Le Journal des Débats, 29 novembre 1867 (article signé E. Reyer).

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS

DU 29 NOVEMBRE 1867.

 REVUE MUSICALE.

Théâtre de l’Opéra-Comique : Robinson CrusoéRobinson CrusoéRobinson Crusoé, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Cormon et Hector-Jonathan Crémieux, mis en musique par Jacques Offenbach et créé à l’Opéra-Comique le 23 novembre 1867.Lire la suite…, opéra-comique en trois actes et cinq tableaux, paroles de MM. CormonCormon, EugènePierre-Étienne Piestre, dit Eugène Cormon (Lyon, 5 mai 1810 – Paris, 7 mars 1903), auteur dramatique. Il écrivit des pièces de théâtre, dont Philippe II, roi d’Espagne (1847), et des livrets d’opéras-comiques, seul ou en collaboration : Gastilbezza (1847) avec Adolphe d’Ennery, Lire la suite… et Hector Crémieux, musique de M. Jacques OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite…. – Théâtre des Fantaisies-Parisiennes : le PlanteurPlanteur, LeLe Planteur, opéra-comique en deux actes sur un livret de Henri de Saint-Georges mis en musique par Hippolyte Monpou et créé à l’Opéra-Comique le 1er mars 1839.Lire la suite…, opéra-comique en deux actes, paroles de M. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite…, musique d’Hippolyte Monpou. – Opéra : Guillaume Tell.Guillaume TellGuillaume Tell, opéra en quatre actes sur un livret d’Etienne de Jouy et Hippolyte Bis, d’après Schiller, mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 3 aout 1829.Lire la suite…

Il ne m’a pas semblé, à propos du Robinson CrusoéRobinson CrusoéRobinson Crusoé, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Cormon et Hector-Jonathan Crémieux, mis en musique par Jacques Offenbach et créé à l’Opéra-Comique le 23 novembre 1867.Lire la suite… joué samedi dernier au théâtre de l’Opéra-Comique, que la circonstance fût assez solennelle pour me livrer à de minutieuses recherches au moyen desquelles j’aurais pu donner la liste des ouvrages dramatiques empruntés au roman célèbre de Daniel FoëDefoe, DanielDaniel Foe dit Defoe (Londres, ca. 1660 – Londres, 24 avril 1731), écrivain, journaliste et homme politique. Enfant, il connut la grande peste de Londres de 1665 puis le grand incendie en 1666 ; il fut élevé dans la foi presbytérienne qui était combattue par l’église anglicane. Il entreprLire la suite…. A l’exception d’un drame de PixérécourtPixérécourt, René-Charles Guilbert deRené-Charles Guilbert de Pixérécourt (Nancy, 22 janvier 1773 – Nancy, 25 juillet 1844), auteur dramatique. Il écrivit seul ou en collaboration plus de cent pièces de théâtre, essentiellement des mélodrames à grand succès, dont : Le Pèlerin blanc (1801), Téléki (1803), La Forteresse dLire la suite…, qui fut représenté plus de trois cents fois en l’an 1816, aucun d’eux, d’ailleurs, n’a complètement réussi. Et je ne crois pas qu’avant M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… les aventures de Robinson aient séduit l’imagination d’aucun musicien de renom.

Le principal intérêt du roman est dans le monologue du héros et dans la description qu’il fait des émouvantes péripéties de sa vie solitaire ; c’est là aussi qu’est toute la poésie du livre. Quand Robinson, après un séjour de vingt-huit ans dans son île, met le pied sur le bâtiment qui le ramène en Angleterre, il faut absolument que le lecteur entre dans un autre ordre d’idées pour le suivre dans de nouvelles aventures. Voilà pourquoi la seconde partie du roman n’a jamais eu le succès de la première ; quant à la troisième, qui fut publiée sous ce titre : Serious Reflexions during the life of Robinson Crusoé, with his vision of the angelic World, peu de gens l’ont lue. C’est à la première partie de la vie de Robinson Crusoé que Jean-Jacques RousseauRousseau, Jean-JacquesJean-Jacques Rousseau (Genève, 28 juin 1712 – Ermenonville, 2 juillet 1778), philosophe et compositeur. Sa pensée philosophique est développée dans Discours sur les sciences et les arts (1750), Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes (1755) et Du contrat Lire la suite… faisait allusion lorsqu’il écrivait : « Puisqu’il nous faut absolument des livres, il en est un qui fournit, à mon gré, le plus heureux traité d’éducation naturelle. Ce livre sera le premier que lira mon Emile ; seul il composera longtemps toute sa bibliothèque, où il tiendra toujours une place distinguée. Il sera le texte auquel tous nos entretiens sur les sciences naturelles ne serviront que de commentaires. » L’auteur d’EmileEmile ou De l’éducationEmile ou De l’éducation, traité d’éducation sur l’art de former les hommes écrit par Jean-Jacques Rousseau et publié en 1762 à Paris chez Nicolas Bonaventure Duchesne, sous faux nom et lieu de Jean Néaulme à Amsterdam.Lire la suite… est donc bien éloigné de voir dans l’ouvrage de Daniel FoëDefoe, DanielDaniel Foe dit Defoe (Londres, ca. 1660 – Londres, 24 avril 1731), écrivain, journaliste et homme politique. Enfant, il connut la grande peste de Londres de 1665 puis le grand incendie en 1666 ; il fut élevé dans la foi presbytérienne qui était combattue par l’église anglicane. Il entreprLire la suite… le moindre prétexte à opéra-comique. Il est vrai que de son temps l’habitude n’était point de découper des livrets d’opéra, des vaudevilles ou des mélodrames dans les romans en vogue ; il est vrai aussi que le cadre de l’opéra-comique s’est singulièrement agrandi depuis  le Devin du village Devin du village, LeLe Devin du village, opéra-comique en un acte sur un livret et une musique de Jean-Jacques Rousseau créé à l’Opéra le 1er mars 1753.Lire la suite…; mais tout en tenant compte des nouveaux usages adoptés et des progrès accomplis, on ne peut se figurer à la scène la série de tableaux qui composent les aventures de  Robinson CrusoéRobinson CrusoéRobinson Crusoé, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Cormon et Hector-Jonathan Crémieux, mis en musique par Jacques Offenbach et créé à l’Opéra-Comique le 23 novembre 1867.Lire la suite… qu’autant qu’ils seront reliés entre eux par une action dont l’imagination du librettiste ou du dramaturge devra faire tous les frais. Et c’est précisément ce qui est arrivé pour l’œuvre nouvelle que MM. CormonCormon, EugènePierre-Étienne Piestre, dit Eugène Cormon (Lyon, 5 mai 1810 – Paris, 7 mars 1903), auteur dramatique. Il écrivit des pièces de théâtre, dont Philippe II, roi d’Espagne (1847), et des livrets d’opéras-comiques, seul ou en collaboration : Gastilbezza (1847) avec Adolphe d’Ennery, Lire la suite… et Hector Crémieux ont signée. Il leur fallait une histoire d’amour ; le roman de Robinson CrusoéRobinson CrusoéRobinson Crusoé, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Cormon et Hector-Jonathan Crémieux, mis en musique par Jacques Offenbach et créé à l’Opéra-Comique le 23 novembre 1867.Lire la suite… ne la leur fournissait pas ; ils l’ont inventée en s’aidant de quelques souvenirs d’un roman non moins célèbre, celui de Paul et VirginiePaul et VirginiePaul et Virginie, roman de Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre publié à Paris, de l’imprimerie de Monsieur, 1789, avec approbation et privilège du roi.Lire la suite…. L’arrivée au troisième acte de miss Edwige, la jeune cousine dont Robinson a pris congé un peu lestement au premier tableau, ne surprend donc personne : c’est un événement attendu ; seulement, au cri d’effroi poussé par Edwige lorsqu’elle se trouve en présence d’un homme vêtu d’une peau de bête et coiffé d’un bonnet à poil, le public comprend d’autant mieux combien est scabreuse la scène d’amour qui va suivre. On ne peut vraiment être sentimental dans un pareil costume, et je regrette que les auteurs, n’aient pas songé à préparer la rencontre des deux amans en envoyant Robinson « faire un bout de toilette. » Cela avait lieu ainsi dans un vaudeville joué il y a une vingtaine d’années au théâtre des Variétés, où l’on voyait Arnal, le Robinson de cette bouffonnerie, rentrer dans la coulisse après avoir cueilli une feuille de vigne.

Maintenant j’arrive à l’analyse de la pièce, sans prétendre le moins du monde à en faire ressortir l’esprit et les ingénieux détails.

Le premier acte (c’est celui qui a paru le plus long) nous montre l’intérieur de la famille Crusoé, un intérieur tout patriarcal et qui n’a rien de trop puritain, bien qu’on y lise l Bible. Robinson, peu sensible à l’allégorie de l’Enfant prodigue, prête une oreille attentive au chant des matelots et regarde au loin le navire qui se balance sur les eaux de l’Humber ou de l’Ouse. La perspective d’être un jour marchand ou procureur dans la bonne ville de York lui sourit médiocrement ; il aime les émotions des lointains voyages. Les prières de sa mère, les conseils de son père, les larmes d’Edwige, les terribles catastrophes prédites à trois chercheurs d’aventures par une bohémienne qui les a racontées à Mlle Suzanne, la fiancée de Toby, rien ne peut le retenir : il part. Toby, plus sage que Robinson, reste auprès de sa fiancée.

Au premier tableau du second acte, Robinson est dans son île, ayant pour compagnons Vendredi, de la tribu des Pieds-Verts, et un perroquet auxquels les auteurs auraient pu réserver quelques mots heureux dans le dialogue. Mais Vendredi de l’Opéra-Comique n’est point ce cannibale aux membres robustes, âgé de vingt-cinq ans environ, leste et bien découplé, tel en un mot que le romancier anglais le représente. C’est un gentil petit sauvage, rusé et babillard, portant une plume rouge sur le sommet de sa tête, beaucoup mieux vêtu et beaucoup plus vêtu que son maître. On en a fait un rôle de travesti pour Mme Galli-MariéGalli-Marié, CélestineMarie-Célestine-Laurence Marié de l’Isle dite Galli-Marié (Paris, 15 mars 1837 – Vence, 22 septembre 1905), mezzo-soprano. Fille du ténor Mécène Marié de l’Isle, elle épousa le 27 novembre 1855 le sculpteur Jean-Pierre-Victor Gally (Semur-en-Auxois/Côte-d’Or, 22 octobre 1827 – ParLire la suite…, et l’idée est excellente, car Mme Galli-MariéGalli-Marié, CélestineMarie-Célestine-Laurence Marié de l’Isle dite Galli-Marié (Paris, 15 mars 1837 – Vence, 22 septembre 1905), mezzo-soprano. Fille du ténor Mécène Marié de l’Isle, elle épousa le 27 novembre 1855 le sculpteur Jean-Pierre-Victor Gally (Semur-en-Auxois/Côte-d’Or, 22 octobre 1827 – ParLire la suite… est, avec Mlle GirardGirard, CarolineCaroline Girard (Paris, 7 avril 1830 – Paris, 4 janvier 1925), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique en 1853 et débuta au Théâtre-Lyrique où pendant dix ans elle créa de nombreux rôles tels que Georgette des Dragons de Villars (Maillart,Lire la suite…, une des artistes les mieux douées qu’il y ait aujourd’hui à l’Opéra-Comique.

Des coups de canons s’entendent au loin ; un vaisseau est en péril ; la tempête le pousse sur les rochers de l’île, Robinson et Vendredi s’élancent au secours des naufragés. La toile tombe.

Le tableau suivant nous montre, éclairé par la lueur des torches, un campement de sauvages, la nuit, au milieu des bois : les femmes et les guerriers sont silencieusement accroupis à l’entrée d’une caverne. Cela est d’un effet sinistre, mais on songe involontairement à la Perle du BrésilPerle du Brésil, LaLa Perle du Brésil, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules-Joseph Gabriel et Sylvain Saint-Etienne mis en musique par Félicien David et créé au Théâtre-Lyrique le 22 novembre 1851.Lire la suite… et à JaguaritaJaguarita l’IndienneJaguarita l’Indienne, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri de Saint-Georges et Adolphe de Leuven, mis en musique par Fromental Halévy et créé au Théâtre-Lyrique le 14 mai 1855.Lire la suite…, à HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite… et à M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…. Le navire ayant échoué, les passagers, que les matelots révoltés ont livrés aux sauvages, sont amenés au milieu du camp, où vont se célébrer, par les jeux et les danses préludant à un horrible festin, les fiançailles de l’idole Sarannah (une sorte de dieu Bambousi) avec l’infortunée Edwige. Au bout de six ans, accompagnée de Toby et de Suzanne, Edwige est partie à la recherche de Robinson, son arrivée dans l’île n’est pas expliquée autrement ; le ciel l’a bien guidée. Deux coups de pistolet, tirés fort à propos par Vendredi, mettent les sauvages en fuite, et le sacrifice est interrompu. Je note, en passant, la burlesque apparition d’un ancien cuisinier que ses talens ont fait accueillir avec faveur par les cannibales ; Toby et Suzanne, qui le prennent d’abord pour le chef de la tribu, reconnaissent bientôt en lui leur vieil ami Jinn-Cocks. Il excelle surtout dans l’art de préparer le pot-au-feu, et chante sur ce sujet des couplets qui auront un succès considérable.

Edwige repose dans la cabane de Robinson, veillée par Vendredi, dont le cœur naïf a été troublé par la beauté de la jeune fille. J’ai déjà dit que la reconnaissance entre Robinson et Edwige, très touchante d’ailleurs, est rendue moins poétique qu’on ne le voudrait par un simple détail de costume. Les matelots révoltés viennent jeter l’effroi au sein de la petite colonie, et Robinson, pour apaiser leur fureur et gagner du temps, leur livre ses richesses. Une voile que l’on aperçoit à l’horizon apporte le dénoûment de la pièce.

Robinson CrusoéRobinson CrusoéRobinson Crusoé, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Cormon et Hector-Jonathan Crémieux, mis en musique par Jacques Offenbach et créé à l’Opéra-Comique le 23 novembre 1867.Lire la suite… est la seconde tentative que fait M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… en dehors du genre qui lui a valu sa popularité et ses nombreux succès. La première tentative se nommait Barkouf et ne fut point heureuse, on s’en souvient ; la seconde a été beaucoup mieux accueillie. Parmi les confrères de celui que quelques-uns appellent le maestro, d’autres le maestrino, et j’appellerai simplement un musicien de talent et d’esprit, il en est qui suivent une voie tout à fait opposée à la sienne ; ceux-là obéissent à leur tempérament, à la nature de leur génie et à leurs convictions ; ils ne tiennent peut-être pas l’auteur d’Orphée en très haute estime, mais ils parlent de lui sans amertume et sans dédain. D’autres, au contraire, qui, ayant essayé de faire comme lui, n’y ont point réussi, sont devenus ses plus cruels adversaires ; ils s’imaginent que l’art musical périclite à mesure que la gloire de M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… augmente, et ils crient au scandale chaque fois que le nom du musicien de Cologne signe une Å“uvre nouvelle et un succès nouveau. C’est faire beaucoup de bruit pour rien. A différentes époques on a toujours vu surgir, en art comme en politique, un homme qui répond aux besoins du moment, aux tendances et aux aspirations de son pays. J’en suis donc bien fâché pour ceux qui voient dans le succès des concerts populaires un signe évident de l’élévation du goût musical chez le public parisien ; mais le musicien qui indique le plus exactement le niveau de ce goût musical à notre époque, c’est M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite…. Si l’étonnante renommée dont il jouit et dont il profite est affaire de mode, tant mieux ; rien n’est changeant comme la mode ; mais voilà plus de dix ans que le règne de M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… a commencé, et je ne vois, à aucun signe précurseur des grands cataclysmes, que ce règne soit près de finir.

Voici l’opinion que j’exprimais il y a quelques années sur l’auteur de la Belle HélèneBelle Hélène, LaLa Belle Hélène, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy mis en musique par Jacques Offenbach et créé au Théâtre des Variétés de Paris le 17 décembre 1864.Lire la suite…, qui pourtant n’avait encore écrit ni Barbe-BleueBarbe-BleueBarbe-Bleue, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy mis en musique par Jacques Offenbach et créé au Théâtre des Variétés de Paris le 5 février 1866.Lire la suite…, ni la Vie parisienneVie parisienne, LaLa Vie parisienne, bouffonnerie musicale en quatre actes sur un livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy mis en musique par Jacques Offenbach et créé au Théâtre du Palais-Royal le 31 octobre 1866.Lire la suite…, ni la Grande-Duchesse de GerolsteinGrande-Duchesse de Gérolstein, LaLa Grande-Duchesse de Gérolstein, opéra-bouffe en trois actes sur un livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy mis en musique par Jacques Offenbach et créé au Théâtre des Variétés de Paris le 12 avril 1867.Lire la suite…, ni  Robinson Crusoé Robinson CrusoéRobinson Crusoé, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Cormon et Hector-Jonathan Crémieux, mis en musique par Jacques Offenbach et créé à l’Opéra-Comique le 23 novembre 1867.Lire la suite…: « Meyerbeer a vanté plus d’une fois devant moi le talent de M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite…, et comme on m’a souvent reproché d’être beaucoup trop exclusif dans mes appréciations en matière d’art musical, je ne veux point laisser échapper l’occasion de déclarer que je n’ai jamais partagé complètement, la manière de voir de quelques-uns de mes confrères à l’égard du spirituel fondateur des Bouffes. Dieu me garde de devenir jamais un musicien assez sérieux pour m’effaroucher d’un éclat de rire ! M. Jacques OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… n’est peut-être pas sans défauts ; mais il a une précieuse qualité, c’est d’être original et de boire assez habituellement dans son verre. J’ajouterai que, comme il est homme d’esprit et de sens, les quolibets et les coups d’encensoir l’atteignent peu. Il trace droit son petit sillon et ne se croit pas plus le rival de MozartMozart, Wolfgang AmadeusWolfgang Amadeus Mozart (Salzbourg, 27 janvier 1756 – Vienne, 5 décembre 1791), compositeur. Enfant prodige. Son père développa ses dons pour le piano et la composition et l’exhiba dès l’âge de six ans dans des voyages à travers toute l’Europe. Ses premières compositions, des pièces Lire la suite… ou de CimarosaCimarosa, DomenicoDomenico Cimarosa (Aversa, 17 décembre 1749 – Venise, 11 janvier 1801), compositeur. Il étudia au Conservatoire di Santa Maria di Loreto de Naples avec Antonio Sacchini. Il se fit remarquer avec son premier ouvrage pour la scène, l’intermezzo comique Le magie di Merlina e Zoroastro (1772). SeLire la suite… que M. DantanDantan, Jean-PierreJean-Pierre Dantan (Paris, 28 décembre 1800 – Bade, 6 septembre 1869), sculpteur. Il étudia à l’École des Beaux-Arts avec François-Joseph Bosio. Il se spécialisa dans la caricature dessinée et sculptée, réalisant des centaines de petits bustes qui étaient des portraits-charges des célLire la suite… ne se crut le rival de PhidiasPhidiasPhidias (Athènes, vers 490 av. J.-C. – Olympie, vers 430 av.J.-C.), sculpteur. Fils de Charmidès, d’origine athénienne, il est formé à l’école d’Argos pour la sculpture. Il fréquenta l’atelier de Myron d’Hégias et fut le compagnon de Polyctète. Ses premières Å“uvres (Cortège dLire la suite… le jour où, préludant à des travaux plus sérieux, il fit cette collection de statuettes qui le rendit célèbre. »

Dans Robinson CrusoéRobinson CrusoéRobinson Crusoé, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Cormon et Hector-Jonathan Crémieux, mis en musique par Jacques Offenbach et créé à l’Opéra-Comique le 23 novembre 1867.Lire la suite…, le sillon tend à s’agrandir ; mais cette Å“uvre complexe renferme encore assez de gais refrains pour que les nombreux admirateurs de M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… ne le croient point à tout jamais infidèle à ses principes et à ses habitudes. PanurgePlanteur, LeLe Planteur, opéra-comique en deux actes sur un livret de Henri de Saint-Georges mis en musique par Hippolyte Monpou et créé à l’Opéra-Comique le 1er mars 1839.Lire la suite…, le nouvel ouvrage qu’il prépare dans ce moment-ci, sera d’ailleurs pour lui une occasion toute naturelle d’y revenir. Ces chansons si drôles, à côté de ces pages que le compositeur a voulu animer d’un souffle poétique, constituent un défaut d’unité dont j’ai ressenti une impression fâcheuse, et j’aurais autant aimé ou que M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… restât dans sa sphère habituelle, ou qu’il en sortît d’une façon plus décidée. On dirait, en entendant la partition de  Robinson CrusoéRobinson CrusoéRobinson Crusoé, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Cormon et Hector-Jonathan Crémieux, mis en musique par Jacques Offenbach et créé à l’Opéra-Comique le 23 novembre 1867.Lire la suite…, d’un discours prononcé tantôt avec l’organe de M. BerryerBerryer, Pierre-AntoinePierre-Antoine Berryer (Paris, 4 janvier 1790 – Augerville-la-Rivière/Loiret, 29 novembre 1868), avocat et homme politique. Fils de l’avocat Pierre-Nicolas Berryer, il étudia le droit et devint célèbre sous la Restauration en défendant tout à la fois les personnalités de l’Empire (le maLire la suite…, tantôt avec la voix de Polichinelle, et, au premier abord, la distance paraît vraiment infinie entre la chanson du pot-au-feu et la symphonie descriptive du second acte. Je sais bien que l’inspiration du musicien ne peut toujours se maintenir à la même hauteur, et qu’il doit, comme le peintre, avoir plus d’une couleur sur sa palette ; mais la variété du coloris n’exclut point l’unité de style ; les grands maîtres l’ont bien prouvé, et M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… n’en aurait pas moins affirmé la souplesse de son talent et la réalité de ses aspirations nouvelles s’il se fût livré à des écarts moins prodigieux. Voilà ma seule critique. Je voudrais maintenant citer les morceaux que j’ai le plus appréciés, sans m’inquiéter si ce sont ceux que l’on a le plus applaudis ; mais il y avait des longueurs dans l’ouvrage : la direction de l’Opéra-Comique a demandé des coupure ; les auteurs y ont consenti, et qui sait maintenant si je ne louerais pas précisément les morceaux qui ont été coupés. De ce nombre est je crois le duo du premier acte entre Robinson et Edwige ; mais que de jolies choses restent encore dans cet acte et dans les tableaux suivans : l’air de Robinson :  Voir, c’est avoir ; les couplets d’Edwige et la Gigue qui en est le refrain ; d’autres couplets fort gracieux et très spirituellement dits par Mlle Girard ; un quatuor charmant, l’air d’Edwige : Si c’est aimer, eh bien ! je l’aime ; la chanson de Vendredi : Tamayo, mon frère ; un duo entre Robinson et Vendredi ; le chÅ“ur des sauvages ; la plainte d’Edwige aux pieds de l’idole, et un trio dont il faut louer également la mélodie et le sentiment dramatique. Dans certaines parties de Robinson CrusoéRobinson CrusoéRobinson Crusoé, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Cormon et Hector-Jonathan Crémieux, mis en musique par Jacques Offenbach et créé à l’Opéra-Comique le 23 novembre 1867.Lire la suite…, l’instrumentation révèle chez M. OffenbachOffenbach, JacquesJacques Offenbach (Cologne, 20 juin 1819 – Paris, 5 octobre 1880), violoncelliste et compositeur. Il se produisait dans les salons et en concerts lorsqu’Arsène Houssaye, qui voulait réformer l’orchestre du Théâtre-Français, lui offrit, par contrat signé le 30 juillet 1850, le poste de chLire la suite… des aptitudes que jusqu’ici il ne nous avait point laissé soupçonner. Il est juste de lui en tenir compte, et comme je ne suis point de ceux que sa popularité alarme et trouble dans leurs convictions, je le félicite bien sincèrement et sans aucune arrière-pensée de son nouveau succès.

Les Fantaisies-Parisiennes viennent de reprendre le PlanteurPlanteur, LeLe Planteur, opéra-comique en deux actes sur un livret de Henri de Saint-Georges mis en musique par Hippolyte Monpou et créé à l’Opéra-Comique le 1er mars 1839.Lire la suite…, opéra de MonpouMonpou, Francois-Louis-HippolyteFrançois-Louis-Hippolyte Monpou (Paris, 12 janvier 1804 – Orléans, 10 août 1841), compositeur. Il étudia à l’École de musique fondée par Alexandre Choron, où il y fut également employé comme répétiteur-accompagnateur. Ses ballades et ses romances telles Deux Archers, L’Andalouse eLire la suite…, dont la première représentation eut lieu en 1839 à l’Opéra-Comique. Le libretto de M. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite…, qui, depuis 1839 et même avant cette époque, a écrit pour le théâtre des Å“uvres bien plus compliquées et bien plus intéressantes aussi. Au lever du rideau, miss Jenny Mackensie, jeune créole de la Louisiane, est entourée de ses esclaves ; elle chante :

Des feux de cette colonie

J’ai senti les brûlans effets !…

Bientôt je me suis endormie ;

Ah ! quel doux rêve je faisais !…..

Le rêve de miss Jenny est d’épouser son cousin, sir Arthur ; mais le voisin Jackson, qu aime en secret miss Jenny et veut empêcher son mariage, lui fait remettre par l’intendant Caton un pli cacheté dans lequel il apprend à la jeune fille qu’elle est ruinée, et que son habitation va être vendue au profit des créanciers de son père. Autre infortune : la mère de miss Jenny était une esclave non affranchie, et, de par la loi, mis Jenny, esclave elle-même, appartiendra au plus offrant et dernier enchérisseur. C’est à Jackson qu’elle est adjugée pour le prix de dix mille dollars. Ce Jackson, bonhomme au fond, est un ours fort mal léché, dont les allures contrastent singulièrement avec les façons élégantes de sir Arthur. Bien qu’elle règne en souveraine dans l’habitation de son nouveau maître, miss Jenny poursuit son rêve, et elle va fuir avec sir Arthur, au moment où un billet lui découvre en même temps l’existence d’une rivale et l’infidélité de son cousin. Et voilà comment le planteur Jackson devient, au dénoûment de la pièce, l’heureux époux de miss Jenny.

Il est bon, lorsque l’occasion s’en présente, de raconter les libretti d’autrefois à ceux qui médisent un peu trop légèrement des libretti d’aujourd’hui.

MonpouMonpou, Francois-Louis-HippolyteFrançois-Louis-Hippolyte Monpou (Paris, 12 janvier 1804 – Orléans, 10 août 1841), compositeur. Il étudia à l’École de musique fondée par Alexandre Choron, où il y fut également employé comme répétiteur-accompagnateur. Ses ballades et ses romances telles Deux Archers, L’Andalouse eLire la suite… fut un musicien beaucoup plus renommé pour son originalité que pour sa science ; il a composé, principalement sur des poésies de Victor HugoHugo, VictorVictor Hugo (Besançon, 26 février 1802 – Paris, 22 mai 1885), écrivain. Tête de file du romantisme, il publia de nombreux poèmes dont Odes (1822), Les Orientales (1829), Les Feuilles d’automne (1831) et surtout le manifeste du romantisme qu’est sa préface à son drame historique CromwellLire la suite…, un grand nombre de romances et de ballades qui ont joui d’une très grande vogue et d’un succès auxquels ses opéras ne sont jamais arrivés. Son éducation musicale, fort incomplète, et surtout son inexpérience dans l’art de l’instrumentation, lui donnaient, du reste, peu de chance de réussir au théâtre. Mais si le PlanteurPlanteur, LeLe Planteur, opéra-comique en deux actes sur un livret de Henri de Saint-Georges mis en musique par Hippolyte Monpou et créé à l’Opéra-Comique le 1er mars 1839.Lire la suite… n’est pas le meilleur de ses ouvrages, il n’est pas non plus le plus mauvais : on y a remarqué le joli chÅ“ur de l’introduction, la romance célèbre du Bengali, le final du premier acte, un air de basse, un duo et un cantabile, avec accompagnement de violoncelle, fort bien chanté par Mme GéraiserGalino épouse Geraizer, Sophie-JeanneSophie-Jeanne Galino épouse Geraizer (? – avant 1903), mezzosoprano. Elle est l’épouse de la basse Henri-Charles-Étienne Geraizer (Paris, 11 août 1838 – Paris, 11 août 1903). Elle se produisit avec succès au Théâtre des Fantaisies-Parisiennes en 1867-68 avant d’être engagée au GrandLire la suite… [Geraizer]Galino épouse Geraizer, Sophie-JeanneSophie-Jeanne Galino épouse Geraizer (? – avant 1903), mezzosoprano. Elle est l’épouse de la basse Henri-Charles-Étienne Geraizer (Paris, 11 août 1838 – Paris, 11 août 1903). Elle se produisit avec succès au Théâtre des Fantaisies-Parisiennes en 1867-68 avant d’être engagée au GrandLire la suite…, la charmante Dugazon du théâtre de M. MartinetMartinet, LouisLouis Martinet (Paris, 19 mars 1814 – Paris, avant 8 janvier 1895), peintre et directeur. Il fit des études de peinture à l’École des beaux-arts de Paris avec Antoine-Jean Gros. Une maladie des yeux l’obligeant à abandonner la carrière de peintre, il devint inspecteur dans l’administrLire la suite…. Il n’en faut pas davantage pour donner aujourd’hui à ces deux petits actes sinon plus de valeur aux yeux de musiciens, du moins plus de succès qu’ils n’en avaient eu jadis.

La représentation de Guillaume TellGuillaume TellGuillaume Tell, opéra en quatre actes sur un livret d’Etienne de Jouy et Hippolyte Bis, d’après Schiller, mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 3 aout 1829.Lire la suite… donnée lundi dernier à l’Opéra a été fort brillante. Depuis plus d’un an le chef d’œuvre de RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… n’avait pas paru sur l’affiche ; on a fait de sa reprise une véritable solennité. Mlle Marie BattuBattu, MarieMarie Battu (Paris, 30 mai 1837 – Paris, 12 juin 1919), soprano. Fille du violoniste et second chef d’orchestre de l’orchestre de l’Opéra, Pantaléon Battu, et sÅ“ur du librettiste Léon Battu, elle étudia le chant avec Duprez. Elle se produisit dans Pepito (Offenbach, 1856), mais ne fut remLire la suite…, qui jouait pour la première fois le rôle de Mathilde, y a montré de la passion, de l’élégance et cette pureté de talent que d’autres cantatrices lui envient ; FaureFaure, Jean-BaptisteJean-Baptiste Faure (Moulins, 15 janvier 1830 – Paris, 9 novembre 1914), baryton. Elève de Ponchard au Conservatoire de Paris, il obtint les 1er Prix de chant et d’opéra-comique à l’unanimité en 1852 et débuta en octobre à l’Opéra-Comique dans le rôle de Pygmalion (Massé). A l’OpÃLire la suite… a été superbe dans le rôle de Guillaume ; la belle phrase du premier acte : Il chante et l’Helvétie pleure sa liberté, a arraché des bravos enthousiastes à toute la salle, et on a voulu entendre une seconde fois ce cantabile. L’excellent chanteur a dit aussi de la façon la plus pathétique le magnifique andante : Sois immobile et vers la terre incline un regard suppliant, dans l’accompagnement duquel M. Gevaert, directeur de la musique de l’Opéra, a eu l’ingénieuse idée (avec l’agrément de RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…, bien entendu, puisque RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… vit encore) de faire mettre des sourdines aux violoncelles. On obtient ainsi une qualité de son et un pianissimo qui font ressortir beaucoup mieux la voix du chanteur. Mais la grand attrait, la grande curiosité de la reprise de Guillaume TellGuillaume TellGuillaume Tell, opéra en quatre actes sur un livret d’Etienne de Jouy et Hippolyte Bis, d’après Schiller, mis en musique par Gioachino Rossini, créé à l’Opéra de Paris le 3 aout 1829.Lire la suite…, c’est ce groupe de cent cinquante choristes, si admirablement disciplinés par M. Victor MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite…, qui chantent avec un ensemble et une perfection irréprochables le magnifique final du second acte.