Le Courrier de Paris, 1er janvier 1859, [p. 1-2] (article signé E. reyer).

Chronique musicale.

27 décembre 1858.

La situation tacitement exceptionnelle des Trois NicolasTrois Nicolas, LesLes Trois Nicolas, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, Bernard Lopez et Gabriel de Lurieu mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 16 décembre 1858.Lire la suite… impose à mon jugement la plus grande mansuétude : à l’heure où j’écris ces lignes, on attend encore la seconde représentation de l’œuvre nouvelle. Si l’impatience du public se mesure, en cette occasion, aux éloges de la critique, je crois que le public ne se lassera pas d’attendre. Ce retard, plus regretté par l’intelligente direction de l’Opéra-Comique, que par le dilettantisme parisien, est motivé par une indisposition de M. MontaubryMontaubry, Achille-FélixAchille-Félix Montaubry (Niort, 12 novembre 1826 – Angers, 2 octobre 1898), ténor. Au Conservatoire de Paris, il étudia le violoncelle et le chant, et obtint un deuxième prix d’opéra-comique en 1846. Violoncelle à l’orchestre du Théâtre du Vaudeville, il fit un début qui passa inaperÃLire la suite…, indisposition sérieuse et que le succès du nouveau ténor, le soir de la première représentation, ne permet plus d’attribuer à un sentiment de défiance ou de peur. M. MontaubryMontaubry, Achille-FélixAchille-Félix Montaubry (Niort, 12 novembre 1826 – Angers, 2 octobre 1898), ténor. Au Conservatoire de Paris, il étudia le violoncelle et le chant, et obtint un deuxième prix d’opéra-comique en 1846. Violoncelle à l’orchestre du Théâtre du Vaudeville, il fit un début qui passa inaperÃLire la suite…, chaleureusement applaudi par les gens du parterre et par les libres spectateurs, peut se donner à présent le luxe d’une bronchite, sans que sa réputation ait à en souffrir ; on ne niera pas plus son talent que sa maladie. Il a une voix charmante, une tournure agréable, de l’expérience, de la méthode et beaucoup de distinction : c’est un vrai ténor d’opéra-comique, et celui-là, assurément, ne songera jamais à s’en aller chanter le ProphèteProphète, LeLe Prophète, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra de Paris le 16 avril 1849.Lire la suite… à l’Opéra… Je suppose maintenant que toutes les espérances de la direction à propos de la pièce nouvelle n’eussent pas reposé sur la voix ou sur la figure de M. MontaubryMontaubry, Achille-FélixAchille-Félix Montaubry (Niort, 12 novembre 1826 – Angers, 2 octobre 1898), ténor. Au Conservatoire de Paris, il étudia le violoncelle et le chant, et obtint un deuxième prix d’opéra-comique en 1846. Violoncelle à l’orchestre du Théâtre du Vaudeville, il fit un début qui passa inaperÃLire la suite…. Le lendemain de la première représentation, M. JourdanJourdan, Pierre-MariusPierre-Marius Jourdan (Marseille 28 octobre 1823 – Bruxelles, entre le 1er et le 9 février 1879), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris qu’il termina en 1845 avec un 1er prix de chant.  Il débuta à l’Opéra-Comique dans Zemire et Azor (Grétry) en 1846 et y resta jusqu’en 18Lire la suite…, M. WarotWarot, Victor-Alexandre-JosephVictor-Alexandre-Joseph Warot (Verviers/Belgique, 18 septembre 1834 – Bois-Colombes près Paris, 29 mars 1906), ténor. Il étudia avec son père et puis à Paris avec Giulio Alary et débuta à l’Opéra-Comique le 1er octobre 1858 dans Les Monténégrins (Limnander). Il créa le rôle du FauchLire la suite… ou M. CarréCarré, MCarré (? – ?), ténor léger. Il s’est produit en Algérie avant d’être engagé en 1852 au Théâtre-Lyrique, où il ne resta que deux saisons. Il y créa le rôle de Fabrice dans Guillery le trompette (Sarmiento, 1852), et Adalbert dans Le Roi d’Yvetot (Adam, 1853). En 1858, il fut enLire la suite… prenaient le rôle de leur camarade, et l’indisposition de celui-ci tout en étant un fait très regrettable, n’entraînait aucune conséquence, véritablement fâcheuse pour les intérêts de théâtre et le succès des Trois NicolasTrois Nicolas, LesLes Trois Nicolas, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, Bernard Lopez et Gabriel de Lurieu mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 16 décembre 1858.Lire la suite…. Mais ce qui est fait est fait, et je doute que la leçon profite à ceux qui, suivant un système passé aujourd’hui à l’état de tradition ou à peu près, s’obstinent à mettre la personnalité d’un chanteur et d’une prima donna au dessus de l’œuvre elle-même, au dessus de la réputation du compositeur. Un pareil système doit amener évidemment l’enfantement ou la propagation d’une plus grande quantité d’œuvres médiocres, et à force de compter sur le prestige de tel ou tel interprète, de telle ou telle étoile, le musicien arrive à ne s’inquiéter que très faiblement de la valeur de la partition. Il l’écrit à la hâte et règle son inspiration sur la date d’un traité accepté à n’importe quelle échéance. Au bout d’un certain temps l’étoile s’éclipse et la pièce disparaît avec l’étoile. Mais, dès le lendemain de la première représentation, être logé au rez-de-chaussée de l’affiche avec cette étiquette fallacieuse dont je parlais à propos de la BacchanteBacchante, LaLa Bacchante, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules-Edouard Alboize de Pujol mis en musique par Eugène Gautier et créé au Théâtre-Lyrique le 4 novembre 1858.Lire la suite…, ah ! c’est un triste sort pour un ouvrage et pour un auteur aussi.

Plaignons, plaignons

Bernard LopezLopez de Roberts, Bernard-Joseph-JulienBernard-Joseph-Julien Lopez de Roberts dit Bernard Lopez (Cadix/Espagne, 15 mars 1817 – Paris, 30 mai 1896), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit seul et aussi en collaboration avec d’autres auteurs de nombreuse pièces de théâtre dont Regardez, mais ne touchez pas avec Théophile GautierLire la suite… et ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite….

Il en est un troisième que je ne plains pas du tout : c’est M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite…. D’abord il n’a pas été nommé, et ensuite il peut se consoler de la disparition momentanée des Trois-NicolasTrois Nicolas, LesLes Trois Nicolas, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, Bernard Lopez et Gabriel de Lurieu mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 16 décembre 1858.Lire la suite… en voyant jouer la Dame BlancheDame blanche, LaLa Dame blanche, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par François-Adrien Boieldieu et créé à l’Opéra-Comique le 10 décembre 1825.Lire la suite… et la Part du DiablePart du Diable, LaLa Part du Diable, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe mis en musique par Daniel-François-Esprit Auber et créé à l’Opéra-Comique le 16 janvier 1843.Lire la suite…, qui concourent, avec JocondeJocondeJoconde, opéra-comique en trois actes sur un livret de Charles-Guillaume Etienne mis en musique par Nicolo Isouard et créé à l’Opéra-Comique le 28 février 1814.Lire la suite… et le Pré aux ClercsPré aux clercs, LeLe Pré aux clercs, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard, mis en musique par Louis Hérold, créé à l’Opéra-Comique le 15 décembre 1832.Lire la suite…, à la fortune actuelle de l’Opéra-Comique.

Si M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… ne s’est pas fait nommer, il faut croire que c’est par modestie. Sa collaboration aux Trois-NicolasTrois Nicolas, LesLes Trois Nicolas, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, Bernard Lopez et Gabriel de Lurieu mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 16 décembre 1858.Lire la suite… se réduit à fort peu de chose. Il s’est borné à introduire dans le poème trois ou quatre scènes et quelques plaisanteries dont il avait déjà essayé l’effet dans d’autres vaudevilles, dans d’autres comédies ; et l’on sait de quelle manière cela a réussi. Le public ne s’est pas laissé prendre à ces réminiscences de vieille date que le musicien ne s’était même pas donné la peine de rajeunir. Il n’est peut-être pas resté indifférent, mais il n’a témoigné ni plaisir ni surprise.

Voici, eu deux mots, le sujet de la pièce, dont quelques détails seulement sont empruntés à la vie de Nicolas DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… : l’inspiration des auteurs a fait le reste.

Hélène de Villepreux, cousine du surintendant des Menus-Plaisirs du roi, a trois amoureux : le vicomte d’Anglas, le chanteur TrialTrial, AntoineAntoine Trial (Avignon, 13 octobre 1737 – Paris, 5 février 1795), ténor. Après avoir étudié à la maîtrise de la cathédrale d’Avignon, il se produisit dans les théâtres de province. Il fit ses débuts parisiens à la Comédie-Italienne dans Le Sorcier (Philidor, 1764). Malgré sa voix pLire la suite…, et le compositeur DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite…, garde du comte d’Artois, mais heureusement plus musicien que soldat. D’Anglas étant le cousin d’Hélène, c’est à lui qu’est destinée la main de la jeune fille : le mariage doit avoir lieu très prochainement. DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite…, désolé de se voir enlever celle qu’il aime, veut en finir avec la vie et avec la musique ; il écrit un billet à Hélène, et si elle ne lui accorde pas le rendez-vous qu’il demande, il mourra. Ce billet, confié à la discrétion d’une soubrette et signé seulement Nicolas, est intercepté par le vicomte d’Anglas. De son côté, le chanteur TrialTrial, AntoineAntoine Trial (Avignon, 13 octobre 1737 – Paris, 5 février 1795), ténor. Après avoir étudié à la maîtrise de la cathédrale d’Avignon, il se produisit dans les théâtres de province. Il fit ses débuts parisiens à la Comédie-Italienne dans Le Sorcier (Philidor, 1764). Malgré sa voix pLire la suite…, désireux de savoir à quoi s’en tenir au sujet des intentions de Mlle de Villepreux, se permet de lui adresser une lettre tout aussi pressante que celle de son rival, et qui, au lieu d’arriver à son adresse tombe entre les mains du marquis de Villepreux. Cette lettre porte pour toute signature : Nicolas, le prénom de TrialTrial, AntoineAntoine Trial (Avignon, 13 octobre 1737 – Paris, 5 février 1795), ténor. Après avoir étudié à la maîtrise de la cathédrale d’Avignon, il se produisit dans les théâtres de province. Il fit ses débuts parisiens à la Comédie-Italienne dans Le Sorcier (Philidor, 1764). Malgré sa voix pLire la suite…. Et de deux !

D’Anglas prévient le guet et fait le signal convenu. Nos deux amoureux arrivent en même temps dans l’appartement d’Hélène ; mais comme la nuit est sombre et qu’ils sont enveloppés l’un et l’autre dans un domino noir, ils n’ont garde de s’apercevoir et de se reconnaître. Les gens de police qui ont reçu l’ordre d’arrêter un Nicolas, en trouvent trois. Vous en connaissez déjà deux ; voici expliquée la présence du troisième : M. le marquis de Villepreux, surintendant des Menus-Plaisirs du roi, s’est, lui aussi affublé d’un domino, afin de pouvoir plus facilement, au milieu de la nuit, surprendre le secret de sa nièce, et quand on lui demande son nom, il répond : Nicolas, comme les deux autres.

Avec un seul domino noir, M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… a fait autrefois une charmante comédie : il en a mis trois dans la pièce nouvelle.

Les trois dominos sont donc amenés au For-Léque [Fort-Lévêque] ; mais la lettre de cachet ne concernant qu’un seul Nicolas, on ramène les trois séducteurs à l’hôtel des Menus-Plaisirs, où le vicomte d’Anglas est invité à désigner le vrai coupable.

Une explication a lieu, à la suite de laquelle l’oncle d’Hélène et le chanteur TrialTrial, AntoineAntoine Trial (Avignon, 13 octobre 1737 – Paris, 5 février 1795), ténor. Après avoir étudié à la maîtrise de la cathédrale d’Avignon, il se produisit dans les théâtres de province. Il fit ses débuts parisiens à la Comédie-Italienne dans Le Sorcier (Philidor, 1764). Malgré sa voix pLire la suite… sont mis hors de cause. Quant à DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite…, l’hôtel des Menus-Plaisirs lui servira de prison jusqu’à ce qu’il ait terminé sa partition d’AzémiaAzemiaAzémia ou Les Sauvages, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Auguste-Etienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière mis en musique par Nicolas Dalayrac et créé à la Comédie-Italienne le 3 mai 1787.Lire la suite…. Le vicomte a promis au roi la primeur de cet ouvrage, et un gentilhomme ne peut manquer à la parole qu’il a donnée à son souverain. DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… entend la voix d’Hélène ; cette voix mélodieuse le charme, le ravit et l’inspire : la romance d’AzémiaAzemiaAzémia ou Les Sauvages, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Auguste-Etienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière mis en musique par Nicolas Dalayrac et créé à la Comédie-Italienne le 3 mai 1787.Lire la suite… est trouvée ; elle est écrite. D’Anglas, au comble de la joie, délivre son prisonnier, et, en échange du poëme manuscrit, il cède à DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… la main de sa cousine.

Adolphe AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… a écrit sur l’auteur de NinaNina ou la Folle par amourNina ou la Folle par amour, comédie en un acte, en prose mêlée d’ariettes, sur un livret de Joseph Marsollier mis en musique par Nicolas Dalayrac, créé à la Comédie-Italienne le 15 mai 1786.Lire la suite… et de GulnareGulnare ou l’esclave persaneGulnare ou L’Esclave persane, opéra-comique en un acte sur un livret de Benoit-Joseph Marsollier mis en musique par Nicolas Dalayrac et créé à l’Opéra-Comique le 9 janvier 1798.Lire la suite… une notice fort intéressante qui fait partie des Souvenirs d’un musicienSouvenirs d’un musicienAdolphe Adam : Souvenirs d’un musicien, Michel Lévy frères, libraires éditeurs, Paris, 1868, p. 217-266.Lire la suite…, livre posthume du spirituel compositeur que nous aimions tous et que nous avons tant regretté. J’extrais de cette notice le passage suivant qui expliquera mieux que je ne pourrais le faire assurément, comment était née la passion de DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… pour Mlle Hélène de Villepreux.

Le jeune Nicolas avait dû, sur les instances de son père, honnête magistrat de province, renoncer à l’étude du violon.

« Une nuit, une de ces belles nuits d’été, comme elles sont dans le midi, le sommeil, qu’aurait dû provoquer un travail de dix heures consécutives, semblait le fuir. Il allait bientôt obtenir ses licences et être reçu avocat. Encore quelques semaines, et il se voyait libre, libre de faire tout ce qu’il voudrait, c’est-à-dire de se livrer à la musique : c’était son unique but, sa seule préoccupation.

Quoique la croisée fût restée ouverte, l’atmosphère de sa petite chambre était si lourde qu’il lui semblait qu’il allait étouffer. II se mit à la fenêtre ; sa chambre, située sur les toits, dominait les maisons de la ville et laissait voir la campagne toute illuminée de l’éclat argenté de la lune. Pour mieux admirer ce magnifique coup d’œil, DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… franchit la croisée et se trouva sur le toit qui s’avançait en saillie en s’aplatissant, et dont le rebord faisait tout le tour de la maison. Le chemin était étroit et périlleux ; DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… trouva que la promenade n’en aurait que plus de charme. Un gros chien qui faisait la garde dans la cour sur laquelle donnait la fenêtre se mit à pousser des aboiemens furieux. Notre jeune homme n’en tint compte, et il avait tourné un des angles de la maison que le chien aboyait toujours. La maison faisait un carré assez régulier. Quand notre promeneur nocturne fut au-dessus de la seconde façade, les aboiemens du chien lui parurent bien moins sonores ; mais quand il fut parvenu à la façade opposée à celle où était située sa chambre, c’est à peine si le bruit de ces aboiemens parvenait jusqu’à lui. Une réflexion subite s’empara de son esprit.

— Mais, se dit-il, si de ce côté, qui est à l’opposé de ma chambre et de celle de mon père, on entend à peine la basse-taille de cet énorme chien, il me semble qu’il serait impossible d’entendre, de l’endroit où sont nos chambres, les sons qui viendraient de ce côté. Essayons.

Et le cœur tremblant d’émotions, il refit le tour de la maison, rentra chez lui, et saisissant son violon et son archet, il reprit le chemin de la façade opposée. Là, s’accroupissant dans l’étroit espace que laissaient entre elles une cheminée et une lucarne, notre Orphée aérien se donna un concert auquel il trouva certes plus de plaisir que ne lui en purent jamais procurer les plus belles exécutions musicales. Il y avait si longtemps qu’il n’avait touché au violon ! Ses doigts lui parurent d’abord un peu rebelles, mais il finit par s’oublier. Sa tête s’enflamma, les idées musicales lui venaient en foule, et par un bonheur rare, elles semblaient se conformer, par leur simplicité et leur facilité à l’impuissance de se moyens d’exécution. Pendant plus d’une heure il improvisa, oubliant tout, excepté le bonheur dont il jouissait. Le plus beau trône du monde, il ne l’eût pas accepté pour l’échanger contre ce petit bout de toit, contre ce rebord de lucarne où il était si heureux. C’est le cœur gonflé de joie qu’il regagna sa chambrette. Il serra précieusement son violon après l’avoir bien soigneusement essuyé pour le préserver des atteintes de la rosée et de l’humidité de la nuit. Il prévoyait que ses concerts nocturnes allaient souvent se renouveler, et il tenait à conserver intact l’instrument d’où dépendait toute sa félicité. Il s’endormit du sommeil le plus calme et le plus doux. Malgré la moitié de la nuit passée sur les toits, il s’éveilla plus allègre et plus dispos, et, c’est le sourire sur les lèvres et la figure illuminée par un rayon de bonheur, qu’il se présenta au déjeûner de famille.

Mais le père DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… avait entendu les aboiemens de Pataud, et il questionna la servante pour savoir ce qui avait pu provoquer un tel vacarme. Françoise répondit fort simplement que dans un quartier retiré (la maison de DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… était située entre un couvent et une rue presque toujours déserte), il suffisait d’un passant attardé pour faire aboyer un chien. Le père DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… n’en demanda pas davantage, mais le jeune Nicolas se tint pour averti, et il résolut de se débarrasser à tout prix du grognement importun du trop fidèle gardien de la maison paternelle. Le hasard lui fit rencontrer, le lendemain du cette petite scène, un camarade de collège que sa famille avait envoyé de Toulouse à Muret, pour y étudier la science des drogues, chez un apothicaire de cette ville. Il ne fallut pas longtemps aux deux jeunes gens pour redevenir les amis intimes d’autrefois. Un jour que Nicolas DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… allait rendre visite à son ancien condisciple, il remarqua sur la table de celui-ci une foule de petites fioles étiquetées, et il voulut savoir ce qu’elles contenaient. L’apprenti apothicaire lui apprit alors que dans la plupart de ces fioles, étaient renfermées des substances qui entraient dans la composition de certains médicamens, et qui presque toutes étaient des poisons ayant un effet très actif. « Ce n’est qu’en les affaiblissant, ajouta-t-il, ou en les mélangeant, qu’on peut obtenir, avec leur aide, un effet salutaire. »

― Pourrais-tu, par exemple, demanda DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… à son ami, me composer un remède contre l’insomnie ? Depuis quelque temps, il m’est impossible de dormir, et j’attribue cela à une irritation causée par le travail excessif auquel je me suis livré.

― Rien n’est plus facile, répondit l’élève en pharmacie. Tu mettras quelques gouttes de ce liquide dans un verre d’eau, et un quart d’heure après tu dormiras du sommeil le plus calme et le plus profond. »

On devine que ce fut Pataud qui, chaque soir, avala le narcotique ; le chien n’aboya plus, et DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… pût recommencer, en toute sécurité, ses concerts à la belle étoile.

Je reviens au texte d’Adolphe AdamAdam, Adolphe-CharlesAdolphe-Charles Adam (Paris, 24 juillet 1803 – Paris, 3 mai 1856), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris et n’eut qu’un 2eme Prix de Rome en 1825. Il eut se premiers succès au Vaudeville en 1825 et au Gymnase (L’Oncle d’Amerique). Il fut joué à l’Opéra-comique pour la première foiLire la suite… :

« Le côté de la maison où le jeune mélomane avait établi sa retraite aérienne dominait les grands arbres du jardin du couvent voisin. Ce couvent appartenait à une communauté de religieuses (et ces religieuses avaient des pensionnaires). L’une d’elles se promenait un soir dans le jardin, lorsqu’elle entendît des sons merveilleux sans pouvoir deviner d’où ils partaient, les arbres masquant d’une façon impénétrable le réduit où était perché l’auteur de ce concert. Emerveillée de ce qu’elle entendait, la jeune pensionnaire raconte à sa meilleure amie, en lui faisant jurer le secret le plus absolu, que chaque soir elle trouvait le moyen de s’échapper du dortoir et d’aller respirer l’air frais de la nuit dans le jardin ; que là un sylphe, un être mystérieux, inconnu, se révélait à elle par les accens les plus tendres, les plus touchans. La meilleure amie feignit de ne pas ajouter foi à la confidence, pour qu’on lui donnât une preuve convaincante du fait. Deux jours après, ce n’était plus une pensionnaire, c’étaient deux qui venaient jouir du concert que DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… croyait se donner à lui tout seul ; puis, le secret fut si bien gardé qu’il en vint quatre, six, huit, dix, et bientôt tout le pensionnat du couvent.

Encore eût-ce été peu de chose, si le fameux secret fut resté enfermé dans l’enceinte cloîtrée ; mais les pensionnaires avaient des amies en ville, et ces amies d’autres amies. Bientôt le secret du couvent fut celui de toute la ville, et le père de DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite…, quoiqu’instruit l’un des derniers, fini par tout découvrir. »

Cette aventure qui est l’une des pages les plus amusantes et les plus spirituellement écrites du charmant ouvrage auquel je l’ai empruntée, a donné aux auteurs des Trois NicolasTrois Nicolas, LesLes Trois Nicolas, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, Bernard Lopez et Gabriel de Lurieu mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 16 décembre 1858.Lire la suite… l’idée de leur pièce ; mais au lieu de nous montrer DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… jouant du violon sur les gouttières, ce qui aurait été à la fois très neuf et très pittoresque, ils se sont contentés de mettre le récit de cette anecdote dans la bouche de leur héros, en y ajoutant, bien entendu, tous les incidens, tous les détails nécessaires au développement de l’action pendant trois actes. Un soir, le sylphe parvient à descendre auprès de la belle inconnue qui l’écoute avec tant de ravissement, et il obtient d’elle un gage d’amour. C’était un médaillon d’abord ; M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite…, en remaniant la pièce, a biffé le médaillon et a mis à la place une croix attachée par un ruban bleu. M. Bernard LopezLopez de Roberts, Bernard-Joseph-JulienBernard-Joseph-Julien Lopez de Roberts dit Bernard Lopez (Cadix/Espagne, 15 mars 1817 – Paris, 30 mai 1896), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit seul et aussi en collaboration avec d’autres auteurs de nombreuse pièces de théâtre dont Regardez, mais ne touchez pas avec Théophile GautierLire la suite… a réclamé ; mais M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… s’est montré inflexible.

La jeune pensionnaire du couvent de Muret est devenue, par la fantaisie des auteurs, Mlle Hélène de Villepreux, chanoinesse, et, au premier acte, nous la retrouvons, le jour du vendredi saint, au couvent spirituel de l’abbaye de Longchamp. Elle chante, puis elle quête pour les pauvres, et c’est dans la bourse de la belle quêteuse que vient tomber, en guise de fétiche ou de pavillon la précieuse croix que DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… détache de sa poitrine et qu’il ira reprendre le lendemain à l’hôtel de Villepreux.

Ce poème est assez agréable bien qu’il ne brille pas précisément par l’invention ; il renferme des situations musicales ; on y rencontre çà et là une pointe de sentiment, n’étaient les évolutions ridicules que les auteurs font faire à cet infortuné TrialTrial, AntoineAntoine Trial (Avignon, 13 octobre 1737 – Paris, 5 février 1795), ténor. Après avoir étudié à la maîtrise de la cathédrale d’Avignon, il se produisit dans les théâtres de province. Il fit ses débuts parisiens à la Comédie-Italienne dans Le Sorcier (Philidor, 1764). Malgré sa voix pLire la suite…, lequel, j’aime à le croire, n’avait pas, comme DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite…, le soir de la première représentation, des descendans dans la salle, la pièce, paroles et musique, aurait été écoutée d’un bout à l’autre avec beaucoup de recueillement. Je trouve seulement qu’on a trop applaudi la romance d’AzémiaAzemiaAzémia ou Les Sauvages, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Auguste-Etienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière mis en musique par Nicolas Dalayrac et créé à la Comédie-Italienne le 3 mai 1787.Lire la suite… (AzémiaAzemiaAzémia ou Les Sauvages, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Auguste-Etienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière mis en musique par Nicolas Dalayrac et créé à la Comédie-Italienne le 3 mai 1787.Lire la suite… ou les Sauvages). Ces applaudissemens trop prolongés semblaient dire : « Ah ! voilà le bouquet de la partition ! » Et pourtant il y a de bien jolies choses dans la partition des Trois Nicolas Trois Nicolas, LesLes Trois Nicolas, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, Bernard Lopez et Gabriel de Lurieu mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 16 décembre 1858.Lire la suite…; je ne veux pas parler seulement des réminiscences qui s’y sont glissées à l’insu du compositeur, et que le public a parfaitement accueillies, mais aussi de certaines ariettes, de certaines romances qui appartiennent en propre à M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite…, et qui portent le cachet de ce maître. L’air :

Orphée ose à l’enfer redemander sa femme ;

Pluton, pour le punir, à l’instant la lui rend.

n’est pas simplement une réclame à l’adresse des Bouffes-Parisiens ; mais à cet air, fort bien fait d’ailleurs, je préfère la romance chantée par DalayracDalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite… :

Un premier amour…….

C’est dans sa fraîcheur

La naissante fleur

Sur le point d’éclore.

On chercherait vainement dans les albums de l’année, excepté peut-être dans celui de M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite…, quelque chose de plus délicat et de plus suave.

Que puis-je citer encore ? la romance de la quêteuse :

Heureux qui peut sécher les larmes,

le chant religieux accompagné par l’orgue, et l’orage qui occasionne sur la scène une véritable émeute de parapluies rouges.

Le second acte m’a paru aussi riche que le premier : il débute par un cantabile chanté par Mlle de Villepreux, et auquel le violon solo qui l’accompagne donne une vague ressemblance avec le grand air d’Isabelle dans le Pré aux ClercsPré aux clercs, LeLe Pré aux clercs, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène de Planard, mis en musique par Louis Hérold, créé à l’Opéra-Comique le 15 décembre 1832.Lire la suite…. La scène de la leçon de musique est habilement traitée ; TrialTrial, AntoineAntoine Trial (Avignon, 13 octobre 1737 – Paris, 5 février 1795), ténor. Après avoir étudié à la maîtrise de la cathédrale d’Avignon, il se produisit dans les théâtres de province. Il fit ses débuts parisiens à la Comédie-Italienne dans Le Sorcier (Philidor, 1764). Malgré sa voix pLire la suite… fait tous ses efforts pour arriver aux effets comiques de son rôle, mais ce qu’il y a de plus amusant dans tout cela, c’est ce clavecin qui produit des sons aussi amples, aussi veloutés que ceux d’un piano de Boisselot ou d’Erard. Ne pourrait-on pas se servir pour les Trois NicolasTrois Nicolas, LesLes Trois Nicolas, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, Bernard Lopez et Gabriel de Lurieu mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 16 décembre 1858.Lire la suite… du pianino de la Fille du régimentFille du Regiment, LaLa Fille du régiment, opéra-comique en deux actes sur un livret de Jean-François-Alfred Bayard et Henri de Saint-Georges mis en musique par Gaetano Donizetti et créé à l’Opéra-Comique le 11 février 1840.Lire la suite…, lequel a toute la sonorité grêle et métallique d’un clavecin du dix-huitième siècle.

On a beaucoup applaudi ce duo syllabique chanté par le vicomte d’Anglas et son ami Dalayrac Dalayrac, Nicholas-MarieNicolas-Marie Dalayrac (Muret/Haute-Garonne, 13 juin 1753 – Paris, 27 novembre 1809), compositeur. Il écrivit de nombreux opéras-comiques qui eurent beaucoup de succès en France et à l’étranger et se sont longtemps maintenus dans le répertoire, tels que Nina, ou la folle par amour (1786), LeLire la suite…: on l’a même bissé. La chanson de Rosette débute comme l’air de Sganarelle, dans le Médecin malgré luiMédecin malgré lui, LeLe Médecin malgré lui, opéra-comique en trois actes sur un livret de Jules Barbier et Michel Carré d’après de Molière, mis en musique par Charles Gounod et créé au Théâtre-Lyrique le 15 janvier 1858.Lire la suite… ; mais, au bout de la troisième mesure, M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite… redevient lui-même, et M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… est oublié.

Le troisième acte n’est pas moins fertile que les deux autres en trios, duos et mélodies de toutes sortes. Une note de cor vous prépare à une scène sentimentale, un roulement de timbale vous fait pressentir quelque chose de dramatique et d’émouvant. Quant le coloris n’est pas dans le chant, il est dans l’orchestre.

Je remercie personnellement M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite… d’avoir employé avec modération la grosse caisse et les cymbales ; ne pas assourdir les oreilles des spectateurs, c’est presque les charmer.

CoudercCouderc, Joseph-Antoine-CharlesJoseph-Antoine-Charles Couderc (Toulouse, 10 mars 1810 – Paris, 16 avril 1875), ténor. Il fit ses débuts à l’Opéra-Comique en 1834 dans Le Petit Chaperon rouge (Boieldieu)  et ne s’en absenta qu’entre 1843 et 1850, période pendant laquelle il se produisit en province et à l’étrangeLire la suite… est parfait dans le personnage du vicomte ; le rôle d’Hélène ne convient nullement à la personne et au talent de Mlle LefebvreFaure, Constance-CarolineConstance-Caroline Lefebvre épouse Faure (Paris, 21 décembre 1828 – Paris, 1905), soprano. Elle étudia le chant au Conservatoire de Paris avec M. Banderali et Mme Moreau-Sainti et obtint un 1er Prix d’opéra-comique en 1849. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1849 et chanta avec succès auLire la suite…, si gentille, si accorte, si séduisante dans le Chien du JardinierChien du jardinier, LeLe Chien du jardinier, opéra-comique en un acte sur un livret de Joseph-Philippe Lockroy et Eugène Cormon mis en musique par Albert Grisar et créé à l’Opéra-Comique le 16 janvier 1855.Lire la suite… et dans JocondeJocondeJoconde, opéra-comique en trois actes sur un livret de Charles-Guillaume Etienne mis en musique par Nicolo Isouard et créé à l’Opéra-Comique le 28 février 1814.Lire la suite….

Les décors m’ont semblé très frais et les costumes aussi.

Je désire très sincèrement que les Trois NicolasTrois Nicolas, LesLes Trois Nicolas, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, Bernard Lopez et Gabriel de Lurieu mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 16 décembre 1858.Lire la suite… ajoutent un nouveau lustre à la gloire de M. ClapissonClapisson, Antoine-LouisAntoine-Louis Clapisson (Naples, 5 septembre 1808 – Paris, 19 mars 1866), compositeur. Il étudia le violon d’abord à Bordeaux puis avec Habeneck au Conservatoire de Paris. En 1832 il fut engagé comme violoniste au Théâtre-Italien et composa à partir de 1839 de nombreuses romances dont certLire la suite…. Il suffira peut-être, pour cela, de placer quelques Romains de plus sous le lustre.

P.S. Aujourd’hui lundi, 27 décembre, l’Opéra-Comique annonce la seconde représentation des Trois NicolasTrois Nicolas, LesLes Trois Nicolas, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe, Bernard Lopez et Gabriel de Lurieu mis en musique par Louis Clapisson et créé à l’Opéra-Comique le 16 décembre 1858.Lire la suite…. L’entr’acte a été un peu long ; mais enfin la toile se lève et les applaudissemens vont recommencer.