Bourbon-Siciles, Marie-Caroline de, Duchesse de Berry

Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse de Berry (Caserte/Italie, 5 novembre 1798 – Château de Brunnsee à Eichfeld/Autriche, 16 avril 1870), homme politique. Sa tante paternelle, Marie-Amelie de Bourbon-Siciles était la femme du roi Louis-Philippe Ier et sa grand-tante était la reine de France Marie-Antoinette. Elle épousa le second fils du futur roi de France Charles X, Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry le 17 juin 1816. Ils eurent deux enfants qui survécurent à leur naissance : Louise-Marie-Thérèse d’Artois (1819-1864) et Henri d’Artois, duc de Bordeaux (1820-1883). Son mari fut assassiné le 13 février 1820 par Louis-Pierre Louvel alors qu’il raccompagnait sa femme à sa voiture au sortir de l’Opéra de Paris. Très sociable, peu attachée à l’étiquette, elle avait un esprit vif et curieux, ouvert aux nouveautés et à la mode. Elle fut une grande mécène achetant de nombreux tableaux dans les Salons, favorisant la production artistique de plusieurs musiciens et écrivains (Boieldieu lui dédia son opéra-comique La Dame Blanche) et parrainant activement les manufactures, les maisons de commerce et les ateliers d’artisanat. Après les Trois Glorieuses de 1830, elle suivit le roi Charles X en exil en Angleterre et chercha à se faire nommer régente pour son fils, sous le nom d’Henri V. Elle se rendit en Italie en 1831 pour obtenir des soutiens pour un double soulèvement à Marseille et en Vendée. Elle épousa le 14 décembre 1831 le comte Hector Lucchesi-Palli à Rome puis s’embarqua avec plusieurs partisans sur un bateau à vapeur qui débarqua à côté de Marseille le 29 avril 1832 mais ne trouvant qu’une soixantaine d’hommes, elle se dirigea vers la Vendée. Là aussi la mobilisation fut faible et l’insurrection échoua. Pendant six mois elle tenta de fuir son arrestation mais elle fut trahie et fut incarcérée dans la citadelle de Blaye sous la surveillance la plus rigoureuse. Libérée après quelques mois, elle fut expulsée à Palerme. De son second époux survécurent quatre enfants. Ce dernier accumula six millions de francs de dettes à sa mort en 1864. Ayant perdu sa fille et son mari la même année, elle passa ses dernières années entre le château de Brunnsee en Autriche et la palais Vendramin Calergi à Venise. Elle mourut aveugle au Château de Brunnsee le 16 avril 1870. Surnommée « La bonne duchesse », elle soutint activement toute sa vie et même dans son exil de multiples organisations caritatives, ainsi que des victimes de catastrophes naturelles, des personnes dans le besoin et d’anciens serviteurs de la monarchie.