Erard, Sébastien

Sebastian Erhard dit Sébastien Érard (Strasbourg, 5 avril 1752 – Passy, 5 août 1831), facteur de clavecins, de pianos et de harpes. Fils d’un ébéniste, il travailla dans l’atelier de son père et prit des cours de dessin, de géométrie et d’architecture. En 1768, il s’installa à Paris, où il ouvrit un atelier de facteur de clavecins. Il fit la connaissance de la reine Marie-Antoinette et construisit pour elle un clavecin avec un clavier mobile permettant de monter ou de baisser d’un demi-ton l’accord (1779).  Dans les années 1780, il fit la connaissance du harpiste Jean-Baptiste Krumpholz qui lui demanda de perfectionner la harpe. À la même époque, il se mit à produire des pianos car il avait obtenu un brevet de Louis XVI. La Révolution l’obligea à émigrer à Londres, où il établit une fabrique de pianos et de harpes en 1792. Son frère, Jean-Baptiste Érard (Strasbourg, 7 juillet 1749 – Paris, 10 avril 1826) continua à gérer l’entreprise à Paris. Sébastien revint à Paris en 1796 mais fit des séjours prolongés à Londres jusqu’en 1814 quand son neveu, Pierre Orphée Érard (Paris, 10 mars 1794 – Passy, 14 août 1855) prit la direction de l’entreprise à Londres. Les frères Érard brevetèrent leurs inventions de la harpe à double mouvement à Londres en 1811 et du mécanisme à double échappement adapté au piano à Paris en 1822. De 1814 à 1829, l’agence anglaise dirigée par Pierre Érard se consacra surtout à la production et à l’amélioration des harpes. Il en augmenta le nombre de cordes jusqu’à 46. Au décès de Sébastien Érard, Pierre prit la direction de l’entreprise et continua à perfectionner ses instruments. Sa veuve lui succéda, secondée par son beau-frère Pierre Schaeffer. En 1883, elle s’associa avec Amédée Blondel et la compagnie s’appela dès lors Érard et Cie. En 1890, l’agence de Londres fut vendue aux enchères et acquise par J. George Morley. De 1803 à 1935, l’entreprise s’appela Blondel et Cie (Maison Érard) ; de 1935 à 1956 elle s’appela Guichard et Cie (Maison Érard). À partir de 1956, elle devint Érard et Cie S.A. et fusionna avec Pleyel en 1960. En 1978, le facteur de harpes Victor Salvi acquit la manufacture de harpes Érard ainsi que la salle Gaveau de Paris. La manufacture de piano Érard fut quant à elle acquise par l’industriel Hubert Martigny en 2000, en même temps que les marques de pianos Pleyel, Rameau et Gaveau.