Kreutzer, Rodolphe

Rodolphe Kreutzer (Versailles, 16 novembre 1766 – Genève, 6 janvier 1831), violoniste et compositeur. Il étudia tout d’abord avec son père puis, à partir de 1778, il étudia le violon et la composition avec Anton Stamitz et se produisit dans un concerto pour violon de ce dernier au Concert Spirituel de Paris le 25 mai 1780. Il joua son premier concerto pour violon au Concert Spirituel le 30 mai 1784. Grâce à la reine Marie-Antoinette et au comte d’Artois, il fut admis en 1785 dans la musique du roi, où il composa de la musique de chambre et des concertos pour violon. En 1789, il s’installa à Paris et se mit à composer des opéras comiques pour la Comédie-Italienne dont Paul et Virginie (1791) et Lodoïska (1792), qui établirent sa renommée. Il fut engagé comme professeur de violon lors de la création de l’Institut national de musique (1793), prédécesseur du Conservatoire national de musique (1795), où il fut également engagé comme professeur de violon. En 1796, il fit une tournée de concerts en Italie, jouant ses concertos pour violon dont il en avait déjà composé huit. Il fut attaché à la suite de Jean Bernadotte, envoyé en février 1798 comme ambassadeur de France à Vienne. Il rencontra Beethoven, qui lui dédiera sa sonate pour violon no. 9 en la majeur op. 47, composée en 1802-03 et publiée en 1805. Son opéra Astyanax (1801) eut un certain succès mais c’est son ballet Paul et Virginie (1806), qui employait la musique de son opéra de 1791, qui connut un énorme succès que continueront son opéra Aristippe (1808) et son ballet Les Amours d’Antoine et Cléopâtre (1808). De 1802 à 1811, il dirigea une maison d’édition, Le Magasin de Musique, en collaboration avec Cherubini, Méhul, Rode, Isouard et Boieldieu. En 1810, il se cassa le bras dans un accident de voiture et cessa de se produire en public. À la Restauration, il fut nommé maître de chapelle du roi Louis XVIII puis en 1817 chef d’orchestre de l’Opéra de Paris. François Habeneck le remplaça en 1824, lorsque Kreutzer prit la direction de l’Opéra dont il démissionna en 1826 du fait de sa santé déclinante. Il connut encore un grand succès avec son opéra biblique La Mort d’Abel (1823), qui était un remaniement en deux actes de son opéra en trois actes Abel de 1810, mais sa dernière œuvre pour la scène, Matilde, fut refusée (1826-27).

Source : The New Grove Dictionary of Music and Musicians.