Minkus, Ludwig Aloisius dit Léon Minkus

Ludwig Aloisius Minkus dit Leon Minkus (Vienne, 23 mars 1826 – Vienne, 7 décembre 1917), violoniste, chef d’orchestre et compositeur. Son père, Theodore Johann Minkus était né en Moravie  en 1795 et sa mère Maria Franziska Heimann à Pest en 1807. Ses parents s’étaient convertis au catholicisme la veille de leur mariage et émigrèrent à Vienne où Theodore Minkus, grossiste en vin pour l’Autriche et la Hongrie, décida d’ouvrir un restaurant animé par son propre orchestre. Leur fils, Leon, apprit le violon dès l’âge de quatre ans et entreprit des études musicales à la Gesllschaft der Musikfreunde (Société des amis de la musique) de Vienne. Il fit ses débuts comme violoniste à huit ans et se produisit dans les salles de concert où son « jeu classique doublé d’une exécution brillante (Der Humorist, 18 octobre 1845) lui valurent les suffrages du public et des critiques. Ses premières compositions furent publiées dès 1846. Il forma un orchestre dont il fut le chef d’orchestre et avec lequel il fit des tournées qui le menèrent en 1852 à Saint-Pétersbourg, où il fut engagé comme chef d’orchestre par le prince Nikolaï Youssoupoff, entre 1852 et 1855. En 1857, il composa son premier ballet, L’Union de Thétis et Pélée, pour une fête dans le palais du prince Youssoupoff. De 1858 à 1861, il fut en même temps premier violon au Théâtre impérial Bolchoï de Moscou et chef d’orchestre et premier violon de l’orchestre impérial de l’Opéra-Italien de Saint-Pétersbourg. En 1861, il fut nommé maître des concerts au théâtre Bolchoï puis inspecteur des orchestre des théâtres impériaux de Moscou, où il était également professeur de violon au Conservatoire. L’année suivante, il composa la musique du ballet Deux jours à Venise et un entracte pour le ballet Orfa d’Adolphe Adam, monté par Arthur Saint-Léon, premier maître de ballet des théâtres impériaux de Saint-Pétersbourg et Moscou, sur une chorégraphie de Jean Coralli. En 1863, il composa la musique du ballet en trois actes La Flamme d’amour ou la Salamandre, commandé par Saint-Léon pour la ballerine Marfa Mouravieva. Le succès de l’œuvre, tant à Moscou qu’à Saint-Pétersbourg, incita Saint-Léon, accompagné de Minkus, d’en monter une version en deux actes à l’Opéra de Paris en 1864 sous le titre de Néméa ou l’Amour vengé avec Mouravieva dans le rôle-titre et Eugénie Fiocre en Cupidon. En 1866, l’Opéra de Paris passa commande à Saint-Léon d’un ballet, La Source, dont Minkus composa l’acte I et le second tableau de l’acte III, tandis que Léo Delibes en composa l’acte II et le premier tableau de l’acte III. De retour en Russie, Minkus composa encore pour Saint-Léon deux ballets : Le Poisson doré (1867) et Le Lys (1869). Marius Petitpa succéda à Saint-Léon comme premier maître des ballets impériaux de Saint-Pétersbourg et Moscou, et Minkus composa pour lui notamment la musique des ballets Don Quichotte (1871), La Camargo (1872), La Bayadère (1877, sans doute sa partition la plus accomplie) et L’Offrande d’amour (1886). Il prit sa retraite peu après et revint à Vienne en 1891 avec son épouse. Cette dernière mourut en 1895, et Minkus vécut ensuite chichement de la pension versée par le Trésor du Tsar. Il composa encore de la musique de ballet pour l’Opéra de Vienne, dont Das Maskenfest (Le Festival masqué, 1897) et Die Dryaden (Les Dryades, 1899) mais ses partitions ne furent pas acceptées ; il mourut en 1917 dans l’indigence, la pension qu’il recevait ayant été supprimée.