Déjazet, Pauline-Virginie

Pauline-Virginie Déjazet (Paris, 30 août 1798 – Belleville, 1er décembre 1875), actrice. Elle était la treizième et dernière enfant d’une famille d’artisans. Une de ses sœurs, Thérèse, attachée au corps de ballet de l’Opéra de Paris, lui donna des leçons de comédie et la fit engager dès l’âge de huit ans, en mars 1806, au Théâtre des Jeunes Artistes. Elle y débuta dans Fanchon toute seule. En 1807, elle fut d’abord engagée au Théâtre des Jeunes Élèves puis en novembre au Théâtre du Vaudeville pour tenir des rôles d’enfants. En 1817, elle débuta au Théâtre des Variétés puis, d’octobre 1817 à avril 1820, elle se produisit au Théâtre des Célestins à Lyon. De là, elle s’en fut au Théâtre Français à Bordeaux (1820-21), puis au Théâtre du Gymnase à Paris (1821-28). De 1828 à 1831, engagée au Théâtre des Nouveautés, elle joua dans trente-et-une pièces dont le rôle de Bonaparte dans Bonaparte à Brienne et celui de son fils dans Le Fils de l’homme. De juin 1831 à avril 1844, elle se produisit au Théâtre du Palais-Royal, créant avec beaucoup de succès de nombreuses pièces dont Vert-Vert (1832), Sophie Arnould (1833), Le Commis et la Grisette (1834), La Périchole (1835), Madame Favart (1836), Les Premières Armes de Richelieu (1839) et Indiana et Charlemagne (1840). Elle se produisit ensuite en tournée en province avant de revenir de 1845 à 1850 au Théâtre des Variétés, où ses succès se prolongèrent avec entre autres La Gardeuse de dindons (1845), Gentil-Bernard (1846) et Colombine (1850). Elle reprit ses tournées jusqu’en 1857, quand elle acheta son propre théâtre pour y jouer d’abord deux pièces écrites par son protégé Victorien Sardou : Candide, que la censure interdit puis Les Premières Armes de Figaro (1859). Elle reprit alors tout son répertoire mais joua également des créations dont Monsieur Garat (1860), Les Prés Saint-Gervais (1862) et Monsieur de Belle-Isle (1865). En 1866, elle céda son théâtre à son fils et reprit ses tournées pour payer ses créditeurs. Le 3 juin 1870, elle fit ses adieux au public dans son théâtre qu’elle vendit à perte pour pouvoir rembourser la moitié de la somme qu’elle devait à ses créditeurs. La guerre franco-prussienne l’obligea à se produire en Angleterre et en Belgique avant de sillonner la province. Sa détresse financière était connue, et une grande solennité fut organisée à Paris le 27 septembre 1874, lui assurant une rente raisonnable. Elle continua néanmoins à jouer jusqu’à tomber, fin septembre 1875, malade d’épuisement. Elle décéda deux mois plus tard.