La Revue de Paris, 15 octobre 1854, p. 312-316 (article signé E. Reyer).

Chronique de la quinzaine. – Revue musicale.

Théâtre-Italien : Réouverture. La SemiramideSemiramideSemiramide, opera seria en deux actes sur un livret de Gaetano Rossi, d’après Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 3 février 1823.Lire la suite…. Débuts de Mmes BosioBosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite…, Borghi-MamoBorghi-Mamo, AdelaïdeAdelaïde Borghi-Mamo (Bologne, 9 août 1829 – Bologne, 28 septembre 1901), mezzo-soprano. Élève de Festa et protégée de Giuditta Pasta, elle débuta à Urbino en 1846 et fut invitée au Théâtre-Italien de Paris par le colonel Ragani en 1853. Elle y chanta pendant trois ans puis fut engagée ÃLire la suite…, et de M. GassierGassier, EdouardEdouard Gassier (St. Maximin ou Draguignan/Var, 30 avril 1820 –  La Havane/Cuba, 18 décembre 1872), baryton-basse.  Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint, en 1844, les 1er prix d’opéra et d’opéra-comique et un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra-Comique dans le rôle Lire la suite…. — Opéra-Comique : Reprise du Pré aux ClercsPré aux clercs, LeLe Pré aux clercs, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard, mis en musique par Louis Hérold, créé à l’Opéra-Comique le 15 décembre 1832.Lire la suite…. Début de Mme ColsonColson, Pauline DésiréePauline-Désirée Dejon épouse Colson (Belgique, ca. 1828 – Milan, 1904), soprano. Elle débuta à La Haye sous le nom de Pauline Marchand. Elle épousa en 1850 le ténor Charles-Alexandre Colson et fit carrière sous le nom de Mme Colson. Elle fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1852 eLire la suite…. — Les Sabots de la marquiseSabots de la marquise, LesLes Sabots de la marquise, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 29 septembre 1854.Lire la suite…, opéra-comique en un acte, paroles de MM. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… et Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite…, musique de M. Ernest Boulanger. — Théâtre-Lyrique : Réouverture. La Promise. Le Billet de MargueriteBillet de Marguerite, LeLe Billet de Marguerite, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par François Gevaert et créé au Théâtre-Lyrique le 7 octobre 1854.Lire la suite…, opéra-comique en trois actes, paroles de MM. de LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite… et Brunswick, musique de M. Gevaert.


L’ouverture de la saison du Théâtre-Italien a été de tout temps un événement pour le monde parisien. Il y a même des gens qui ne vont aux Italiens que le jour de l’ouverture. Mercredi dernier la jolie salle Ventadour était étincelante de lumières et de diamants. J’ai souvent entendu dire que la société du Théâtre-Italien n’était plus aujourd’hui ce qu’elle était autrefois ; j’avoue qu’en n’y regardant pas de trop près cela me paraît exactement la même chose, et que les diamants de Mme X., la femme d’un prince de la finance, scintillent tout autant que jadis ceux de feu Mme la duchesse de ***, la femme d’un pair de France, — ce sont peut-être les mêmes.

La troupe de M. RaganiRagani, Cesar Joseph Gaetan, comte de Zani, ColonelCésar-Joseph-Gaëtan, comte de Zani, colonel Ragani (Bologna, 6 avril 1785 – Romainville, 21 mai 1862), directeur de théâtre. Colonel dans l’armée de Napoléon Ier, il épousa en 1806 la cantatrice Giuseppina Grassani et devint ainsi l’oncle par alliance de Giulia, Giuditta, Ernesta et CarLire la suite… est excellente. Cette année, moins que les années précédentes, j’ai entendu murmurer autour de moi les noms de la GrisiGrisi, GiuliaGiulia Grisi (Milan, 28 juillet 1811 – Berlin, 29 novembre 1869), soprano. SÅ“ur de Giuditta Grisi dont elle était l’élève avant de devenir celle de sa Tante, Giuseppina Grassini, elle continua ses études à Bologne puis à Milan. Elle débuta en 1828 à Bologne dans un rôle de mezzo-soprano Lire la suite…, de l’AlboniAlboni, MariettaMarietta Alboni (Cita di Castello/ Italie, 6 mars 1823 – Ville d’Avray, 23 juin 1894), contralto. Elle étudia à Bologne, où elle débuta en 1842 dans Saffo (Pacini). De 1847 à 1849, elle fut engagée au Théâtre-Italien de Paris, où elle chanta dans les opéras de Rossini et Donizetti. DLire la suite…, de MarioMario, Giovanni Matteo Mario, Cavaliere di Candia, ditGiovanni Matteo Mario, Cavaliere di Candia, dit Mario (Cagliari, 17 octobre 1810 – Rome, 11 novembre 1883), ténor. Il débuta à l’Opéra de Paris en 1838 et au Théâtre-Italien en 1839. Là, de 1840 à 1850, il chanta aux côtés de sa compagne Giulia Grisi reprenant les rôles de Rubini et crÃLire la suite… et de Lablache Lablache, LuigiLuigi Lablache (Naples, 6 décembre 1794 – Naples, 23 janvier 1858), basse. Il débuta comme basse comique à Naples en 1812 et comme basse chantante à Palerme en 1813. Au cours des années suivantes sa réputation grandit et il se produisit sur les scènes italiennes dont Milan en 1821 où il eut Lire la suite…; je n’aime pas les comparaisons, et je me sens toujours bien disposé en faveur des réputations nouvelles. Mme BosioBosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite… (elle du moins n’est pas une débutante, elle a fait suffisamment ses preuves à l’Opéra) chante aussi bien qu’il est possible de chanter : sa voix a le timbre le plus mélodieux, le plus sympathique qu’on puisse entendre ; elle a une méthode d’une pureté irréprochable, un goût exquis et un respect peu ordinaire pour le texte de la musique qu’elle interprète ; si elle se permet de temps en temps un trait, une vocalise, c’est toujours à propos, là où le maître l’a permis, et sans s’écarter jamais du style de l’œuvre. Mme BosioBosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite… a une taille élégante et de magnifiques cheveux noirs, autant que j’ai pu en juger à la clarté de la rampe ; elle ne fait pas plus de grands gestes qu’elle ne jette de grands cris ; elle ne salue pas les amis qu’elle aperçoit dans la salle, et elle ne chante ni avec ses bras ni avec ses hanches. Voilà pourquoi Mme BosioBosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite… est maintenant aux Italiens.

Mme Borghi-MamoBorghi-Mamo, AdelaïdeAdelaïde Borghi-Mamo (Bologne, 9 août 1829 – Bologne, 28 septembre 1901), mezzo-soprano. Élève de Festa et protégée de Giuditta Pasta, elle débuta à Urbino en 1846 et fut invitée au Théâtre-Italien de Paris par le colonel Ragani en 1853. Elle y chanta pendant trois ans puis fut engagée ÃLire la suite…, que je me souviens d’avoir applaudie à Malte, il y a quelques années, est plutôt un mezzo-soprano qu’un contralto ; elle n’a pas l’apparence virile qu’ont ordinairement les contralti ; elle est petite, un peu grêle, ce qui ne l’empêche pas de porter avec beaucoup d’aisance le casque et le glaive d’Arsace : Mme Borghi-MamoBorghi-Mamo, AdelaïdeAdelaïde Borghi-Mamo (Bologne, 9 août 1829 – Bologne, 28 septembre 1901), mezzo-soprano. Élève de Festa et protégée de Giuditta Pasta, elle débuta à Urbino en 1846 et fut invitée au Théâtre-Italien de Paris par le colonel Ragani en 1853. Elle y chanta pendant trois ans puis fut engagée ÃLire la suite… a de la distinction dans son chant, comme elle en a dans sa personne. La transition des notes graves aux notes les plus élevées se fait sans effort ; elle phrase très-correctement ; sa voix a de l’ampleur, de la douceur, de l’éclat, et, comme Mme BosioBosio, AngiolinaAngiolina Bosio (Turin, 22 aout 1830 – St. Pétersbourg, 13 avril 1859), soprano. Elle étudia à Milan où elle fit ses débuts dans Lucrezia de I due Foscari (Verdi, 1846), role qu’elle chanta à Paris en 1848 puis fit une grande tournée en Amérique du Nord. Elle fit ses débuts à Londres en Lire la suite…, elle n’emploie la fioriture qu’avec une certaine réserve.

GassierGassier, EdouardEdouard Gassier (St. Maximin ou Draguignan/Var, 30 avril 1820 –  La Havane/Cuba, 18 décembre 1872), baryton-basse.  Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint, en 1844, les 1er prix d’opéra et d’opéra-comique et un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra-Comique dans le rôle Lire la suite… a une voix superbe, d’une souplesse et d’une rondeur peu communes, une voix vibrante et harmonieuse qu’il conduit avec art à travers les plus grandes difficultés du chant, une délicieuse voix de baryton, qui a un charme inexprimable, une étendue et une flexibilité rares. Puisque je parle du mari, je puis bien dire quelques mots de la femme. J’ai entendu Mme GasssierGassier, EdouardEdouard Gassier (St. Maximin ou Draguignan/Var, 30 avril 1820 –  La Havane/Cuba, 18 décembre 1872), baryton-basse.  Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint, en 1844, les 1er prix d’opéra et d’opéra-comique et un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra-Comique dans le rôle Lire la suite… à Marseille, elle chantait le duo du Barbier avec son mari. Je ne sais rien de gracieux et de charmant comme Mme GassierGassier, EdouardEdouard Gassier (St. Maximin ou Draguignan/Var, 30 avril 1820 –  La Havane/Cuba, 18 décembre 1872), baryton-basse.  Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint, en 1844, les 1er prix d’opéra et d’opéra-comique et un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra-Comique dans le rôle Lire la suite…, rien de pur, de métallique et de velouté comme le son de sa voix. Il est probable que Mme GassierGassier, EdouardEdouard Gassier (St. Maximin ou Draguignan/Var, 30 avril 1820 –  La Havane/Cuba, 18 décembre 1872), baryton-basse.  Il étudia au Conservatoire de Paris où il obtint, en 1844, les 1er prix d’opéra et d’opéra-comique et un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra-Comique dans le rôle Lire la suite… débutera dans le rôle de Rosine : ce rôle lui sied d’autant mieux qu’elle est Espagnole, une Espagnole de race, avec un pied d’enfant et des yeux à remplir de terreur Bartholo lui-même. Vous entendrez ce merveilleux morceau, en mouvement de valse, qu’elle exécute pendant la leçon de musique du deuxième acte : un tour de force incroyable, un prodige d’agilité. A ce trio d’artistes, que nous venons de citer, viendront bientôt se joindre il signor BaucardèBaucarde, CarloCarlo Baucarde (Florence, 22 avril 1826 – Florence, 22 janvier 1883), baryton puis ténor. Né en 1825 à Florence, il fut l’élève de Carlotta Ungher. Il débuta à 17 ans comme baryton à Lisbonne puis à Naples. Sa carrière ne prit son essor qu’en 1848 quand il débuta comme ténor au San CLire la suite…, un tenore di prima sfera, fin gastronome et bon vivant s’il en fut ; puis Mme FrezzoliniFrezzolini-Poggi, Erminia dite FrezzoliniErminia Frezzolini-Poggi, dite Frezzolini (Orvieto/ Italie 27 mars 1818 – Paris, 5 novembre 1884). Elle étudia avec son père, Giuseppe Frezzolini, créateur du rôle de Dulcamara de L’Elisir d’amore (Donizetti, 1832) et Domenico Ronconi avant de débuter en 1837 à Florence dans Beatrice di Lire la suite…, belle et poétique personne qui me fait toujours songer à la RosemondeRosamunde, Fürstin von Zypern (Rosemonde, princesse de Chypre)Rosamunde, Fürstin von Zypern (Rosemonde, princesse de Chypre) op. 26 D. 797, musique de scène pour soprano, chÅ“ur et orchestre de Franz Schubert pour le drame en cinq actes de Helmina von Chézy créée au Théâtre An der Wien à Vienne le 20 décembre 1823.Lire la suite… de SchubertSchubert, Franz PeterFranz Peter Schubert (Vienne, 31 janvier 1797 – Vienne, 19 novembre 1728), compositeur. Il étudia d’abord avec le chef de chÅ“ur de l’église de Lichtental, Michael Holzer, qui lui permit de passer l’examen d’entrée et de devenir boursier en 1808 à la chapelle de la Cour comme petit chaLire la suite…. Si j’avais l’esprit et la verve de mon ami MéryMéry, Francois-Joseph-Pierre-AndréFrançois-Joseph-Pierre-André Méry (Les Aygalades près de Marseille, 21 janvier 1798 – Paris, 17 juin 1866), écrivain. Il étudia le droit à Aix-en-Provence avant de fonder le périodique Le Phocéen en 1820 et plus tard La Méditerranée. En 1824, il vint à Paris et collabora au journal Le Lire la suite…, j’essayerais de dire quelque chose de nouveau sur la SemiramideSemiramideSemiramide, opera seria en deux actes sur un livret de Gaetano Rossi, d’après Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 3 février 1823.Lire la suite…, ce chef-d’œuvre babylonien, dont chaque phrase monte en spirales diatoniques ou chromatiques au sommet des tours du temple de Bélus. Je ne parlerai que de l’exécution qui m’a semblé irréprochable : les chÅ“urs et l’orchestre du Théâtre-Italien ont une réputation qui ne périclitera pas entre les mains de MM. AlaryAlary, Jules (Giulio)-Eugène-AbrahamJules (Giulio)-Eugène-Abraham Alary (Mantoue, 16 mars 1814 – Paris, 17 avril 1891), chef d’orchestre et compositeur. Après des études au Conservatoire de Milan, il fut flutiste dans l’orchestre de la Scala jusqu’en 1833. Venu à Paris en 1835, il devint chef d’orchestre au Casino-PaganiniLire la suite… et BonettiBonetti, V.V. Bonetti (Bologne, ? 1810 – L’Isle-Adam près Paris, 11 juin 1869), chef d’orchestre. Il étudia le violon, le piano et la composition à Bologne et fut engagé comme violoniste dans l’orchestre de cette ville. En 1831, il accompagna sa sÅ“ur cantatrice et ils se produisirent ensemble dansLire la suite…. Les décors n’ont pas changé : ce sont les mêmes colonnades, les mêmes sphinx accroupis sur leur bloc de granit, et cette immuabilité qui rentre dans la couleur de l’ouvrage rend l’illusion encore plus complète. Un mot pour féliciter M. FlorenzaFlorenzaFlorenza ( ? – ?), baryton. Il se produisit à New York en 1858 dans la troupe de Strakosch dans Il trovatore (Verdi) et La traviata (Verdi) avec beaucoup de succès.Source : Vera Brodsky-Lawrence : Strong on Music : The New York Music Scene in the Days of George Templeton Strong, Vol. 3,ÂLire la suite… qui remplit le rôle d’Oroe, et M. QuesneQuesneQuesne ( ? – ?), basse. Il chanta au Théâtre-Italien de Paris puis fit surtout une carrière de professeur de chant.Source : Revue de la musique sacrée, 18 janvier 1864. Lire la suite…, dont la voix sépulcrale sort majestueuse et lugubre du caveau où se dresse menaçante et terrible l’ombre de Ninus. La soirée de réouverture a été pour les artistes et pour la direction un véritable triomphe. Les deux représentations suivantes ont été encore bien plus satisfaisantes que la première. L’émotion inséparable d’un premier début avait disparu complètement.

Rentrons dans un cadre plus modeste, et disons quelques mots des Sabots de la marquiseSabots de la marquise, LesLes Sabots de la marquise, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 29 septembre 1854.Lire la suite…, un petit acte pompadour et rustique, joué avec beaucoup de succès au théâtre de la rue Favart. Ces sabots mignons sortent des ateliers de MM. Michel CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… et Jules BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite…, deux jeunes littérateurs auxquels le public et un directeur habile ont déjà donné un brevet d’esprit et de capacité. MM. CarréCarré, Michel-FlorentinMichel-Florentin Carré (Besançon, 21 octobre 1822 – Paris, 28 juin 1872), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit de nombreux drames, comédies, vaudevilles et livrets principalement en collaboration avec Jules Barbier dont Galathée (Massé), Les Noces de Jeannette (Massé), Les Papillotes Lire la suite… et BarbierBarbier, Paul-JulesPaul-Jules Barbier (Paris, 8 mars 1825 – Paris, 16 janvier 1901), librettiste. Il débuta à la Comédie-Française à l’âge de dix-huit ans avec un intermède : L’Ombre de Molière et un drame : Un Poète. De 1849 à 1872 ,il écrivit en collaboration avec Michel Carré des drames, des comédiLire la suite… sont les heureux auteurs des Papillotes de M. BenoîtPapillottes de M. Benoist, LesLes Papillotes de M. Benoist, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Henri Reber et créé à l’Opéra-Comique le 28 décembre 1853.Lire la suite…, des Noces de JeannetteNoces de Jeannette, LesLes Noces de Jeannette, opéra-comique en un acte sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier, mis en musique par Victor Massé, créé à l’Opéra-Comique le 4 février 1853.Lire la suite… et de Galathée.GalatéeGalatée, opéra-comique en deux actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Victor Massé et créé à l’Opéra-Comique le 14 avril 1852.Lire la suite… Le baron envoie à la marquise une paire de sabots afin qu’elle ne s’enrhume pas en se promenant le soir à travers les sombres allées de son parc ; le chevalier, plus délicat en ses galanteries, tourne des madrigaux et les glisse dans des bouquets, qu’il attache avec des faveurs roses. Le baron est un rustre, un malappris ; il chasse, il boit, il prend le menton aux bergères, il jure par corbleu, corne de bÅ“uf et ventre de biche, mais au fond, il a du bon ; le chevalier est mielleux, fade et ampoulé ; ses manchettes de dentelle ne sont jamais chiffonnées, sa perruque est soigneusement poudrée, mais ce n’est après tout qu’un imbécile. La marquise que son veuvage ennuie n’est pas longtemps à faire son choix : elle épouse le baron, après lui avoir fait jurer qu’il fera tout son possible pour adoucir le son de sa voix et polir sa rude écorce. Cette intrigue fort simple est égayée par les malices de Jeanneton et les joyeuses paysanneries de Nicolas, une soubrette égrillarde et un beau gars, qui ont depuis longtemps échangé leurs serments au clair de la lune.

M. Ernest Boulanger, très-avantageusement connu dans le monde musical par ses deux partitions : le Diable à l’EcoleDiable à l’école, LeLe Diable à l’école, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 17 janvier 1842.Lire la suite… et la CachetteCachette, LaLa Cachette, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard mis en musique par Ernest Boulanger et créé à l’Opéra-Comique le 10 août 1847.Lire la suite…, a écrit sur ce petit poëme une musique délicieuse, pleine de verve et d’originalité. On reconnaît dans le faire de M. BoulangerBoulanger, Henri-Alexandre-ErnestHenri-Alexandre-Ernest Boulanger (Paris, 16 septembre 1815 – Paris, 14 avril 1900), compositeur. Fils d’une chanteuse de l’Opéra-Comique, il fut l’élève de Lesueur et de Halévy au Conservatoire de Paris. Il obtint le Grand prix de Rome en 1835. Il composa surtout pour la scène de l’OpéLire la suite… un musicien habile, très-versé dans les secrets de son art, et auquel l’inspiration ne fait jamais défaut. L’ouverture des Sabots de la marquise débute par un andante d’un effet tranquille, qui contraste on ne peut mieux avec le rhythme vif et entraînant de l’allegro qui suit. La marquise chante, en s’accompagnant de la harpe, de charmants couplets dont nous aimons le caractère rétrospectif. Ces couplets sont interrompus d’une façon très-comique par une fanfare de trompe que l’on entend dans la coulisse ; il en résulte une dissonance piquante et tout à fait inattendue. L’ariette chantée par la marquise est pimpante et guillerette. Les couplets si spirituellement détaillés par Jeanneton ont eu les honneurs du bis ; ils sont dans un sentiment rustique, d’une franche et joyeuse allure :

Si Nicolas m’aime,

Va pour Nicolas.

Nous ne louerons pas sans restrictions l’air de chasse du baron. Il est diffus et mal coupé ; peut-être, en faisant disparaître quelques longueurs, ce morceau acquerrait-il une physionomie plus heureuse.

Le duo de la table renferme de jolis détails et est parfaitement traité, au point de vue scénique. La marquise et le baron se disent leurs vérités sans ménagements. Le baron prétend que

Les Jeannetons ont des appas

Que bien des marquises n’ont pas.

Ceci met le comble à l’exaspération de la petite veuve, qui jette involontairement les yeux sur le fichu rouge de sa soubrette. (C’est Mlle Lemercier qui remplit le rôle de Jeanneton.) Ajoutons aux morceaux que nous venons de citer les couplets de Nicolas, qui sont bien la chose la plus désopilante qu’il soit possible d’entendre. Nicolas enseigne à la marquise comment on fait l’amour au village, et il accompagne sa leçon de la pantomime la plus orageuse, des éclats de voix les plus stridents ; c’est à croire que le feu est aux quatre coins du château. Un délicieux petit quatuor en fa termine fort agréablement cette joyeuse petite pièce, que nous ne nous sommes pas lassé d’applaudir.

La reprise du Pré aux ClercsPré aux clercs, LeLe Pré aux clercs, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard, mis en musique par Louis Hérold, créé à l’Opéra-Comique le 15 décembre 1832.Lire la suite… a été une véritable solennité. M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… a entouré le chef-d’œuvre d’HéroldHérold, Louis-Joseph-FerdinandLouis-Joseph-Ferdinand Hérold (Paris, 28 janvier 1791 – Paris, 19 janvier 1833), compositeur. Premier prix de Rome en 1812, il rencontra des succès durables à l’Opera-Comique avec Marie (1826), Zampa (1831), et Le Pré aux clercs (1832).Lire la suite… d’un luxe de décors et de mise en scène dont nous devons le féliciter, bien que ce luxe-là ne soit pas chose rare au théâtre de l’Opéra-Comique. Aujourd’hui qu’HéroldHérold, Louis-Joseph-FerdinandLouis-Joseph-Ferdinand Hérold (Paris, 28 janvier 1791 – Paris, 19 janvier 1833), compositeur. Premier prix de Rome en 1812, il rencontra des succès durables à l’Opera-Comique avec Marie (1826), Zampa (1831), et Le Pré aux clercs (1832).Lire la suite… est mort (mort sans être de l’Institut), il n’a plus d’envieux, plus de détracteurs ; on ne le discute pas. Il n’y avait qu’une voix dans la salle pour louer la fraîcheur, la grâce et l’originalité de ces mélodies qui semblent nées d’hier. Les compositeurs qui cherchent les grands effets dans les grands moyens feront bien d’écouter le chant des violoncelles en sourdine, au troisième acte, lorsque les gondoliers arrivent, portant dans leur barque le corps de Comminges. Il y aurait là une demi-douzaine de trombones et de clarinettes basses que l’effet n’en serait pas plus lugubre ni plus saisissant. Mme ColsonColson, Pauline DésiréePauline-Désirée Dejon épouse Colson (Belgique, ca. 1828 – Milan, 1904), soprano. Elle débuta à La Haye sous le nom de Pauline Marchand. Elle épousa en 1850 le ténor Charles-Alexandre Colson et fit carrière sous le nom de Mme Colson. Elle fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1852 eLire la suite…, qui est passée du Théâtre-Lyrique au théâtre de l’Opéra-Comique, a débuté dans le rôle de Marguerite. Le charme et l’ampleur de sa voix, sa beauté calme et sévère, son talent de comédienne lui ont bien vite gagné les sympathies de toute la salle. Mme Miolan-CarvalhoMiolan-Carvalho, Marie-CarolineMarie-Caroline Félix-Miolan épouse Calvalho (Marseille, 31 décembre 1827 – Paris, 10 juillet 1895), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris avec Duprez et obtint le 1er prix de chant en 1847. Elle débuta à l’Opéra-Comique en Mai 1850 dans L’Ambassadrice (Auber). Elle participa à Lire la suite… a chanté le rôle d’Isabelle de la façon la plus remarquable. Il est difficile d’unir à une voix plus juste, plus flexible et plus mélodieuse, une méthode d’une plus exquise pureté. Mlle LefebvreFaure, Constance-CarolineConstance-Caroline Lefebvre épouse Faure (Paris, 21 décembre 1828 – Paris, 1905), soprano. Elle étudia le chant au Conservatoire de Paris avec M. Banderali et Mme Moreau-Sainti et obtint un 1er Prix d’opéra-comique en 1849. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1849 et chanta avec succès auLire la suite… est charmante dans le personnage de Nicette, auquel elle a donné tout le relief possible, bien qu’il soit placé au second plan. Elle a dit avec une gentillesse pleine de coquetterie les délicieux couplets du troisième acte :

A la fleur du bel âge,

Georgette chaque jour, etc.

Le Théâtre-Lyrique a rouvert ses portes au public, et la PromisePromise, LaLa Promise, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par Louis Clapisson et créé au Théâtre-Lyrique le 16 mars 1854.Lire la suite…, de M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite… (de l’Institut), a été la pièce de réouverture. Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… a reparu dans le rôle de Marie, aux applaudissements de toute la salle : le nom de Mme CabelCabel, Marie-JosèpheMarie-Josèphe Dreullette épouse Cabel (Liège, 31 janvier 1827 – Maisons-Laffitte, 23 mai 1885), soprano. Elle étudia à Liège avec Bouillon et à Bruxelles avec Ferdinand Cabel et Georges Cabel. Elle épousa ce dernier en 1847. Durant son année d’études au Conservatoire de Paris (1848/49)Lire la suite… a une très-grande influence sur les recettes du Théâtre-Lyrique : aussi brille-t-il sur l’affiche en lettres majuscules qui absorbent l’attention des promeneurs. Ce mode de réclame a quelque chose de blessant pour les autres artistes ; l’Opéra et l’Opéra-Comique ont bien fait d’y renoncer, et le Théâtre-Lyrique devrait, ce nous semble, imiter un si bon exemple et adopter un système plus égalitaire. A l’exception de ce pauvre LaurentLaurent, Pierre MariePierre-Marie Quillevéré, dit Laurent (Brest, 24 janvier 1821 – Chatou, 23 août 1854), baryton. Second prix de chant en 1840 au Conservatoire de Paris, il débuta à Marseille avant d’être engagé au Théâtre-Lyrique en 1852. Il créa le rôle-titre de Maître Wolfram d’Ernest Reyer en maiLire la suite… que le public aimait tant, les rôles de l’ouvrage de M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite… sont interprétés par les mêmes artistes : JuncaJunca, Francois MarcelFrançois-Marcel Junca (Bayonne, vers 1818 – Lormes près de Corbigny/ Nièvre, 4 octobre 1878), basse. Il fit ses études à Toulon puis à Paris et débuta en 1838 à Metz. Il chanta en 1840/41 à Lyon et de 1850 à 1855 au Théâtre-Lyrique de Paris où il participa aux créations des Å“uvres sLire la suite…, ColsonColson, Pauline DésiréePauline-Désirée Dejon épouse Colson (Belgique, ca. 1828 – Milan, 1904), soprano. Elle débuta à La Haye sous le nom de Pauline Marchand. Elle épousa en 1850 le ténor Charles-Alexandre Colson et fit carrière sous le nom de Mme Colson. Elle fut engagée au Théâtre-Lyrique de Paris en 1852 eLire la suite…, Mme VadéVadé, CarolineCaroline Vadé ( ? – ?), mezzo-soprano. Fille de la cantatrice Adelaïde-Joséphine Vadé-Bibre. Elle fut engagée au Théâtre-Lyrique en 1851 et participa entre autres aux créations des Å“uvres suivantes : Ma Tante Aurore (Boieldieu, 1851), La Moissonneuse (Vogel, 1853), Le Danseur du Roi (GLire la suite… et Mlle Girard Girard, CarolineCaroline Girard (Paris, 7 avril 1830 – Paris, 4 janvier 1925), soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris où elle obtint un 1er prix d’opéra-comique en 1853 et débuta au Théâtre-Lyrique où pendant dix ans elle créa de nombreux rôles tels que Georgette des Dragons de Villars (Maillart,Lire la suite…; SujolSujol, Gustave-Francois Vitras ditGustave-François Vitras, dit Sujol (Nouvelle-Orléans/ Louisiane, 6 juillet 1825 – Paris, 16 mars 1890), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris et obtint un premier prix d’opéra-comique et un deuxième prix d’opéra en 1850. Il débuta au Grand-Théâtre de Toulouse puis fut engagé Lire la suite… a remplacé LaurentLaurent, Pierre MariePierre-Marie Quillevéré, dit Laurent (Brest, 24 janvier 1821 – Chatou, 23 août 1854), baryton. Second prix de chant en 1840 au Conservatoire de Paris, il débuta à Marseille avant d’être engagé au Théâtre-Lyrique en 1852. Il créa le rôle-titre de Maître Wolfram d’Ernest Reyer en maiLire la suite… dans le personnage de Petit-Pierre.

M. PerrinPerrin, EmileÉmile Perrin (Rouen, 8 janvier 1814 – Paris, 8 octobre 1885), directeur. Il étudia la peinture avec le baron Antoine-Jean Gros et Paul Delaroche et exposa au Salon régulièrement de 1841 à 1848 tout en écrivant des critiques d’art dans les journaux. Le 1er Mai 1848 il succéda à Alexandre Lire la suite… a fait subir au personnel du Théâtre-Lyrique de notables améliorations. Les chÅ“urs ont été augmentés d’une vingtaine d’individus ; l’orchestre, qui était assez grêle sous le rapport des instruments à cordes, a été renforcé de violons, d’altos et de violoncelles ; il est maintenant suffisamment complet et fonctionne avec beaucoup d’ensemble sous l’habile direction de M. DeloffreDeloffre, Louis-Michel AdolpheLouis-Michel-Adolphe Deloffre (Paris, 28 juillet 1817 – Paris, 8 janvier 1876), violoniste et chef d’orchestre. Il étudia le violon d’abord avec son père, puis avec Bellon, Lafont et enfin Baillot. En 1836, il partit avec le chef d’orchestre Louis Jullien à Londres où il fut violon solo Lire la suite…, artiste d’un mérite réel, dont nous avons eu une occasion récente d’apprécier par nous-même le zèle, l’intelligence et le dévouement.

La salle est fraîchement restaurée, et elle a pris une physionomie nouvelle sous la brosse du décorateur. Ces affreuses stalles d’amphithéâtre, ces niches sombres et incommodes, où une certaine partie du public osait à peine s’aventurer, ont été abattues pour faire place à des loges spacieuses et bien éclairées, précédées de salons.

L’espace nous manque pour rendre compte de la représentation du Billet de MargueriteBillet de Marguerite, LeLe Billet de Marguerite, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Adolphe de Leuven et Léon Brunswick mis en musique par François Gevaert et créé au Théâtre-Lyrique le 7 octobre 1854.Lire la suite…, opéra en trois actes, dont les paroles sont de M. LeuvenLeuven, Adolphe deAdolphe de Leuven (Paris, 1800 – Paris, 14 avril 1884), auteur dramatique, librettiste. Fils d’un des trois conspirateurs de l’assassinat du roi de Suède, Gustave III, il est né en 1800 et prit comme nom de plume celui de sa grand-mère maternelle. Il était un grand ami d’Alexandre Dumas pèrLire la suite… et la musique de M. Gevaert. M. Gevaert est un musicien belge qui a acquis en peu de temps la réputation d’un compositeur de talent. Cette réputation est suffisamment justifiée par le succès que vient d’obtenir au Théâtre-Lyrique son dernier ouvrage. Nous en parlerons dans notre prochain article.