Le Journal des Débats, 28 janvier 1869 (article signé E. Reyer).

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS

DU  28 JANVIER 1869.

REVUE MUSICALE.

DanielDanielDaniel, cantate pour soli et orchestre sur un texte d’Émile Cicile mis en musique par les candidats au prix de Rome 1868, parmi lesquels les deux gagnants : Eugène Wintzweiler et Victor-Alfred Pelletier dit Rabuteau. Celle d’Eugène Wintzweiler fut créée au Théâtre-Lyrique le 15 janvier 1Lire la suite…, cantate couronnée, paroles de M. CicileCicile, EmileÉmile Cicile (Paris, 19 septembre 1829 – Versailles, 7 février 1899), mathématicien. Après avoir obtenu une licence de pharmacie en 1858, il enseigna les mathématiques au lycée de Versailles. Il aimait la musique, comme nous l’apprend Henri Maréchal dans ses Lettres et Souvenirs, et versiLire la suite…, musique de M. WintzweilerWintzweiler, EugèneEugène Wintzweiler (Woerth/Bas-Rhin, 13 décembre 1844 – Arcachon, 6 novembre 1870), compositeur. Il étudia la musique avec le titulaire du grand orgue de la cathédrale de Strasbourg Joseph Wackenthaler, puis de 1860 à 1863 à l’École de musique religieuse fondée par Louis Niedermeyer à PLire la suite…. La même, musique de M. Alfred RabuteauPelletier dit Rabuteau, Victor-AlfredVictor-Alfred Pelletier dit Rabuteau (Paris, 7 juin 1843 – Nice, 7 mars 1916), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix d’harmonie et d’accompagnement en 1865, un 1er accessit de contrepoint et fugue en 1866 et le prix de Rome en 1868, ex æquo avec Eugène Lire la suite…. — Encore Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite… dans le quatrième acte de Roméo et JulietteRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en quatre actes sur un livret de Felici Romani traduit par Charles Nuitter, mis en musique par Vincenzo Bellini, créé à l’Opéra le 7 septembre 1859. L’opéra original de Bellini, I Capuleti e i Montecchi, était en trois actes. Charles Nuitter employa la fin de lâ€Lire la suite…, de Vaccai. — Don Juan au Théâtre-Lyrique ; Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite… dans le rôle de Valentine de HuguenotsHuguenots, LesLes Huguenots, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Emile Deschamps, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1836.Lire la suite….

Je me doutais que cela finirait mal. Apollon, depuis si longtemps outragé par ses serviteurs et par le peuple, a manifesté sa colère, et, terrible et cruel comme une divinité scandinave, il a demandé par la voix des oracles qu’on lui fit des sacrifices humains. Alors les grands pontifes se sont assemblés, ont choisi deux jeunes hommes parmi ceux qu’on élève pour le culte du dieu, et, suivant l’antique usage, après les avoir couronnés de roses, ils les ont livrés au couteau des sacrificateurs. Le premier de ces infortunés a vu le jour dans l’ancienne patrie des Triboques et des Séquaniens ; WintzweilerWintzweiler, EugèneEugène Wintzweiler (Woerth/Bas-Rhin, 13 décembre 1844 – Arcachon, 6 novembre 1870), compositeur. Il étudia la musique avec le titulaire du grand orgue de la cathédrale de Strasbourg Joseph Wackenthaler, puis de 1860 à 1863 à l’École de musique religieuse fondée par Louis Niedermeyer à PLire la suite… est son nom. Le second a nom Rabuteau, mais je n’ai pas pu me procurer de renseignemens précis sur son origine. Chaque victime a été conduite en grande pompe au pied de l’autel, et, à quelques jours d’intervalle, les portes des temples désignés pour les sacrifices se sont ouvertes devant la foule. Ô fils de Jupiter ! toi qui tiens dans ta main le plectrum et la lyre, est-ce assez du sang de deux victimes pour apaiser ton juste courroux ?

Ici j’abandonne la forme mythologique, qui pourrait nuire peut-être à la clarté de mon discours.

Les cantates sont jeux académiques : nées dans le sein du Conservatoire, elles s’épanouissaient autrefois sous la coupole de l’Institut. Et les juges, vêtus de leurs habits à palmes vertes, les parens et les amis des vainqueurs, quelques étrangers d’humeur facile et enclins à la bienveillance, assistaient presque seuls à ces épanouissemens, fêtes intimes qu’un souffle révolutionnaire transforma un jour en solennités publiques. Ce fut un jour néfaste, il faut en convenir. L’hémicycle du palais Mazarin suffisait aux joies d’un premier triomphe, joies expansives et douces dont rien ne venait troubler la sérénité. Aujourd’hui l’élève couronné passe sans transition des bancs de l’école au milieu d’une vaste enceinte où un froid saisissant le pénètre dès qu’il y est entré. On lui a fait les honneurs de l’affiche et d’un public payant ; mais il cherche en vain autour de lui des regards encourageans et des sourires sympathiques. Où sont ses professeurs, où sont les habits à palmes vertes ? Triste soirée ! Nous sommes au Théâtre-Lyrique ; on joue le Maître de chapelleMaitre de chapelle, LeLe Maitre de chapelle, opéra-comique en deux actes sur un livret de Sophie Gay mis en musique par Ferdinando Paër et créé à l’Opéra-Comique le 29 mars 1821.Lire la suite…, et le spectacle doit finir par le Barbier de SévilleBarbier de Séville, LeIl Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville), opera buffa en 2 actes sur un livret de Cesare Sterbini, d’après Beaumarchais, mis en musique par Gioachino Rossini créé au Teatro Argentina à Rome le 20 février 1816. L’œuvre fut donnée à Paris pour la première fois au Théâtre-ItalienLire la suite…. Dans le rapprochement de ces deux ouvrages et de ces deux noms : PaërPaer, FerdinandoFerdinando Paer (Parme, 1er juin 1771 – Paris, 3 mai 1839), compositeur. Il étudia avec son père puis avec Gian Francesco Fortunati, maitre de chapelle de la cour de Parme. Son premier opéra, Orphée et Eurydice (Parme, 1791) fut suivi de plusieurs autres qui lui valurent du succès dans les villLire la suite… et RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…, quel enseignement pour le jeune lauréat ! Car je suppose qu’on ne lui a pas appris seulement l’art de grouper les voix et les instrumens, la science de l’harmonie et du contrepoint ; on a dû lui enseigner aussi l’histoire de la musique et des musiciens, surtout de ceux dont les Å“uvres lui ont été citées comme des modèles inimitables. Il se souvient donc que PaërPaer, FerdinandoFerdinando Paer (Parme, 1er juin 1771 – Paris, 3 mai 1839), compositeur. Il étudia avec son père puis avec Gian Francesco Fortunati, maitre de chapelle de la cour de Parme. Son premier opéra, Orphée et Eurydice (Parme, 1791) fut suivi de plusieurs autres qui lui valurent du succès dans les villLire la suite… et RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… vécurent en fort mauvaise intelligence, et le voilà aussitôt faisant de tristes réflexions sur la confraternité artistique. S’il eût vu réunis sur la même affiche MéhulMehul, Etienne-NicolasEtienne-Nicolas Mehul (Givet, 22 juin 1763 – Paris, 18 octobre 1817), compositeur. Il étudia la musique avec Wilhelm Hanser et devint son assistant puis s’installa à Paris vers 1778 où il continua ses études avec le compositeur Jean-Frédéric Edelmann. Avec le librettiste, François-Benoît HLire la suite… et le bonhomme GrétryGrétry, André-Ernest-ModesteAndré-Ernest-Modeste Grétry (Liège, 11 février 1741 – Montmorency, 24 septembre 1813), compositeur. Il apprit la musique à la maîtrise de la collégiale de Saint-Denis de Liège et reçut des leçons d’harmonie de Renkin et de composition de Moreau. Une bourse de la fondation Darchis lui perLire la suite…, PaisielloPaisiello, GiovanniGiovanni Paisiello (Taranto, 9 mai 1740 – Naples, 5 juin 1816), compositeur. Il étudia au Conservatoire Sant’Onofrio de Naples avec Francesco Durante. Il composa de nombreux opéras qui furent produits en Italie avec succès. De 1776 à 1783, il fut le maître de chapelle de Catherine II de RusLire la suite… et CimarosaCimarosa, DomenicoDomenico Cimarosa (Aversa, 17 décembre 1749 – Venise, 11 janvier 1801), compositeur. Il étudia au Conservatoire di Santa Maria di Loreto de Naples avec Antonio Sacchini. Il se fit remarquer avec son premier ouvrage pour la scène, l’intermezzo comique Le magie di Merlina e Zoroastro (1772). SeLire la suite…, GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… et PiccinniPiccinni, Vito Niccolo Marcello Antonio GiacomoVito Niccolo Marcello Antonio Giacomo Piccinni (Bari, 16 janvier 1728 – Passy près Paris, 7 mai 1800), compositeur. Il entra au Conservatoire San Onofrio de Naples en 1742 et étudia d’abord avec Leonardo Leo puis Francesco Durante. Il fit une carrière de compositeur d’opéras donnant, entre 1Lire la suite…, LesueurLesueur, Jean-FrancoisJean-François Lesueur (Drucat-Plessiel/Somme, 15 février 1760 – Paris, 6 octobre 1837), compositeur. Il reçut sa formation musicale dans les maîtrises d’Abbeville et d’Amiens. Il quitte Amiens en 1876 et pendant dix ans dirigea successivement les maîtrises de différents chapitres de provLire la suite… et SpontiniSpontini, Gaspare Luigi PacificoGaspare Luigi Pacifico Spontini (Maiolati près Ancona/Italie, 14 novembre 1774 – Maiolati près Ancona, 24 janvier 1851), compositeur. Il étudia la musique au conservatoire des Turchini à Naples et son premier opéra bouffe, Li puntigli delle donne, fut représenté à Rome en 1796. Plusieurs de Lire la suite… (j’évite de citer des noms modernes), ses réflexions eussent été absolument les mêmes, et il sait aussi que la fable d’Apollon et de Marsyas, si vieille qu’elle soit, sera éternellement jeune, ce qui trouble un peu ses rêves d’avenir. Etre écorché vivant par la main d’un confrère ! Heureusement, il y a des compositeurs qui ont la peau dure, la griffe crochue et la dent acérée : ceux-là ne se laissent pas facilement écorcher, et sans doute il sera de ceux-là. PaërPaer, FerdinandoFerdinando Paer (Parme, 1er juin 1771 – Paris, 3 mai 1839), compositeur. Il étudia avec son père puis avec Gian Francesco Fortunati, maitre de chapelle de la cour de Parme. Son premier opéra, Orphée et Eurydice (Parme, 1791) fut suivi de plusieurs autres qui lui valurent du succès dans les villLire la suite…, vers la fin de l’année 1819, venait d’être nommé directeur de la musique de l’Opéra italien ; je crois qu’en cette qualité on lui conserva le traitement de 12,000 fr. qui lui avait été accordé quelques années auparavant comme compositeur de la chambre du roi. Il apporta beaucoup de zèle dans ses nouvelles fonctions, et les soins qu’il donna à la bonne exécution de la musique, nous dit M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, lui firent beaucoup d’honneur.

« Cependant, ajoute le savant biographe, on remarqua qu’il éloignait d’autant qu’il pouvait le moment de l’apparition à Paris des opéras de RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…, et que, lorsqu’il fut obligé de mettre en scène le Barbier de SévilleBarbier de Séville, LeIl Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville), opera buffa en 2 actes sur un livret de Cesare Sterbini, d’après Beaumarchais, mis en musique par Gioachino Rossini créé au Teatro Argentina à Rome le 20 février 1816. L’œuvre fut donnée à Paris pour la première fois au Théâtre-ItalienLire la suite…, pour le début de GarciaGarcia, Vincente del Populo Rodriguez, dit ManuelVincente del Populo Rodriguez, dit Manuel Garcia (Séville, 21 janvier 1775 – Paris, 9 juin 1832), ténor et compositeur. Il se produisit avec succès en Espagne (à Madrid et à Cadix) puis à Paris (de 1807 à 1812), avant d’être engagé à Naples, où il créa le rôle de Norfolk dans ElisabLire la suite…, et de lui faire succéder quelques autres ouvrages du même compositeur, il employa certaines manÅ“uvres sourdes pour nuire à leur succès. D’assez rudes attaques lui furent lancées à ce sujet dans un pamphlet intitulé : Paër et RossiniPaer et RossiniPaer et Rossini, pamphlet anonyme qui parut à Paris en 1820. Felix Clément dans son ouvrage Les Musiciens célèbres du seizième siècle à nos jours nous apprend que les auteurs de ce pamphlet étaient Antony Deschamps et Thomas Massé.Lire la suite…. » PaërPaer, FerdinandoFerdinando Paer (Parme, 1er juin 1771 – Paris, 3 mai 1839), compositeur. Il étudia avec son père puis avec Gian Francesco Fortunati, maitre de chapelle de la cour de Parme. Son premier opéra, Orphée et Eurydice (Parme, 1791) fut suivi de plusieurs autres qui lui valurent du succès dans les villLire la suite… était Italien : il avait un esprit très fin et possédait une rare facilité de production. Lorsque Rossini obtint la direction des Bouffes, PaërPaer, FerdinandoFerdinando Paer (Parme, 1er juin 1771 – Paris, 3 mai 1839), compositeur. Il étudia avec son père puis avec Gian Francesco Fortunati, maitre de chapelle de la cour de Parme. Son premier opéra, Orphée et Eurydice (Parme, 1791) fut suivi de plusieurs autres qui lui valurent du succès dans les villLire la suite… voulut donner sa démission, mais il fut retenu par la crainte de perdre son emploi auprès du roi Louis XVIII, bien qu’il fût honoré de la protection de ce monarque comme il l’avait été de celle de Napoléon IerNapoléon IerNapoléon Bonaparte dit Napoléon Ier (Ajaccio, 15 aout 1769 – Ile Sainte-Hélène, 5 mai 1821), homme d’État. Général dans les armées de la Première République française, née de la Révolution, commandant en chef de l’armée d’Italie puis de l’armée d’Orient. Parvenu au pouvoiLire la suite…, comme il le fut plus tard de celle du roi Louis-PhilippeLouis-Philippe Ier d’OrléansLouis-Philippe d’Orléans dit Louis-Philippe Ier (Paris, 6 octobre 1773 – Claremont/Royaume-Uni, 26 août 1850), roi des Français. Suite à l’abdication du roi Charles X, renversé lors des « Trois Glorieuses », des 27, 28 et 29 juillet 1830, il fut intronisé « roi des Français », mLire la suite…. « Et Paër, toujours d’après M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, resta attaché au Théâtre-Italien dans une position subalterne. »

Le jeune lauréat n’hésitera pas, lui non plus, à accepter, si on le lui offre, un traitement de 12,000 fr. ; mais évidemment il aimera mieux être RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… que PaërPaer, FerdinandoFerdinando Paer (Parme, 1er juin 1771 – Paris, 3 mai 1839), compositeur. Il étudia avec son père puis avec Gian Francesco Fortunati, maitre de chapelle de la cour de Parme. Son premier opéra, Orphée et Eurydice (Parme, 1791) fut suivi de plusieurs autres qui lui valurent du succès dans les villLire la suite…. En attendant, il n’est que l’auteur de DanielDanielDaniel, cantate pour soli et orchestre sur un texte d’Émile Cicile mis en musique par les candidats au prix de Rome 1868, parmi lesquels les deux gagnants : Eugène Wintzweiler et Victor-Alfred Pelletier dit Rabuteau. Celle d’Eugène Wintzweiler fut créée au Théâtre-Lyrique le 15 janvier 1Lire la suite…, et tandis qu’on chante le fameux duo du Maître de chapelleMaitre de chapelle, LeLe Maitre de chapelle, opéra-comique en deux actes sur un livret de Sophie Gay mis en musique par Ferdinando Paër et créé à l’Opéra-Comique le 29 mars 1821.Lire la suite… :

Ce sont les Français, je gage,

Qui profitent de la nuit

Pour commencer leur tapage,

il pense à la destruction de Babylone et à l’impiété du grand roi.

Après un exercice de fugue où ses aptitudes scolastiques se sont révélées, on l’a enfermé pendant vingt jours dans une chambre étroite, loin des fleurs et du soleil, loin des bruits de la vie et des charmantes apparitions, loin de tout ce qui réjouit le coeur et la pensée, loin de tout ce qui éveille l’imagination, loin de tout ce qui inspire. Et là, seul avec ses illusions, avec ses souvenirs, les yeux fixés sur un poëme qu’il n’a pas été libre de choisir, il laisse errer ses doigts sur le clavecin. Chaque jour, chaque heure avance le terme de l’échéance fatale, et quel que soit l’état de son âme, ardent ou découragé, tourmenté par la fièvre ou brisé de lassitude, il faut qu’il chante ! Les réminiscences le poursuivent ; toutes les formules, tous les systèmes se heurtent dans son esprit. Entre la respectueuse admiration que lui imposent les maîtres classiques et ses sympathies pour la nouvelle école, il hésite. Que diront ses juges, fidèles gardiens des traditions du passé, si, comme Balthazar, il sacrifie aux faux dieux ? Mais n’est-il pas appelé, 1ui aussi, à être un novateur, un des maîtres de 1’avenir ? Qui le guidera : son amour de l’art pur ou le désir de flatter les instincts de la multitude ? L’insomnie et le cauchemar se partagent se partagent ses nuits. Il voit de petits êtres difformes sautiller dans les coins obscurs de sa chambre, battre le plafond avec des bruits d’ailes, et danser sur des rythmes étranges ; son front est inondé de sueur, ses oreilles bourdonnent, et il se sent emporté malgré lui dans cette ronde fantastique. Adieu la cavatine d’Adéna et l’hymne du festin auxquels il songeait en s’étendant sur sa couche ! Tout à coup la vision change : une salle étincelante de lumière lui apparaît. Des jeunes filles vêtues de blanc, des hommes aux vêtemens sombres emplissent l’estrade dont les derniers gradins atteignent presque à la hauteur du cintre. Le chœur et la phalange des instrumentistes se mêlent sans se confondre ; tous, immobiles et silencieux, attendent le signal du chef qui va les diriger ; la foule, tout à l’heure impatiente, semble se recueillir. Mais ni les voix du chœur ni le son des instrumens n’arrivent jusqu’à lui, et il ne peut dire s’il dort ou s’il veille. Pourtant le lendemain il croit se souvenir qu’un nom a été proclamé aux bruit des applaudissemens, et que ce nom n’est pas le sien…………..

Laissons là les métaphores, et passons, si vous le voulez bien, du rêve à la réalité.

Aucun des élèves admis l’année dernière au concours pour le grand prix de composition musicale n’avait été jugé digne d’être couronné. Cette année-ci, deux concurrens seulement étaient en présence, et l’administration des Beaux-Arts, ne voulant pas être accusée de faire des économies, a donné deux premiers prix. Un vers bien connu, que je n’ai pas besoin de rappeler à M. WintzweilerWintzweiler, EugèneEugène Wintzweiler (Woerth/Bas-Rhin, 13 décembre 1844 – Arcachon, 6 novembre 1870), compositeur. Il étudia la musique avec le titulaire du grand orgue de la cathédrale de Strasbourg Joseph Wackenthaler, puis de 1860 à 1863 à l’École de musique religieuse fondée par Louis Niedermeyer à PLire la suite… ni à M. Rabuteau, leur donnera la juste mesure de leur triomphe. Peut-être n’y aurait-il eu pour eux ni plus de péril ni plus de gloire à l’emporter sur un très grand nombre de rivaux. Le plus clair de leur affaire, c’est qu’ils vont s’en aller à Rome, et que pendant deux ans au moins ils pourront se promener au gré de leur fantaisie, et suivant la saison, sous les frais ombrages du Pincio ou sous les portiques du Vatican ; et ils auront certainement, pendant leur séjour dans la ville sainte, assez de loisirs pour écrire le pensum de musique religieuse ou dramatique que les règlemens leur imposent. Ne leur envions pas ces deux années de tranquillité, de calme et de paix. La vie est douce aux pensionnaires de la villa Médicis, si douce que quelques uns perdent dans ce dolce far niente toute l’énergie qui leur serait nécessaire plus tard pour lutter vaillamment et combattre les obstacles de toute sorte qu’ils sont appelés à rencontrer sur leur route. Autrefois, en revenant de Rome, ils s’arrêtaient à Vienne et à Berlin, à Leipzig ou à Dresde, et là, au milieu d’artistes éminens, ils se fortifiaient à l’audition de belles Å“uvres et entrevoyaient quelquefois des horizons nouveaux ; aujourd’hui le voyage d’Allemagne n’étant plus obligatoire (ce serait, à mon avis, le seul utile), ils s’en dispensent généralement. Confians dans leur droit bien plus que dans leur force, ils ont hâte de retourner à Paris. On sait de quelle façon ils y sont reçus par ceux qui ont pris l’engagement de les accueillir et de les protéger. J’ai demandé, il n’y a pas bien longtemps, pourquoi on ne créerait pas en province, dans nos villes les plus importantes, des places de maîtres de chapelle qui seraient réservées aux anciens pensionnaires de l’Ecole de Rome et à d’autres jeunes musiciens qui peuvent bien avoir du talent sans avoir passé par les classes du Conservatoire. A l’aide d’un simple virement de fonds, le gouvernement donnerait ainsi à ces jeunes gens les moyens matériels de vivre de leur art, et de se révéler en même temps comme compositeurs et comme chefs d’orchestre. Ils n’encombreraient plus, en solliciteurs souvent éconduits, les antichambres de nos directeurs et ne seraient plus réduits à la triste nécessité de courir le cachet du matin au soir, le pire des métiers pour un artiste. Et puis, ce serait un grand pas de fait dans la voie de la décentralisation artistique. Faut-il rappeler aussi que telle subvention n’a pas toujours suffit à préserver un théâtre de sa ruine, tandis que d’autres subventions ont été à peu près inutiles à l’étonnante fortune de certaines entreprises purement spéculatives, et qui ne devraient avoir aucune part dans les encouragemens que le gouvernement réserve aux progrès et aux belles manifestations de l’art musical ?

Enfin, pour en revenir aux deux médiocres cantates (l’une et l’autre se valent) qui, dans les conditions où elles ont été produites, n’auraient pas mieux réussi si elles eussent été meilleures, disons que celle de M. WintzweilerWintzweiler, EugèneEugène Wintzweiler (Woerth/Bas-Rhin, 13 décembre 1844 – Arcachon, 6 novembre 1870), compositeur. Il étudia la musique avec le titulaire du grand orgue de la cathédrale de Strasbourg Joseph Wackenthaler, puis de 1860 à 1863 à l’École de musique religieuse fondée par Louis Niedermeyer à PLire la suite… a été chanté sur la scène du Théâtre-Lyrique, et celle de M. Rabuteau à l’Opéra-Comique, par des artistes de l’Opéra. La cantate de M. WintzweilerWintzweiler, EugèneEugène Wintzweiler (Woerth/Bas-Rhin, 13 décembre 1844 – Arcachon, 6 novembre 1870), compositeur. Il étudia la musique avec le titulaire du grand orgue de la cathédrale de Strasbourg Joseph Wackenthaler, puis de 1860 à 1863 à l’École de musique religieuse fondée par Louis Niedermeyer à PLire la suite… a été exécutée deux fois, et, à la seconde exécution, M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… avait eu la gracieuseté de revêtir de robes de brocart et d’or les personnages principaux et les invités du roi de Babylone. C’était une manière de dorer la pilule au jeune lauréat. L’Opéra-Comique a fait les choses plus simplement : les chanteurs étaient en costume de ville, et la cantate de M. Rabuteau n’a pas été répétée le lendemain. On a pensé qu’une seule exécution suffisait. Mlle LevielliLevieilli, Léonie-Marie-Alexandrine Rivoirard diteLéonie-Marie-Alexandrine Rivoirard dite Levieilli (Paris, 23 janvier 1839 – ?), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix de solfège en 1858. De 1864 à 1870, elle se produisit à l’Opéra dans l’Africaine (Meyerbeer), La Favorite (Dinizetti), Guillaume TeLire la suite… (de l’Opéra) a chanté d’une manière pitoyable le rôle d’Adéna, qui, au Théâtre-Lyrique, était confié à Mlle GilbertGilbert, Alexandrine-FélicitéAlexandrine-Félicité Gilbert (Paris, 4 mars 1841 – Paris, 20 janvier 1886), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 2d prix de chant en 1868. Elle fut tout de suite engagée au Théâtre-Lyrique de Paris, où elle chanta le 22 novembre dans une représentation extraorLire la suite…. Il paraît que cette prima donna est sortie du Conservatoire pour entrer au Théâtre-Lyrique. Si quelque jour j’entends dire le contraire, je n’en serai point surpris.

Maintenant, jeunes triomphateurs ou innocentes victimes, partez pour Rome et bourrez votre valise des partitions des grands maîtres que vous n’avez peut-être pas assez étudiées. Là-bas les bons exemples vous manqueraient absolument ; mais vous vivrez au milieu d’autres chefs-d’œuvre qui vous inspireront l’amour du beau, si votre nature n’y est point tout à fait rebelle. Tous les arts se tiennent par la main, et, à défaut des grandes solennités musicales perdues pour Rome comme pour le reste de l’Italie, vous trouverez partout sur votre route des monumens et des statues, des tableaux dans les musées et des fresques dans les églises, devant lesquels le musicien et le poëte doivent s’arrêter pleins d’admiration et de respect. Et quand vous reviendrez à Paris, puissent ces nobles souvenirs vous garder contre de coupables entraînemens ! N’écoutez pas surtout ceux de vos confrères qui, tout en ne résistant pas aux séductions de la mode et du goût le plus dépravé, vous parleront de la fermeté de leurs croyances et de la pureté de leurs convictions !

Les deux exécutions de la cantate de M. WintzweilerWintzweiler, EugèneEugène Wintzweiler (Woerth/Bas-Rhin, 13 décembre 1844 – Arcachon, 6 novembre 1870), compositeur. Il étudia la musique avec le titulaire du grand orgue de la cathédrale de Strasbourg Joseph Wackenthaler, puis de 1860 à 1863 à l’École de musique religieuse fondée par Louis Niedermeyer à PLire la suite… ont été suivies de la scène de Roméo et JulietteRoméo et JulietteRoméo et Juliette, opéra en quatre actes sur un livret de Felici Romani traduit par Charles Nuitter, mis en musique par Vincenzo Bellini, créé à l’Opéra le 7 septembre 1859. L’opéra original de Bellini, I Capuleti e i Montecchi, était en trois actes. Charles Nuitter employa la fin de lâ€Lire la suite…, dans laquelle Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite… a retrouvé le même succès qu’à l’Opéra-Comique. Il est impossible de dire le récitatif avec un plus grand sentiment de la déclamation, avec une plus touchante simplicité, avec des accens plus dramatiques et plus vrais. Dans le cantabile : Ah ! si tu dors, éveille-toi ! Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite… donne à sa voix des inflexions d’une inexprimable tendresse ; son jeu est élégant et correct : elle a des attitudes charmantes, à faire rêver un statuaire. Nous regrettons de n’être appelés qu’exceptionnellement à jouir des rares qualités de cette grande artiste.

En attendant RienziRienziRienzi, opéra en cinq actes sur un livret en allemand et une musique de Richard Wagner créé au Théâtre royal de la Cour à Dresde le 20 octobre 1842. La version en français due à Charles Nuitter et Jules Guillaume fut créée au Théâtre-Lyrique de Paris le 6 avril 1867.Lire la suite…, qui n’est pas le chef-d’œuvre de Wagner, mais dont l’ouverture a produit beaucoup d’effet au dernier Concert populaire, le Théâtre-Lyrique nous a donné mardi dernier le chef-d’œuvre de Mozart. La représentation de dimanche, offerte au public, n’était qu’une répétition générale, tandis que celle du surlendemain, à laquelle la presse a été conviée, était bien réellement une première représentation. Il n’y a pas d’étoiles au Théâtre-Lyrique, et il est bon de le répéter. M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… pense avec raison que, dans une Å“uvre musicale, c’est la musique qui doit passer en première ligne ; il se préoccupe beaucoup plus de l’ensemble que des détails, et ne veut pas qu’on vienne chez lui pour y applaudir des virtuoses. En cela il réussit parfaitement. Sa troupe est composée en grande partie de jeunes artistes qui vivent entre eux sur un pied de parfaite égalité ; aucun d’eux n’est sublime, mais aucun non plus n’est absolument déplacé dans le rôle qu’on lui confie. Voilà pourquoi Don JuanDon Giovanni (Don Juan)Il dissoluto punito ossia il Don Giovanni, K.V. 527, dramma giocoso en deux actes sur un livret de Lorenzo Da Ponte mis en musique par Wolfgang Amadeus Mozart et créé au Théâtre des Etats de Prague le 29 octobre 1787. Mozart fit des modifications pour la création de l’œuvre au Burgtheater deLire la suite…, comme Iphigénie en TaurideIphigénie en TaurideIphigénie en Tauride, tragédie lyrique en quatre actes sur un livret de Nicolas-François Gaillard mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créé à l’Opéra de Paris le 18 mai 1778.Lire la suite…, pourra offrir quelque intérêt, même à ceux qui l’ont vu représenter sous la précédente direction… Il faut féliciter M. PasdeloupPasdeloup, Jules-EtienneJules-Étienne Pasdeloup (Paris, 15 septembre 1819 – Fontainebleau, 13 août 1887), pianiste et chef d’orchestre. Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint les premiers prix de solfège en 1832 et de piano en 1834. En 1841, il devint répétiteur de solfège au Conservatoire, puis répÃLire la suite… d’avoir obtenu de ses pensionnaires qu’ils voulussent bien se conformer au texte de la partition sans l’enjoliver de fioritures, de rallentendo et de points d’orgue inutiles et de mauvais goût. M. CaillotCaillot, Jean-Baptiste Caillou ditJean-Baptiste Caillou dit Caillot (Champigny/Yonne, 26 mai 1839 – Paris, 17 août 1875), baryton. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 2nd prix de d’opéra-comique en 1863. Il fut engagé au Théâtre-Lyrique de Paris cette même année et se produisit entre autres dans L’ÉpLire la suite… n’a point transposé à l’octave la cadence finale de la sérénade, et rien que pour cela il méritait qu’on l’applaudît. Le trio des masques et le final du second acte ont rarement été mieux exécutés ailleurs. Quant à l’orchestre, il joue avec beaucoup de finesse et d’intelligence ces accompagnemens que l’on écoute si volontiers, et qui vous reposent un peu des bruits de grosse caisse et des extravagances instrumentales que l’on entend dans des chefs-d’œuvre d’une tout autre catégorie.

Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite… vient enfin de se produire à l’Opéra dans le rôle de Valentine, objet de ses vÅ“ux. Au dire des uns, elle devait y surpasser Mme Sass et Mme Gueymard ; au dire des autres, elle ne pouvait qu’y trouver qu’un échec pour son talent encore jeune et pour son amour-propre déjà mûr. Des deux côtés il y avait exagération. Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite… ne manque pas d’un certain tempérament dramatique ; sa voix a de l’ampleur et de l’étendue ; sa taille est pleine de majesté : telles sont les qualités qui furent généralement reconnues à cette artiste lorsqu’elle chanta pour la première fois le rôle de Léonore dans le TrouvèreTrouvère, LeLe Trouvère, opéra en quatre actes sur un livret en français d’Emilien Pacini traduit du livret en italien de Salvatore Cammarano, Il trovatore, mis en musique par Giuseppe Verdi. La version en français fut créée d’abord au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles le 20 mai 1856 puis a l’OpÃLire la suite…. On glissa légèrement sur ses défauts ; il est peut-être temps de les lui signaler aujourd’hui. Son chant et son geste sont emphatiques et exagérés ; Valentine n’est point une princesse de mélodrame, ni la reine de Saba, ni la reine des Amazones ; c’est tout simplement une femme qui trahit « et l’honneur et son père » pour un joli garçon qu’elle aime. Mlle HissonHisson, Louise-Gabrielle-JuliaLouise-Gabrielle-Julia Hisson (Besançon, 16 mars 1849 – Paris, 26 novembre 1876), soprano. Elle étudia avec Charles-Amable Bataille et François Wartel au Conservatoire de Paris, où elle obtint une 1ere médaille de solfège en 1864 et un 1er accessit de chant en 1865. Le 15 juillet 1868, elle Lire la suite… ignore l’art de bien phraser et de dire avec simplicité ; elle a des élans, de la chaleur ; mais l’inégalité de son style détruit presque toujours l’effet qu’elle cherche à produire et dont elle paraît se préoccuper exclusivement. Si cette jeune débutante eût été mieux conseillée, elle aurait attendu encore quelque temps avant de s’emparer d’un des rôles les plus difficiles du répertoire, et elle aurait employé les loisirs que lui faisait l’administration de l’Opéra à perfectionner son éducation musicale sous la direction d’un bon professeur.

E. REYER.