Vervoitte, Charles-Joseph

Charles-Joseph Vervoitte (Aire-sur-la-Lys/Pas-de-Calais, 9 mai 1819 – Paris, 16 avril 1884), compositeur, organiste et maître de chapelle. Il étudia les rudiments de la musique avec le père Sironis puis plus sérieusement avec Lucien Catouillard, organiste à Aire de 1830 à 1836 puis à partir de 1836 organiste de la Cathédrale Notre-Dame de Saint-Omer, ce qui lui permit à Vervoitte de gagner le concours pour le poste de maître de chapelle de Saint-Joseph de Boulogne à l’âge de 16 ans. Peu de temps après avoir pris ses fonctions, il fut nommé après concours directeur de l’École Municipale de chant. Son zèle fut reconnu dans par Félix Danjou dans son livre De l’État et de l’avenir du chant ecclésiastique en France, Paris : Parent-Desbarres ; Bordeaux : Raver, DL 1843 p. 27. Il attira l’attention de l’archevêque de Rouen, Mgr Louis Blanquart de Bailleul, qui rétablit la maîtrise de la Cathédrale de Rouen et nomma Vervoitte maître de chapelle de la Cathédrale en 1846. Vervoitte ayant publié Considérations sur le chant ecclésiastique à propos du retour à la liturgie romaine, Rouen, imprimerie A. Péron, 1857 (rapport qu’il avait lu devant la commission pour la révision du chant diocésain et devant l’Académie, séance de rentrée du 21 novembre 1856), l’archevêque le chargea de revoir et de rétablir dans son intégralité tout le chant ecclésiastique du diocèse d’après les anciens manuscrits. Malheureusement, tombé malade, Mgr Blanquart de Bailleul démissionna le 26 février 1858 et son successeur, Mgr Henri de Bonnechose, ne fut pas favorable au rétablissement du chant diocésain promu par son prédécesseur. Aussi Vervoitte accepta-t-il en mai 1859 le poste de maître de chapelle de l’église Saint-Roch à Paris. En 1862, il fut nommé président-directeur d’une société de chant d’ensemble, la Société académique de musique religieuse et classique, avec laquelle il donna chaque année des concerts de musique religieuse et profane. C’est ainsi qu’il dirigea entre autres des messes de Haydn et son oratorio Les Sept Paroles de Notre-Seigneur sur la croix, des messes de Weber, des œuvres de Sébastien Brossard ainsi que des extraits des opéras de Rameau (Hippolyte et Aricie, Les Fêtes d’Hébé, Les Indes galantes) et des oratorios de Haendel. Fin 1871, il fut nommé par le ministre de l’éducation et des cultes inspecteur de la musique religieuse et des maîtrises de France. Ces nouvelles responsabilités l’obligèrent en novembre 1873 à renoncer à ses fonctions de maître de chapelle de Saint-Roch. En septembre 1874, il fut chargé de l’inspection de l’enseignement du chant dans les écoles normales primaires. Les services qu’il a rendus à l’art lui valurent successivement l’ordre de la Légion d’honneur, l’ordre royal de Belgique et la croix de commandeur de Saint-Grégoire le Grand. Il a essentiellement composé de la musique religieuse (messes et motets) et des cantates, dont une pour l’inauguration d’un monument pour l’égyptologue Auguste Mariette.

Sources : F. J. Fétis : Biographie universelle des musiciens, 2e édition, Paris, Librairie de Firmin-Didot et Cie., 1878 ; Le Ménestrel du 1er avril 1860, 8 juin 1862, 7 mai 1865, 9 juillet 1865, 19 avril 1866, 20 mai 1866, 31 décembre 1871, 9 novembre 1873, 6 septembre 1874 et 13 août 1882 et 20 avril 1884.