Guillon, Albert-François

Albert-François Guillion (Meaux/Seine-et-Marne, 22 septembre 1801 – Pederiva di Montebelluna/Province de Trévise en Italie, 31 mars 1854), compositeur et producteur de soie. Il étudia la musique d’abord à la maîtrise de la cathédrale Saint-Étienne de Meaux puis à celle de la cathédrale de Paris. Il entra au Conservatoire de Paris, où il fut dès 1819 l’élève de François Fétis pour le contrepoint et la fugue puis de Henry-Montan Berton pour la composition ; il obtint le 1er Prix de Rome en 1825. Entre 1822 et 1825, il composa une trentaine de romances ainsi que deux cantates : l’une, intitulée Orphée, fut composée pour la fête de son professeur Henry-Montan Berton et l’autre, intitulée Le Bon Samaritain, était une commande pour un cantique maçonnique suivi d’un chœur à trois voix. De Rome, il envoya un Te Deum et des fragments d’un opéra séria : Les Horaces, pour chœur et solo de basse-taille. En 1829, durant un voyage en Italie, il fut invité à faire entendre l’un de ses ouvrages à un concert organisé par un mécène italien, le comte Benedetto Valmarana. L’œuvre fut si bien accueillie qu’il reçut commande d’un opéra pour le Théâtre de La Fenice. Il composa Maria di Brabante, opéra en deux actes sur un livret de Gaetano Rossi, qui fut représenté le 25 février 1830. Ce fut le premier opéra composé par un Français à être représenté au Théâtre de La Fenice de Venise. Devenu familier du comte Benedetto Valmarana et de son épouse Lucrezia Mangilli, il devint bientôt résidant permanent du palais Smith-Mangilli-Valmarana et fit également de longs séjours dans leur maison de campagne de Pederiva di Montebelluna, dans la province de Trévise, dont il devint l’administrateur. C’est ainsi qu’en 1844 il décida de se lancer dans la sériculture, la propriété du comte Valmarana comptant une grande quantité de plantations de mûriers. Il développa avec succès cette culture et rédigea des mémoires aux membres de la Société royale et centrale d’agriculture à Paris (1845), à ceux de la Société d’agriculture, sciences et arts de Meaux (1853), entre autres. En 1852, le roi de Prusse le nomma chevalier de l’Ordre de l’Aigle-Rouge en considération de ses travaux séricicoles si utiles. Délaissant la musique, il travailla inlassablement à la culture séricicole avant de décéder subitement, à l’âge de 52 ans.

Source : www.musimem.com Denis Havard de la Montagne article Albert-François Guillion.