Richelieu, Armand-Jean du Plessis de

Armand-Jean du Plessis de Richelieu, dit cardinal de Richelieu (Paris, 9 septembre 1585 – Paris, 4 décembre 1642), ministre. Destiné à faire une carrière militaire, il fut contraint d’entrer dans les ordres parce que son frère refusa l’évêché de Luçon pour devenir moine chartreux. Il fit des études de théologie à la Sorbonne, où il obtint un doctorat en 1607. Nommé évêque de Luçon en décembre 1606, il reçut l’investiture canonique le 17 avril suivant. Il fut le premier évêque en France à mettre en Å“uvre dans son diocèse les réformes institutionnelles prescrites par le Concile de Trente (1543-1563). Il se fit remarquer par la reine-mère Marie de Médicis, régente du royaume, qui le fit nommer tout d’abord Grand Aumônier auprès de la jeune reine Anne d’Autriche, épouse de Louis XIII, puis le 25 novembre 1616 ministre des Affaires étrangères au Conseil du roi, où il succéda à Villeroy. Afin de mettre fin à la régence de sa mère, Louis XIII ordonna l’assassinat de son favori Concino Concini, maréchal d’Ancre (24 avril 1617). La disgrâce de Marie de Médicis, mise en résidence surveillée au château de Blois, entraîna celle de Richelieu. La reine-mère s’échappa du château et prit la tête d’une guerre de rébellion aristocratique. Richelieu Å“uvra pour une réconciliation de la reine-mère avec son fils, ce qui lui valut une réputation de fin négociateur. Grâce au soutien de la reine-mère, il entra à nouveau au Conseil du roi, le 29 avril 1624. Le roi offrit bientôt sa confiance au cardinal qui établit le programme suivant : détruire la puissance politique du protestantisme en France, abattre l’orgueil et l’esprit factieux de la noblesse  et saper l’influence de la maison d’Autriche en l’abaissant. C’est ainsi qu’il fit le siège de La Rochelle, métropole de l’organisation territoriale et militaire des protestant depuis l’édit de Nantes (1598). La reddition de la ville en 1629, après un an, mit fin à l’autonomie politique et militaire des protestants qui cependant conservèrent la liberté de culte par l’édit de grâce d’Alès. Richelieu supprima les hautes charges des grands seigneurs, nomma et envoya des intendants dans les provinces pour faire appliquer les décisions du roi. Il fit surveiller les gouverneurs de province et fit décapiter le duc de Montmorency pour avoir pris les armes contre le roi. Il déjoua les tentatives de complot soit contre sa personne soit pour faire appel à des puissances étrangères et n’hésita pas à exécuter les comploteurs (comte de Chalais, marquis de Saint-Mars). Il interdit les duels et fit mettre à mort les nobles pris en flagrant délit (François de Montmorency-Bouteville et le comte de Chapelles). Il engagea la France aux côtés des états protestants allemands, de la Suède et de la Hollande contre les Habsbourg dans la guerre de Trente ans (1618-1648) mais il décéda en 1642.