) et l’approbation par le tribunal d’un texte visant à fixer de manière définitive la situation du clergé (3 février 1823).