Ismaïl-Pacha
Ismaïl-Pacha (Le Caire, 12 janvier 1830 – Emirgan/Turquie, 2 mars 1895) vice-roi d’Egypte. Il était le petit-fils de Mohammed Ali et le deuxième fils d’Ibrahim-Pacha. Il étudia à Paris à l’Ecole d’état-major et succéda à son oncle, le vice-roi Wali, le 19 janvier 1863. Ce n’est qu’en 1867 que le sultan de l’empire ottoman, Abdelaziz, lui décerna officiellement le titre de vice-roi d’Egypte et du Soudan en reconnaissance de son aide à mater la révolte des Crétois (1866-1869). Il entreprit de grands travaux dont le canal de Suez, la construction de plus de 13000 km de canaux d’irrigation, de 5000 km de lignes télégraphiques, de 4500 écoles, des ponts, des installations portuaires à Alexandrie et enfin la construction de l’Opéra du Caire dont il assura les frais de fonctionnement. A l’instar de son grand-père, il initia de profondes réformes, affectant les douanes, la poste, stimulant l’activité commerciale, développant l’industrie du sucre et du coton. Ce faisant, il accrut la dette du pays qui passa de 3 millions de livres sterling lors de son accession à 100 millions. Pour essuyer en partie cette dette, il vendit au gouvernement anglais les parts égyptiennes et soudanaises du canal de Suez pour environ 4 millions de livres sterling, ce qui marqua le début de l’ingérence des grandes puissances européennes (Grande-Bretagne et France) dans les affaires égyptiennes et soudanaises et leur contrôle des finances du pays, avec l’établissement de la Caisse de la Dette en 1875. Une révolte nationale dirigée par Ahmed Urabi força les gouvernements anglais et français à obliger le sultan Abdelhamid II de déposer Ismaïl-Pacha, le 26 juin 1879, et de placer son fils aîné, Tawfic-Pacha, sur le trône. Ismaïl-Pacha partit en exil à Ercolano, près de Naples, jusqu’en 1885, date à laquelle il fut autorisé par le sultan Abdelhamid II de se retirer dans son palais d’Emirgan, sur le Bosphore, près de Constantinople, où il décéda le 2 mars 1895. Il fut plus tard enterré au Caire.