Delle Sedie, Enrico (Henri)
Enrico (Henri) Delle Sedie (Livourne, 17 juin 1824 – La Garenne-Colombes, 29 novembre 1907), baryton et professeur de chant. Après avoir pris les armes contre les Autrichiens en 1848 et bien gagné ses galons de lieutenant, il se mit à étudier le chant avec Cesario Galeffi, Luigi Domeniconi et Persaccola. Il débuta à San-Casciano près de Florence en 1851 puis au Théâtre de Pistoia dans Nabucco (Verdi). Le succès qu’il y rencontra l’amena à se produire dans tous les théâtres d’Italie (Florence, Rome, Milan, Turin, Vérone, Trévise), principalement dans les opéras de Verdi, puis à l’étranger : d’abord à Vienne (1859), puis à Londres (1860), enfin à Berlin et à Paris, où il débuta au Théâtre-Italien le 17 octobre 1861 dans Un ballo in maschera qui obtint un succès prodigieux. Il se produisit au Théâtre-Italien pendant cinq saisons consécutives puis, en février 1867, fut engagé comme professeur de chant au Conservatoire de Paris et se retira de la scène. Il donna sa démission du Conservatoire en octobre 1871 et reparut au Théâtre-Italien en 1873 et 1874 pour y faire ses adieux à la scène dans le rôle d’Ashton de Lucia di Lammermoor (Donizetti). Il s’adonna dès lors entièrement à l’enseignement du chant dont il était maître et publia L’Art lyrique, traité complet de chant et de déclamation lyrique, Escudier, Paris, 1874 ; Arte e fisiologix del canto, Ricordi 1876 ; Réflexions sur les causes du déclin de l’école de chant en Italie, Dupont, Paris, 1881 ; Esthétique du chant et de l’art mélodramatique, Milan, 1885, vols. 1-4. Ce dernier traité fut publié en italien, en français et en anglais.
Sources : Le Courrier musical, 15 décembre 1907 p. 674-676 ; Pierre Souvestre : Henri Delle Sedie, père de l’art lyrique moderne dans Comoedia no. 65, 4 décembre 1907.