Aubigné, Théodore-Agrippa d’

Théodore Agrippa d’Aubigné, né d’Aubigny (Pons/Saintonge, 8 février 1552 – Genève, 9 mai 1630), poète, écrivain et militaire. Son père l’éleva dans la religion calviniste, le fit instruire en latin, grec et hébreux avant de l’envoyer en 1562 parfaire ses études à Paris auprès de Mathieu Béroalde. Ils durent s’enfuir lors du déclenchement de la première guerre de religion et se trouvaient à Orléans lors du siège de cette ville par l’armée royale durant lequel son père est tué (1562). Agrippa d’Aubigné se réfugia alors à Genève, sous la protection de Théodore de Bèze. En 1567, il rejoignit l’armée protestante lors de la deuxième guerre de religion. En 1572, il retourna à la cour, où il se lia d’amitié avec le roi de Navarre (futur roi Henri IV) ; il fit partie des compagnons qui accompagnèrent la fuite du roi de Navarre en 1776. En 1586, il fut nommé maréchal de camp et participa à la bataille de Coutras l’année suivante. Il fut ensuite nommé gouverneur d’Oléron et de Maillezais en 1589, puis vice-amiral de Guyenne et de Bretagne. Mais, représentant du parti « ferme » des protestants, il n’approuva pas les concessions que fit Henri de Navarre pour accéder au trône de France et ressentit l’abjuration de Henri IV (1593) comme une trahison. Les divergences politiques et religieuses l’ayant séparé progressivement de Henri IV, et suite à l’assassinat du roi en 1610, d’Aubigné se retira définitivement de la cour. Il écrivit Le Caducée ou l’Ange de la paix pour ridiculiser le parti « prudent » des protestants et rédigea de nombreux pamphlets anticatholiques si bien qu’après la condamnation de son Histoire universelle depuis 1550 jusqu’en 1601 par le Parlement en 1620, il fut contraint de s’exiler à Genève, où il décéda dix ans plus tard. Ironie du sort, sa petite fille Françoise d’Aubigné (Madame de Maintenon) épousa le petit-fils de Henri IV, Louis XIV, en octobre 1683.