Talma, François-Joseph
François-Joseph Talma (Paris, 15 janvier 1763 – Paris, 18 octobre 1826), acteur. D’abord étudiant au lycée Louis-le-Grand, il se rendit ensuite en Angleterre pour apprendre le métier de dentiste auprès de son père. Il apprit à parler couramment l’anglais et étudia profondément la littérature et le drame anglais, tout particulièrement le théâtre de Shakespeare. En 1785, il retourna à Paris s’établir comme dentiste. Il abandonna cette profession après dix-huit mois pour s’inscrire en 1786 à l’Ecole royale dramatique de Paris, où il suivit les cours de Jean-Baptiste-Henri Dugazon, François-René Molé et Joseph-Abraham Fleury.
Il débuta à la Comédie-Française le 21 novembre 1787 dans le rôle de Seïde de Mahomet (Voltaire), alors qu’il était encore étudiant. Il termina ses études le 31 mai 1788 et devint sociétaire de la Comédie-Française le 1er avril 1789. Il fit sensation en jouant le rôle du tribun Proculus dans Brutus avec une véritable toge romaine, des cheveux courts et des chaussure romaines. Talma fut à l’origine du mouvement de vérité historique dans le costume au théâtre, en s’inspirant des peintures et des sculptures antiques. En 1791, il épousa Julie Careau, de six ans son aînée. Ils eurent trois garçons. En 1795, ils se séparèrent mais le divorce ne fut prononcé qu’en 1801. Leurs trois enfants moururent jeunes, entrainant la mort de leur mère en 1805. Talma se remaria en 1802. Ses succès ne se tarirent pas. Il joua le rôle de Rodrigue (Le Cid, Corneille) pour la réouverture de la Comédie-Française le 31 mai 1799. Il fit des tournées en province et en Belgique. Napoléon l’admirait et en tant que Premier consul lui accorda par décret une rente viagère de 1200 francs en 1804. En 1806, il fut nommé professeur au Conservatoire, poste dont il démissionnera en 1815. En 1808, Napoléon Ier l’appela à Erfurt pour jouer Cinna (Corneille) devant un parterre de rois et Talma reçut 2500 francs pour ses frais de voyage. Malgré ses succès et ses appointements, Talma dépensait plus qu’il ne gagnait, aussi enchaînait-il les tournées pour augmenter ses revenus. Son succès ne se démentit jamais, malgré les changements de régime politique. En 1815, il se sépara de sa deuxième épouse mais ne divorça pas. Il eut ensuite une relation durable avec Madeleine Bazile, dont il eut deux garçons et une fille. La mort de cette dernière à l’âge de trois ans le 4 avril 1826 lui causa une immense douleur. Il parut pour la dernière fois à la Comédie-Française le 11 ou le 13 juin 1826 mais succomba d’une affection qu’il se refusait à reconnaitre.