Ronsard, Pierre de
Pierre de Ronsard (Château de la Poissonnière près de Couture-sur-Loir/Loir-et-Cher, septembre 1524 – Tours, 27 décembre 1585), poète. Son père, Louis de Ronsard, était chevalier de la Poissonnière et maître d’hôtel du dauphin, François de France (1518-1536), fils du roi François Ier. Pierre de Ronsard fut privé de son père entre l’âge de deux et six ans car Louis de Ronsard avait suivi les enfants de François Ier en Espagne entre 1526 et 1530, laissées en otages par le roi de France pour obtenir sa liberté, après sa défaite et son emprisonnement par Charles Quint à la bataille de Pavie (24 février 1525). Son père l’introduisit ensutie à la cour comme page du dauphin François. A la mort de ce dernier (1536), il devint page de Charles, frère de François, puis de sa sœur Madeleine de France lorsqu’elle épousa le roi d’Écosse Jacques V. Madeleine de France mourut en 1537 et Ronsard rentra au service de son époux. Il passa ainsi trois années entre l’Écosse, Londres, la Flandre et la France. Il entra à nouveau au service de Charles en 1539 et fut envoyé en mission diplomatique auprès des princes allemands. Il tomba gravement malade et devint à moitié sourd. A la mort de son père en 1544, il reçut une formation littéraire dispensée par Jean Dorat, précepteur de son ami Jean-Antoine de Baïf. En 1547, il rencontra le poète Joachim du Bellay la même année où l’une de ses odes, inspirées d’Horace, fut publiée dans un recueil d’œuvres poétiques de Jacques Peletier. Il fit partie d’un groupe d’écrivains dont Dorat, du Bellay, Peletier, Pontus du Tyard et Étienne Jodelle, regroupé sous le vocable de « la Pléiade », qui avait pour ambition de surpasser Pétrarque et Dante en créant une littérature française capable d’égaler les poètes latins et grecs. Dans cet esprit, du Bellay publia en 1549 Défense et illustration de la langue française. En 1550, Ronsard publia les quatre premiers livres de sa première grande œuvre, ses Odes. Suivirent Les Amours de Cassandre (1552), Continuation des Amours (1555) et Nouvelle Continuation des Amours (1556). En 1560, le roi Charles IX le nomma poète et aumônier du roi. Lors de guerres de Religion, il soutint le roi et l’Église catholique et publia Discours des misères de ce temps (1562). Succédant à Charles IX, le roi Henri III le retint à sa cour comme moralisateur et philosophe (1574). Malade de la goutte et attristé par la mort de plusieurs de ses amis, il publia ses Sonnets pour Hélène (1578) et fit paraître en 1584, un an avant sa mort, la 7e édition révisée de ses œuvres.