Rabou, Marie-Désirée-Françoise dite Marie Monbelli

Marie-Désirée-Françoise Rabou dite Marie Monbelli (Versailles, 19 mai 1845 – Cannes, 8 janvier 1913), soprano. A l’âge de quinze ans, elle épousa Adolphe-Gustave Crémieux dont elle eut une fille, Amélie-Mathilde-Louise Crémieux (Le Havre 4 mars 1862 – Paris, 26 janvier 1925). Elle obtint le divorce en 1867. Elle étudia le chant avec Eugénie Garcia et se produisit dans les salons. Elle fut pressentie pour créer Le Premier Jour de bonheur (Auber, 1868) mais le ministre de la justice, son ex-beau-père, s’opposa à ce qu’elle se produisit sur scène. Il lui intenta un procès, qu’il perdit, mais c’est Marie Cabel qui fut choisie pour la création de l’œuvre. « Exilée du théâtre par autorité de justice et vengée par les succès de salon », elle se produisit en concerts à Paris et en province (Lille et Arras) ainsi qu’à l’étranger : Baden, Moscou, Saint-Pétersbourg, Londres, Wiesbaden. Empêchée en France, elle fit ses débuts sur scène dans Il barbiere di Siviglia le 7 mars 1870 à Glasgow puis interpréta les rôles de Cherubino (Nozze di Figaro, Mozart) et Papagena (Flûte enchantée, Mozart). En 1871,  elle fit une tournée de concerts en Allemagne (Berlin, Schwerin, Hambourg) puis en Hongrie et aux Pays-Bas. Elle chanta à Londres en 1872 et en 1873 avec succès dans le rôle de la Comtesse et plus tard dans celui de Susanna (Nozze di Figaro, Mozart) entre autres. Après Londres, elle se produisit à Strasbourg et à Halle avant de se retirer de la scène et d’épouser en mai 1874 le général Henri-Jules Bataille. Elle continua de chanter dans des concerts pour œuvres de bienfaisance et dans les salons de Paris et d’Orléans, où le ménage s’était installé. Après le décès de son époux le 10 janvier 1882, elle se consacra à l’enseignement. Plus tard elle se retira dans le Sud à Cannes où elle décéda en 1913.

Source : Kurt Gänzl : Victorian Vocalists.