Pelitti

La Firme Pelitti était une manufacture d’instruments, fondée à Varèse/Lombardie au milieu du 18e siècle par Luigi Pelitti, qui produisit d’abord des clavecins et des orgues d’église, puis des instruments à vent. Son fils Giovanni poursuivit les activités de son père. Il eut lui-même neuf enfants, dont trois furent des facteurs d’instruments à vent : Paolo, né en 1802, qui fonda un atelier à Milan, et ses deux frères Giuseppe (1811-1865) et Carlo (1818-1864), qui tous deux rejoignirent Paolo à Milan. En 1828, Paolo s’installa à Gênes, où il fonda un deuxième atelier. Giuseppe dirigea celui de Milan et son frère cadet surveilla la production jusqu’à son décès en 1864. Giuseppe était doué d’un esprit inventif. En 1830, il inventa un bugle qui fut adopté par l’armée autrichienne et par celle de l’empire Ottoman. En 1835, il inventa le bombardino, un euphonium en si bémol qui remplaça avantageusement la bombarde. Il fit de nombreuses améliorations aux instruments à vent, en particulier aux cylindres et pistons, dont en 1863 un cylindre à rotation et à piston. Ses inventions furent souvent primées lors des expositions. Son fils Giuseppe Clemente Pelitti (1837- Milan, 16 mars 1905) ouvrit son propre atelier en 1860. Au décès de son père, il consolida les deux ateliers et contribua grandement au rayonnement international de son entreprise, qui exportait ses produits dans le monde entier, y compris en Amérique du Sud (Buenos Aires, Lima, Montevideo). Il inventa trois différentes familles de cuivres, adaptées à l’infanterie, à la cavalerie et à la marine. Peu avant 1870, il inventa la tromba alla bersagliera, dont l’unique piston baissait d’une quarte les sons de l’instrument, qui jouit d’une grande popularité dès la Première Guerre mondiale et jusqu’aujourd’hui du fait de la précision de ses attaques et de la facilité de son emploi. À la demande du compositeur Giuseppe Verdi, il conçut une trompette à un seul piston pour la création de Aïda au Caire en 1871. C’est également Verdi qui recommanda une autre invention de Giuseppe Clemente, le trombone controbasso Verdi, dont l’homogénéité de timbre avec le trombone ténor de l’orchestre était préférable aux ophicléides alors en usage. Ses deux fils étant morts jeunes, c’est son épouse Antonietta Corso qui dirigea l’entreprise, qui fut plus tard absorbée par Antonio Bottali. Elle disparut peu avant la Seconde Guerre mondiale.