Pleyel, Ignace-Joseph

Ignace-Joseph (Ignaz-Josef) Pleyel (Ruppersthal/Basse-Autriche, 18 juin 1757 – Paris, 14 novembre 1831), compositeur, facteur de pianos et éditeur de musique. Après avoir étudié avec Johann Baptist Vanhal, il devint l’élève de Joseph Haydn au château d’Esterhaza en 1772. Son opéra pour marionnettes Die Fee Urgele y fut créé en 1776. Il était le protégé du comte Ladislaus Erdödy, auquel il dédia ses premiers quatuors à cordes op. 1 (1782-83). Il fit un séjour en Italie à la cour du roi de Naples Ferdinand IV, pour lequel il composa des concertos pour vielles et un opéra : Ifigenia in Aulide (1785). Il devint ensuite l’assistant du maître de chapelle de la cathédrale de Strasbourg, auquel il succéda en 1789. Il organisa et dirigea des concerts publics en collaboration avec Johann Philipp Schönfeld, maître de chapelle du Temple Neuf. La Révolution ayant aboli ses fonctions aussi bien à la cathédrale qu’au Temple Neuf, il séjourna de décembre 1791 à mai 1792 à Londres, où il retrouva Joseph Haydn que l’impresario Johann Peter Salomon avait invité à donner des concerts. Pleyel donna lui-aussi des concerts, sous l’égide de l’entrepreneur Wilhelm Cramer, qui eurent beaucoup de succès.  Il retourna ensuite à Strasbourg et acheta le château d’Itenwiller à Saint-Pierre, non loin de Strasbourg, avec le fruit de ses concerts londoniens. En 1795, il s’installa à Paris et fonda une maison d’édition qui publia plus de 4000 œuvres de compositeurs tels que Boccherini, Beethoven, Clémenti Dussek et Joseph Haydn. De ce dernier fut publiée en 1801 la collection complète de ses quatuors à cordes. En 1802, cette maison d’édition fut la première à publier des partitions en format de poche sous le titre de Bibliothèque musicale. Le premier numéro de cette collection contenait des symphonies de Joseph Haydn. En 1834, Pleyel vendit le stock de sa maison d’édition à plusieurs éditeurs dont Lemoine, Prilipp, Richault et Schlesinger. C’est en 1807 que Pleyel, d’abord avec le concours de Charles Lemme, puis très vite seul, se lança dans la fabrication de pianos. En 1824, il confia l’entreprise à son fils Camille Pleyel (Strasbourg, 18 décembre 1788 – Paris, 4 mai 1855), qui était un remarquable pianiste.  Celui-ci donna un dynamisme à l’entreprise et lui rapporta une renommée internationale. Chopin, Saint-Saëns et Ravel, entre autres, vantèrent la qualité des pianos Pleyel. En 1853, Auguste Wolff (Paris, 3 mai 1821 – Paris, 9 février 1887) s’associa à Camille Pleyel et contribua grandement au développement de la maison par ses innovations et le fini des produits. Alors qu’en 1834 la production était de 100 pianos par an, en 1887 elle était de 2500 pianos par an. Le gendre d’Auguste Wolff, Gustave Lyon (Paris, 19 novembre 1857 – Paris, 12 janvier 1936) dirigea la manufacture Pleyel. Il modernisa l’usine créée trente ans plus tôt et donna un développement considérable à la maison grâce à ses inventions fondées sur ses recherches acoustiques. C’est ainsi qu’il reçut un grand prix d’honneur à l’Exposition universelle de 1889. C’est Gustave Lyon qui fit entreprendre la construction de clavecins, grâce à l’impulsion de Wanda Landowska, et qui fit construire en 1925 la salle Pleyel. La crise financière de 1929 fut fatale à l’entreprise qui déposa le bilan en 1933. La salle fut reprise par la banque le Crédit Lyonnais en 1934, qui elle-même la vendit en 1998 à l’industriel Hubert Martigny. Ce dernier racheta en 2000 la marque de piano Pleyel aux investisseurs italiens qui étaient propriétaires de la dernière manufacture en France, à Alès/Gard, de Pleyel & Co. Il racheta également les marques Érard, Rameau et Gaveau. La manufacture d’Alès fut fermée en 2007 et se réinstalla à Saint-Denis, où elle ne produisit plus que des instruments d’exception, à raison de 20 à 25 exemplaires par an. En 2014, Pleyel emménagea dans de nouveaux locaux à Paris. En 2016, la société de distribution Pleyel-China est inaugurée à Pékin en Chine. Sous la direction de Gérard Garnier, la fabrication de pianos Pleyel se poursuit aujourd’hui en France et en Indonésie.