Le Messager des Théâtres et des Arts, 19 novembre 1851, p. 2 (article signé E. Reyer).

Théâtre-Italien.

 

La Semiramide! SemiramideSemiramide, opera seria en deux actes sur un livret de Gaetano Rossi, d’après Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 3 février 1823.Lire la suite…Encore une partition qui nous dispense de toute analyse. Contentons-nous donc de constater le succès obtenu par les artistes chargés d’interpréter le chef-d’œuvre de Rossini. M. Beletti [Belletti], qui a débuté dans le rôle d’Assur, est un excellent basso cantanto ; il vocalise avec une merveilleuse facilité et possède un des organes les plus agréables que nous ayons entendus ; peut-être manque-t-il un peu de gravité dans les cordes basses. M. Beletti jouera dans ErnaniErnaniErnani, opéra en quatre actes sur un livret de Francisco Maria Piave,d’après Hernani de Hugo, mis en musique par Giuseppe Verdi et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 9 Mars 1844 et au Théâtre-Italien à Paris le 6 janvier 1846.Lire la suite… le rôle de Charles-Quint qui est, dit-on, un des meilleurs de son répertoire. Mme Barbieri-Nini a fait preuve de beaucoup de zèle et d’habilité musicale en apprenant en quinze jours la partition de la SemiramideSemiramideSemiramide, opera seria en deux actes sur un livret de Gaetano Rossi, d’après Voltaire, mis en musique par Gioachino Rossini et créé au Théâtre La Fenice de Venise le 3 février 1823.Lire la suite…. Elle a chanté d’une façon remarquable son grand duo avec Arsace, et le grand air : Bel raggio lusinghier lui a valu mille bravos et un bouquet. Mme Ida Bertrand qui remplissait le rôle d’Arsace, a remercié le public par de fréquentes courbettes et de modestes sourires des applaudissements qui lui ont été prodigués : Ah ! messieurs, vous êtes vraiment trop bons. Cette pantomime, habituelle à la presque totalité des artistes italiens, est assurément fort courtoise, mais elle n’est guère admises chez nous.

M. Pardini, dont nous avons mieux apprécié le talent dans Norma, a convenablement chanté le rôle d’Idreno.

Le turban de M. Pardini a rappelé à un professeur du Conservatoire, auprès duquel un heureux hasard nous avait placé, une fable turque qu’il nous a récitée pendant le beau final du premier acte. Nous regrettons de n’en avoir pu retenir que les quatre premiers vers :

Le sultan Saladin fumait sur une natte ;

Il avait le teint blême et le nez écarlate :

Près de lui son esclave, armé d’un éventail,

Pourchassait gravement les mouches du sérail.

Tout à coup…

Ici la voix du narrateur a été couverte par les puissants accords de l’orchestre.