Liszt, Franz

Franz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firent sensation. La famille s’installe à Paris en automne 1823. Refusé au Conservatoire, Liszt étudia la composition avec Paer et la théorie avec Reicha tout en faisant des tournées de concert (Londres, Manchester). Son opéra en un acte, Don Sanche, fut représenté à l’Opéra de Paris en 1825 et en 1826 il publia 12 études pour piano qui formeront plus tard la base de ses 12 Etudes d’exécution transcendante. A Paris il rencontra Chopin, Paganini, l’abbé Lamennais, suivi les cours de Fétis sur la philosophie de la musique et acquit une solide culture littéraire et donna des leçons de piano. En 1834 il rencontra Georges Sand et se lia à Marie D’Agoult. De 1835 à 1837, Marie d’Agout et Liszt vécurent à Genève où Liszt enseigna le piano au Conservatoire tout en donnant des récitals à Paris. De 1837 à 1839, ils voyagèrent en Italie (Milan, Venise et Rome). Ils eurent trois enfants mais leur liaison prit fin en Novembre 1839 et Marie d’Agout retourna à Paris. La mère de Liszt, vivant à Vienne, s’occupa d’élever les enfants tandis que Liszt s’embarquait de 1839 à 1847 dans une carrière de virtuose donnant des concerts et des récitals dans toute l’Europe : Espagne, Portugal, France, Allemagne, Autriche, Angleterre, Irlande, Roumanie, Turquie et Russie. Nommé, en 1842, Kappellmeister en service extraordinaire à la cour de Weimar, Liszt y revint s’installer en Fevrier 1848. A Kiev en 1847, il avait fait la connaissance de la princesse Carolyne von Sayn-Wittgenstein qui fut le second grand amour de sa vie. Elle le rejoignit à Weimar. Les années 1848 à 1861 furent celles où, ayant abandonné sa carrière de soliste, Liszt se consacra à l’enseignement (parmi ses premiers élèves on compte Hans von Bulow, Peter Cornelius, et Carl Tausig), ses devoirs de chef d’orchestre (il créa Lohengrin (Wagner) en 1850 et Alfonso und Estrella (Schubert) en 1854, invita Berlioz à diriger Roméo et Juliette et sa Damnation de Faust en 1852 et L’Enfance du Christ en 1855, dirigea la version remaniée de Benvenuto Cellini en 1852), et surtout composa abondamment (12 poèmes symphoniques, les symphonies Dante et Faust, les Rhapsodies hongroises, la sonate et les 2 concertos pour piano, Messe solennelle de Gran, Psaume XIII etc.). Après son arrivée à Weimar, Liszt recueilli Wagner fuyant la Saxe où il était recherché pour avoir participé à un mouvement révolutionnaire, et l’aida à s’échapper en Suisse. Pendant dix ans Liszt l’aidera financièrement, encouragera la diffusion de son œuvre et écrira de nombreuses lettres pour obtenir son pardon. Fatigué des tracasseries administratives, Liszt démissionna de son poste à Weimar en 1859 et en 1861 s’installa à Rome. En 1865 il prit la tonsure et entra dans les ordres mineurs. C’est à Rome qu’il termina ses deux oratorios : La Légende de St Elisabeth et Christus. A partir de 1869, Liszt partagea ses activités entre Rome, Weimar et Budapest donnant des leçons à Weimar, œuvrant à la fondation (1875) puis au soutien d’un conservatoire de musique à Budapest qui comptera Bartok, Kodaly et Dohnanyi comme élèves et mettant son talent de pianiste au service de nobles causes telle que l’érection d’un monument à la mémoire de J.S. Bach à Eisenach en 1883. Les compositions de ses dernières années sont plutôt sombres et leurs harmonies sont souvent très innovatrices (Ossa arida de 1879, Nuages gris et Unstern ! de 1881). A l’occasion de ses 75 ans, Liszt fut invité à un festival en son honneur à Londres. Il revint de Londres à Weimar, via Paris en Mai, donna son dernier récital public au Luxembourg le 19 Juillet puis se rendit à Bayreuth où sa fille, Cosima, dirigeait le festival. Souffrant de pneumonie, il mourut d’un infarctus le 31 Juillet 1886. Source : The New Grove Dictionary of Music and Musicians.