Le Journal des Débats, 15 janvier 1867 (article signé E. Reyer).

FEUILLETON DU JOURNAL DES DEBATS

DU 15 JANVIER 1867.

REVUE MUSICALE.

StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite…, tragédie de Michaël BeerBeer, MichaelMichael Beer (Berlin, 19 août 1800 – Munich, 22 mars 1833), écrivain dramatique. Son premier drame, Klytemnestra (1819), fut bien reçu et l’encouragea à poursuivre des études d’histoire, de philologie, de sciences naturelles et de philosophie aux universités de Berlin et de Bonn. Il fit dLire la suite…, musique de G. MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…. — Société des concerts du Conservatoire de Strasbourg.

Je ne crois pas que la pensée soit jamais venue à l’un de nos directeurs de théâtre de nous donner une traduction de StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite…, avec la musique composée par MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… pour la tragédie de son frère. La raison en est bien simple ; d’abord nous avons Bertrand et RatonBertrand et RatonBertrand et Raton ou L’art de conspirer, comédie en cinq actes et en prose d’Eugène Scribe créée à la Comédie-Française le 14 novembre 1833. Cette comédie a pour sujet la conspiration de Stuensée.Lire la suite…, ce qui à la rigueur, doit nous suffire ; ensuite il semble tout aussi difficile de loger un excellent orchestre dans un théâtre  de drame que de produire des tragédiens sur une scène lyrique. A Paris, plus que dans aucune autre ville civilisée, on a le respect des traditions et des spécialités. Quand par hasard un théâtre de vaudeville fait faire un peu de musique chez lui, il a bien soin que cette musique soit à la hauteur du talent de ses artistes et du goût de son public ; si l’on a vu la Comédie-Française s’imposer, pour l’UlysseUlysseUlysse, tragédie mêlée de choeurs, en 3 actes et en vers, avec prologue et épilogue de François Ponsard créée à la Comédie Française le 18 juin 1852. La musique des choeurs est de Charles Gounod.Lire la suite… de M. PonsardPonsard, FrançoisFrançois Ponsard (Vienne/ Dauphiné, 1er juin 1814 – Paris, 7 juillet 1867), poète dramatique dont la première pièce de théâtre, Lucrèce (1843), obtint un très grand succès et fut couronnée par l’Académie française. Acclamé comme un champion des classiques, il adopta néanmoins la Lire la suite… pour PsychéPsychéPsyché, tragi-comédie et ballet sur un livret de Molière, Pierre Corneille et Philippe Quinault et une musique de Jean-Baptiste Lully créée dans la salle des machines du Palais des Tuileries de Paris le 17 janvier 1671 puis à l’Opéra de Paris (Salle du Palais-Royal) le 24 juillet 1671.Lire la suite… et pour AthalieChÅ“urs d’AthalieChÅ“urs d’Athalie, musique de scène pour la tragédie de Jean Racine composée par Jules-Emile-David Cohen et créée au Théâtre Français le 8 avril 1859.Lire la suite…, des frais extraordinaires d’instrumentistes et de chanteurs, ce ne sont là que des tentatives isolées, qui ont eu lieu à des intervalles très éloignés, et l’Odéon qui aurait pu imiter un si noble exemple en nous donnant la  Jeunesse de Goethe, de M. Blaze de Bury et de MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…, s’est abstenu jusqu’ici. Certes je ne lui en fais pas un reproche, car je sais que, d’après une des clauses du testament de MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…, un certain laps de temps devait s’écouler entre la représentation de l’Africaine et celle du drame de M. Blaze de Bury ; seulement le délai doit être expiré aujourd’hui.

Ce genre de pièces, qui participe à la fois de l’opéra et du drame, est très-goûté en Allemagne ; chez nous, il est peu répandu, et, dans une circonstance récente, la censure est même venue en aide à la tradition en interdisant lesAlpes, LesLes Alpes, op. 13 et op. 13 bis, deux caprices caractéristiques pour piano d’Alexandre Lovie, publiés par Heugel, Paris, 1866.Lire la suite… Deux Reines, de M. Ernest Legouvé (de l’Académie française), pour lesquelles M. GounodGounod, CharlesCharles Gounod (Paris, 17 juin 1818 – Saint-Cloud, 18 octobre 1893) compositeur. Gounod étudia le piano avec sa mère et la composition et l’harmonie en privé avec Reicha tout en faisant d’excellentes études classiques au Lycée Saint-Louis à Paris. Après avoir obtenu son baccalauréat, il Lire la suite… avait écrit une partition tout entière. J’ai déjà dit que la difficulté de réunir dans un même théâtre un orchestre complet, des chanteurs et des acteurs tragiques, et puis aussi la crainte d’arriver à la confusion des genres, nous empêchaient de faire à Paris ce qui se fait dans la plupart des théâtres allemands. Tant pis pour nous, tant pis pour le public, car, en ôtant à des Å“uvres comme StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite… et le Songe d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’été (Ein Sommernachtstraum), ouverture (Op. 21) et musique de scène (Op. 61) de Felix Mendelssohn pour la comédie de Shakespeare traduite par August Wilhelm Schlegel, créée au Neues Schloss à Potsdam le 14 octobre 1843.Lire la suite…, par exemple, l’intérêt du drame et le prestige de la mise en scène, on les amoindrit considérablement. Ainsi nous ne pouvons dire que nous sommes tout à fait initiés aux beautés des Ruines d’AthènesRuines d’Athènes, LesLes Ruines d’Athènes (Die Ruinen von Athen), Op. 113, musique de scène de Ludwig van Beethoven pour la pièce de théâtre d’August von Kotzebue, créée pour l’inauguration du nouveau Théâtre de Pest le 10 février 1812. Le « ChÅ“ur des Derviches » est le troisième numéro de la pLire la suite… et d’EgmontEgmontEgmont, Op. 84, musique de scène pour la tragédie de Johann Wolfgang Goethe, créée au Burgtheater à Vienne le 15 juin 1810.Lire la suite…, parce que nous avons entendu des fragmens de ces Å“uvres exécutés dans nos concerts. Mieux vaut cependant qu’il en soit ainsi que d’assister à des travestissemens dans le genre de ceux qui nous ont été offerts et que nous avons blâmés bien des fois.

Puisqu’on annonce l’exécution complète de la partition de StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite… à l’une des prochaines réunions de l’Athénée, il faut donc nous en réjouir et ne pas demander davantage. Mais en vue d’une solennité qui, par exception, attirera sans doute un public nombreux dans la petite salle de la rue ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite…, il n’est peut-être pas sans intérêt de donner, par anticipation, l’analyse du drame et celle de la partition. Disons d’abord à qui revient la primeur de cette excellente idée, qui nous permettra de juger dans son ensemble une Å“uvre dont nous ne connaissions jusqu’ici que deux fragmens principaux : l’ouverture et la polonaise. C’est M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… qui le premier fit exécuter à Bruxelles, par la Société des concerts du Conservatoire, dont il est le chef d’orchestre et le directeur, la musique de StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite… que MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… venait de lui envoyer de Berlin. « Obligé, nous dit M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, de séparer du drame la musique qui y est intimement liée, j’imaginai de réunir les morceaux de plusieurs scènes en un seul, au moyen de quelques mesures qui rendent les modulations naturelles, et d’exposer en peu de mots, dans le programme du concert, les situations et, les péripéties dramatiques, afin que le public pût juger avec quel bonheur d’expression le compositeur les avait rendues. Ces combinaisons eurent un plein succès… » Et j’ajouterai qu’on les trouve indiquées dans l’édition que viennent, de publier MM. Dufour et Brandus, les propriétaires des Å“uvres de MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…. Voici maintenant de quelle façon l’illustre maître donna son entière approbation au petit travail de raccord imaginé par le savant directeur du Conservatoire belge. Je rends la parole à M. Fétis Fétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…: « Instruit de ce grand succès qui touchait à son cÅ“ur d’artiste, MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…, alors à Paris, prit des informations sur le jour fixé pour une nouvelle exécution de StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite…, arriva incognito à Bruxelles, se cacha dans un coin de la salle, et retourna à Paris le même soir ou le lendemain matin, sans m’avoir vu. Je n’appris cette circonstance que dans l’été suivant, lorsque, me promenant à Spa avec le maître dans un endroit solitaire, il s’arrêta tout à coup, me prit les mains, et, après m’avoir conté l’anecdote de son voyage, me dit que je l’avais rendu très heureux en m’identifiant à son sentiment dans la direction de l’exécution de son Å“uvre. Il m’apprit alors que son intention était de proposer un sujet à ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite…, pour un opéra dans lequel il pourrait mettre en relief la musique de StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite…, qui, dans sa forme actuelle, ne pouvait être entendue que par des occasions exceptionnelles. Il est bien regrettable qu’il n’ait pas réalisé depuis lors sa pensée.» M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… me permettra de ne pas le regretter autant que lui, et, tout en m’abstenant de jeter l’ombre d’un doute sur la confidence qui lui fut faite à Spa par l’illustre maître, je prendrai la liberté de dire à M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… que, dans ce projet de collaboration entre ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… et MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…, les rôles peuvent bien avoir été intervertis. Il me souvient en effet que MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite…, un jour que j’étais chez lui à Berlin, me montra une grande armoire toute pleine de manuscrits, en me disant : « Il y a là-dedans plus de musique de moi que vous n’en connaissez, et, entre autres morceaux inédits, tous ceux qui ont été retranchés de mes opéras le ProphèteProphète, LeLe Prophète, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra de Paris le 16 avril 1849.Lire la suite…, les HuguenotsHuguenots, LesLes Huguenots, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Emile Deschamps, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 29 février 1836.Lire la suite…, et Robert-le-DiableRobert-le-diableRobert le Diable, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et  Germain Delavigne, mis en musique par Giacomo Meyerbeer, créé à l’Opéra de Paris le 21 novembre 1831.Lire la suite…. Malheureusement l’ouverture que j’avais composée pour ce dernier ouvrage n’y est pas ; où est-elle ? je n’en sais rien ; malgré les recherches les plus minutieuses, il m’a été impossible de la retrouver . Tous ces morceaux supprimés forment la valeur d’un opéra. ScribeScribe, Augustin-EugèneAugustin-Eugène Scribe (Paris, 24 décembre 1791 – Paris, 20 février 1861), auteur dramatique, librettiste. Auteur dramatique le plus joué à la Comédie Française en son temps (Bertrand et Raton en 1833, La Camaraderie en 1837, Une Chaîne en 1841), il fut un écrivain prolixe qui écrivit 425 Lire la suite… m’a proposé bien souvent de les utiliser ; c’était chose facile pour lui que d’écrire un libretto sur de la musique déjà faite, et je ne doute pas qu’il eût réussi à mettre en situation ces pages détachées d’œuvres différentes et à conserver à chacun de ces morceaux le caractère qui lui est propre ; je n’ai jamais voulu y consentir. »

Malgré toute l’autorité de M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, malgré le respect que j’ai pour son jugement et la confiance que ses travaux m’inspirent, je ne suis pas tout à fait convaincu que MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… ait jamais eu l’intention formelle de sacrifier au succès de la musique de StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite… la collaboration posthume de son frère Michaël. D’ailleurs MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… avait pour cette oeuvre une prédilection toute particulière, et, ainsi que le dit lui-même M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite…, la musique et le drame « sont intimement liés l’un à l’autre, » de telle sorte que si les exigences de l’exécution les séparent, l’imagination doit les réunir.

Michaël BeerBeer, MichaelMichael Beer (Berlin, 19 août 1800 – Munich, 22 mars 1833), écrivain dramatique. Son premier drame, Klytemnestra (1819), fut bien reçu et l’encouragea à poursuivre des études d’histoire, de philologie, de sciences naturelles et de philosophie aux universités de Berlin et de Bonn. Il fit dLire la suite…, né à Berlin le 19 juillet 1800, mourut à Munich, à peine âgé de trente-trois ans ; la protection et l’estime que lui accordait le roi Louis, ami des arts, le retinrent plusieurs années dans celle ville, où furent représentes Clytemnestre, le Paria, la Fiancée d’Aragon et StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite…, qui est considéré comme, son chef-d’œuvre. Entre la représentation de cet ouvrage à Munich et la première audition de la musique de MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… au théâtre royal de Berlin, le 19 septembre 1846, Il s’était écoulé plus d’une vingtaine d’années. La tragédie de Michaël BeerBeer, MichaelMichael Beer (Berlin, 19 août 1800 – Munich, 22 mars 1833), écrivain dramatique. Son premier drame, Klytemnestra (1819), fut bien reçu et l’encouragea à poursuivre des études d’histoire, de philologie, de sciences naturelles et de philosophie aux universités de Berlin et de Bonn. Il fit dLire la suite…, qui se joue aujourd’hui sur la plupart des théâtres allemands sans que les souverains y voient un danger pour leur sûreté personnelle et celle de leur gouvernement, fut très longtemps avant de s’acclimater en Allemagne. Les doctrines prêchées par le premier ministre du roi Christian semblaient un peu trop imbues de la philosophie du dix-huitième siècle aux petits princes absolutistes, ennemis naturels de toute révolution et de toute réforme ; la noblesse se sentit attaquée dans les principes mêmes de sa constitution, et elle ne permit pas qu’on vînt parler en plein théâtre de l’abolition de ses privilèges, de la liberté de la presse et de la liberté de discussion, toutes choses subversives au dernier degré. Le roi Louis, qui était poëte et prince athénien, mit les vers iambiques de Michaël BeerBeer, MichaelMichael Beer (Berlin, 19 août 1800 – Munich, 22 mars 1833), écrivain dramatique. Son premier drame, Klytemnestra (1819), fut bien reçu et l’encouragea à poursuivre des études d’histoire, de philologie, de sciences naturelles et de philosophie aux universités de Berlin et de Bonn. Il fit dLire la suite… au-dessus des préjugés de caste, et peut-être pensa-t-il aussi que le dénoûment du drame était suffisamment terrible pour modérer les aspirations généreuses des uns et calmer les inquiétudes des autres. Mais, je le répète, le succès de StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite… fut un succès tout à fait local, dans le principe, et si, bien des années après, il s’est propagé dans toute l’Allemagne, on peut croire que la musique composée par MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… n’y a pas nui.

La partition de StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite… renferme une ouverture, des scènes de mélodrame et des entr’actes dont les plus remarquables et les plus importans sont : la Polonaise, l’Auberge du village, la scène et le chÅ“ur de la révolte, le rêve de Struensée, la marche funèbre et la bénédiction.

L’ouverture et la Polonaise ont été plus d’une fois déjà admirées et applaudies par ceux qui suivent assidûment les séances de la Société du Conservatoire et les concerts populaires dirigés par M. Pasdeloup. Je préfère l’ouverture de StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite… à celle du ProphèteProphète, LeLe Prophète, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra de Paris le 16 avril 1849.Lire la suite…, et je ne crois pas que, dans le genre symphonique, MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… ait jamais rien écrit qui soit supérieur à cette belle préface instrumentale. Les deux motifs principaux y sont traités avec un art infini, passent par une foule de modulations inattendues et de développemens ingénieux, se succèdent, se mêlent l’un à l’autre, et aboutissent enfin à une péroraison où sont très habilement prodiguées toutes les sonorités de l’orchestre. Le thème du final étant le même que celui de l’introduction, il est facile de se rendre compte du talent avec lequel le compositeur savait ménager les effets d’opposition et présenter le même sujet sous les aspects les plus variés. Le premier mélodrame reproduit une phrase passionnée déjà entendue dans l’ouverture ; Rantzau a osé porter contre la reine une accusation capitale que Struensée n’a pu repousser sans trahir ses sentimens pour l’épouse du roi Christian. Et, après la sortie de Rantzau, le ministre reste plongé dans de sombres méditations jusqu’à l’arrivée du pasteur Struensée, son père.

La musique de l’entr’acte, dont les premières mesures sont interrompues par le roulement du tambour, fait pressentir d’abord la révolte de la garde norvégienne, et exprime ensuite la douleur de la reine et les sentimens de l’amour et du devoir qui s’agitent dans l’âme de Struensée ; le tambour bat pour la seconde fois ; la révolte éclate aux accens de l’hymne national danois ; les supplications de la reine deviennent plus pressantes, et Struensée, au lieu de punir, va lui-même apaiser la sédition des soldats rebelles. MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… s’est servi dans cette scène, qui est d’une grande beauté, du chant Kong Christian stand am hohen mast (le roi Christian est au grand mât), composé par Osaüs Hartmann, grand-père d’un organiste distingué, qui en 1845 était attaché à l’église Sainte-Marie de Copenhague. Je n’ai pas besoin de faire ressortir ici le talent avec lequel MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… savait s’approprier un motif original et lui donner les proportions les plus grandioses par la force de son génie. Osaüs Hartmann n’avait certes pas rêvé pour son hymne guerrier les contre-sujets et les riches combinaisons harmoniques dont l’a entouré la féconde et brillante imagination de son illustre collaborateur. Peut-être cette scène mélodramatique produit-elle plus d’effet dans une salle de concert qu’au théâtre, où elle est exécutée d’un bout à l’autre le rideau baissé. On a pu se rendre compte d’un effet du même genre en assistant, au Théâtre-Lyrique, à l’exécution de la grande et belle marche troyenne de M. Hector Berlioz : les chÅ“urs chantaient derrière la toile ; on ne les entendait guère, et quand l’orchestre tonnait quelque peu, on ne les entendait plus.

M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… fait observer que le second entr’acte, le bal, ne porte pas tout le titre qu’il devrait avoir, car la scène dont il est l’expression, bien que non présente aux yeux des spectateurs, c’est le bal interrompu par l’arrestation de Struensée. A mon tour, je prendrai la liberté de faire remarquer à M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… que StruenséeStruenseeStruensee, tragédie en cinq actes de Michael Beer, créée au Théâtre de la Cour à Munich le 28 mars 1828. La pièce avait été interdite par la censure à Berlin en 1827 et ne fut autorisée à être représentée dans cette ville que près de vingt ans plus tard, le 19 septembre 1846. à cettLire la suite…, d’après le drame de Michaël BeerBeer, MichaelMichael Beer (Berlin, 19 août 1800 – Munich, 22 mars 1833), écrivain dramatique. Son premier drame, Klytemnestra (1819), fut bien reçu et l’encouragea à poursuivre des études d’histoire, de philologie, de sciences naturelles et de philosophie aux universités de Berlin et de Bonn. Il fit dLire la suite…, fut arrêté après le bal tandis qu’il était déjà rentré dans ses appartemens, et que les conjurés durent passer sur le corps de Deltef, son serviteur fidèle, pour arriver jusqu’à lui. L’allegro appassionato de la Polonaise ne peut donc exprimer que les pressentimens de la reine Mathilde, l’agitation de Struensée et la querelle qui s’élève entre les deux chefs de la conjuration, le colonel Keller et le comte Rantzau. Cette Polonaise est d’une grâce exquise, et l’instrumentation en est extrêmement originale : elle peut être comparée, sans désavantage, à la Marche aux flambeauxDanse aux flambeaux, LaFackeltanz (Danse aux flambeaux) no. 3 en do mineur pour orchestre de Giacomo Meyerbeer. Adolphe Sax et Jean-Baptiste-Victor Mohr en firent un arrangement pour instruments de Sax avec l’accord de Meyerbeer qui fut jouée le 4 décembre 1853 à la salle Sainte-Cécile de Paris, dans un concert donLire la suite… en utSonge d’une nuit d’étéSonge d’une nuit d’été (Ein Sommernachtstraum), ouverture (Op. 21) et musique de scène (Op. 61) de Felix Mendelssohn pour la comédie de Shakespeare traduite par August Wilhelm Schlegel, créée au Neues Schloss à Potsdam le 14 octobre 1843.Lire la suite… mineur, la plus remarquable, selon moi, que MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… ait écrite, et aux plus jolis airs de ballet du ProphèteProphète, LeLe Prophète, opéra en cinq actes sur un livret d’Eugene Scribe et Emile Deschamps mis en musique par Giacomo Meyerbeer et créé à l’Opéra de Paris le 16 avril 1849.Lire la suite….

On retrouve la même grâce mélodique, la même élégance de rhythme dans l’entr’acte suivant : l’Auberge du village ; mais ce morceau a, plus encore que la Polonaise, le  caractère propre à la musique de danse, et le compositeur, pour lui donner cette couleur locale dont, il a toujours pris un soin extrême, y a employé deux motifs dont M. FétisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… nous indique l’origine : le premier est un air de danse de paysans danois ; le second, une ballade populaire en Dalécarlie. Quelques mesures de ces thèmes originaux, développées avec un art infini, ont suffi à MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… pour composer ce troisième entracte auquel une courte introduction sert de préface, et qui commence à la fin de l’acte précèdent, quelques instans avant la chute du rideau. Il est probable qu’en écrivant, cette introduction, où de plaintifs accens se mêlent aux trémolos des violons et au mouvement sombre et énergique des contre-basses, le maître a voulu peindre l’entrée des conjurés chez la reine et dans l’appartement de Struensée, la résistance de Deltef et la mort de ce serviteur dévoué. Si, en effet, telle a été la pensée du compositeur, j’aurai raison de ne pas voir, comme M. FélisFétis, Francois-JosephFrançois-Joseph Fétis (Mons, 25 mars 1784 – Bruxelles, 26 mars 1871), compositeur, théoricien et professeur. Il étudia au Conservatoire de Paris le piano avec Boieldieu et Pradher et l’harmonie avec Rey et obtint un deuxième prix de composition en 1807. Après avoir occupé des postes à BoLire la suite… l’arrestation de Struensée dans l’allegro appassionato de la Polonaise.

Rantzau, après avoir réussi à perdre le premier ministre du roi Christian, veut le sauver, et vient dans sa prison lui apprendre que tout est préparé pour sa fuite. Struensée est endormi au moment ou Rantzau, suivi du geôlier, ouvre la porte du cachot, et, dans ce sommeil suprême, il voit passer toutes les visions de son amour, tous les fantômes de sa gloire passée : les réminiscences musicales s’enchaînent de la façon la plus habile, suivant pas à pas les différentes péripéties du songe.

Je ne m’explique pas pourquoi MeyerbeerMeyerbeer, GiacomoJakob Liebmann Meyer Beer dit Giacomo Meyerbeer (Vogelsdorf, 5 septembre 1791 – Paris, 2 mai 1864), compositeur. Il étudia la composition avec Zelter puis l’abbé Vogler et le piano avec Franz Lauska. Bien que considéré par Moscheles comme un des plus grands pianistes de son temps, Meyerbeer abLire la suite… n’a pas donné plus d’importance et de grandeur à la Marche du supplice, dont le thème d’ailleurs est à la fois saisissant et lugubre. Le maître, qui ne manquait pas, on le sait, d’un certain esprit philosophique, a-t-il voulu nous montrer que Struensée, déchu de ses titres et dépouillé de toutes les splendeurs du pouvoir, n’était plus qu’un simple médecin ?…

La bénédiction que le pasteur Struensée donne à son fils, la scène des derniers adieux produiront presque autant d’effet dans un concert qu’au théâtre, si l’on prend soin de faire déclamer par un récitant les vers qu’accompagne le chant si expressif des trois violoncelles soli.

C’est avec la reprise de la Marche funèbre que se termine cette remarquable partition, où le génie du maître brille dans toute son indépendance, et qui doit être, à l’Athénée ou au Conservatoire, le grand succès des concerts de la saison. Il ne m’a pas semblé inutile d’en donner au public une analyse anticipée dans le but d’éveiller sa sympathie ou sa curiosité.

Strasbourg a enfin sa Société des Concerts, que vient d’y fonder M. HasselmansHasselmans, JosephJoseph Hasselmans (Anvers, 23 octobre 1814 – Paris, 27 juillet 1902), chef d’orchestre et directeur. Il fut consécutivement chef d’orchestre des théâtres de Rouen, Nantes, Liège, La Haye et Marseille avant d’être engagé en 1855 comme directeur-fondateur du Conservatoire de Strasbourg eLire la suite…, l’habile chef-d’orchestre du théâtre, et le directeur du Conservatoire de cette grande et belle ville, où la bonne musique fait aimer la bonne bière, où la bonne bière fait aimer la bonne musique. Je ne manquerai pas de signaler en toute occasion les efforts qui seront tentés par les artistes de nos provinces pour donner au public l’habitude des pures jouissances et le goût des belles Å“uvres. Le talent et le zèle des excellens instrumentistes de l’orchestre de Strasbourg sont la meilleure garantie du succès de leur entreprise, et j’ai vu avec plaisir figurer sur leur programme, à côté des noms les plus classiques, ceux de ReissigerReissiger, Carl GottliebCarl Gottlieb Reissiger (Belzig, 31 janvier 1798 – Dresde, 7 novembre 1859), compositeur. Il étudia le piano et le violon d’abord avec son père, puis à la Thomasschule de Leipzig avec Schicht, qui lui enseigna aussi la composition. Une bourse lui permit d’étudier à Vienne (1821) avec SaliLire la suite…, de SchumannSchumann, RobertRobert Alexander Schumann (Zwickau, 8 juin 1810 – Endenich près Bonn, 29 juillet 1856), compositeur. Il étudia le droit avant de se consacrer à la musique. Entre 1829 et 1840, il  composa essentiellement des pièces pour piano telles que Carnaval op. 9,  Études symphoniques op. 13, Scènes Lire la suite…, d’Hector BerliozBerlioz, Louis-HectorLouis-Hector Berlioz (La Côte Saint-André, 11 décembre 1803 – Paris, 8 mars 1869), compositeur. Il étudia au Conservatoire de Paris avec Lesueur et obtint le 1er Prix de Rome en 1830. La même année, il composa sa Symphonie fantastique. De retour de Rome, il composa Lelio ou le Retour à la vLire la suite…, de Vincent Wallace et de Richard Wagner Wagner, RichardRichard Wagner (Leipzig, 22 mai 1813 – Venise, 13 février 1843), compositeur. Il étudia la musique tout d’abord en autodidacte puis, à partir de 1831, à l’université de Leipzig avec C. T. Weinlig. Chef des chÅ“urs à Wurtzbourg en 1831, il devint directeur musical à Magdebourg de 1834 àLire la suite…; on y voit même annoncés les PréludesPréludes, LesLes Préludes, poème symphonique pour orchestre de Franz Liszt d’après Lamartine, créé à Weimar sous la direction de Franz Liszt le 23 février 1854.Lire la suite… de l’abbé LisztLiszt, FranzFranz Liszt (Raiding, 22 octobre 1811 – Bayreuth, 31 juillet, 1886), pianiste et compositeur. Il étudia le piano d’abord avec son père puis grâce à une bourse étudia à Vienne avec Czerny pour le piano et Salieri pour la composition. Ses premiers récitals en 1823 à Vienne et à Pest firenLire la suite….

Mme ViardotViardot, Michelle-Ferdinande-PaulineMichelle-Ferdinande-Pauline Viardot( Paris, 18 juillet 1821 – Paris, 18 mai 1910), contralto, compositeur, pianiste et professeur de chant. Fille de Manuel Vincente Garcia, ténor et compositeur, soeur de la soprano Maria Malibran et de Manuel Patricio Garcia, l’un des plus important professeur deLire la suite… quittera plus d’une fois sa villa de Lichtenthal pour venir prêter son concours aux séances de la Société strasbourgeoise ; elle a déjà pris sa part de succès au premier concert, en chantant deux fragmens de la partition d’Alceste : NonAlcesteAlceste, tragédie lyrique en trois actes sur un livret de François-Louis Gand Le Bland dit bailli du Roullet adaptée du livret en italien de Ranieri de’ Calzabigi mis en musique par Christoph Willibald Gluck et créée à l’Opéra de Paris le 23 avril 1776. La version originale en Italien futLire la suite…, ce n’est point un sacrifice, et l’air admirable : Divinités du Styx. Heureux ceux qui peuvent entendre cette grande tragédienne lyrique et lui faire fête ! Nous regrettons bien plus amèrement de l’avoir perdue sitôt, lorsqu’on nous raconte combien ailleurs elle est encore applaudie.

Si j’en crois M. François Schwab, le critique très autorisé du Courrier du Bas-Rhin, un assez grand nombre de personnes n’auraient pu assister, faute de places, au premier concert, et l’on peut présumer qu’il en a été de même aux concerts suivans. Le foyer du théâtre, mis à la disposition de la Société, est une enceinte beaucoup trop étroite, dont la moitié est déjà remplie par l’orchestre et les chœurs : il serait urgent de doter Strasbourg d’une salle de concerts plus spacieuse ; MM. les membres du conseil municipal de la ville, parmi lesquels on compte plus d’un mélomane, y ont déjà songé.

Je viens de recevoir d’Avignon une lettre dont j’ai été extrêmement touché, et qui m’est adressée par un ancien élevé d’HalévyHalévy, Jacques-Fromental-ÉlieJacques-Fromental-Élie Halévy (Paris, 27 mai 1799 – Nice, 12 mars 1862), compositeur. Il étudia la composition au Conservatoire de Paris avec Cherubini et Méhul et obtint le Prix de Rome en 1819. Il débuta avec succès à l’Opéra-comique en 1827 avec L’Artisan et produisit à ce théâtrLire la suite… et de M. Amédée Méreaux. Mon correspondant se nomme Alexandre Lovie Lovie, AlexandreAlexandre Lovie ( Valence/Drome, 21 janvier 1831 – ?), pianiste et compositeur. Il étudia avec le piano avec Amédée Méreaux et la composition avec Fromental Halévy. Il enseigna le piano à Paris et y épousa Josephine Humbert Laroche le 24 novembre 1860. Pour des raisons de santé, il s’insLire la suite…; après avoir terminé ses études à Paris, il s’est retiré, par raison de santé, dans l’ancienne ville des Papes, et là, sous le beau ciel de la Provence, au milieu de poétiques souvenirs, il exerce paisiblement le métier de pianiste-compositeur. A la lettre de M. Alexandre LovieLovie, AlexandreAlexandre Lovie ( Valence/Drome, 21 janvier 1831 – ?), pianiste et compositeur. Il étudia avec le piano avec Amédée Méreaux et la composition avec Fromental Halévy. Il enseigna le piano à Paris et y épousa Josephine Humbert Laroche le 24 novembre 1860. Pour des raisons de santé, il s’insLire la suite… étaient joints deux morceaux de sa composition intitulés les Alpes.Alpes, LesLes Alpes, op. 13 et op. 13 bis, deux caprices caractéristiques pour piano d’Alexandre Lovie, publiés par Heugel, Paris, 1866.Lire la suite… Cet envoie m’a fait d’autant plus de plaisir qu’ayant parcouru les Alpes à peu près dans tous les sens et les ayant contemplées sous différens aspects, entièrement blanchies par la neige ou colorées par le soleil couchant de tous les reflets du prisme, je n’ai pas été fâché de les voir sous forme de gammes chromatiques, de doubles croches et de triolets. Les pianistes-compositeurs d’aujourd’hui font des frais d’imagination véritablement surprenans et tout à fait inutiles, pour baptiser des productions que les simples pianistes d’autrefois appelaient de noms beaucoup moins pompeux, mais qui vous disaient précisément ce que vous vouliez savoir. Une sonate était une sonate ; un rondeau, une toccate et un air varié n’étaient pas autre chose qu’un air varié, une toccate et un rondeau ; et quand vous aviez lu un titre sur une couverture, vous saviez à peu près ce qu’il y avait dedans ou dessous. Mais que nous sommes loin de la simplicité des temps antiques ! FrescobaldiFrescobaldi, Girolamo AlessandroGirolamo Alessandro Frescobaldi (Ferrare, septembre 1583 – Rome, 1er mars 1643), organiste, claveciniste et compositeur. Peu de choses sont connues des débuts de Frescobaldi. Il se disait élève de Luzzasco Luzzaschi et fut très jeune un excellent organiste et chanteur. Il fit un voyage en FlandrLire la suite… et CouperinCouperin, FrançoisFrançois Couperin (Paris, 10 novembre 1668 – Paris, 11 septembre 1733), compositeur. Surnommé le grand, il était le fils de Charles Couperin, organiste depuis 1661 à l’église Saint-Gervais de Paris. Au décès de son père, en 1679, il lui succéda à ce poste mais ne prit officiellement le tLire la suite…, HummelHummel, Johann NepomukJohann Nepomuk Hummel (Pressbourg [Bratilava], 14 novembre 1778 – Weimar, 17 octobre 1837), pianiste et compositeur. Enfant prodige, il prit des leçons avec Mozart qui l’encouragea à se faire connaitre comme virtuose du piano. De 1788 à 1792, il fit une tournée de concerts avec son père en Lire la suite… lui-même, qui est de date plus récente, n’auraient jamais songé aux Alpes en écrivant quelques pages de musique pour le piano ou le clavecin, pas plus qu’à l’Hymalaya et aux Cordillères des Andes. Qu’aviez-vous besoin, mon cher monsieur LovieLovie, AlexandreAlexandre Lovie ( Valence/Drome, 21 janvier 1831 – ?), pianiste et compositeur. Il étudia avec le piano avec Amédée Méreaux et la composition avec Fromental Halévy. Il enseigna le piano à Paris et y épousa Josephine Humbert Laroche le 24 novembre 1860. Pour des raisons de santé, il s’insLire la suite…, d’aller chercher bien loin de vous de si hauts sommets si vous vouliez absolument accoucher d’une montagne ? N’allez-vous jamais promener vos rêveries dans cette belle vallée qu’arrose la Sorgue, où les collines sont verdoyantes et parfumées de thym ? Pianiste avignonnais, que ne songez-vous, en écrivant vos pensées musicales, aux sonnets de PétrarquePetrarque, FrancescoFrancesco Petrarca dit Pétrarque en français (Arezzo, 20 juillet 1304 – Arqua près Padoue, 19 juillet 1374), poète. Fils d’un notaire exilé en raison de ses liens politiques avec Dante, il s’installa avec sa famille à Avignon en 1312 et Pétrarque vécut auprès de son maitre, Convenole Lire la suite… et aux beaux yeux de la belle Laure ! La fille du seigneur de NovesNoves, Laure deLaure de Noves épouse de Sade (Noves/Bouches-du-Rhône, ? 1310 – Avignon, 6 avril 1348). Elle épousa Hugues II de Sade le 16 juin 1325 et lui donna onze enfants. Pétrarque la vit pour la première fois sortant de l’église du couvent de Sainte-Claire à Avignon le 6 avril 1327 et en tomba ÃLire la suite… serait-elle dépoétisée à vos yeux, parce qu’elle donna onze enfans à son mari Hugues de Sade ? Je ne le pense pas, car vous savez aussi bien que moi, mon cher confrère, que la vraie poésie idéalise tout ce qu’elle touche, et que les doux chants du poëte d’Arezzo ont fait à son amante une auréole de virginité aussi pure que celle de Beatrix, de Juliette et d’Ophelia. Vous avez connu M. J. d’OrtiguesOrtigue, Joseph Louis d’Joseph-Louis d’Ortigue (Cavaillon/Vaucluse, 22 mai 1802 – Paris, 20 novembre 1866), écrivain, critique musical et compositeur. Cousin de Castil-Blaze, il fit des études de droit et devint avocat puis juge auditeur au tribunal civil d’Apt (1828). Rejoignant Paris, il fut attaché au comité dLire la suite… [d’Ortigue]Ortigue, Joseph Louis d’Joseph-Louis d’Ortigue (Cavaillon/Vaucluse, 22 mai 1802 – Paris, 20 novembre 1866), écrivain, critique musical et compositeur. Cousin de Castil-Blaze, il fit des études de droit et devint avocat puis juge auditeur au tribunal civil d’Apt (1828). Rejoignant Paris, il fut attaché au comité dLire la suite… et vous l’avez aimé sans doute : c’était un homme juste et un homme bon ; s’il ne vous a pas dit sur le titre choisi par vous ce j’ose vous dire moi-même, soyez bien convaincu qu’il a dû le penser. Mais il vous avait promis le secours de sa plume autorisée, et puisqu’un peu de publicité suffit à votre ambition, je suis heureux, Monsieur, de faire pour vous ce que mon prédécesseur si regretté eut fait bien mieux que moi à cette même place. Vos deux morceaux de piano m’ont paru extrêmement brillans et très soigneusement écrits ; à la pureté de vos harmonies, à l’élégance de vos rhythmes, on s’aperçoit bien vite, sans être même un pianiste de second ordre, que vous avez étudié à bonne école. Votre lettre me rappelle que je vous ai complimenté après avoir entendu dans un concert une mélodie de votre composition, il y a de cela une dizaine d’années. Je ne l’avais point oublié, Monsieur, et je m’étonnais qu’un artiste si bien doué eût disparu sitôt du monde parisien. Aujourd’hui vous me donnez l’explication de cette retraite prématurée. Adieu, Monsieur. Vous vivez sous un ciel sans nuages ; ne regrettez pas nos brouillards.