Gautrot, Pierre-Louis

Pierre-Louis Gautrot (Auteuil, 1er mars 1812 – Paris, 18 novembre 1882), facteur d’instruments à vent. Il s’établit en 1827 et épousa Charlotte Fischer en 1835. La même année, il devint l’assistant de Jean Auguste Guichard (Ruffec/Charente, ca. 1805 – Claye-Souilly/Seine-et-Marne, 23 juillet 1884) qui était également son beau-frère, leurs épouses étant sœurs. Leur entreprise prospéra et Guichard obtint une médaille d’or à l’Exposition des produits de l’industrie en 1844 pour son cor et son cornet. Gautrot établit des liens commerciaux dans les différentes capitales de l’Europe et modernisa la manufacture des instruments en y introduisant la division du travail. Guichard se retira de l’affaire en 1845 en nommant Gautrot comme successeur. En 1850, l’entreprise produisait plus de 200 modèles et avait une succursale à Londres, bientôt suivie de succursales à Madrid, à Naples et à New York. Sa première femme décéda en 1851 et il se remaria avec Augustine Marquet, dont il eut deux filles : Cécile et Mathilde. Il produisit des instruments de petite qualité qu’il vendait à bas prix pour gagner la plus large part du marché. En 1867, il se vantait de produire 24,000 instruments de cuivre avec valves et 1500 sans valves, 500 instruments en bois, 2000 violons et 1200 instruments de percussion dans ses ateliers à Paris, Château-Thierry et Mirecourt. Il enfreignit éhontément les droits d’Adolphe Sax et fut en litige avec ce dernier de 1845 à 1867, quand, ayant perdu ses procès, il dut payer 500,000 francs de dommage à Sax. En 1875, il déposa deux marques : « Gautrot aîné » pour les instruments de grande qualité et « Gautrot-Marquet » pour les instruments de faible qualité. En 1877, il joignit le nom de son entreprise au nom de son gendre, Léon-Ferdinand-Célestin Durant, l’époux de Cécile Gautrot : Gautrot aîné-Durand et Cie. En 1881, il acheta la fabrique de hautbois et bassons Triébert. Après son décès, son autre gendre, Auguste-Amédée Couesnon (Provins/Seine-et-Marne, 7 novembre 1850 – Château-Thierry/Aisne, 29 septembre 1931), l’époux de Mathilde Gautrot, devint propriétaire de l’entreprise qu’il dirigea sous son propre nom jusqu’à son décès.