La Gazette du Nord, 7 janvier 1860, p. 5-6 (article signé E. Reyer).

Chronique musicale.

Théâtre-Italien : Margherita la mendianteMargherita la mendianteMargherita la mendicante, melodramma en trois actes sur un livret de Francesco Maria Piave mis en musique par Gaetano Braga et créé au Théâtre-Italien à Paris le 2 janvier 1860.Lire la suite…, mélodrame en trois actes,
paroles de M. PiavePiave, Francesco MariaFrancesco-Maria Piave (Murano, 18 mai 1810 – Milan, 5 mars 1876), librettiste. Après quelques essais, il fut recommandé à Giuseppe Verdi, pour qui il écrivit le livret d’Ernani (1844). Ce fut le début d’une longue et fructueuse collaboration qui ne prendra fin qu’en 1867, à la suite dâLire la suite…, musique de M. Gaetano BragaBraga, GaetanoGaetano Braga (Giulianova/ Abruzzi (Italie), 9 juin 1829 – Milan, 21 novembre 1807). Violoncelliste et compositeur. De 1841 à 1852, il étudia au Conservatoire de Naples avec Ciandelli et Saverio Mercadante. Son premier opéra, Alina, fut représenté en 1853 au Teatro Fondo de Naples. Il partit Lire la suite….

Il y des personnes (le nombre en est malheureusement plus considérable qu’on ne pense) qui ont pour la musique italienne un amour exclusif. Ces personnes se piquent de dilettantisme, et vous disent naïvement que la musique allemande est lourde, ennuyeuse, fertile en combinaisons harmoniques, très-riche au point de vue de la science, mais très-pauvre sous le rapport de la mélodie. Et à cette musique trop savante, elles préfèrent naturellement une autre musique qui ne l’est pas. Cette préférence est facile à expliquer : toutes les choses qui ne sont pas au niveau de notre éducation ou de notre intelligence, toutes les choses que nous ne parvenons à comprendre qu’à l’aide de certains efforts d’imagination, n’ont pour nous qu’un charme médiocre. Une jeune fille, habituée à la fumée des encensoirs intimes, essaye de déchiffrer l’œuvre de quelque grand maître d’outre-Rhin ; ses doigts s’embrouillent dans les dessins d’un accompagnement qui n’a point les allures vulgaires de la batterie ou de l’arpège traditionnels ; sa voix hésite devant une modulation inattendue, et, plutôt que de compromettre son talent auprès des connaisseurs émérites dont elle est entourée, la jeune virtuose ferme le livre et déclare que ce morceau, qui n’est ni une romance ni une cavatine selon les formules ordinaires, est tout à fait inchantable. Voila une œuvre condamnée.

Alors que le Théâtre-Italien était un temple où les bonnes traditions du chant semblaient s’être réfugiées, alors que de grands artistes y personnifiaient, pour ainsi dire, les Å“uvres dont ils étaient quelque chose de plus que les interprètes, en ces temps heureux où les tendres cantilènes de BelliniBellini, VincenzoVincenzo Bellini (Catania 3 novembre 1801 – Puteaux près Paris, 23 septembre 1835), compositeur. Fils et petit-fils de compositeurs, il fit ses études au Collège Royal de Musique à Naples de 1819 à 1825 avec Tritto et Zingarelli. Il fut également influencé par les opéras de Rossini, compositLire la suite…, les magnifiques élans du génie de RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite… et certaines pages incontestablement belles de DonizzettiDonizetti, GaetanoGaetano Donizetti (Bergame, 29 novembre 1797 – Bergame, 8 avril 1848), compositeur. Elève de Simon Mayr à Bergame et de Padre Stanislao Mattei à Bologne, Donizetti fit ses débuts en 1818 au théâtre San Luca de Venise avec Enrico di Borgogna dont le succès lui valut la commande de trois ouvragLire la suite… [Donizetti]Donizetti, GaetanoGaetano Donizetti (Bergame, 29 novembre 1797 – Bergame, 8 avril 1848), compositeur. Elève de Simon Mayr à Bergame et de Padre Stanislao Mattei à Bologne, Donizetti fit ses débuts en 1818 au théâtre San Luca de Venise avec Enrico di Borgogna dont le succès lui valut la commande de trois ouvragLire la suite… s’offraient à l’admiration des musiciens de toutes les écoles, et avaient le double attrait de la nouveauté et du mérite de l’exécution, à cette époque déjà si loin de nous, hélas ! la prédilection du public pour la musique italienne était parfaitement concevable : ce n’était pas seulement une affaire de mode, c’était une affaire de goût, et quoi qu’on ait dit et écrit sur les coups de tonnerre du dieu de l’Olympe italien, ils ne nous empêchaient point de savourer à longs traits les mélodieux accents d’Aménophis, d’Arsace et de Desdémone.

Aujourd’hui on chante à la salle Ventadour comme partout ailleurs, et la musique qu’on y exécute, à peu près habituellement, n’a certes pas le privilège de nous faire rêver : la place de trombone, de trompette ou de grosse-caisse à l’orchestre du Théâtre-Italien est devenue moins que partout ailleurs une sinécure.

Je conclus de tout ceci que l’école italienne est en décadence, et que le goût du public a singulièrement dégénéré. Mais ce n’est pas au public français exclusivement que ce reproche s’adresse ; le succès de WeberWeber, Carl Maria vonCarl Maria von Weber (Eutin, 18 novembre 1786 – Londres, 5 juin 1826), compositeur. Il étudia avec son père, puis avec Johann Peter Heuschkel, organiste à Hildburghausen où sa famille s’était établie en 1796. L’année suivante, sa famille s’installa à Salzbourg où Weber étudia avec Lire la suite…, de GluckGluck, Christoph WillibaldChristoph Willibald Gluck (Erasbach/Haut-Palatinat, 2 juillet 1714 – Vienne, 15 novembre 1787), compositeur. Né en Bohème, on ne sait rien de ses études scolaires ou musicales. En 1732, il alla à Prague, jouant du violon, et préférablement du violoncelle et chantant dans les chÅ“urs des églLire la suite… et de MozartMozart, Johann Georg LeopoldJohann Georg Leopold Mozart (Augsbourg, 14 novembre 1719 – Salzbourg, 28 mai 1787), violoniste et compositeur. Il étudia au lycée du collège jésuite de Saint-Salvator et reçut un diplôme de philosophie en 1736. Il suivit ensuite des cours de philosophie et de droit à l’université bénédLire la suite… au Théâtre-Lyrique prouve aujourd’hui, d’une manière suffisante, que, chez nous, le sentiment du grand et du beau se développe chaque jour davantage, et que les oreilles de ceux qui font profession d’aimer la musique ne sont pas toutes d’une dimension exagérée.

J’arrive maintenant à l’opéra de M. BragaBraga, GaetanoGaetano Braga (Giulianova/ Abruzzi (Italie), 9 juin 1829 – Milan, 21 novembre 1807). Violoncelliste et compositeur. De 1841 à 1852, il étudia au Conservatoire de Naples avec Ciandelli et Saverio Mercadante. Son premier opéra, Alina, fut représenté en 1853 au Teatro Fondo de Naples. Il partit Lire la suite…, lequel opéra, contrairement à l’usage italien, est écrit sur un libretto qui a le sens commun. J’ai raconté bien des poëmes français qui ne valaient pas celui-là : je ne saurais donc refuser au drame de M. PiavePiave, Francesco MariaFrancesco-Maria Piave (Murano, 18 mai 1810 – Milan, 5 mars 1876), librettiste. Après quelques essais, il fut recommandé à Giuseppe Verdi, pour qui il écrivit le livret d’Ernani (1844). Ce fut le début d’une longue et fructueuse collaboration qui ne prendra fin qu’en 1867, à la suite dâLire la suite… les honneurs de l’analyse.

La scène se passe en Allemagne ; les personnages sont allemands ; les costumes sont allemands ; les décors sont allemands ; la musique est moins allemande que tout le reste. Au premier acte nous sommes à Dresde, dans l’atelier de maître Berghen, le plus riche armurier de la ville : les femmes polissent les épées que les hommes viennent de forger ; les uns chantent la guerre, les autres chantent l’amour, et la joie des ouvriers ne laisse pas soupçonner la tristesse du maître. Il y a quatre ans, aux eaux de Spa, où elle était allée rétablir sa santé, Marguerite Berghen rencontra un noble seigneur qui l’emmena achever sa guérison dans le château de Rhendorf, et lui permit de se faire appeler Mme la comtesse. Depuis quatre ans, Marguerite pleure sa faute, et Berghen pleure sa femme ; une fille grandit au milieu de cette désunion : elle se nomme Marie. Le jour où Rodolphe Berghen a découvert la retraite de son infidèle moitié, il est allé vers elle, non pour l’accabler de reproches, mais pour lui restituer une dot dont il n’a que faire ; il se trouve assez riche pour suffir lui seul à l’éducation de son enfant. Marguerite apprend que Marie accompagne son père : la seule grâce qu’elle demande à celui-ci, c’est de lui permettre de revoir sa fille. Berghen n’est point inflexible : « Nous nous en irons par ce chemin ; soyez à votre fenêtre, et… de loin vous verrez Marie. » La Providence, dont les desseins, on le sait, sont impénétrables n’imite pas la clémence de l’époux outragé, car au moment où Marguerite, entendant le roulement d’une voiture, s’élance vers la fenêtre, un éclair la frappe en plein visage ; elle est aveugle.

Au deuxième acte, nous sommes encore à Dresde, dans la maison de Rodolphe. Le hasard met en présence l’un de l’autre l’époux et le ravisseur. L’artisan provoque le gentilhomme, et celui-ci, à la vue du poignard qui brille dans la main de maître Berghen, accepte le duel. A peine le comte de Rhendorf s’est-il éloigné, le père de Rodolphe vient apprendre à son fils la mort de Marguerite. Elle a quitté le château de son amant, elle a erré pendant quelques jours au bord de la rivière, puis elle s’est précipitée dans les flots. La mère morte, la fille a disparu au milieu d’une panique populaire et on n’a pu suivre ses traces.

Un changement de scène nous transporte à Leipzig, sur la place où se tient la foire, le jour de Pâques. Robin, le roi des saltimbanques, ameute la foule autour de lui, et annonce à grands coups de cymbales les exercices de Colibri, son élève. Une mendiante est là qui écoute les propos des commères : Colibri parait avoir six ans ; le matin, maître Robin l’a battu derrière le Temple ; Colibri a de grands yeux noirs, un signe sur la joue, et assurément il ne porte pas les habits de son sexe. —Marie ! ma fille ! s’écrie la mendiante. Et à ce nom, au son de cette voix, l’enfant descend de son tréteau et tombe dans les bras de sa mère. Marguerite est ressuscitée. Non loin de là est Rodolphe qui, après avoir tué le comte est venu se réfugier chez un ami, en attendant qu’il puisse échapper par la fuite aux rigueurs de la justice. Il demeure étranger à toute cette scène.

Au troisième acte, Berghen retrouve sa femme et sa fille : dans l’élan de sa joie il pardonne à Marguerite, et la presse sur son cœur : les mauvais jours seront oubliés.

La couleur générale de ce libretto est un peu sombre ; il suffisait peut-être que l’épisode de la foire fût développé davantage dans le sens comique, pour donner plus de gaieté à l’action et plus de vraisemblance à la scène de la reconnaissance entre la mère et l’enfant dont le dénouement eût été alors moins précipité. L’auteur a craint, sans doute, que les évolutions trop prolongées du saltimbanque Robin ne finissent par rappeler au public du Théâtre-Italien celles du charlatan Dulcamara, et il a voulu éviter cet écueil, dans son intérêt comme dans celui du musicien. Ensuite, un drame où il n’y a pas d’amour, pas de passion, a plus besoin qu’un autre de variété et de mouvement. M. Louis LurineLurine, LouisLouis Lurine (Burgos/ Espagne, 1810 – Paris, 30 novembre 1860), écrivain. Il fit ses études à Paris et à Bordeaux et collabora à des journaux de province. En 1840, il s’installa à Paris, où il écrivit des feuilletons et des nouvelles pour Le Courrier de Paris, Le National et Le Siècle. Lire la suite… a publié, il y a quelques années, un charmant livre intitulé : Ici l’on aimeIci on aimeIci on aime, recueil de quinze nouvelles par Louis Lurine publié en 1854.Lire la suite…. Le titre du livre de M. LurineLurine, LouisLouis Lurine (Burgos/ Espagne, 1810 – Paris, 30 novembre 1860), écrivain. Il fit ses études à Paris et à Bordeaux et collabora à des journaux de province. En 1840, il s’installa à Paris, où il écrivit des feuilletons et des nouvelles pour Le Courrier de Paris, Le National et Le Siècle. Lire la suite… devrait être écrit à la première page de toutes les pièces de théâtre, vaudevilles, drames et comédies. Au moment où M. PiavePiave, Francesco MariaFrancesco-Maria Piave (Murano, 18 mai 1810 – Milan, 5 mars 1876), librettiste. Après quelques essais, il fut recommandé à Giuseppe Verdi, pour qui il écrivit le livret d’Ernani (1844). Ce fut le début d’une longue et fructueuse collaboration qui ne prendra fin qu’en 1867, à la suite dâLire la suite… nous montre Marguerite Berghen, elle est trop loin de sa faute et trop près du repentir.

Malgré ces légères critiques, le libretto de MargheritaMargherita la mendianteMargherita la mendicante, melodramma en trois actes sur un livret de Francesco Maria Piave mis en musique par Gaetano Braga et créé au Théâtre-Italien à Paris le 2 janvier 1860.Lire la suite… mérite tout le succès qu’il a obtenu, et la plupart des compositeurs italiens n’ont pas toujours été aussi bien servis que M. Braga par leurs poètes. Nous avons entendu dire, très vaguement du reste, que le poëme de M. Piave ne serait que la traduction d’un drame joué en 1852, au théâtre de la Gaîté, et dont le titre : La Mendiante, n’aurait été conservé que comme sous-titre à Margherita. Si les auteurs de ce drame ont autorisé la traduction de M. Piave ; si Margherita la Mendicante n’est en effet que la traduction italienne d’un drame français, joué sur un théâtre français, il est assez singulier qu’il n’en soit fait aucune mention ni sur la brochure, ni sur l’affiche, où nous ne lisons que cette seule indication dont le sens ne saurait être ni plus précis, ni plus clair : Margherita la Mendicante, melodramma in tre atti di Francesco M. Piave. Nous n’avons pas vu jouer le drame de la Gaîté, et nous ne pouvons, par conséquent, affirmer si M Francesco Piave a le droit de revendiquer la paternité d’une Å“uvre qui porte son nom, ou s’il n’en est que le traducteur. Nous nous bornerons à faire cette réflexion que tout traducteur qui ne s’avoue pas comme tel est un plagiaire.

n’est en effet que la traduction italienne d’un drame français, joué sur un théâtre français, il est assez singulier qu’il n’en soit fait aucune mention ni sur la brochure, ni sur l’affiche, où nous ne lisons que cette seule indication dont le sens ne saurait être ni plus précis, ni plus clair : Margherita la Mendicante, melodramma in tre atti di Francesco M. PiavePiave, Francesco MariaFrancesco-Maria Piave (Murano, 18 mai 1810 – Milan, 5 mars 1876), librettiste. Après quelques essais, il fut recommandé à Giuseppe Verdi, pour qui il écrivit le livret d’Ernani (1844). Ce fut le début d’une longue et fructueuse collaboration qui ne prendra fin qu’en 1867, à la suite dâLire la suite… . Nous n’avons pas vu jouer le drame de la Gaîté, et nous ne pouvons, par conséquent, affirmer si M Francesco Piave a le droit de revendiquer la paternité d’une Å“uvre qui porte son nom, ou s’il n’en est que le traducteur. Nous nous bornerons à faire cette réflexion que tout traducteur qui ne s’avoue pas comme tel est un plagiaire. »

Quand M. BragaBraga, GaetanoGaetano Braga (Giulianova/ Abruzzi (Italie), 9 juin 1829 – Milan, 21 novembre 1807). Violoncelliste et compositeur. De 1841 à 1852, il étudia au Conservatoire de Naples avec Ciandelli et Saverio Mercadante. Son premier opéra, Alina, fut représenté en 1853 au Teatro Fondo de Naples. Il partit Lire la suite… a débuté à Paris, comme violoncelliste, il était déjà connu en Italie par des Å“uvres lyriques dont le succès n’était point arrivé jusqu’à nous. C’est au conservatoire de Naples qu’il a fait ses études ; MercadanteMercadante, SaverioGiuseppe Saverio Raffaele Mercadante (Altamura, baptisé 17 septembre 1795 – Naples, 17 décembre 1870), compositeur. Il étudia au Conservatoire di San Sebastiano de Naples avec Zingarelli. Il composa d’abord de la musique instrumentale (concertos pour flûte et quatuors avec flûte), puis se tLire la suite… peut le compter au nombre de ses meilleurs élèves. Il y a dans la partition du jeune maître des pages extrêmement remarquables, et un sentiment dramatique d’une justesse et d’une vérité incontestables ; le septuor qui termine le deuxième acte est un morceau d’un grand effet ; la scène et le duo entre Rodolphe Berghen et son père est très-émouvante, le grand air de Marguerite, au premier acte, met en relief toutes les ressources de la voix et du talent de Mme Borghi-MamoBorghi-Mamo, AdelaïdeAdelaïde Borghi-Mamo (Bologne, 9 août 1829 – Bologne, 28 septembre 1901), mezzo-soprano. Élève de Festa et protégée de Giuditta Pasta, elle débuta à Urbino en 1846 et fut invitée au Théâtre-Italien de Paris par le colonel Ragani en 1853. Elle y chanta pendant trois ans puis fut engagée ÃLire la suite… ; le duo entre Rodolphe et Marguerite renferme d’excellentes choses ; les chÅ“urs sont fort bien traités : ils sont vigoureusement rhythmés, ils ont de l’entrain, de la verve ; le quatuor final n’est pas moins bien réussi que le septuor, et pourtant il manque à tout cela quelque chose que n’y ont pas trouvé, bien certainement, ceux-là même qui n’ont d’enthousiasme que pour la musique italienne et qui ont le plus applaudi au succès de M. Braga Braga, GaetanoGaetano Braga (Giulianova/ Abruzzi (Italie), 9 juin 1829 – Milan, 21 novembre 1807). Violoncelliste et compositeur. De 1841 à 1852, il étudia au Conservatoire de Naples avec Ciandelli et Saverio Mercadante. Son premier opéra, Alina, fut représenté en 1853 au Teatro Fondo de Naples. Il partit Lire la suite…: il y manque l’originalité de l’idée, l’individualité du musicien. Trop de talent et pas assez d’invention, voilà comment je crois pouvoir résumer mon opinion sur l’œuvre et sur le compositeur. Que les admirations, que les sympathies d’un jeune musicien pour tel ou tel maître se traduisent çà et là dans certaines parties de ses premiers ouvrages, rien n’est plus naturel, rien n’est plus pardonnable ; mais quand cela va jusqu’à l’imitation, jusqu’à la réminiscence, alors ce n’est plus le cÅ“ur qui s’oublie, c’est l’intelligence qui s’égare, et plus on montre d’habileté, de talent et d’expérience dans cette manière de procéder, moins on a de droit à l’indulgence de la critique.

Dernièrement, en entendant un méchant petit opéra italien dont le libretto est cependant très-amusant, un de mes amis s’est écrié avec assez d’à-propos ! « Mais c’est de la musique de mandrille [mandrill] ! » Certes, ce n’est pas envers un artiste aussi distingué, aussi éminent que M. BragaBraga, GaetanoGaetano Braga (Giulianova/ Abruzzi (Italie), 9 juin 1829 – Milan, 21 novembre 1807). Violoncelliste et compositeur. De 1841 à 1852, il étudia au Conservatoire de Naples avec Ciandelli et Saverio Mercadante. Son premier opéra, Alina, fut représenté en 1853 au Teatro Fondo de Naples. Il partit Lire la suite…, qu’on peut se permettre une facétie de ce genre ; mais quels que soient les égards que la critique doive au jeune maître, elle lui doit avant tout la vérité, bien que la vérité ne soit pas toujours bonne à dire.

Mme Borghi-MamoBorghi-Mamo, AdelaïdeAdelaïde Borghi-Mamo (Bologne, 9 août 1829 – Bologne, 28 septembre 1901), mezzo-soprano. Élève de Festa et protégée de Giuditta Pasta, elle débuta à Urbino en 1846 et fut invitée au Théâtre-Italien de Paris par le colonel Ragani en 1853. Elle y chanta pendant trois ans puis fut engagée ÃLire la suite… a fait du personnage de Marguerite une de ses créations les plus importantes et les meilleures : elle a joué son rôle d’épouse repentante et de mère affligée avec une expression très-touchante et très-vraie ; comme cantatrice, elle occupe le premier rang : son talent et ses appointements l’indiquent. MM. GrazianiGraziani, LodovicoLodovico Graziani (Fermo, 14 novembre 1820 – Fermo, 15 mai 1885), ténor. Frère aîné de Francesco Graziani et élève de Francesco Cellini, il débuta à Venise en 1845 dans Un giorno di regno (Verdi), puis il chanta à Bologne. Il se produisit successivement sur plusieurs scènes italiennes : Lire la suite…, ZucchiniZucchini, GiovanniGiovanni Zucchini (Bologne, 12 août 1812 – Bologne, ? mars 1892), baryton. Après des études avec L. Britti à Bologne, débuta à Modène en 1832. Six ans plus tard, il chanta avec beaucoup de succès à Venise, à Bologne puis à Gènes. En 1848, il fut invité à Lisbonne et en 1851, il chanLire la suite…, CasaboniCasaboni, M.M. Casaboni (? – ?), tenor. Il fit une carrière dans les roles secondaires de tenor particulièrement en Grande-Bretagne où il se produisit presque chaque année entre 1860 et 1874.Lire la suite…, PatriossiPatriossi, IgnazioIgnazio Patriossi (? – ?), baryton. Fils de la basse Domenico Patriossi (Macerata, 19 janvier 1778 – Florence, 13 mai 1861), il fit ses débuts à Modène en 1839. Il se produisit ensuite dans plusieurs villes d’Italie dont Pise (1842-43), Sinigaglia et Florence (1842), Ancona et Forli (1844) et VLire la suite… et GardoniGardoni, ItaloItalo Gardoni (Parme, 12 mars 1821 – Paris, 26 mars 1882), ténor. Élève d’Antonio di Cesari au Conservatoire de Parme, il débuta en 1840 dans le rôle-titre de Roberto Devereux (Donizetti) à Viadana près de Mantoue, puis chanta à Turin et à Berlin aux côtés du célèbre tenor Rubini daLire la suite… ont eu assez de tact pour comprendre que la plus grosse part du succès de la soirée devait être réservée à Mme Borghi-MamoBorghi-Mamo, AdelaïdeAdelaïde Borghi-Mamo (Bologne, 9 août 1829 – Bologne, 28 septembre 1901), mezzo-soprano. Élève de Festa et protégée de Giuditta Pasta, elle débuta à Urbino en 1846 et fut invitée au Théâtre-Italien de Paris par le colonel Ragani en 1853. Elle y chanta pendant trois ans puis fut engagée ÃLire la suite….

Le maëstro BragaBraga, GaetanoGaetano Braga (Giulianova/ Abruzzi (Italie), 9 juin 1829 – Milan, 21 novembre 1807). Violoncelliste et compositeur. De 1841 à 1852, il étudia au Conservatoire de Naples avec Ciandelli et Saverio Mercadante. Son premier opéra, Alina, fut représenté en 1853 au Teatro Fondo de Naples. Il partit Lire la suite… a été entraîné sur la scène après le final du second acte, et on a pu juger à la simplicité de son costume combien peu il était préparé à cette flatteuse exhibition.

— Le premier concert du Conservatoire aura lieu dimanche : cette année-ci le programme s’enrichira d’un chÅ“ur inédit de RossiniRossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…, intitulé : Le Chant des TitansChant des Titans, LeChant des Titans, chÅ“ur pour quatre voix d’hommes à l’unisson avec accompagnement de piano et d’harmonium sur un poème en français d’Emilen Pacini mis en musique par Gioachino Rossini. Cette version datée du 15 septembre 1861 fut orchestrée par Rossini et créée le 22 décembre 1861 ÃLire la suite…, et écrit pour voix de basse seules, d’un psaume à quatre voix, de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite…, et de la symphonie en mi-bémolSymphonie no. 3 mi bémol majeurSymphonie pour orchestre no. 3 en mi bémol majeur de Félicien David. Composée en 1838.Lire la suite…, de M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, laquelle aura presque l’attrait d’une nouveauté, puisqu’elle n’a pas été exécutée à la Société des concerts depuis une dizaine d’années. Si petite que soit la place faite par les morts illustres aux compositeurs vivants, ceux-ci doivent se montrer très-flattés et très-reconnaissants de cette politesse d’outre-tombe. En principe, je trouve que la Société des concerts du Conservatoire est fidèle à sa mission en se vouant exclusivement à l’interprétation des chefs-d’œuvre classiques ; mais je pense que les plus puritains parmi les adeptes de la Société ne se plaindront pas trop amèrement de ce que la règle établie est confirmée par des exceptions faites en faveur des noms que je viens de citer.

Je prends la liberté de recommander aux amateurs de musique et aux artistes pareillement le recueil de mélodies, publié par M. Paul d’EstribaudDestribaud, Paul Paul Destribaud [d’Estribaud], (? vers 1828 – ?, 1911), compositeur. Il étudia au Conservatoire avec Hippolyte-Raymond Colet et fit représenter aux Bouffes-Parisiens une opérette en un acte Vénus au moulin d’Ampiphros (1856) et à l’Opéra-Comique Silvio et Silvia (1861). Tous deLire la suite… [Destribaud]Destribaud, Paul Paul Destribaud [d’Estribaud], (? vers 1828 – ?, 1911), compositeur. Il étudia au Conservatoire avec Hippolyte-Raymond Colet et fit représenter aux Bouffes-Parisiens une opérette en un acte Vénus au moulin d’Ampiphros (1856) et à l’Opéra-Comique Silvio et Silvia (1861). Tous deLire la suite…, et dans lequel les délicats et les raffinés en matière d’art ne découvriront pas le plus petit lieu-commun, pas la plus légère négligence. M. d’EstribaudDestribaud, Paul Paul Destribaud [d’Estribaud], (? vers 1828 – ?, 1911), compositeur. Il étudia au Conservatoire avec Hippolyte-Raymond Colet et fit représenter aux Bouffes-Parisiens une opérette en un acte Vénus au moulin d’Ampiphros (1856) et à l’Opéra-Comique Silvio et Silvia (1861). Tous deLire la suite… n’est pas encore arrivé au théâtre, ou il y est si peu arrivé, que ce n’est pas la peine d’en parler ; en attendant le jour où M. d’EstribaudDestribaud, Paul Paul Destribaud [d’Estribaud], (? vers 1828 – ?, 1911), compositeur. Il étudia au Conservatoire avec Hippolyte-Raymond Colet et fit représenter aux Bouffes-Parisiens une opérette en un acte Vénus au moulin d’Ampiphros (1856) et à l’Opéra-Comique Silvio et Silvia (1861). Tous deLire la suite… sera accueilli, comme il mérite de l’être, par l’un des directeurs de nos grandes scènes lyriques, le jeune compositeur se contente du très-grand succès qu’obtiennent dans les salons les ravissants petits poëmes qui composent son album et dans lesquels il a pour collaborateurs nos poëtes les plus renommés ; Victor HugoHugo, VictorVictor Hugo (Besançon, 26 février 1802 – Paris, 22 mai 1885), écrivain. Tête de file du romantisme, il publia de nombreux poèmes dont Odes (1822), Les Orientales (1829), Les Feuilles d’automne (1831) et surtout le manifeste du romantisme qu’est sa préface à son drame historique CromwellLire la suite…, Théophile GautierGautier, TheophileThéophile Gautier ( Tarbes, 30 aout 1811 – Paris, 23 mai 1872), écrivain, journaliste. Il fit ses études à Paris où il se lia d’amitié avec Gérard Nerval et fut un grand défenseur de Victor Hugo. Pour Gauthier, la musique, la peinture et la poésie étaient les éléments fondamentaux dâ€Lire la suite…, Alfred de MussetMusset, Louis-Charles-Alfred deLouis-Charles-Alfred de Musset (Paris, 11 décembre 1810 – Paris, 2 mai 1857), écrivain. Un des représentant du romantisme, il a écrit des pièces de théâtres dont : Les Caprices de Marianne (1833), Fantasio (1834), On ne badine pas avec l’amour (1834), Lorenzaccio (1834), Le Chandelier (1Lire la suite… et Leconte de Lisle. Les beaux vers et la jolie musique ne sont pas aussi ennemis qu’on le pense, et un musicien de talent, quand il le veut, réussit presque toujours à les réconcilier.

Le premier ouvrage que jouera le Théâtre Lyrique est de M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… et s’appelle : Philémon et BaucisPhilémon et BaucisPhilémon et Baucis, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique le 18 février 1860. Gounod en fit une nouvelle version en deux actes qui fut créée à l’Opéra-Comique le 16 mai 1876.Lire la suite…. Il fallait bien dédommager l’auteur de FaustFaustFaust, opéra en cinq actes sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier d’après Goethe mis en musique par Charles Gounod et crée au Théâtre-Lyrique le 19 mars 1859.Lire la suite… du préjudice que lui cause l’engagement de M. MichotMichot, Pierre-JulesPierre-Jules Michot (Lyon, 22 mai 1828 – Chatou, 22 avril 1896), ténor. Il fit ses débuts en province puis chanta à Paris au café-concert, où Adolphe Adam le remarqua. Il étudia auprès de A. Guillot de Sainbris et débuta au Théâtre-Lyrique dans le rôle-titre de Richard CÅ“ur-de-Lion (Lire la suite… à l’Opéra. Ce dédommagement ne se sera pas fait attendre.