Le Journal des Débats, 16 novembre 1867 (article signé E. Reyer).

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS

DU 16 NOVEMBRE 1867.

 REVUE MUSICALE.

M. Xavier BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite…, gendre de LesueurLesueur, Jean-FrancoisJean-François Lesueur (Drucat-Plessiel/Somme, 15 février 1760 – Paris, 6 octobre 1837), compositeur. Il reçut sa formation musicale dans les maîtrises d’Abbeville et d’Amiens. Il quitte Amiens en 1876 et pendant dix ans dirigea successivement les maîtrises de différents chapitres de provLire la suite…, et lui-même savant théoricien et compositeur très distingué, vient d’adresser à M. BernexBernex, Théodore-AntoineThéodore-Antoine Bernex (Marseille, 21 mars 1813 – Marseille, 9 décembre 1889), homme politique. Fils d’un riche fabriquant de papiers peints, il travailla tout d’abord dans la fabrique de son père avant de fonder une compagnie d’assurances dans le Midi. En 1858, il fut élu Conseiller munLire la suite…, maire de Marseille, un Mémoire dans lequel, à propos de questions ayant un intérêt purement local, nous trouvons des considérations du plus haut intérêt sur la musique en général et sur le développement qu’il conviendrait de lui donner dans les établissemens municipaux en province. Ce Mémoire, publié en entier par le Nouvelliste, est trop étendu pour que je puisse le reproduire ; j’appuierai seulement de quelques extraits mon appréciation personnelle sur un travail écrit par un homme compétent, et auquel l’état actuel des théâtres dans nos départemens donne une certaine importance.

M. Xavier BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite… fait d’abord de sages réflexions sur le mouvement musical qui s’est produit en France dans ces dernières années ; j’en ai parlé, en plus d’une occasion, dans le même sens, et je suis heureux de cette conformité d’opinion entre le judicieux écrivain et moi.

« La musique est, de tous les arts, celui qui a le plus d’empire sur les masses ; les chœurs d’orphéons et les fanfares populaires prouvent combien est grande l’attraction qu’elle exerce sur elles.

« Depuis quarante ans le goût de la musique s’est considérablement accru en France ; aujourd’hui toutes les classes de la société l’écoutent et la font entendre ; presque partout chacun se mêle à elle et elle se mêle à tous.  Triste ou gaie, joyeuse ou lugubre, éclatante ou sombre, elle vibre dans les champs et dans les cités ; mais à mesure qu’elle s’est ainsi répandue, un fait bizarre s’est produit : tout ce qu’elle a gagné en largeur elle l’a perdu en profondeur ; sa marche actuelle est plutôt vers l’affaissement que vers l’élévation. Cette marche funeste dans laquelle la musique se trouve engagée augmente sans cesse, et la rapidité du mouvement qui lui est imprimé est telle, que, si l’on y met obstacle, elle arrivera bientôt à une déplorable décadence.

« Sans doute la première partie de ce siècle nous montre des individualités musicales aussi belles, aussi éclatantes, aussi puissantes que celles des siècles précédens ; mais, comparativement, elles sont beaucoup moins nombreuses que par le passé, et chaque jour elles vont en se restreignant, de sorte que plus il y a de gens cultivant la musique, moins il y a de musiciens éminens. Ce qui a augmenté en nombre, c’est le médiocre ; le mauvais n’a pas manqué de se multiplier avec profusion.

« Beaucoup de bons esprits ont été frappés de la situation que je viens de signaler ; le gouvernement s’en est préoccupé par rapport à la France en général ; maintenant, c’est aux conseils généraux, aux municipalités à agir dans les centres qu’ils représentent, et cela suivant leurs ressources, conformément à leurs besoins particuliers. »

M. Xavier BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite… rappelle ensuite les mesures générales prises par le gouvernement « pour arrêter le mal » : la liberté des théâtres et l’enseignement de la musique rendu obligatoire dans toutes les écoles dépendant de la juridiction du ministre de l’instruction publique. Mais tout en qualifiant ces mesures d’excellentes, tout en affirmant que, « exécutées dans les départemens avec suite et intelligence, elles doivent produire de très bons fruits », M. BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite… n’en préconise pas moins le système suivi dans presque toute l’Allemagne, et d’après lequel « les théâtres sont administrés par un délégué du prince ou de l’Etat. Ce système, qui exclut toute idée de spéculation, ajoute M. BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite…, me paraît le meilleur et le plus favorable à l’art ; il est regrettable qu’en France, par des motifs administratifs, on ait cru devoir l’abandonner. » Or, qu’il ait lieu au profit de l’Etat ou de la commune, d’un souverain ou d’un particulier, le monopole est toujours le monopole, et la liberté des théâtres ne s’accommode pas plus d’un monopole que d’un privilège. Je ne veux pourtant établir d’autre contradiction que celle-ci dans l’argumentation de M. Xavier Boisselot Boisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite…: la liberté des théâtres lui paraît, en principe, une excellente mesure, comme toutes les libertés sans doute ; mais le premier effet de cette mesure étant d’abandonner les théâtres de province à des entrepreneurs qui les exploitent comme ils l’entendent à leurs risques et périls, et ces théâtres étant aujourd’hui, pour la plupart, dans une situation fâcheuse, M. BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite… conclut que « ce second mode est beaucoup moins favorable à l’art que le précédent » ; il avoue même « ne pas comprendre quelles sont les raisons qui ont décidé la province » à l’employer exclusivement. Les raisons ou plutôt la raison, c’est que la liberté des théâtres supprime de droit, sinon de fait, tout privilège et toute subvention. Le système que M.BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite… voudrait voir adopter en province est celui qui est en vigueur à Paris auprès des théâtres subventionnés, « et qui a produit d’excellens résultats. » Par ce système, « les intérêts de l’art se trouvent convenablement sauvegardés ; les artistes conservent la faculté de contracter des engagemens d’une certaine durée ; le directeur ayant quelques années devant lui pour songer à améliorer son théâtre, l’avenir lui important autant que le présent, il ne manque pas de s’en préoccuper. C’est sans contredit à ce système que les municipalités devraient se rallier si elles pensent qu’il n’est pas possible d’adopter le premier. » Des deux mesures prises par le gouvernement : la liberté des théâtres et l’enseignement obligatoire de la musique dans toutes les écoles dépendant de la juridiction du ministre de l’instruction publique, celle qui doit produire les meilleurs fruits n’est donc pas la liberté des théâtres, et des trois systèmes comparés entre eux par M. Xavier BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite…, c’est le premier qu’il préfère, bien qu’il conseille l’adoption du second. Je suis entièrement de son avis : le mode d’administration des théâtres par les municipalités m’a toujours semblé le meilleur ; il ne donne peut-être pas les résultats pécuniaires les plus satisfaisans ; mais c’est celui qui offre à l’art les plus sérieuses garanties. Or, en province, plus encore qu’à Paris, les intérêts de l’art ont besoin d’être sauvegardés, parce qu’en province la concurrence est à peu près impossible, parce qu’en province il n’y a pas à espérer, comme à Paris, au moment où l’on croit le goût du public arrivé à son dernier degré d’abaissement, de le voir relever par l’influence subite d’un courant contraire. D’ailleurs, en plaçant les théâtres des principales villes de nos départemens sous la dépendance des municipalités, on arriverait plus facilement à la réalisation d’une idée dont je ne réclame pas la priorité, mais dont j’ai pourtant essayé bien des fois de faire ressortir les avantages incontestables ; je veux parler de la création de maîtres de chapelle ou directeurs de musique attachés aux théâtres de province, nommés par le gouvernement, et rétribués par le budget municipal. Le plus grand nombre de ces emplois seraient réservés aux lauréats du Conservatoire à leur retour de Rome, c’est-à-dire à l’époque où commencent pour eux les déboires d’une carrière fort difficile. Ils trouveraient ainsi, dans une position lucrative et honorifique, le moyen de cultiver leur art sérieusement et à l’abri de toute préoccupation matérielle ; ils ne seraient point obligés de chercher les ressources de chaque jour dans le travail souvent fort pénible du professorat ou dans des travaux plus pénibles encore et quelquefois très humilians pour leur amour-propre d’artiste.

S’imagine-t-on, par exemple, que le but du gouvernement est de donner à des jeunes gens une éducation musicale complète, et de leur faire passer plusieurs années en Italie et en Allemagne, pour que, revenus à Paris, ils soient obligés de courir le cachet, de se morfondre à la porte des théâtres lyriques ou d’écrire des variations sur un air populaire : GrenadierDépart du grenadier, LeLe Départ du grenadier, romance mise en musique par Henri Blanchard. Le premier vers de cette romance est « Guernadier que tu m’affliges ». Cette romance fut chantée dans Les Cuisinières, comédie en un acte mêlée de couplets, par Nicolas Brazier et Théophile-Marion Dumersan créée au TLire la suite…, que tu m’affliges ! ou tout autre Malliot : la Musique au théâtre ; lettre signée un pauvre musicien et adressée par un prix de Rome à M. Fétis, directeur de la Gazette musicale en 1827.. Chaque année, je le sais, l’administration et le gouvernement font de nouveaux efforts pour améliorer la situation des prix de Rome, mais cette situation est encore aujourd’hui précaire, et les concours récemment institués par une pensée généreuse, sans doute, ne suffiront à la rendre meilleure que pour un très petit nombre d’élus ; il en est jusqu’à trois que l’on pourra citer. Que deviendront les partitions auxquelles l’épreuve du concours n’aura pas été favorable ? Que deviendra, pour les concurrens évincés, le fruit d’une année de travail ? En appelleront-ils au jugement d’un public de province de la sentence du jury parisien ? On a vu ce qui s’est passé à propos du concours de l’Exposition universelle ; je laisse les hymnes de côté, et ne veut parler que des cantates : il en a été envoyé cent deux, sans compter soixante et un manuscrits qui ne remplissaient pas les conditions imposées. Une seule a été couronnée, et j’ai raconté déjà quelles difficultés avait eu à surmonter M. Camille Saint-SaënsSaint-Saëns, Charles-CamilleCharles-Camille Saint-Saëns (Paris, 9 octobre 1835 – Alger, 16 décembre 1921), pianiste, organiste et compositeur. Il étudia le piano avec Camille Stamaty et donna son premier concert public en 1843. Il étudia au Conservatoire de Paris avec François Benoist (orgue) et Fromental Halévy (compoLire la suite… pour faire exécuter son Å“uvre ; deux autres cantates, celle de M. WekerlinWeckerlin, Jean-Baptiste-TheodoreJean-Baptiste-Théodore Weckerlen, dit Weckerlin (Guebwiller, 9 novembre 1821 – Trottberg, 10 [20 ?] mai 1910), compositeur, musicologue et bibliothécaire. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Antoine Elwart. En 1850, il fut nommé chef de chÅ“ur de la Société Sainte-Cécile. Il fut bLire la suite… et celle de M. Jules Massenet (prix de Rome) ont balancé un instant la décision du jury ; c’étaient donc des Å“uvres d’une valeur réelle. Où les a-t-on exécutées, où les exécutera-t-on jamais ? On se console, à la rigueur, d’une cantate perdue ; mais de quelque fécondité que soit doué un jeune compositeur (et je connais beaucoup de musiciens dont la fécondité n’est pas le principal mérite), il ne renonce pas sans regret à l’espoir de faire représenter un ouvrage aussi important qu’un opéra en trois actes. Le concours  proposé par le Théâtre-Lyrique est le plus rationnel et le plus normal, puisqu’il laisse au compositeur la faculté de choisir lui-même son sujet ; des trois modes de concours, c’est aussi le seul qui permette à l’auteur de la partition et à l’auteur du livret de tenter une nouvelle épreuve, le titre de leur Å“uvre ne devant pas être livré à la publicité. Mais ce concours est-il bien un concours, et a-t-il un autre effet que de sanctionner le droit de chacun d’écrire un opéra pour le Théâtre-Lyrique et de le présenter à l’acceptation du directeur le lendemain du jour où il aura été refusé par le jury ?

La principale difficulté pour le jeune compositeur, c’est de trouver un poëme à sa convenance : ce poëme, il le demandera vainement, lui inconnu, aux faiseurs en vogue, et voici ce que me disait précisément, il y a quelques jours, un jeune lauréat du Conservatoire qui revient, un peu désillusionné, de la villa Médicis. Il avait déjà frappé à la porte de plusieurs librettistes ; tous l’avaient accueilli par de bonnes paroles, et l’avaient laissé partir les mains vides. Alors il s’était décidé à choisir le livret gracieusement offert à l’Opéra-Comique par M. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite…. « Ce livret vous convient-il ? lui demandai-je. –Pas le moins du monde ; certes je n’en veux point médire ; d’autres sans doute en apprécieront toutes les qualités ; mais il ne va ni à mon tempérament ni à la nature de mon génie : j’ai peu de sympathie pour les opéras-comiques. –Alors, attendez le poëme mis au concours par l’Opéra. –Je ne veux pas attendre ; je sens le besoin de travailler, et d’ailleurs il en sera du poëme de l’Opéra comme de celui de l’Opéra-Comique : à des aptitudes, à des organisations différentes il faut des sujets différens. M. Félicien DavidDavid, Félicien-CésarCésar-Félicien David (Cadenet, 13 avril 1810 – St Germain-en-Laye 29 aout 1876), compositeur. Orphelin à cinq ans, après des études à la maîtrise de la cathédrale St.-Sauveur d’Aix-en-Provence et au collège St.-Louis d’Aix, il entra en 1830 au Conservatoire de Paris dans la classe d’HLire la suite…, par exemple, n’eût jamais écrit un chef-d’œuvre sur le poëme de Roland à RoncevauxRoland à RoncevauxRoland à Roncevaux, opéra en quatre actes sur un livret et une musique d’Auguste Mermet créé à l’Opéra de Paris le 3 octobre 1864.Lire la suite… ou sur celui du TrouvèreTrouvère, LeLe Trouvère, opéra en quatre actes sur un livret en français d’Emilien Pacini traduit du livret en italien de Salvatore Cammarano, Il trovatore, mis en musique par Giuseppe Verdi. La version en français fut créée d’abord au Théâtre de la Monnaie à Bruxelles le 20 mai 1856 puis a l’OpÃLire la suite…, et CherubiniCherubini, Maria Luigi Carlo Zanobi SalvadoreMaria Luigi Carlo Zanobi Salvadore Cherubini (Florence, 8 septembre 1860 – Paris, 15 mars 1842), compositeur. Il étudia la musique avec son père puis avec Bartolomeo Felici, Pietro Bizzari et Giuseppe Castrucci, puis à Milan avec Giuseppe Sarti. Il fut engagé comme compositeur au King’s TheateLire la suite… rendit à M. de JouyJouy, Victor-Joseph-Etienne deVictor-Joseph-Étienne Jouy, dit Étienne de Jouy (Jouy-en-Josas, 19 octobre 1764 – Saint-Germain-en-Laye, 4 novembre 1846), écrivain, librettise. Auteur de comédies, de tragédies et d’importantes chroniques publiées dans La Gazette de France (1811-1814). Il écrivit des livrets pour GaspareLire la suite…, après l’avoir gardé plusieurs mois sur son piano, le poëme de la VestaleVestale, LaLa Vestale, tragédie lyrique en trois actes sur un livret d’Etienne de Jouy mis en musique par Gaspare Spontini et créé à l’Opéra de Paris le 11 décembre 1807.Lire la suite…. » Mon jeune ami ne manque pas, on le voit, d’une certaine logique ; et néanmoins il se prépare, sans joie, sans conviction et sans espérance, à mettre en musique le FlorentinFlorentin, LeLe Florentin, opéra-comique en trois actes sur un livret de Henry de Saint-Georges mis en musique par Charles Lenepveu et créé à l’Opéra-Comique de Paris le 25 février 1874.Lire la suite…, de M. de Saint-GeorgesSaint-Georges, Jules-Henri Vernoy deJules-Henri Vernoy de Saint-Georges (Paris, 7 novembre 1799 – Paris, 23 décembre 1875), auteur dramatique, librettiste. Il écrivit d’abord un roman puis il se tourna vers la scène et écrivit plusieurs comédies, drames et vaudevilles et produisit pendant cinquante ans des livrets d’opéras eLire la suite….

Peut-être m’objectera-t-on que parmi les compositeurs qui ont été envoyés à Rome et qui en sont revenus, plusieurs ont réussi à se procurer, sans trop de difficultés, de fort jolis poëmes ; c’est vrai. Mais si M. DupratoDuprato, Jules-Laurent-AnacharsisJules-Laurent-Anacharsis Hinard dit Duprato (Nîmes, 20 juillet 1827 – Paris, 20 mai 1892), compositeur. Il étudia la composition avec Simon Leborne au Conservatoire de Paris et obtint le premier Prix de Rome en 1848. Il rencontra le succès aux Bouffes-Parisiens en 1856 avec son opérette MonsieurLire la suite…, par exemple, a eu les TrovatellesTrovatelles, LesLes Trovatelles, opéra-comique en un acte sur un livret de Michel Carré et Jules Lorin mis en musique par Jules Duprato et créé à l’Opéra-Comique le 28 juin 1854.Lire la suite…, et M. Victor MasséMassé, Felix-Marie-VictorFélix Marie Victor Massé (Lorient, 7 mars 1822 – Paris, 5 juillet 1884), compositeur. Il étudia le piano avec Zimmerman et la composition avec Halévy au Conservatoire de Paris, où obtint le 1er Prix de piano en 1839 et le 1er Prix de Rome en 1844. Il débute à l’Opéra-Comique en 1850 avec LLire la suite… la Chanteuse voiléeChanteuse voilée, LaLa Chanteuse voilée, opéra-comique en un acte sur un livret d’Eugène Scribe et Adolphe de Leuven mis en musique par Victor Massé et créé à l’Opéra-Comique le 26 novembre 1850.Lire la suite…, HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite… a eu l’ArtisanArtisan, L’L’Artisan, opéra-comique en un acte sur un livret de Henri de Saint-Georges et Antoine Simonnin mis en musique par Fromental Halévy et créé à l’Opéra-Comique le 30 janvier 1827.Lire la suite…, et M. MassenetMassenet, Jules-Emile-FrédéricJules-Émile-Fréderic Massenet (Maontaud/Loire, 12 mai 1842 – Paris, 13 août 1912), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de piano en 1859 puis un 1er prix de contrepoint et fugue ainsi que le 1er Prix de Rome en 1863. à Rome, Liszt lui confia une élève,Lire la suite… la Grand’-TanteGrand’ Tante, LaLa Grand’ Tante, opéra-comique en un acte sur un livret de Jules Adenis et Charles Grandvallet mis en musique par Jules Massenet et créé à l’Opéra-Comique de Paris le 3 avril 1867.Lire la suite…, M. GastinelGastinel, Leon-Gustave-CyprienLéon-Gustave-Cyprien Gastinel (Villers-les-Pots, 15 août 1823 – Fresnes, 18 octobre 1906), compositeur. Élève de Halévy au Conservatoire, il obtint le premier Prix de Rome en 1843. En 1841 il fut engagé comme violoniste à l’orchestre de l’Opéra-Comique et plus tard comme altiste à la Lire la suite… le MiroirMiroir, LeLe Miroir, opéra-comique en un acte sur un livret de Jean-François-Alfred Bayard et Antonin d’Avrecourt mis en musique par Léon Gastinel et créé à l’Opéra-Comique le 19 janvier 1853.Lire la suite…, et la liste serait un peu longue de ceux qui, à leur début, n’ont pas été plus favorisés qu’HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite…, M. MassenetMassenet, Jules-Emile-FrédéricJules-Émile-Fréderic Massenet (Maontaud/Loire, 12 mai 1842 – Paris, 13 août 1912), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de piano en 1859 puis un 1er prix de contrepoint et fugue ainsi que le 1er Prix de Rome en 1863. à Rome, Liszt lui confia une élève,Lire la suite… et M. GastinelGastinel, Leon-Gustave-CyprienLéon-Gustave-Cyprien Gastinel (Villers-les-Pots, 15 août 1823 – Fresnes, 18 octobre 1906), compositeur. Élève de Halévy au Conservatoire, il obtint le premier Prix de Rome en 1843. En 1841 il fut engagé comme violoniste à l’orchestre de l’Opéra-Comique et plus tard comme altiste à la Lire la suite…. Et puis, bons ou mauvais, ce sont là des poëmes en un acte ; le jeune compositeur qui aspire aux compositions d’un grand style trouve rarement l’occasion de débuter par un ouvrage de grande dimension, et l’on cite aujourd’hui comme une bonne fortune exceptionnelle celle de M. BizetBizet, GeorgesAlexandre-César-Léopold-Georges Bizet (Paris, 25 octobre 1838 – Bougival/Seine-et-Oise, 3 juin 1875), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de piano en 1851 puis un 1er prix d’orgue et de fugue en 1855. Il concourut avec Le Docteur Miracle pour le prix dâLire la suite…, qui, après avoir donné au Théâtre-Lyrique les Pécheurs de PerlesPêcheurs de perles, LesLes Pêcheurs de perles, opéra en trois actes sur un livret de Eugène Cormon et Michel Carré mis en musique par Georges Bizet et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 30 septembre 1863.Lire la suite…Le Docteur MiracleDocteur Miracle, LeLe Docteur Miracle, opérette en un acte sur un livret de Léon Battu et Ludovic Halévy mis en musique par Georges Bizet et créée aux Théâtre des Bouffes-Parisiens le 8 avril 1857. Jacques Offenbach ouvrit un concours pour la composition d’une opérette sur ce livret. Les partitions de GeorgeLire la suite…, opérette en un acte, jouée en 1857 au théâtre des Bouffes-Parisiens, l’année même où M. BizetBizet, GeorgesAlexandre-César-Léopold-Georges Bizet (Paris, 25 octobre 1838 – Bougival/Seine-et-Oise, 3 juin 1875), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de piano en 1851 puis un 1er prix d’orgue et de fugue en 1855. Il concourut avec Le Docteur Miracle pour le prix dâLire la suite… revenait de Rome, est un ouvrage de trop peu d’importance pour qu’on puisse le considérer comme le début de ce jeune compositeur., opéra en trois actes, va faire jouer au même théâtre la Jolie fille de PerthJolie Fille de Perth, LaLa Jolie Fille de Perth, opéra en quatre actes sur un livret de Jules-Henri Vernoy de Saint-Georges et Jules Adenis mis en musique par Georges Bizet et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 26 décembre 1867.Lire la suite…, qui est aussi un grand opéra. M. Xavier BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite…, protégé par la mémoire de LesueurLesueur, Jean-FrancoisJean-François Lesueur (Drucat-Plessiel/Somme, 15 février 1760 – Paris, 6 octobre 1837), compositeur. Il reçut sa formation musicale dans les maîtrises d’Abbeville et d’Amiens. Il quitte Amiens en 1876 et pendant dix ans dirigea successivement les maîtrises de différents chapitres de provLire la suite…, dont il avait épousé la fille avant de concourir pour le grand-prix de l’Institut, et grâce aussi à l’influence de son père, obtint de M. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… le libretto de Ne touchez pas à la reineNe Touchez pas a la ReineNe touchez pas à la Reine, opéra-comique en trois actes sur un livret d’Eugène Scribe et de Gustave Vaëz, mis en musique par Xavier Boisselot, créé à l’Opéra-comique le 16 janvier 1847.Lire la suite…, opéra en trois actes, qui fut représenté en 1847, sur le théâtre de l’Opéra-Comique, avec un très grand succès. Ce fut son premier ouvrage, et on parla à cette époque de la chance exceptionnelle de M. BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite…, comme on parle aujourd’hui de celle de M. BizetBizet, GeorgesAlexandre-César-Léopold-Georges Bizet (Paris, 25 octobre 1838 – Bougival/Seine-et-Oise, 3 juin 1875), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint un 1er prix de piano en 1851 puis un 1er prix d’orgue et de fugue en 1855. Il concourut avec Le Docteur Miracle pour le prix dâLire la suite…. Je regrette que le cadre un peu restreint dans lequel a dû se renfermer l’auteur de la Note publiée par le Nouvelliste ne lui ait pas permis de traiter, avec toute l’autorité que lui donnaient son expérience et sa position, cette question des prix de Rome, à laquelle, en sa qualité d’ancien pensionnaire de la villa Médicis, il doit s’intéresser beaucoup plus que moi. Ce n’est cependant pas la première fois que je m’en occupe. Voici ce que j’écrivais il y a quelques années, à propos de la situation de nos théâtres lyriques en province :

« Personne n’ignore vers quel état d’abaissement marchent quelques-unes unes de nos scènes départementales, où l’opéra et l’opéra-comique auront bientôt disparu pour faire place à la littérature équivoque des drames populaires et des pièces à trucs. En rendant les théâtres libres, le gouvernement n’a certainement pas eu la pensée de les diriger dans la voie où plusieurs sont entrés aujourd’hui ; et les municipalités de Rouen et de Marseille, par exemple, ne me semblent pas avoir parfaitement saisi l’esprit du décret, lorsqu’elles se sont hâtées, au lendemain du 6 janvier 1863, de supprimer les subventions qu’elles accordaient aux théâtres de ces deux villes. Il serait à désirer que non seulement les municipalités de Marseille et de Rouen voulussent bien revenir sur la décision qu’elles ont cru devoir prendre, mais que, dans tous les chefs-lieux des départemens, le budget municipal fit des sacrifices encore plus grands pour améliorer la situation des théâtres, et les préserver autant que possible de chercher des ressources dans un répertoire également étranger à l’art littéraire et musical.

« La liberté des théâtres ne peut pas avoir en province les mêmes effets qu’à Paris, et faire surgir de nouveaux théâtres à côté de ceux qui existent déjà ; en province, les subventions ne doivent donc pas être considérées comme la consécration d’un privilège, et il n’y aurait qu’un mot à changer pour que personne ne vit le moindre inconvénient à ce que les théâtres de StrasbourgLe théâtre de Strasbourg reçoit une donation de près de 100,000 fr. par an, provenant d’un legs particulier., Lyon, Marseille, Rouen, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Montpellier, Nancy et Dijon (je cite les principaux), reçussent chaque année à titre d’encouragement et de  gratification, une somme proportionnée aux efforts qu’ils auraient faits pour maintenir leur répertoire à un certain niveau. On leur demanderait en échange non seulement de se préoccuper un peu plus de la question d’art que de la question d’argent, mais on leur imposerait la condition expresse de jouer chaque année l’ouvrage d’un compositeur nouveau. Ce ne serait plus alors uniquement à Paris, mais aussi en province que les jeunes compositeurs pourraient faire leurs premières armes ; et au lieu d’un ou de deux théâtres (mettons en trois) à la porte desquels ils passent de longues années….. »

Le reste se devine aisément.

Aujourd’hui il est démontré que la liberté des théâtres n’a eu d’autre résultat à Paris que d’y produire la confusion des genres, en permettant aux théâtres de vaudeville de jouer des opéras-comiques, et à une scène qui, depuis cette tentative malheureuse, en est revenue à ses féeries, de s’essayer dans le répertoire de Molière. Dans nos départemens, aucun théâtre nouveau n’a été créé, et les théâtres déjà existans ont tout autant de mal à vivre que par le passé ; celui de Marseille, bien que sa subvention lui ait été rendue, est loin de prospérer et se plaint de la rude concurrence que lui font les cafés chantans. C’est principalement à propos de cette triste situation que M. BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite… a adressé au maire de Marseille un Mémoire dans lequel, après avoir examiné les différentes causes qui ont amené le complet désarroi du théâtre de cette ville, il conseille l’adoption de certaines mesures propres à lui rendre la prospérité et le rang élevé qu’il a eus jadis, et qu’il semble avoir perdus pour toujours. M. BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite… demande que les établissemens municipaux, suivant le précepte évangélique, s’aident les uns les autres, et il voit dans une nouvelle impulsion donnée à l’étude de la musique dans les écoles primaires et dans les classes de chant du Conservatoire, si habilement dirigé par M. Auguste Morel, le moyen le plus sûr de créer une pépinière de musiciens où, « dans quelques années, le théâtre (comme le concert et l’église) pourra recruter sans peine le nombreux personnel qui lui est nécessaire, et qu’il ne parvient pas toujours à réunir aujourd’hui même au prix des plus grands sacrifices. »

Mais, je le répète, si M. BoisselotBoisselot, XavierXavier Boisselot (Montpellier, 3 décembre 1811 – Montpellier, 28 mars 1893), compositeur et facteur de piano. Après ses premières études à Marseille, il entra en 1830 au Conservatoire de musique de Paris d’abord dans la classe de Fétis puis dans celle de Lesueur. Il obtient le 1er Prix de RoLire la suite… conclut à l’adoption du système qui place les théâtres sous la direction d’entrepreneurs nommés et subventionnés par les municipalités, avec un privilège dont la durée et les charges peuvent être modifiées « suivant ce qu’exige l’état de l’art dans chaque ville et ce que commandent les habitudes de la population », il n’arrive à cette conclusion que parce que les municipalités ne semblent pas disposées à suivre le système qui, plaçant les théâtres sous la dépendance de l’Etat ou d’un de ses délégués, et excluant toute idée de spéculation, fait la supériorité sinon la fortune de la plupart des théâtres allemands. C’est dans ces conditions seulement que les théâtres de province pouvaient offrir aux jeunes compositeurs les avantages dont j’ai parlé plus haut. Maître de chapelle d’un théâtre dont l’existence et la prospérité reposeraient sur des bases solides, titulaires d’une position qui ne dépendrait point des caprices ou de la mauvaise fortune d’un directeur, ils pourraient, tout en se livrant aux travaux de leur art, diriger le goût musical du public, et l’améliorer en le mettant plus souvent en contact avec les chefs-d’œuvre de toutes les écoles ; ils apprendraient, tout en restant compositeurs, et par cela même qu’ils resteraient compositeurs, à devenir d’habiles chefs d’orchestres ; et parce qu’ils consentiraient à s’éloigner momentanément de Paris, ils ne perdraient pas toute chance d’y revenir et d’y jouer un jour ou l’autre le rôle auquel les appelleraient leur talent et les Å“uvres qu’ils auraient produites. « C’est un préjugé de croire que Lyon, Bordeaux, Strasbourg ou Marseille ne peuvent être aussi bien que Paris le berceau d’une grande renommée, et qu’à Paris seul appartient le don de vivifier les intelligences, le privilège de pousser à l’enfantement des belles Å“uvres. » Je trouve cette pensée plus consolante pour les jeunes compositeurs que celle dont on peut lire l’expression dans le feuilleton du MoniteurDocteur Miracle, LeLe Docteur Miracle, opérette en un acte sur un livret de Léon Battu et Ludovic Halévy mis en musique par Georges Bizet et créée aux Théâtre des Bouffes-Parisiens le 8 avril 1857. Jacques Offenbach ouvrit un concours pour la composition d’une opérette sur ce livret. Les partitions de GeorgeLire la suite… du 5 février 1860, sous la signature de M. de Rovray.

« Les jeunes auteurs ou les auteurs inédits, – ou les prix de Rome, – ce qui revient au même, se plaignent de n’être pas joués souvent : ils n’ont pas tort ; mais les directeurs ont aussi de fortes raisons pour ne pas les jouer. C’est qu’en général un ouvrage de petite dimension, signé d’un nom inconnu, constitue une perte sèche pour le théâtre…. Quand je vois sur l’affiche le titre d’un nouvel opéra-comique en un acte, et que je lis le nom des acteurs, il me semble qu’on m’invite à un convoi de troisième classe, et je me dis en soupirant : « Voilà encore un pauvre garçon que nous allons mettre en terre. »

Cela a été écrit avant l’invention des concours… Si les concours ne réussissent pas à satisfaire les droits les plus légitimes, s’ils ne produisent pas les heureux résultats qu’on en attend, eh bien ! essayons alors de faire, au profit des jeunes compositeurs en général et des prix de Rome en particulier, un peu de décentralisation musicale. En créant des postes de maîtres de chapelle pour les élèves de l’Ecole de Rome, la France ne leur témoignera ni plus de sollicitude ni plus d’égards qu’aux élèves de l’Ecole Polytechnique, de l’Ecole de Saint-Cyr et de l’Ecole Normale, qui, une fois leurs études terminées ne sont pas jetés sur le pavé avec un brevet d’instruction ou de science dans leur poche.

Le Théâtre-Italien me donne rarement l’occasion de parler de lui, parce qu’il se produit à ce théâtre beaucoup plus de chanteurs nouveaux que d’œuvres nouvelles. Et j’avoue m’intéresser bien davantage à un ouvrage inédit qu’au début d’un ténor ou d’une prima-donna. Cependant, comme je ne veux pas laisser croire à ma complète indifférence pour un théâtre dont l’existence est chère à tant de gens, et dont j’entends vanter si souvent, par conviction ou par tradition, la salutaire influence, je vais aujourd’hui initier mes lecteurs au mouvement musical de la salle Ventadour, depuis sa réouverture qui a eu lieu le mardi 3 septembre avec la SonnambulaSonnambula, LaLa Sonnambula (La Somnambule), opera semiseria en deux actes sur un livret en italien de Felice Romani mis en musique par Vincenzo Bellini et créé au Théâtre Carcano de Milan le 6 mars 1831.Lire la suite…, le ténor GardoniGardoni, ItaloItalo Gardoni (Parme, 12 mars 1821 – Paris, 26 mars 1882), ténor. Élève d’Antonio di Cesari au Conservatoire de Parme, il débuta en 1840 dans le rôle-titre de Roberto Devereux (Donizetti) à Viadana près de Mantoue, puis chanta à Turin et à Berlin aux côtés du célèbre tenor Rubini daLire la suite…, le baryton BaggagioloBagaggiolo, EraclitoEraclito Bagaggiolo (ca. 1825 – ?, 1881), basse. Il fit ses débuts vers 1855. Il se produisit à Bologne en 1859, à Brescia en 1860, à Asti en 1862 dans Vittore Pisani (Peri) puis à Parme en 1863 dans Isabella d’Aragona (Pedrotti). En 1865, il débuta au Théâtre de la Scala de Milan dans Lire la suite… et Mlle Patti. Au reste, j’avais déjà annoncé cette réouverture, cet opéra et sa séduisante interprète, en disant : Si ce n’est pas une nouveauté, c’est du moins une grande attraction. Voulez-vous la liste des Å“uvres jouées déjà, et celles dont la représentation est annoncée ? Crispino e la ComareCrispino e la comareCrispino e la comare, opera buffa en trois actes sur un livret en italien de Francesco Maria Piave mis en musique par les frères Luigi et Federico Ricci et créé au Théâtre San Benedetto de Venise le 28 février 1850 et au Théâtre-Italien de Paris le 4 avril 1865.Lire la suite…, il Barbiere di Siviglia, la SonnambulaSonnambula, LaLa Sonnambula (La Somnambule), opera semiseria en deux actes sur un livret en italien de Felice Romani mis en musique par Vincenzo Bellini et créé au Théâtre Carcano de Milan le 6 mars 1831.Lire la suite…, l’Elisire d’amoreElisir d’Amore, L’L’Elisir d’Amore, melodramma giocoso en deux actes sur un livret en italien de Felice Romani mis en musique par Gaetano Donizetti et créé au Théâtre de la Canobbiana à Milan le 12 mai 1832.Lire la suite…, Don PasqualeDon PasqualeDon Pasquale, opera buffa en trois actes sur un livret de Giovanni Ruffini et Gaetano Donizetti basé sur un livret d’Angelo Anelli mis en musique par Gaetano Donizetti et créé au Théâtre-Italien à Paris le 3 janvier 1843. La version française due à Alphonse Royer et Gustave Vaëz fut créÃLire la suite…, Lucia di LammermoorLucia di LamermoorLucia di Lammermoor, dramma tragico en trois actes sur un livret en italien de Salvadore Cammarano, d’après The Bride of Lammermoor  de Walter Scott, mis en musique par Gaetano Donizetti et créé au Théâtre San Carlo de Naples le 26 septembre 1835 et au Théâtre-Italien de Paris le 12 déceLire la suite…, il TrovatoreTrovatore, IlIl Trovatore, opéra en quatre actes sur un livret en italien de Salvadore Cammarano  complété par Leone Emanuele Bardare et mis en musique par Giuseppe Verdi. L’œuvre fut créée au Théâtre Apollo à Rome le 19 janvier 1853 et au Théâtre-Italien à Paris le 23 décembre 1854.Lire la suite…, un Ballo in mascheraUn ballo in mascheraUn ballo in maschera, opéra en trois actes sur un livret en italien d’Antonio Somma mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre Apollo à Rome le 17 février 1859. Le livret s’inspire du livret d’Eugene Scribe Gustave III, ou le bal masqué, dont il transpose l’action de StockhLire la suite…, La TraviataTraviata, LaLa Traviata, opéra en trois actes sur un livret en italien de Francesco Maria Piave, d’après La Dame aux camélias d’Alexandre Dumas fils, mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 6 mars 1853.Lire la suite…, RigolettoRigolettoRigoletto, opéra en trois actes sur un livret en italien de Francesco Maria Piave, d’après Le Roi s’amuse de Victor Hugo, mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 11 mars 1851.Lire la suite…, SemiramideSemiramideSemiramide, opera seria en deux actes sur un livret de Gaetano Rossi, d’après Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 3 février 1823.Lire la suite…, NormaNormaNorma, opéra en deux actes sur un livret de Felice Romani (d’après Soumet et Lefèvre) mis en musique par Vincenzo Bellini, créé au Théâtre de la Scalla de Milan le 26 décembre 1831. Lire la suite…, Mathilde di ShabranMatilde di ShabranMatilde di Shabran, melodramma giocoso en deux actes de Gioachino Rossini sur un livret en italien de Jacopo Ferretti et créé au Théâtre Apollo de Rome le 24 février 1821 et au Théâtre-Italien de Paris le 15 octobre 1829. Rossini fit une deuxième version créée à Naples le 11 novembre 1821Lire la suite…, d’autres encore qui ne sont point tout à fait inconnues, et enfin Don DesiderioDon DesiderioDon Desiderio, dramma giocoso italien en deux actes sur un livret du comte Giovanni Giraud mis en musique par le prince Joseph Poniatowski et créé à Pise le 26 décembre 1840 et au Théâtre-Italien à Paris le 16 mars 1858.Lire la suite…, de M. le prince Poniatowski. Cet ouvrage, qui date de la jeunesse de l’auteur et que nous connaissons déjà, a été remonté avec un soin extrême et joué la semaine dernière devant une assemblée fort brillante. Je ne surprendrai donc personne en disant qu’on lui a fait l’accueil le plus sympathique et que les fleurs n’ont point été épargnées à Mlle Patti chantant pour la première fois le rôle d’Angiolina.

La direction du Théâtre-Italien espérait pouvoir nous faire entendre cet hiver le TancrèdeTancrediTancredi, melodramma eroico en deux actes sur un livret en italien de Gaetano Rossi, d’apres Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 6 février 1813.Lire la suite… de Rossini Rossini, GioachinoGioachino Rossini (Pesaro/Italie 29 février 1792 – Passy, 13 novembre 1868), compositeur. Né de parents musiciens, Rossini étudia le chant avec Giuseppe Malerbi à Lugo et débuta comme chanteur au théâtre d’Imola en 1804 et chanta le rôle d’un enfant dans Camilla de Paer à Bologne en 180Lire la suite…; mais elle n’a pu vaincre l’obstination de l’illustre maître qui craint, sans aucune raison, que le temps n’ait endommagé, en le touchant de son aile, un de ses plus anciens chefs d’œuvre. La première représentation de TancrèdeTancrediTancredi, melodramma eroico en deux actes sur un livret en italien de Gaetano Rossi, d’apres Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 6 février 1813.Lire la suite…, qui eut lieu au théâtre de la Fenice, à Venise, date du carnaval de 1813.

Les artistes qui ont débuté cette année au Théâtre-Italien ont eu des fortunes diverses : Mlle Corinna SimoniSimoni, CorinnaCorinna Simoni (? – ?), soprano. Elle débuta dans Lucia di Lammermoor (Donizetti) au Théâtre Carcano de Milan en décembre 1866 avec un grand succès. Elle fut engagée au Théâtre-Italien de Paris pour la saison 1867/68.Lire la suite… s’est montrée fort émue le premier soir ; le ténor MonginiMongini, PietroPietro Mongini (Rome, 29 octobre 1839 – Milan, 27 avril 1874), basse puis ténor. Il fit ses débuts comme basse avant d’être engagé comme ténor à Gênes en 1853. En 1855, il débuta au Théâtre-Italien de Paris dans Lucia di Lammermoor (Donizetti). Deux ans plus tard, à Reggio Emilia, il crLire la suite…, qui chante chaleureusement, a été chaleureusement accueilli ; le baryton BaggagioloBagaggiolo, EraclitoEraclito Bagaggiolo (ca. 1825 – ?, 1881), basse. Il fit ses débuts vers 1855. Il se produisit à Bologne en 1859, à Brescia en 1860, à Asti en 1862 dans Vittore Pisani (Peri) puis à Parme en 1863 dans Isabella d’Aragona (Pedrotti). En 1865, il débuta au Théâtre de la Scala de Milan dans Lire la suite… [Bagaggiolo]Bagaggiolo, EraclitoEraclito Bagaggiolo (ca. 1825 – ?, 1881), basse. Il fit ses débuts vers 1855. Il se produisit à Bologne en 1859, à Brescia en 1860, à Asti en 1862 dans Vittore Pisani (Peri) puis à Parme en 1863 dans Isabella d’Aragona (Pedrotti). En 1865, il débuta au Théâtre de la Scala de Milan dans Lire la suite… est doué d’excellentes qualités et d’un bel organe ; Mlle Krauss a beaucoup mieux réussi que Mlle Grossi, et Mlle Harris (celle-là n’est pas précisément une débutante) vise avec un certain succès aux mêmes effets que Mlle Patti. On attend de Milan les époux TiberiniTiberini, MarioMario Tiberini (San Lorenzo in Campo/Marches, Italie, 8 septembre 1826 – Reggio Emilia, 16 octobre 1880), ténor. Il étudia à Rome avec Domenico Lucilla et à Naples avec Emanuele de Roxas. Il débuta au Théâtre Argentina de Rome dans Semiramide (Rossini) en 1851. Il se produisit dans plusieurLire la suite…, qui doivent débuter dans Mathilde di ShabranMatilde di ShabranMatilde di Shabran, melodramma giocoso en deux actes de Gioachino Rossini sur un livret en italien de Jacopo Ferretti et créé au Théâtre Apollo de Rome le 24 février 1821 et au Théâtre-Italien de Paris le 15 octobre 1829. Rossini fit une deuxième version créée à Naples le 11 novembre 1821Lire la suite…, et Mme de Grandval travaille, dit-on, à une partition en trois actes, ayant pour titre PiccolinoPiccolinoPiccolino, opéra en trois actes sur un livret en italien d’Achille de Lauzières, d’après Victorien Sardou, mis en musique par Clémence de Grandval et créé au Théâtre-Italien de Paris le 22 décembre 1868.Lire la suite…. Une nouveauté nous est promise, hâtons-nous de la signaler.

Le ténor ColinColin, Edouard-AdolpheÉdouard-Adolphe Colin (Paris 26 décembre 1840 – Colombes près de Paris, 13 janvier 1872), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint en 1866 un 2nd prix d’opéra-comique et un 2e accessit d’opéra. Il fut d’abord engagé à Marseille puis à l’Opéra de Paris, où il Lire la suite…, que l’Opéra vient d’engager, a chanté mercredi dernier le rôle d’Ottavio, de  Don Juan. Evidemment c’est à l’émotion inséparable d’un premier début qu’il faut attribuer ce défaut de justesse qui nous a frappé dans la voix de ce jeune artiste, voix charmante du reste, d’un timbre agréable et d’une étendue plus que suffisante pour les rôles qui lui seront confiés. M. ColinColin, Edouard-AdolpheÉdouard-Adolphe Colin (Paris 26 décembre 1840 – Colombes près de Paris, 13 janvier 1872), ténor. Il étudia au Conservatoire de Paris, où il obtint en 1866 un 2nd prix d’opéra-comique et un 2e accessit d’opéra. Il fut d’abord engagé à Marseille puis à l’Opéra de Paris, où il Lire la suite… n’est qu’un ténorino ; mais il n’en tiendra pas moins sa place à l’Opéra entre M. VillaretVillaret, Pierre-FrançoisPierre-François Villaret (Milhaud/Gard, 29 avril 1830 – Suresnes, 28 avril 1896), ténor. Il passa sa jeunesse à Nîmes, ou il prit ses premières leçons de musique auprès d’un ami. Il fut contremaître dans une brasserie de Beaucaire et s’engagea dans la société d’orphéon de cette viLire la suite… et M. WarotWarot, Victor-Alexandre-JosephVictor-Alexandre-Joseph Warot (Verviers/Belgique, 18 septembre 1834 – Bois-Colombes près Paris, 29 mars 1906), ténor. Il étudia avec son père et puis à Paris avec Giulio Alary et débuta à l’Opéra-Comique le 1er octobre 1858 dans Les Monténégrins (Limnander). Il créa le rôle du FauchLire la suite….

J’ai été faire mes adieux aux BleuetsBleuets, LesLes Bleuets, opéra-comique en quatre actes sur un livret d’Eugène Cormon et Henri Trianon mis en musique par Jules Cohen et créé au Théâtre-Lyrique de Paris le 23 octobre 1867.Lire la suite…, de M. Jules Cohen. Mlle Nilsson, en quittant le Théâtre-Lyrique, les emporte dans les boucles de ses blonds cheveux. Une seconde audition de cet ouvrage me permet de confirmer ce que j’en ai dit dans mon précédent article ; le public de la première représentation et la presse en général l’ont jugé bien sévèrement, et se sont préoccupés beaucoup trop peut-être des réminiscences qui ont échappé à M. Jules Cohen, sans lui tenir assez compte de ses qualités personnelles. Le jeune compositeur se consolera de cet échec en écrivant une partition nouvelle et en se disant qu’il est dangereux d’associer la fortune d’une Å“uvre à celle d’une cantatrice à la mode. La cantatrice s’en va, l’œuvre reste…mais on ne la joue plus.