Ortigue, Joseph Louis d’

Joseph-Louis d’Ortigue (Cavaillon/Vaucluse, 22 mai 1802 – Paris, 20 novembre 1866), écrivain, critique musical et compositeur. Cousin de Castil-Blaze, il fit des études de droit et devint avocat puis juge auditeur au tribunal civil d’Apt (1828). Rejoignant Paris, il fut attaché au comité des travaux historiques du ministère de l’instruction publique mais son amour de la musique lui fit tout abandonner pour se consacrer à elle : il devint critique musical et enseigna la musique au collège Henri IV. Il collabora à de nombreux périodiques dont le Temps, l’Avenir, le Courrier de l’Europe, la Revue de Paris, la Quotidienne et plus tard le Journal des Débats, le Correspondant et le Ménestrel. Il se lia avec les membres du mouvement littéraire et musical romantique. Son goût le portait vers la musique de Beethoven plutôt que vers celle de Rossini et il publia des essais pour défendre son point de vue dont De la guerre des dilettanti, ou De la révolution opérée par M. Rossini dans l’opéra français, et des rapports qui existent entre la musique, la littérature et les arts (1829) et Du théâtre italien et de son influence sur le goût musical français (1840). Il fut un admirateur et un défenseur de Hector Berlioz, publiant une étude sur lui : Hector Berlioz (Bruxelles, 1834) et une défense de son Benvenuto Cellini, De l’École musicale italienne et de l’administration de l’Académie royale de musique, à l’occasion de l’opéra de M. H. Berlioz (1839). Il collabora avec Berlioz au Journal des Débats, puis le remplaça complètement lorsque Berlioz démissionna du journal.

Il avait un intérêt tout particulier pour la musique religieuse et le renouveau du plain-chant. C’est ainsi qu’il publia avec Louis Niedermeyer un Traité théorique et pratique de l’accompagnement du plain chant (1857), qu’il fonda et dirigea une revue consacrée à la musique religieuse : La Maîtrise  (1857-1861) et qu’il organisa un Congrès pour la restauration du plain-chant (1860).

Comme compositeur, il laisse peu d’ouvrages ; citons une Messe sans paroles pour violon, violoncelle, piano ou orgue (1864).

Outre les écrits déjà mentionnés, il publia des œuvres de fiction dont La Sainte-Baume (1834) et Nouvelles chrétiennes, suivies de la Légende de saint Véran, évêque de Cavaillon (1837).