Murat, Joachim

Joachim Murat (Labastide-Fontenière, aujourd’hui Labastide-Murat/Quercy, 25 mars 1767 – Citadelle de Pizzo/Calabre, 13 octobre 1815), militaire, homme politique et chef d’Etat. Destiné par ses parents à l’état ecclésiastique, il fut séminariste à Cahors puis chez les lazaristes de Toulouse, mais il s’enfuit et s’enrôla le 23 février 1787 dans les chasseurs des Ardennes puis dans la 12e unité de cavalerie. A l’été 1793, il devint chef d’escadron du 21e chasseurs. Napoléon Bonaparte, général de l’armée d’Italie, en fit son aide de camp. Il se distingua comme cavalier aux batailles de Diego et de Mondovi et fut promu général de brigade le 10 mai 1796. Grâce à son talent de cavalier, il contribua en septembre 1796 aux victoires de Roveredo puis de Bassano et, à la tête de la cavalerie, força le passage du Tagliamento, le 16 mars 1797, une victoire française qui obligea l’Autriche à signer les préliminaires de paix. En Egypte, il participa à la prise d’Alexandrie et à la bataille des Pyramides. Il échoua au siège de Saint-Jean-d’Acre mais sa cavalerie avec l’infanterie du général Lannes remporta la victoire à la seconde bataille d’Aboukir. Napoléon dut alors rentrer en France et Murat l’accompagna, participant au coup d’Etat du 18 Brumaire. Il participa ensuite à la poursuite des combats en Italie (1800-01). Victorieux à la bataille de Marengo (14 juin 1800), il signa l’armistice entre la France et le royaume de Naples et fut nommé général en chef des troupes en République cisalpine le 27 juillet 1801. Il épousa Caroline, sœur de Napoléon Bonaparte, le 4 janvier 1802. Il commanda la cavalerie de la Grande Armée en 1805, força le général autrichien Werneck à capituler, entra dans Vienne, battit les Russes à Guntersdorf et commanda l’aile gauche de l’armée à la bataille d’Austerlitz. Par le traité de Presbourg, Napoléon réorganisa l’Allemagne et nomma Murat grand-duc de Berg et de Clèves, dont Düsseldorf  est la capitale. En automne 1806, Murat prit part à la guerre contre la Prusse, commandant la cavalerie. Il captura la plus grande partie de l’armée prussienne à la bataille d’Iéna, força Erfurt à capituler, prit Lubeck et Stettin. Le 28 novembre 1806, il chassa de Varsovie les Russes venus au secours de la Prusse puis força l’ennemi à la retraite à la bataille d’Eylau (1807). Nommé l’année suivante lieutenant-général de l’Empereur, il reçut le commandement de l’armée d’Espagne et réprima violemment l’insurrection populaire contre Joseph, frère de Napoléon, que ce dernier avait nommé roi d’Espagne après avoir forcé le roi Charles IV à abdiquer en sa faveur. Murat devient roi de Naples le 1er août 1808. Il y abolit la féodalité, fit adopter le code Napoléon, réorganisa la marine et l’armée, reprit l’île de Capri aux Anglais qui l’occupaient et mit fin aux brigandages de la Calabre. Il prit part à la campagne contre la Russie mais, malgré le succès à la bataille de la Moskova (7 septembre 1812), la Grande Armée dut battre en retraite. Murat rentra à Naples mais fut alors rappelé par Napoléon, qui venait de battre les Autrichiens à Bautzen (20 mai 1813). Murat écrasa l’aile gauche autrichienne à Dresde mais l’armée française, battue à Leipzig (19 octobre 1813), se retira en France. Murat retourna à Naples où il signa, le 8 janvier 1814, un traité d’alliance entre le Royaume de Naples et l’Autriche. Cela lui valut d’être confirmé roi de Naples au congrès de Vienne (1814-1815). Ayant appris le retour d’exil de l’île d’Elbe de Napoléon, Murat déclara la guerre à l’Autriche et appela les Italiens à l’insurrection. Il fut battu par les Autrichien à Tolentino (2 mai 1815) et s’enfuit de Naples à Cannes. A l’annonce de la défaite de Napoléon à Waterloo, Murat se rendit en Corse, où près de mille partisans le rejoignirent. Il monta une expédition comprenant six navires pour reconquérir Naples, mais cette tentative échoua et il fut capturé et emprisonné dans la citadelle du port de Pizzo en Calabre. Le roi de Naples Ferdinand IV, revenu au pouvoir grâce aux Anglais, le condamna à mort pour haute trahison sur les conseils de l’ambassadeur britannique et le fit fusiller dans la cour de la citadelle de Pizzo, le 13 octobre 1815.