Le Messager de Théâtres et des Arts, 14 mars 1852, p. 1 (article signé E. Reyer).

PREMIÈRES REPRÉSENTATIONS.

 Théâtre de l’Opéra-Comique.

 RENTRÉE DE Mme DARCIER. ̶ LE CARILLONNEUR DE BRUGES.

L’évènement de la semaine a été la réapparition à la salle Favart de la charmante et belle cantatrice qui avait obtenu sur cette scène privilégiée de si nombreux et éclatants succès. Mme DarcierDarcier, CelestineCélestine-Hyacinthe Darcier (ca. 1818 – Paris, 11 mars 1870), soprano. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1840 et très vite séduisit le public par sa voix et par son jeu d’actrice. Elle créa Les Diamants de la couronne (Auber, 1841), Mina (Thomas, 1842), Les Mousquetaires de la Reine (HaléLire la suite… est rentrée dans le rôle de Béatrix, du Carillonneur de Bruges, auquel elle a prêté tout l’éclat de son double talent de chanteuse et de comédienne. Le public, auquel l’éloignement momentané de Mme DarcierDarcier, CelestineCélestine-Hyacinthe Darcier (ca. 1818 – Paris, 11 mars 1870), soprano. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1840 et très vite séduisit le public par sa voix et par son jeu d’actrice. Elle créa Les Diamants de la couronne (Auber, 1841), Mina (Thomas, 1842), Les Mousquetaires de la Reine (HaléLire la suite… n’avait pas fait perdre le souvenir de ses triomphes passés, a accueilli la jeune et ravissante actrice en lui jetant ses plus frais bouquets et ses applaudissements les plus enthousiastes.

Mme DarcierDarcier, CelestineCélestine-Hyacinthe Darcier (ca. 1818 – Paris, 11 mars 1870), soprano. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1840 et très vite séduisit le public par sa voix et par son jeu d’actrice. Elle créa Les Diamants de la couronne (Auber, 1841), Mina (Thomas, 1842), Les Mousquetaires de la Reine (HaléLire la suite… nous est revenue avec la même voix aux éclats chaleureux, au timbre sympathique, avec ce jeu plein de sentiment, d’élégance et de poésie que chacun avait admiré déjà dans ses remarquables créations de Rose-de-mai et de Mme de Brianne  [Bryanne] auxquelles l’intelligente artiste avait mis son inimitable cachet. Nous sommes heureux de prodiguer aujourd’hui comme autrefois à Mme DarcierDarcier, CelestineCélestine-Hyacinthe Darcier (ca. 1818 – Paris, 11 mars 1870), soprano. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1840 et très vite séduisit le public par sa voix et par son jeu d’actrice. Elle créa Les Diamants de la couronne (Auber, 1841), Mina (Thomas, 1842), Les Mousquetaires de la Reine (HaléLire la suite… les éloges qu’elle mérite et de la féliciter sur son retour inattendu dans un rôle auquel elle a prêté tout le prestige de son talent et qu’une indisposition subite a forcé Mlle WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite… d’abandonner. Mme WertheimberWertheimber, PalmyrePalmyre Wertheimber (Paris, 9 septembre 1832 – Paris, 9 mai 1917), contralto. Elle étudia au Conservatoire de Parie où elle obtint les 1er Prix de chant et d’opéra et d’opéra-comique en 1851. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1852 participant cette année aux créations du Carillonneur dLire la suite…, dont la sante s’améliore, retrouvera, nous n’en doutons pas, une occasion prochaine de faire applaudir de nouveau ses rares et brillantes qualités de cantatrice. Un talent comme le sien ne restera pas inoccupé. Au théâtre de l’Opéra-Comique il y a une providence qui pare à toutes les éventualités, qui surmonte tous les obstacles et qui sait toujours faire marcher de pair, sans les compromettre un seul jour, les intérêts de l’administration et ceux du public : cette providence c’est le directeur.

Nous avons déjà parlé avec assez de détails des beautés que renferme la partition du Carillonneur de Bruges pour que nous puissions nous dispenser d’y revenir. Après une suspension de quelques jours dans la représentation de ce magnifique ouvrage, le public a paru en apprécier encore mieux tout le mérite et nous n’avons guère à mentionner qu’une recrudescence d’applaudissements et de bravos.

L’execution a été remarquable, et BattailleBattaille, Charles-AmableCharles-Amable Battaille (Nantes, 30 septembre 1822 – Paris, 2 mai 1872), Basse. Après des études de médecine à Nantes, il vint à Paris et étudia au Conservatoire avec Manuel Garcia. Il obtint les premiers prix de chant, d’opera et d’opéra-comique en 1847 et débuta en 1848 à l’Opéra-CoLire la suite…, Sainte-FoySainte-Foy, Charles-Louis Pubereaux ditCharles-Louis Pubereaux dit Sainte-Foy (Vitry-le-Francois/Marne, 13 fevrier 1817 – Neuilly, 1er avril 1877), tenor. Elève de Morin au Conservatoire de Paris. Débute à l’Opéra-Comique le 18 Mai 1840 dans le rôle de Dionigi dans Zanetta ou jouer avec le feu (Auber). Il y resta jusqu’à sa retraitLire la suite…, BouloBoulo, Jean-Jacques-JosephJean-Jacques-Joseph Boulo (Toulouse, 2 mars 1820 – Toulouse, 1er mai 1887), ténor. Il fit ses études au Conservatoire de Paris où il obtint un 2eme prix de chant. Il débuta à l’Opéra de Lyon dans la saison 1843/4 et yresta jusqu’à la saison 1845/6 puis il se produisit dans les théâtres Lire la suite…, RicquierRicquier, AchilleAchille-Charles-Colette Ricquier (Paris, ? 1794 – Paris, 24 avril 1861), ténor. Ancien officier de l’armée impériale, il débuta à Bordeaux en 1815. Excellent comique, il fit partie de la troupe de l’Opéra-Comique de 1835 à  1856 et y créa de nombreux rôles dont le marquis du PostillLire la suite…, Mlles Miolan et RévillyRévilly, Antoinette-JeanneAntoinette-Jeanne Révilly (Lyon, 3 mai 1822 – Puteaux, 14 février 1900), mezzo-soprano. Elle étudia au Conservatoire de Paris, où elle obtint un 1er prix de chant et un 1er prix d’opéra en 1840. Elle fit toute sa carrière dans la troupe du Théâtre de l’Opéra-Comique à Paris (1840 àLire la suite… ont rivalise de talent avec Mme DarcierDarcier, CelestineCélestine-Hyacinthe Darcier (ca. 1818 – Paris, 11 mars 1870), soprano. Elle débuta à l’Opéra-Comique en 1840 et très vite séduisit le public par sa voix et par son jeu d’actrice. Elle créa Les Diamants de la couronne (Auber, 1841), Mina (Thomas, 1842), Les Mousquetaires de la Reine (HaléLire la suite…, l’héroïne de la soirée.

 

 

Le Messager de Théâtres et des Arts, 14 mars 1852, p. 1 (article signé E. Reyer).

Théâtre-Italien.

Le Théâtre-Italien déroule son répertoire avec une variété digne d’éloges. Dans une semaine nous avons eu le BarbierBarbier de Séville, LeIl Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville), opera buffa en 2 actes sur un livret de Cesare Sterbini, d’après Beaumarchais, mis en musique par Gioachino Rossini créé au Teatro Argentina à Rome le 20 février 1816. L’œuvre fut donnée à Paris pour la première fois au Théâtre-ItalienLire la suite…, NormaNormaNorma, opéra en deux actes sur un livret de Felice Romani (d’après Soumet et Lefèvre) mis en musique par Vincenzo Bellini, créé au Théâtre de la Scalla de Milan le 26 décembre 1831. Lire la suite… et la CenerentolaCenerentola, LaLa Cenerentola ossia la bontà in trionfo (Cendrillon ou  La Bonté triomphante), dramma giocoso en deux actes sur un livret en italien de Jacopo Ferretti mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre Valle à Rome le 25 janvier 1817.Lire la suite…, avec Mlles d’AngriAngri, Elena d’Nazarena-Mattia-Elena-Catterina Angri dite Elena d’Angri (Corfou/Grèce, 14 mai 1824 – Barcelone, 29 août 1886), contralto. De 1844 à 1847, elle se produisit au Théâtre de la Scala de Milan dans Il giuramente (Mercadante), Saffo (Pacini), Semiramide (Rossini), La Vestale (Mercadante), La fidLire la suite… et CruvelliCruvelli, SophieJeanne-Sophie-Charlotte Cruwell dite Sophie Cruvelli (Bielefeld/Allemagne, 12 mars 1826 – Monte-Carlo, 6 novembre 1907), soprano. Elle étudia le chant avec Giulio Marco Bordogni à Paris et Francesco Lamperti à Milan. Elle fit son début au Théâtre La Fenice de Venise en 1847 et au Théâtre-ItaLire la suite…, FerrantiFerranti, PietroPietro Ferranti (Ferrare, ? 1825 – New York, 6 mars 1896), basse. A dix-sept ans, il chanta pour Rossini qui lui recommanda de se spécialiser dans les rôles bouffes. Suivant ce conseil, il acquit très vite une grande célébrité en se produisant dans tous les théâtres de l’Italie. Il se prodLire la suite…, BellettiBelletti, Giovanni BattistaGiovanni Battista Belletti (Sarzana/Italie, 17 février 1813 – Sarzana/Italie, 27 décembre 1890), baryton. Il étudia au Conservatoire de Bologne avec Pilotti et débuta avec éclat en 1837 dans le rôle de Figaro du Barbier de Séville (Rossini) à l’Opéra de Stockholm, où il resta jusqu’en Lire la suite…, CalzolariCalzolari, EnricoEnrico Calzolari (Parme, 22 février 1823 – Milan, 1er mars 1888), ténor. Il débuta en 1845 à Milan dans Ernani (Verdi) et se produisit ensuite dans toute l’Europe. De 1853 à 1875, il fut membre de la troupe italienne de l’opéra de Saint-Pétersbourg et enseigna au conservatoire de cette viLire la suite… et LablacheLablache, LuigiLuigi Lablache (Naples, 6 décembre 1794 – Naples, 23 janvier 1858), basse. Il débuta comme basse comique à Naples en 1812 et comme basse chantante à Palerme en 1813. Au cours des années suivantes sa réputation grandit et il se produisit sur les scènes italiennes dont Milan en 1821 où il eut Lire la suite…. A défaut d’opéras nouveaux, on nous donne des chefs-d’œuvre, et l’empressement du public à se rendre aux soirées de la salle Ventadour prouve de la manière la plus évidente l’intelligence et l’habilité de la direction. M. LumleyLumley, BenjaminBenjamin Levi [Levy], dit Lumley (Birmingham, 1810 – Londres, 17 mars 1875), impresario. Après des études de droit, il travailla dans une étude d’avocat et dut s’occuper de la banqueroute du directeur de l’opéra-italien au King’s Theater (devenu Her Majesty Theater en 1837), dont il tiLire la suite… est à Londres, mais pendant son absence il est suppléé par M. le comte Eugène de LonlayLonlay, Eugène deLouis-Eugène, marquis de Lonlay (Argentan/Orne, 6 mars 1815 – Argentan/Orne, 23 mai 1886), chansonnier, écrivain. Il écrivit de nombreuses poésies (romances, villanelles, ballades, etc.) qui furent mises en musique par de nombreux compositeurs dont Albert Grisar, Louis Clapisson, Victor MasséLire la suite…, musicien et poète, auteur d’albums du jour de l’an cartonnés avec un goût exquis, dont la signature aristocratique remplace momentanément celle du célèbre impresario britannique. Par delà le détroit l’œil du maitre se tient ouvert et veille toujours son théâtre.

Heureux théâtre que ce Théâtre-Italien, où les vœux des dilettanti sont continuellement exaucés, où les artistes marchent de succès en succès et où les critiques n’entrent dans le temple que pour répandre les fleurs et l’encens aux pieds des sacrificateurs.

Nous avons déjà parlé du BarbierBarbier de Séville, LeIl Barbiere di Siviglia (Le Barbier de Séville), opera buffa en 2 actes sur un livret de Cesare Sterbini, d’après Beaumarchais, mis en musique par Gioachino Rossini créé au Teatro Argentina à Rome le 20 février 1816. L’œuvre fut donnée à Paris pour la première fois au Théâtre-ItalienLire la suite… et des bravos qu’excitent chaque soir les lazzi et de l’inimitable Bartholo ; que n’avons-nous la  pas dit aussi sur le chant puissamment dramatique et sur la tunique majestueusement drapée de Norma ? Parlons maintenant en quelques mots de la Cenerentola.Cenerentola, LaLa Cenerentola ossia la bontà in trionfo (Cendrillon ou  La Bonté triomphante), dramma giocoso en deux actes sur un livret en italien de Jacopo Ferretti mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre Valle à Rome le 25 janvier 1817.Lire la suite…

Il suffit d’avoir jeté les yeux sur le conte de PerraultPerrault, CharlesCharles Perrault (Paris, 12 janvier 1628 – Paris, 16 mai 1703), écrivain. Il fit des études de droit et reçut sa licence en 1651. Devenu le bras droit de Colbert, il fut chargé en 1663 de la politique artistique et littéraire de Louis XIV, devint secrétaire de la Petite Académie, puis contrLire la suite… pour savoir que Cendrillon est une fille modeste et passablement naïve, à l’œil timide, au regard doux et rêveur et au pied mignon s’il en fût. Mlle CruvelliCruvelli, SophieJeanne-Sophie-Charlotte Cruwell dite Sophie Cruvelli (Bielefeld/Allemagne, 12 mars 1826 – Monte-Carlo, 6 novembre 1907), soprano. Elle étudia le chant avec Giulio Marco Bordogni à Paris et Francesco Lamperti à Milan. Elle fit son début au Théâtre La Fenice de Venise en 1847 et au Théâtre-ItaLire la suite…, qui a abordé avec un égal succès les rôles si différents de Léonore, de Norma, de Rosine, d’Elvire, d’Amina et d’Abigaïl, a trouvé celui de la CenerentolaCenerentola, LaLa Cenerentola ossia la bontà in trionfo (Cendrillon ou  La Bonté triomphante), dramma giocoso en deux actes sur un livret en italien de Jacopo Ferretti mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre Valle à Rome le 25 janvier 1817.Lire la suite… incompatible avec ses moyens, et l’a cédé gracieusement à Mlle d’AngriAngri, Elena d’Nazarena-Mattia-Elena-Catterina Angri dite Elena d’Angri (Corfou/Grèce, 14 mai 1824 – Barcelone, 29 août 1886), contralto. De 1844 à 1847, elle se produisit au Théâtre de la Scala de Milan dans Il giuramente (Mercadante), Saffo (Pacini), Semiramide (Rossini), La Vestale (Mercadante), La fidLire la suite…. Septuor, duos, airs, cavatines et morceaux d’ensemble, tout a été chanté d’une manière irréprochable. LablacheLablache, LuigiLuigi Lablache (Naples, 6 décembre 1794 – Naples, 23 janvier 1858), basse. Il débuta comme basse comique à Naples en 1812 et comme basse chantante à Palerme en 1813. Au cours des années suivantes sa réputation grandit et il se produisit sur les scènes italiennes dont Milan en 1821 où il eut Lire la suite…, CalzolariCalzolari, EnricoEnrico Calzolari (Parme, 22 février 1823 – Milan, 1er mars 1888), ténor. Il débuta en 1845 à Milan dans Ernani (Verdi) et se produisit ensuite dans toute l’Europe. De 1853 à 1875, il fut membre de la troupe italienne de l’opéra de Saint-Pétersbourg et enseigna au conservatoire de cette viLire la suite…, BellettiBelletti, Giovanni BattistaGiovanni Battista Belletti (Sarzana/Italie, 17 février 1813 – Sarzana/Italie, 27 décembre 1890), baryton. Il étudia au Conservatoire de Bologne avec Pilotti et débuta avec éclat en 1837 dans le rôle de Figaro du Barbier de Séville (Rossini) à l’Opéra de Stockholm, où il resta jusqu’en Lire la suite…, etc., tous se sont montrés dans toute l’étendue de leur remarquable talent. Ah ! disons-le en terminant, ce n’est pas nous qui oserions, comme le spirituel feuilletonniste du Constitutionnel, inventer un Théâtre-Italien de Bucharest pour le donner en exemple au Théâtre-Italien de Paris.