Rouher, Eugène
Eugène Rouher (Riom/Puy-de-Dôme, 30 novembre 1814 – Paris, 3 février 1884), homme politique. Il fit des études de droit à Paris et devint avocat au barreau de Riom en 1830. En 1842, il épousa la fille de Hippolyte Conchon, maire de Riom. Il fut élu à l’Assemblée Constituante en 1848 et rejoignit le Parti de l’ordre l’année suivante. Réélu à l’Assemblée législative en mai, il se rallia à Louis-Napoléon Bonaparte et fut nommé ministre de la Justice dans les cabinets successifs ; il reprit le portefeuille de la Justice après le coup d’état et contribua à l’établissement de l’empire autoritaire. Le 23 janvier 1852, il démissionna en protestation contre la spoliation de la maison d’Orléans. En décembre, Napoléon III le nomma vice-président du Conseil d’État. De 1855 à 1863, en tant que ministre de l’Agriculture, du Commerce et des Travaux publics, il mit en place le réseau ferroviaire et négocia un traité de commerce avec l’Angleterre (1860). Devenu sénateur en 1856, il fut nommé président du Conseil d’État en juin 1863 puis ministre d’État en octobre de la même année. Suite à la libéralisation du régime à la fin des années 1860, il fut demis de ses fonctions en juillet 1869 mais fut nommé président du Sénat. Habile en politique intérieure, il eut une influence néfaste en politique extérieure par son soutien à la désastreuse expédition mexicaine et par sa faiblesse vis-à-vis de Bismarck. Sous la Troisième République, Rouher resta fidèle à Napoléon III, lui rendant souvent visite dans son exil en Angleterre. Au décès de ce dernier, il réorganisa le parti bonapartiste, en prit la direction et obtint des résultats encourageants aux élections de 1876 et 1877. Il fut réélu député de Riom en 1877 mais se retira progressivement de la vie politique à partir de 1879 et ne se représenta pas aux élections de 1881. Il mourut des suites d’une attaque d’apoplexie.